Algérie
La justice allemande condamne Samraoui
pour escroquerie et confirme qu’il est
un agent de la DST
Karim Bouali
Passage du
jugement en allemand repris dans notre
article
Mercredi 12 février 2014
Algeriepatriotique a réussi à
se procurer un document secret dont la
teneur, d’une extrême gravité, confirme
les liens entre un certain nombre
d’opposants installés en Europe et des
services secrets étrangers. Le document
en question, émis par la justice
allemande, condamne Mohamed Samraoui
pour «faux et usage de faux» et
«activités criminelles» sur le sol
allemand. Mais cette condamnation est
loin d’être l’élément le plus grave dans
le document en notre possession. En
effet, le jugement de la Cour fédérale
allemande, frappé du sceau de la
confidentialité, contient un passage qui
établit une preuve définitivement
irréfutable sur l’appartenance de
l’ancien officier du DRS aux services du
contre-espionnage français, la DST,
actuelle DGSI. «Les juges du 2e Panel
criminel de la Cour suprême fédérale, à
la demande du service des renseignements
fédéral, vu la sensibilité du cas et des
relations avec les services secrets
français (DST), dont fait partie
l’accusé Lahbib Samraoui, ont jugé
unanimement de la nécessité de protéger
les données du jugement et d’interdire
leur diffusion dans les médias», lit-on
dans l’arrêt daté du 16 avril 2013. Il
aura donc fallu que le parti des Verts
allemand intentât un procès à l’officier
félon réfugié en Allemagne pour que la
pièce manquante achève de confondre cet
espion au service d’intérêts étrangers
hostiles. Une nouvelle question
s’impose, dès lors, à la lumière de
cette preuve irréfutable : Samraoui
a-t-il été récupéré par les services
secrets étrangers après qu’il eut
déserté les rangs de l’armée algérienne
ou a-t-il été retourné alors qu’il était
encore en poste au sein du DRS ? Cette
révélation, en fait, n’en est pas une ;
c’est une confirmation d’un fait qu’Algeriepatriotique
n’a eu de cesse de dénoncer, mais à
laquelle il manquait un indice, une
empreinte pour démasquer le traître.
C’est désormais chose faite. Le document
secret de la Cour fédérale allemande,
qui fait s’écrouler comme un château de
cartes tous les mensonges sur lesquels
s’est construite la cabale contre
l’armée algérienne – sous l’égide du
faux éditeur français François Gèze et
du conseiller du roi marocain André
Azoulay –, ne manquera pas de mettre à
nu la camarilla qui a pris part à la
mise en place d’un des plus grands
complots contre l’Algérie depuis son
indépendance.
Déchéance de la nationalité et
extradition
Les faits remontent au début de l’année
2012 lorsque le parti allemand des Verts
a entrepris une action en justice, en
vue de faire condamner Mohamed Samraoui
pour «faux et usage de faux» et le faire
déchoir de sa nationalité allemande. Le
principal grief retenu contre Samraoui –
qualifié de «danger absolu» par le juge
chargé de l’application des sanctions –
est l’établissement «abusif», par ce
dernier et par sa femme, d’attestations
de membres de l’exécutif de l’ex-Union
des réfugiés algériens en Europe, à de
faux réfugiés, leur permettant ainsi
l’accès à la nationalité allemande.
Ainsi, quarante-six ressortissants
algériens ont bénéficié de la
nationalité allemande suite à la
délivrance d’attestations d’adhésion à
l’ex-Union des réfugiés algériens par le
même Samraoui qui a été reconnu coupable
de cette escroquerie. L’ancien officier
des services touchait entre 500 à 1 000
deutsche marks à l’époque, contre ce
sésame signé par lui-même après avoir
falsifié le document officiel en
tronquant le nom du président ainsi que
sa signature. Treize des quarante-six
Algériens ayant traité avec Samraoui
seront entendus par la police criminelle
dans plusieurs régions de l’Allemagne.
Le verdict de la justice allemande est
sans appel : déchéance de l’accusé de sa
nationalité allemande, expulsion
d’Allemagne, paiement d’une pénalité et
des frais de justice, soit près de 400
000 euros, et restitution des aides
sociales dont il a bénéficié entre 1997
et 2012. Le ministère allemand de
l’Intérieur a été chargé de l’exécution
de la décision de déchoir le condamné de
la nationalité allemande et de lui
«proposer» un pays d’accueil. Les
autorités allemandes ont, par ailleurs,
émis le vœu que l’extradition de
Samraoui se fasse «le plus tôt
possible», mais il semblerait que cette
décision n’ait pas été appliquée en
raison du partenariat qui lie les
services secrets allemands et français,
lesquels ont souhaité que toute cette
affaire soit étouffée. Hormis le BND,
l’ex-DST, les magistrats et les avocats
proches du dossier, seules quatre
institutions sont au courant de cette
affaire, à savoir la Cour
constitutionnelle, la Cour régionale de
la Rhénanie-Du-Nord-Westphalie, le
tribunal de Bonn et le quartier général
de la police fédérale à Berlin.
Karim Bouali
Voir le document de la Cour fédérale
allemande qui énonce la déchéance de
Samraoui de la nationalité allemande,
ordonne son expulsion d’Allemagne et
insiste sur le caractère secret du
dossier vu que Samraoui est un agent des
services du contre-espionnage français.
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