Actualité
Coronavirus : Une mutation anthropologique
Jean-Claude Paye, Tülay Umay, sociologues
Mardi 3 novembre 2020
La notion d’état
d’urgence juridique nous est familière.
Elle fait partie de notre vie depuis une
vingtaine d’années, que l’état d’urgence
ait été déclaré comme en France ou qu’il
résulte simplement d’une transformation
constante du droit pénal détruisant, au
nom de la « lutte contre le
terrorisme », l’essentiel des
libertés collectives et individuelles.
Ce processus, ayant pour objet la
suppression de l’État de droit, a été
nommé « état d’urgence permanent ».
A cette transformation, au niveau du
droit, s’ajoute aujourd’hui une notion
« d’état d’urgence sanitaire ».
Ici, dans l’état d’urgence sanitaire, le
droit n’est pas suspendu, ni même
supprimé, il n’a plus lieu d’être. Le
pouvoir ne s’adresse plus à des
citoyens, mais seulement à des malades
ou à des porteurs potentiels de virus.
Lorsque le droit est suspendu dans
l’état d’urgence ou supprimé dans le
cadre de la dictature, sa place demeure,
même si elle reste inoccupée. Dans « l’état
d’urgence sanitaire », c’est sa
place même qui disparaît. Le droit n’est
plus simplement suspendu ou refoulé,
mais expulsé. Forclos, il est simplement
placé hors discours, comme s’il n’avait
jamais existé.
Renoncer à nos
libertés.
La « lutte antiterroriste »
a permis de supprimer la plupart
des libertés publiques et privées, en
s’attaquant à des actes concrets, mais
surtout à des intentions attribuées à la
personne poursuivie, si celles-ci ont « pour
objectif de faire pression sur un
gouvernement ou une organisation
internationale ». La lutte
antiterroriste enregistre la fin du
politique[1].
Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne,
la notion de guerre s’est
introduite dans le droit pénal par le
biais de la lutte contre le terrorisme,
Il permet au pouvoir exécutif de
désigner, comme ennemis, ses propres
ressortissants et ses opposants
politiques. Cette lecture redéfinit la
notion de guerre. Elle lui donne un
caractère asymétrique, celle d’une « lutte
à mort » entre un Etat et des
personnes désignées comme ennemis. Ils
peuvent ainsi
s’attaquer aux libertés
constitutionnelles des citoyens, mais
aussi à leur Habeas Corpus, à leur
capacité de disposer de leur corps[2].
Ici, dans la « lutte contre le
coronavirus », le corps n’est pas
saisi, son effacement doit être consenti
par les individus. De leur propre
initiative, ils doivent renoncer à ce
qui fait d’eux des hommes, à tout
rapport social, à toute relation avec
l’autre. Ils doivent participer aux
mesures de distanciation, de limitation
stricte des contacts, accepter
l’interdiction de ce qui peut faire
lien : rejeter les évènements pouvant
constituer l’image d’un « nous », bien
sûr les manifestations politiques, mais
aussi culturelles ou même sportives.
La quotidienneté se réduit à une
prescription sacrificielle. Tous les
individus sont à la fois passifs et
actifs, héros et victime. Ils se
soumettent à l’autorité et tout en
adoptant, de leur propre chef, des
mesures absurdes et dégradantes. Ils
veillent à la participation de tous dans
le port du masque et les mesures de
distanciation. Ils constituent des
individus « en marche » dans leur
sacrifice.
La « guerre contre le coronavirus » s’inscrit
bien dans un processus en cours depuis
une vingtaine d’années. Cependant, ici,
ce n’est pas seulement la personne
juridique, ainsi que le droit de
disposer de son corps, qui sont
directement confisqués, mais l’existence
même de l’individu
social, son devenir et son rapport à
l’autre. Les droits politiques des
citoyens ne sont pas démantelés, dans le
sens où ils n’ont pas à intervenir dans
une crise sanitaire. Ils sont simplement
forclos.
Renoncer à notre
vie !
En fusionnant guerre et paix, dans le
cadre de la « guerre contre le
terrorisme », le pouvoir exige un
renoncement permanent
à nos libertés. Dans la « guerre
contre le coronavirus, » il nous est
demandé un abandon de notre vie à des
dieux obscurs, réclamant toujours plus
de sacrifices.
[3] Il
s’agit notamment
d’accepter un vaccin présentant tous les
dangers. Nous devons nous confiner et
supprimer tout rapport social.
Un vaccin ne pouvant, par nature,
faire face à un virus mutant, sa
fonction est autre. Les bénéfices
extraordinaires, que pourra en tirer
l’industrie pharmaceutique, ne sont que
l’aspect secondaire de la question.
L’aspect principal réside dans le
contrôle de notre existence, mais
surtout dans la possibilité offerte au
capital, grâce à l’introduction de
puces, de modeler
notre corps et notre psychisme selon ses
intérêts, selon les besoins de la
production et de la
domination politique. La mise en place
d’un transhumanisme, d’une mutation
anthropologique est la question
principale à laquelle nous devons
aujourd’hui faire face. La guerre contre
le coronavirus n’est qu’un élément de
cette stratégie globale, économique,
politique et anthropologique.
La volonté politique de s’approprier du
vivant humain, pour en faire une
marchandise, doit reposer sur
l’assentiment des populations. L’affaire
du coronavirus s’inscrit dans la
fabrication du consentement des
individus à leur propre destruction en
tant qu’êtres humains. C’est aussi à
travers cette question qu’il nous faut
lire l’adoption par l’Assemblée
nationale française du projet de loi sur
la bioéthique[4]qui
s’inscrit dans ce projet de mutation
anthropologique. Outre la mesure
emblématique de l’ouverture de la PMA
aux couples de lesbiennes et aux femmes
célibataires, il prévoit une réforme de
la filiation. En parallèle, il autorise
l’autoconservation des ovocytes et la
recherche sur les cellules souches
embryonnaires. L’ensemble de ces
réformes rencontre les objectifs
biopolitiques de la lutte contre le
coronavirus, la création d’un homme
nouveau qui n’a plus rien d’humain.
Une guerre contre
la « personne ».
La « guerre contre le coronavirus »
fusionne maladie et guerre. Le citoyen
est, ou ne peut, que devenir un malade,
à qui la dite « science, à
travers ses représentants médiatiques et
politiques, doit dire comment se
comporter. La responsabilité, au niveau
de la lutte contre la maladie, serait
moins collective qu’individuelle. « Solidaire,
je suis chez moi », est l’injonction
inscrite par une campagne d’affichage en
Belgique. Elle exige un engagement
ritualisé de sa propre personne, un
engagement de caractère monadique, coupé
de tout rapport avec l’autre. Ce combat
contre un invisible est particulier,
puisqu’il s’agit d’abord de rendre les
armes, de s’abandonner à sa propre
destruction en « vivant
avec » et, enfin, de jouir de
celle-ci.
Cette guerre contre le coronavirus n’est
plus seulement celle de tous contre
tous, la guerre
théorisée par Thomas Hobbes, mais aussi
celle de l’individu contre lui-même.
Elle exige non seulement le sacrifice de
nos droits et de notre corps, comme
l’avait déjà initié la lutte
antiterroriste, notamment dans la
destruction de l’Habeas Corpus des
citoyens, mais encore l’abandon de
l’entièreté de nos vies.
La « guerre contre le
coronavirus » anticipe ainsi la
nouvelle réorganisation de la production
capitaliste, dont elle doit favoriser la
mise en place. Comme nous le montre la
généralisation du télé-travail pour « faire
face à l’épidémie », l’ensemble du
temps de vie devient temps de travail.
Dans cette mutation politique,
économique et sociale il
n’y a plus de référence au droit. Ce
dernier est placé hors champ. Il fait
place au sacrifice, à l’abandon de soi
ritualisé aux injonctions mortifères, à
travers le port du masque, la
distanciation et les ablutions répétées.
Les droits de soigner et d’être soigné
sont abolis. Les citoyens sont confinés,
afin de favoriser la transmission de la
maladie. Les médicaments permettant de
soigner sont retirés et interdits à la
vente. Chaque moment de notre existence
se réduit au discours d’une mobilisation
permanente contre une épidémie qui, dans
les faits, n’est pas combattue.
Forclusion du droit et forclusion du
sujet.
Les mesures généralisées de confinement,
prises dans le cadre de la « pandémie »,
s’inscrivent dans une remise en cause du
droit des citoyens de disposer de leur
corps. Cependant, il ne s’agit pas d’une
saisie du corps, afin de l’enfermer,
mais bien de sa forclusion.[5]
En droit, la forclusion est « l'effet
que la Loi attache à une échéance, à une
prescription ou à une péremption »[6].
Ainsi, les individus ne sont plus en
mesure de faire valoir leur libertés, le
temps d’exercice de celles-ci étant
dépassé. Leur droits sont forclos. Le
droit comme signifiant est aussi
forclos, enfermé dehors, non seulement
oublié, mais perçu comme n’ayant jamais
existé. Le droit et les libertés qui lui
sont attachées n’ont plus cours dans une
situation « d’urgence sanitaire ».
L’interrogation sur le bien fondé des
dispositions, de confinement ou de
distanciation, ne peut exister,
l’individu devant se comporter comme si
la question n’avait pas de lieu pour
être posée.
Ce mécanisme juridique qui forclos le
droit, qui le met hors de la vie
politique et sociale, « si loin que
l’on ne peut le retrouver,»[7]
trouve aussi un écho dans la
démarche psychanalytique. La notion de "forclusion"
développée par Jacques Lacan signifie "clore
dehors", ou "fermer dehors".
Pour le sujet, ce qui est rejeté
dans la psychose n’aura jamais été.
Lacan le formule
ainsi : "Par là on ne peut dire que
fut proprement porté un jugement sur son
existence, mais il en fut aussi bien que
si elle avait jamais existé." La
forclusion traduit alors le retrait d’un
signifiant hors de l’univers symbolique
d’un sujet, celui du « Nom du Père [8]»,
signifiant, non seulement
« oublié », mais perçu comme n'ayant
jamais eu de réalité.
Le concept de "Nom du Père"
condense, en lui, toute une série de
significations: la loi, le nom, la
généalogie, la filiation.[9]
Le symbolique, comme structure,
façonne et fonde la réalité humaine.
C’est cette dimension symbolique qui,
ici, dans la guerre contre le
coronavirus, n’a pas lieu d’être[10]
S'il y a forclusion du Nom du Père, ou
échec de la métaphore paternelle, cela
veut dire que l’acceptation par les
individus de mesures absurdes et
dommageables à leur intégrité mentale et
à leur santé physique, tel le port du
masque, le confinement ou la
distanciation sociale, résulte dans le
fait qu’ils se placent dans la position
d'être le « phallus imaginaire »
de la mère symbolique, de la figure
étatique. Ils se posent comme des infans,
placés dans une relation duelle avec
cette puissance maternelle. Faute de ne
pouvoir inscrire le réel, le sujet est
constamment pris par celui-ci. Ne
pouvant penser le réel, il devient son
déchet.
Le masque comme
effacement du visage.
Le port obligatoire du masque efface le
visage et, dès lors, intime à l’individu
de renoncer à son humanité. Dans la « pandémie »
du coronavirus, cette obligation
supprime tout vis à vis. La
dissimulation du visage est un signe
d’altération de la personnalité. Elle
entraîne une rupture de l’individu dans
ses rapports avec ses proches, une
néantisation des rapports sociaux. Le
port du masque entraîne un retrait, un
isolement qui remet en cause la notion
même d’individu, puisque celle-ci
procède de l’extérieur, dans le vis à
vis d’autrui.[11]
Déjà pour les romains, le masque, porté
par les acteurs, « est une puissance
sortie des ténèbres, de l’invisible et
de l’informe, du monde où il n’y a plus
de visage [12]».
Il traduit l’impossibilité de toute
relation. Chez les romains et dans notre
société, « s’exposer comme visage est
un lieu significatif du rapport au
politique, du rapport à l’autre :
individu ou groupe »[13].
Le port du masque, comme effacement du
visage, est donc suppression du vis à
vis, du rapport à l’autre.
Il est aussi
perte de la face par rapport au pouvoir.
Il traduit la fin du politique, de toute
possibilité de confrontation.
En effet, avoir un visage, c’est ce qui
répond, dans le registre imaginaire, à
avoir un nom dans le registre
symbolique . Avoir un
visage, c’est advenir comme personne. Le
visage est ce qui montre et dissimule le
sujet dans son rapport au semblable. Le
visage, pour tout sujet, est le dehors.
Il est le masque qui sert de leurre dans
les relations humaines.
Le porteur du masque « coronavirus »
est quant à lui sans visage, il est donc
exclu du jeu des semblants. Il renvoie à
une image béante, dont le porteur
ne peut s’absenter. Il s’inscrit dans la
transparence. Il n’est que ce qu’il
montre : l’enfermement dans le réel, la
fusion avec le regard du pouvoir. Si
bien que le porteur du masque n’est plus
une personne, mais devient simplement
personne : « nobody ». La perte
de la face induit ainsi un passage de la
personne à la non-personne.[14]
Le masque : une mutation
anthropologique.
Au début, le port du masque n’était pas
conseillé par l’OMS. Il l’a ensuite
recommandé. Maintenant que la maladie
est quasiment éradiquée, cette
contrainte devient impérative dans
nombre de pays, comme en Belgique[15]
où il ne fait pas l’objet d’une loi. Il
y est donc illégal, tout comme les
mesures de confinement ou de
distanciation. En France,[16]le
confinement a été
imposé, malgré des erreurs de procédure,
donc en dehors des règles imposées par
un Etat de droit. Le droit est forclos,
le discours, des médias et des forces
politiques gouvernementales ou locales,
le réduise à un impératif catégorique.
Ce qui est recherché c’est une adhésion
sans restriction. Par l’exhibition de
leur soumission et la stricte
observation ritualisée des injonctions
paradoxales du gouvernement, les
populations donnent du sens au non-sens,
conférant ainsi un caractère sacrificiel
aux injonctions du pouvoir.
La stricte observance des individus
donne chair à la démesure, à des
commandements absurdes et dangereux. Ces
rituels se détachent de plus en plus de
toute justification, qu’elles soient
juridiques ou médicales. Les individus
doivent accepter les distanciations et
l’injonction de se voiler le visage,
comme des actes de soumission pure et
appelant à de nouveaux renoncements.
Pour les populations, il ne s’agit plus
simplement de rester passif face à un
discours déréalisant, comme celui de la
lutte contre le terrorisme, mais d’être
« en marche », de participer
activement à sa propre néantisation.
Le porteur du masque exprime ainsi son
consentement à la création d’un « homme
nouveau, » libéré de ses contraintes
anthropologiques et symboliques. L’homme
masqué est le porteur d’une nouvelle
anthropologie, car mettre
un masque c’est renoncer à avoir un
corps et ne plus avoir un corps c’est ne
plus être sexué. C’est être ni homme, ni
femme. Les mesures imposées au niveau de
la gestion du coronavirus s’inscrivent
dans un changement de société qui
détruit tout ordre
symbolique. L’homme masqué est en phase
avec l’homme, ni-homme et ni-femme des
réformes sur la procréation, ainsi
qu’avec le mi-homme et mi-machine des
lois sur la bio-éthique.
[1]
Jean-Claude Paye,
La fin de
l’État de droit. De l’état
d’exception à la dictature,
La
Dispute, Paris 2004 et « Pas de
droit en Etat d’urgence »,
Libération,
le
18 mars 2004,
https://www.liberation.fr/tribune/2004/03/18/pas-de-droit-en-etat-d-urgence_472895
[2]
Jean-Claude Paye, « Royaume Uni,
menaces sur l’Habes-corpus »,
Le Monde,
le 13 avril 2005,
https://www.lemonde.fr/idees/article/2005/04/13/royaume-uni-menaces-sur-l-habeas-corpus-par-jean-claude-paye_638494_3232.html
et « Le modèle anglais »,
Université de Caen Normandie,
CRDF, no 6,
2007, p. 71-8
https://www.unicaen.fr/puc/html/ecrire/revues/crdf/crdf6/crdf0606paye.pdf
[3]
Jean-Daniel Causse, « Le
christianisme et la violence des
dieux obscurs, liens et
écarts », AIEMPR, XVIIe congrès
international, Religions et
violence ?, Strasbourg, 2006,
p.4.
[4]
« Loi bioéthique : l’Assemblée
adopte le projet de loi en
deuxième lecture »,
Le Monde
avec AFP,
le 1ier
août 2020,
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/08/01/loi-bioethique-l-assemblee-adopte-le-projet-de-loi-en-deuxieme-lecture_6047874_3224.html
[5]
La forclusion désigne le “défaut
d’inscription dans l’inconscient
de l’épreuve normative de la
castration”
. Dans la psychose la castration
est rejetée par le moi qui se
comporte comme si elle n’était
jamais advenue, NASIO,
J.-D., (1988),
Enseignement de 7 concepts
cruciaux de la psychanalyse.
Paris, Payot, 1992, p. 223.
[6]
Serge Baudro,
https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/forclusion.php
[7]
Solal Rabinovitch, « Enfermés
dehors »,,http://epsf.fr/wp-content/uploads/2016/05/Solal_Enferme%C4%97s-dehors.pdf
[8]
Forclusion du Nom du Père, ou
échec de la métaphore
paternelle, cela veut dire que
le patient reste coincé dans une
position d'être le phallus
imaginaire de la mère. Et il y
est tellement identifié que
cette position devient du réel
pour lui.
[9]
Ibidem.
[10]
La définition de la forclusion,
carnets2psycho,
https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-forclusion.html
[11]
Françoise Frontisi-Ducroux,
Du
masque au visage,
Champs
Flammarion, p.68.
[12]
Françoise Frontisi-Ducroux,Op.Cit.,
p.38.
[13]
Dario Morales, « Le sujet sans
visage »,
Ecole de
la Cause Freudienne,
https://www.causefreudienne.net/le-sujet-sans-visage/
[14]
Ibidem,
p.215.
[15]
Nicolas Thirion, « Pourquoi
l’arrêté ministériel est
illégal »,
La Libre,
le
6 août 2020,
https://www.lalibre.be/debats/opinions/pourquoi-l-arrete-ministeriel-covid-est-illegal-5f2bec38d8ad586219049846
[16]
L’avocat Me Brusa établit
l’illégalité des amendes pour
“non port du masque”,
Covidinfos.net,
le 24
juillet 2020,
https://covidinfos.net/experts/lavocat-me-brusa-etablit-lillegalite-des-amendes-pour-non-port-du-masque-document-juridique-telechargeable/1297/
Les dernières mises à jour
|