Russie politics
La libération d'Alep et l'Occident face
à ses bassesses
Karine Bechet-Golovko
Jeudi 8 décembre 2016
Le 7 décembre, F. Mogherini a fait une
déclaration qui laisse sans voix: l'UE
serait le SEUL fournisseur d'aide
humanitaire en Syrie. Voici à quel degrè
d'hystérie tombe la communauté
internationale lorsque la libération
d'Alep semble irréversible.
Comme le reprend l'agence d'information
Regnum:
"Nous sommes les seuls, non pas un
parmi d'autres, mais bien les seuls à
fournir une aide humanitaire en Syrie"
Rappelons que en septembre, après le
bombardement du convoi humanitaire de
l'ONU sur la route Castello à l'entrée
d'Alep, l'ONU a déclaré que c'était trop
dangereux pour continuer et le grand
plan d'aide est tombé à l'eau.
Pendant ce temps là, la Russie apporte
plusieurs tonnes d'aide alimentaire, en
médicaments, en eau et autres besoins
vitaux chaque jour, comme vous pouvez le
voir en détail
ici.
En
octobre, la Commission européenne met en
place un grand plan pour sauver la
population civile ... à Alep-Est. Très
ciblé, le plan ... pour 25 millions
d'euros. Je cite la
déclaration adoptée le 2 octobre:
Elle
vise premièrement à faciliter la
fourniture urgente d'une aide
humanitaire de base destinée aux
civils d'Alep-Est qui couvre les
besoins médicaux et les besoins en eau
et en nourriture. (...) En second lieu,
elle vise dans le même temps à garantir,
depuis Alep-Est, l'évacuation sanitaire
des blessés et des malades ayant un
besoin urgent d'assistance médicale, la
priorité étant accordée aux femmes, aux
enfants et aux personnes âgées.
Rassurez-vous, Alep-Ouest n'est pas
oubliée, car il est proposé d'y
entreposer les réserves d'aide
humanitaire ... pour ensuite tout
transporter à l'Est. Les civils à
l'ouest peuvent donc ... souffrir, avoir
faim, soif, être sous les bombes des
"terroristes modérés". Il faut
sauver
l'est de la ville, là où sont les
groupes "d'opposition" soutenus par
l'Occident. Daesh et Al Nusra.
Même
si
maintenant, avec la libération
progressive de la ville, l'on sait que
les civils à l'est n'avaient pas accès à
l'aide humanitaire qui était réservée
aux terroristes et stockée, que les
hommes devaient se battre s'ils
voulaient un bout de pain, que les
terroristes faisaient un chantage à
l'eau pour obtenir de l'essence et les
sac d'aides humanitaires étaient
utilisés pour se protéger, rien ne
change dans le discours de la communauté
internationale.
La
libération en cours d'Alep devrait les
rendre heureux, mais non. L'on observe
une hystérie collective, qui tend à
protéger, désormais ouvertement, les
terroristes.
L'on
ne compte plus les ministres des
affaires étrangères et les dirigeants
qui demandent l'interruption immédiate
des combats. A
l'ONU, il est clairement affirmé que
l'agresseur n'est pas Daech, mais le
régime qui a le toupet de défendre son
territoire:
L'émissaire des Nations unies Staffan de
Mistura a laissé entendre qu'Alep-Est
pourrait tomber aux mains du
gouvernement d'ici la fin de l'année.
Lors d'une conférence à Rome, il a dit
espérer qu'un «genre de formule» soit
trouvé pour éviter «une terrible
bataille qui se terminerait à Noël ou au
Nouvel An».
"Tomber aux mains", la ville tombe, elle
n'est pas libérée. L'on appréciera la
nuance. Du côté de l'UE, F.
Mogherini est décidément très en
verve:
« Nous ne pouvons pas faire passer le
message qu’Alep est perdu, que nous
tournons la page, que nous
avançons. Non, nous devons encore sauver
la population d’Alep, protéger les
civils, appeler à un arrêt des frappes
aériennes »
Alep
libérée, c'est Alep perdue. Pour qui? La
Haute représentante de l'UE ne le
précise pas, mais chacun a compris.
Toutefois, elle se rassure et rassure en
même temps le représentant de l'ONU:
"I'm
convinced the fall of Aleppo will not
end the war," Mogherini said during a
panel discussion at a conference in Rome
war with U.N. Syria envoy Staffan de
Mistura.
La libération d'Alep et la joie des
habitants enfin sortis du joug des
terroristes sont des images
insupportables pour l'Occident. La
libération d'Alep confronte cet Occident
boursoufflé à sa propre bassesse,
insoutenable. Imaginez Dorian Gray
révèlant son portrait au monde entier?
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