Russie politics
KrymNash L'ouverture du Pont de Crimée:
une réalité inconcevable en Ukraine
Karine Bechet-Golovko
Mardi 15 mai 2018
Bel et grand évènement aujourd'hui,
symbolique au plus haut point. Le Pont
de Crimée, qui relie la presqu'île au
continent, sera officiellement ouvert à
la circulation automobile ce 15 mai. La
propagande ukrainienne en prend un coup,
elle qui affirmait qu'il était
impossible à construire. Politiquement
impossible.
Ce matin, le Président Poutine va se
rendre sur le
Pont de Crimée et le traverser en
voiture, ouvrant ainsi officiellement
avec 6 mois d'avance cet ouvrage au
public. Beau cadeau avant les vacances
d'été! Dès demain matin 5h30, 16 mai,
les automobiles légères et les bus de
voyageurs pourront l'emprunter à une
vitesse maximale de 90 km/h.
Mais cet évènement
n'est pas du goût de tout le monde, sa
charge symbolique est trop forte. Dès le
départ, la propagande ukrainienne
répétait comme une incantation qu'il
était impossible à construire, qu'il ne
tiendrait pas, etc. Techniquement
impossible, la Russie a trop de
problèmes financiers pour mener à bien
un tel ouvrage, les
arguments avancés par l'Ukraine ne
manquent pas depuis l'annonce du
projet.
Le fond de la
question est qu'il est impossible,
inacceptable, de relier
physiquement, matériellement la Crimée
russe à la terre mère Russie.
Impossible. Politiquement inconcevable.
Les Ukrainiens veulent alors faire
plier la réalité sous le poids de la
propagande. Mais la propagande reste des
paroles, de l'air, qui vient, qui va,
qui fait quelques tours et puis s'en va.
Le Pont, lui, est construit.
Il faut bien
répondre quelque chose: l'Ukraine lance
en même temps ce qu'elle peut. Un
nouveau fantasme. Un nouveau pont de
communication intérieure qui doit
permettre de passer par-dessus cette
réalité de la Crimée russe. Une réalité
totalement indigeste. Pour l'Ukraine qui
a bêtement perdu un territoire fabuleux.
Pour les Etat-Unis et leurs satellites
européens qui voient ici l'échec
flagrant et les limites objectives de
ces révolutions de couleur dans leur
version radicale.
Cette "réalité
augmentée" créée par l'Ukraine est la
mise en place d'une "patrouille
policière de Crimée". Elle est
censée travailler avec les habitants de
Crimée et de Sébastopol, garder les
postes-frontières (avec le bataillon
punitif Azov). Ce n'est pas une
plaisanterie. C'est simplement ...
pitoyable. Triste.
Chaque pays fait
ce qu'il peut. L'un construit un ouvrage
qui entrera dans l'histoire. L'autre ...
crée des bataillons fantômes.
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