Russie politics
Biélorussie : non les opposants
ne "disparaissent" pas, ils s'enfuient
Karine Bechet-Golovko
Mercredi 9 septembre 2020
Les médias occidentaux sont de plus en
plus préoccupés par la sort des
opposants biélorusses "disparus". En
fait, qui ont fuis en Ukraine,
courageusement, dans la nuit. Comme ça
commence à faire beaucoup d'opposants
qui partent à l'étranger, en Pologne, en
Lituanie ou en Ukraine, nos chers
journalistes en sont certains, ils sont
"obligés" de partir. Sauf que, cette
fois-ci, l'un des membres de cet étrange
Conseil de coordination de l'opposition
a tranquillement enregistré une vidéo
expliquant qu'ils partaient tous les
trois. Et que les services biélorusses,
un peu fatigués de toujours jouer le
rôle pré attribué du grand méchant,
dévoilent des informations sur la
manière dont ils se sont enfuis en
jetant en dehors de la voiture Maria
Kolesnikova, comme un os à ronger pour
les gardes-frontières afin de s'enfuir
plus légers vers le paradis occidental,
l'Ukraine.
Les médias main stream ont lancé
le signal d'alarme : trois membres du
Conseil de coordination de l'opposition
biélorusse, Maria Kolesnikova membre du
présidium, Anton Rodnenkov attaché de
presse et Ivan Kravtsov secrétaire
exécutif, ont disparu et ne répondent
plus au téléphone.
Kolesnikova aurait été enlevée par
les services spéciaux, enfournée dans
une camionnette marquée "communication"
- pour que l'on comprenne bien que c'est
le KGB, etc, etc etc. Même si l'info est
démentie, peu importe. What else ?
Chacun de
s'inquiéter de la grande répression
contre les opposants en Biélorussie.
Vous pouvez lire la presse, c'est
unanime, inutile de le répéter.
Or, deux de nos
trois larrons apparaissent ... en
Ukraine. Cette manie de l'opposition
"pro-occidentale", c'est-à-dire
l'opposition formée et financée par
l'Occident, de prendre rapidement le
large pour retourner chez ses sponsors
dès que ça se complique devient une
habitude gênante. D'autant plus que, du
coup, il n'y a pas de victime
sacrificielle.
Qu'à cela ne
tienne, la
presse déclare qu'ils sont
certainement partis forcés et contraints
... Que tous les opposants, les uns
après les autres, sont "obligés" de
partir qui en Pologne, qui en Lituanie,
qui en Ukraine ... Il est vrai que
ça commence à ressembler à une débâcle
en règle.
Soit. Seulement,
avant de franchir la frontière
ukrainienne en voiture, Anton
Kravstov a publié une vidéo sur
Telegram dans laquelle il annonce
qu'avec ses deux amis, ils ont décidé de
quitter la Biélorussie quelques temps
...
Donc la version,
selon laquelle ils auraient été
interpellés par les services spéciaux,
détenus puis conduits de force à la
frontière, tient mal.
De leur côté, les
autorités biélorusses confirment
bien que Kravtsov et Rodnenkov ont passé
la frontière ukrainienne. Et que
Kalesnikova a été interpellée - pour
avoir franchi illégalement la frontière.
Mais pas franchement comme expliqué dans
certains médias, qui reprennent
exclusivement les paroles et accusations
des opposants.
Donc, rétablissons
l'équilibre. Selon, le
représentant officiel des
gardes-frontières, le 8 septembre,
vers 4h du matin, nos trois compères ont
tenté de quitté le territoire biélorusse
en voiture au point de contrôle "Alexandrovka"
à la frontière ukrainienne. Vue la
situation, le contrôle à la frontière
avec l'Ukraine a été renforcé. Dans une
BMW, Kravtsov, Rodnenkov et Kalesnikova
ont passé la douane, mais en voyant une
brigade de gardes-frontières se
dirigeant vers eux, ils ont soudainement
accélérés, Kalesnikova a été finalement
jetée en dehors du véhicule, qui a foncé
vers l'Ukraine. Elle fut
effectivement alors interpellée par les
gardes-frontières.
En effet, cette
vision est beaucoup moins jolie que
celle du méchant KGB forçant les grands
"patriotes" à quitter le pays. Des
"patriotes" qui ensuite ne semblent pas
trop pressés de revenir ...
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