Russie politics
Les Etats Unis et la Grande Bretagne
livrent-ils des armes chimiques à
l'opposition syrienne?
Karine Bechet-Golovko
Jeudi 17 août 2017
Damas affirme avoir retrouvé des armes
chimiques en provenance des Etats Unis
et de Grande Bretagne dans les réserves
d'armes des groupes extrémistes. La
Russie espère une enquête.
Le
ministère des affaires étrangères
syrien a déclaré avoir retrouvé dans les
dépôts d'armes des groupes terroristes à
Alep et aux alentours de Damas des
armes chimiques provenant
d'entreprises américaines et anglaises:
«Tout le matériel
spécial retrouvé se compose de grenades
à main et de pièces de lance-grenades
munies de substances toxiques CS et CN
(…). Les munitions chimiques ont été
produites par la société Federal
Laboratories sur le territoire des
États-Unis, alors que les substances
toxiques ont été fabriquées par les
sociétés Cherming Defence UK
(Royaume-Uni) et NonLethal Technologies
(États-Unis)»
La Syrie accuse
ainsi la coalition américaine de violer
la Convention sur l'interdiction des
armes chimiques. De leur côté, les Etats
Unis et la Grande Bretagne affirment que
ces armes n'ont jamais fait partie du
programme d'aide aux "opposants"
syriens. Ce qui n'implique pas pour
autant la négation de leur existence ...
Le représentant de
la
Russie à l'ONU propose qu'une
enquête soit ouverte et que la question
soit soulevée devant le Conseil de
sécurité. Ce serait en effet le seul
moyen de faire le jour sur ces
accusations d'utilisation d'armes
chimiques, mais il y a peu de chance
pour que les Etats Unis le laissent
faire.
Rappelons que Damas
a toujours réfuté être impliqué dans les
attaques chimiques commises sur son
territoire et qu'une
enquête va enfin être menée sur le
terrain en ce qui concerne celle de Khan
Cheikhoun, à laquelle la Syrie entend
participer activement pour prouver son
innocence:
«Dans les prochains
jours, nous recevrons une délégation»
d'une commission conjointe de l'ONU et
l'Organisation internationale pour
l'interdiction des armes chimiques
(OIAC) qui enquête sur l'attaque d'avril
au gaz sarin contre une localité rebelle
dans la province d'Idleb (nord-ouest), a
affirmé à la presse à Damas Fayçal
Moqdad.
Ce serait peut être
la bonne occasion pour identifier
l'origine des armes chimiques utilisées
contre les civils et la coopération des
membres de la coalition américaine
serait également une preuve de leur
bonne foi. Mais sont-ils réellement
intéressés par une enquête objective?
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