Opinion
Les secrets d'Helsinki
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Mercredi 25 juillet 2018
Tel un fauve
ouragan, le président Trump a rendu une
visite orageuse au vieux monde.
Habituellement, les visites de
présidents américains en Europe donnent
lieu à des séances de photos et de vœux
d’amour éternel et d’amitié. Mais pas
cette fois. Depuis l’invasion mongole,
peu de visiteurs venus d’ailleurs ont
ébranlé l’Europe comme lui. Le président
US a fini par s’extraire de la cage
construite par ses adversaires
politiques, et il a commencé à dire le
genre de choses que ses électeurs
souhaitaient lui entendre dire. Il n’en reste pas
moins que les merveilleuses paroles
assénées par Trump ont été rapidement
invalidées et désavouées par ses
ministres et conseillers, ce qui a créé
l’impression que Trump ne parle que pour
lui, tandis que l’administration US, ses
propres affidés, disent le contraire.
Après quoi il a lui aussi renié ses
propres dires, disant qu’on l’avait mal
compris.
Le président
américain ressemble de plus en plus au
héros du roman de Dickens Le Prince
et le Pauvre, le gamin pauvre qui se
retrouve roi par accident et qui
commence par se conduire d’une façon
fort peu royale, en faisant preuve de
miséricorde et en se souciant du peuple.
Sa propre équipe désobéit à ses
commandements. Trump dit ce que les gens
ont envie d’entendre, mais son
administration garde obstinément le cap
originel.
Pendant la première
partie de son voyage il s’est conduit
comme un rebelle dans le monde de P. G.
Wodehouse avec ses hommes falots et ses
femmes redoutables. Certes, l’Occident
est gouverné par de redoutables tantes
et sœurs aînées. Tata Angela en
Allemagne, tata Theresa en Angleterre,
tata Brigitte en France. Il ne manquait
que tata Hillary pour compléter le
puzzle et faire régner l’ordre
impitoyable des tatas sur leurs neveux.
De fait, la
défaite d’’Hillary n’a en rien affaibli
le programme d’émasculation des tatas :
la campagne « balance ton porc » a le
vent en poupe. Les hommes ont très peur
de courtiser les filles. Henri Cavil,
l’acteur qui jouait Superman, l’a
reconnu dans un entretien, en disant que
pour lui, se mettre à draguer serait
comme «me jeter de moi-même dans les
flammes de l’enfer » en tant que
personnalité en vue. « Je pense que les
femmes sont faites pour être désirées et
convoitées », a-t-il dit, mais cela peut
vous mener en prison ». Il a été
aussitôt attaqué pour son hérésie ; « si
Henri Cavill ne veut pas être qualifié
de violeur, alors il n’a qu’à… ne violer
personne », ont elles glapi,
implacables. Et il s’est répandu en
excuses.
Revenons à nos
moutons : le voyage de Trump a été
assorti de protestations massives.
Normalement, je suis pour les manifs des
bons anti-américains, mais dans ce cas,
les protestataires étaient des
féministes extrêmes et des partisans
d’une immigration sans limites. Le genre
de personnes qu’adorent les tatas, et
que détestent les tontons.Elles s’en
fichent, d’un conflit avec la Russie, et
considèrent même Trump comme un « agent
russe ». Ce qu’elles détestent, c’est
qu’il n’obéisse pas aux tatas.
Dans la seconde
partie de son tour d’Europe, Trump a
rencontré le redoutable Mr. Poutine, un
homme, lui, un vrai. Maintenant que nous
avons appris par nos sources les plus
fiables ce qui s’est passé dans les
salons du palais d’Helsinki (à
l’exception de l’échange privé, en face
à face avec Poutine), nous pouvons
évoquer par le menu ce « Voyage du
pèlerin Trump » et partager nos
informations et nos conclusions avec
vous.
En deux mots, le
président Trump a parlé juste et il
appelé de ses vœux les solutions justes,
mais il a été incapable de se cramponner
à aucun de ces points. S’il s’agissait
d’un homme libre, libre de ses faits et
gestes, ce voyage bouleverserait l’ordre
du monde. Mais, du train où va le monde,
tout cela restera juste comme un indice
de ses intentions honorables, car tout
ce qu’il a dit a été renié et inversé
par ses assistants.
A Bruxelles, Trump
s’en est pris à Frau Merkel. Comment
ose-t-elle acheter du gaz russe, alors
que l’Allemagne est censée faire face à
une menace russe ? Pourquoi accepter des
immigrants et des réfugiés qui sabotent
le mode de vie européen ? Ce disant, il
se situait aux cotés des « populistes »,
italiens, hongrois et autrichiens, dont
les hommes politiques au pouvoir sont
des mâles amicaux envers Trump et envers
Poutine.
A la rencontre de
Bruxelles on a frôlé le démantèlement de
l’OTAN. Trump a laissé entendre que les
US quitteront l’OTAN si les Européens ne
mettent pas la main à la poche. Il va
falloir qu’ils paient plus, beaucoup
plus, s’ils veulent jouir de la
protection US.
Pouvait-il le
penser sérieusement ? L’OTAN est un
instrument américain pour contrôler
l’Europe, et Washington entretient des
douzaines de bases militaires en Europe,
en particulier en Allemagne. L’Allemagne
reste sous occupation américaine depuis
1945. Cela pourrait sembler bon pour
l’Amérique, mais les Etats d’Europe de
l’Ouest sont enchaînés au camp Clinton,
aux démocrates et aux libéraux, des gens
qui n’acceptent pas Trump pour légitime
souverain. Et l’Europe ne paye pas pour
cette occupation, si bien qu’elle est
fort coûteuse. Certes, c’est un grand
honneur d’occuper et de tenir en laisse
les grandes puissances d’antan,
l’Angleterre, la France, les Pays-Bas,
l’Espagne. Mais cela coûte énormément
d’argent à l’Amérique. De façon
comparable, la Russie avait découvert en
1990 qu’il est excessivement onéreux de
serrer la vis à l’Allemagne de l’Est
revêche, à la Pologne indépendante, à la
Géorgie ensoleillée, à l’Arménie
retorse, à l’Ouzbékistan populeux, et
aux pluvieux Etats baltes.
Il n’est pas sûr
que les pays d’Europe acceptent de payer
et de se soumettre aux exigences de
Trump. En Allemagne, il y a des voix
croissantes pour demander que les
Yankees décampent, ce qui veut dire que
les soldats américains plieraient
bagage. Ce serait une excellente chose
si l’OTAN se désintégrait et
disparaissait, comme l’Organisation du
traité de Varsovie avait disparu jadis.
Trump a répété qu’il veut ramener les
soldats US dans leurs pénates. Peut-être
serons-nous témoins d’une Pax Americana
sans troupes américaines en Europe,
comme l’Angleterre qui se proclamait
membre de l’Empire romain, de façon
fictive, alors que les légions romaines
étaient reparties, et que Rome avait
perdu tout intérêt pour la brumeuse
Albion.
En Angleterre,
Trump a fait face à Mrs May. Elle lui
rappelait sa maîtresse à l’école, et
Donald n’aime pas les maîtresses
d’école. Le Brexit atténué, qu’elle
tente de mettre au point, est très
décevant, ce n’est pas un vrai Brexit,
a-t-il dit. Sous le traité qu’elle
propose, toutes les prérogatives
resteraient à Bruxelles. De sorte qu’il
ne pourrait pas y avoir d’accord
commercial entre la Grande Bretagne et
les Etats Unis. L’Amérique devra
négocier directement avec Bruxelles. En
gros, il vaudrait mieux que May
transfère le 10 Downing Street à son
secrétaire aux Affaires étrangères, qui
soutient un Brexit dur, le Bojo à la
tignasse enflammée (comme les
Anglais appellent leur Boris Johnson,
qui venait juste de démissionner,
rejetant le plan proposé pour un Brexit
mou).
L’UE relève aussi
d’un dessein américain. Pourquoi donc,
alors, le président veut-il la saboter
en en retirant le Royaume Uni, qui est
son propre cheval de Troie? Apparemment,
cela signifie que les forces
mondialistes sont entrées dans une étape
de confrontation directe avec
l’Amérique.
Cette première
partie de la tournée de Trump, le
Kremlin l’avait suivie avec
satisfaction. Le Kremlin aussi croit que
l’OTAN est devenue obsolète, et que le
Brexit relève d’une décision judicieuse.
La Russie désapprouve instinctivement
les migrations de masse, tout comme
Trump.
La rencontre entre
Trump et le président Poutine avait été
reportée pendant une année, mais les
deux hommes souhaitaient aussi vivement
la rencontre. Trump voulait rencontrer
un autre homme de sa trempe, un chef
puissant qui puisse l’aider à
construire un nouveau monde, en lieu et
place de celui qui avait été mis en
place sous Obama, par les médias et les
juges de la Cour suprême. Le président
Poutine voulait résoudre des questions
au niveau bilatéral, et alléger la
pression américaine sur la Russie.
Le problème
principal de Trump, ce sont Mme Clinton
et Barack Obama, et l’armée tout entière
de leurs acolytes fidèles, qui ne
reconnaissent pas la légitimité de
Trump. Poutine ne pouvait pas faire
grand-chose pour lui, malgré toute sa
sympathie.
Le problème de
Poutine, c’est la guerre hybride que
livrent les Etats-Unis contre la Russie.
A la différence des accusations que vous
pouvez trouver dans vos médias (les
supposées publicités russes en direction
des électeurs, à l’œuvre sur facebook
et twitter), les pressions américaines
sur la Russie sont tout à fait réelles
et fort regrettables. Les officiels
américains tentent de couler chaque
accord international que la Russie peut
être sur le point de signer. Et cela pas
seulement, ni même principalement en
matière d’armement. Si un pays A
souhaite vendre aux Russes disons des
bananes, l’ambassadeur US ira voir le
roi du pays A, ou son ministre, et lui
interdira formellement de vendre des
bananes aux Russes impies. Autrement, ne
comptez plus sur une aide US, ni sur la
moindre bénédiction US dans vos disputes
avec vos voisins, ce qui veut dire que
les US n’achèteront plus votre
production, les banques US vont
envisager vos transactions financières
d’un tout autre œil, et faire grise
mine. Nous avons été témoins de la
scène, lorsque la cinglée de Nikki
Haley, ambassadrice US à l’ONU, a menacé
des nations souveraines de punitions
sévères si elles votaient contre les
desiderata US,
à propos de Jérusalem ; cela vous
donne une idée de la délicatesse
américaine et de ses scrupules quand
elle veut imposer ses volontés.
Les Russes sont
très mal à l’aise. Tous leurs voisins
sont soumis à la pression américaine
pour faire la vie impossible à la
Russie, qu’il s’agisse de la Géorgie
(ils avaient même
attaqué la Russie militairement, sur
les conseils des Américains et des
Israéliens), ou de l’Ukraine (les
Américains y avaient bricolé un coup
d’Etat, une
révolution brune, et installé un
gouvernement extrêmement hostile à la
Russie à Kiev. Les bases militaires US
encerclent la Russie, et les troupes de
l’OTAN se rapprochent toujours plus de
ses centres. Le budget militaire
américain de 600 millions de dollars
fait paraître insignifiant le budget
russe, et la course aux armements peut
ruiner les finances russes. Si la Russie
était une femme, elle hurlerait : on
arrête !
Peut-être que notre
collègue
André Martyanov voit juste, et que
les US ne peuvent pas venir à bout de la
Russie militairement; peut-être qu’Emmanuel
Wallerstein a raison et que la
puissance américaine est sur son
déclin ; mais en attendant, les US sont
tout-à-fait capables de faire la vie
impossible à n’importe quel Etat. Ils
ont rendu la vie insupportable à la
Corée du Nord, très dure à l’Iran. La
Russie ne fait pas la moitié des choses
salutaires qu’elle pourrait faire si
elle n’avait pas tout le temps
l’Amérique dans les jambes.
Le président
Poutine aimerait que Trump freine les
choses. Il n’y a pas de raison pour cet
incessant harcèlement de la Russie ;
elle n’est plus communiste ; elle est
bien plus petite et moins peuplée que
l’ancienne URSS ; elle veut vivre en
paix comme un membre de la famille
des nations, et non pas comme une
énorme alternative. L’offensive
anti-russe a commencé sérieusement au
temps des présidents US antérieurs, plus
précisément sous Obama et Clinton ;
Trump aurait de bonnes raisons d’y
mettre fin.
Le problème, c’est
que le président Trump est en même temps
activement engagé dans la guerre contre
la Russie. Quelques jours plus tôt, il
avait fait pression sur le chancelier
allemand pour qu’il renonce au South
Stream-2, pour qu’il arrête d’acheter du
gaz russe. Ses conseillers exigeaient
que la Turquie renonce à s’acheter un
système antimissile russe. L’US Air
Force a bel et bien bombardé les troupes
russes en Syrie.
Malgré tout cela,
Poutine a fait un effort. Il a proposé
un referendum dans le Donbass en Ukraine
orientale, une région qui est de fait
indépendante quoique ne bénéficiant pas
de la reconnaissance internationale. Les
gens du Donbass avaient déjà tenu leur
referendum en 2014, et avaient voté pour
l’indépendance ; le régime de Kiev et
ses parrains occidentaux lui ont dénié
toute validité dans la mesure où il
s’était tenu sous la protection de
l’armée russe, disaient-ils. Cette
fois-ci, Poutine a proposé de remettre
le couvert, sous les auspices
internationaux.
Trump a fait mine
d’acquiescer, disant que ‘était une
bonne idée, et il a demandé son avis à
John Bolton, son conseiller pour la
sécurité nationale ; Bolton a confirmé
que c’était une excellente idée.
Cela se passait à Helsinki ; néanmoins,
depuis lors, l’idée s’est vue rejetée
par les Américains, parce que le régime
de Kiev rechigne. Le régime sait
parfaitement que les habitants de
l’Ukraine orientale n’ont aucune envie
d’en appeler à leurs tendres grâces, et
que l’administration Trump ne poussera
pas Kiev accepter une sécession, ou à
se soumettre aux accords de Minsk, de
sorte qu’ils puissent rejoindre une
Ukraine fédérale en tant qu’unité
autonome. Par conséquent, cette blessure
ouverte sur la frontière occidentale de
la Russie continuera de saigner à flots.
Pour ce qui est de
la Syrie, Poutine a dit à Trump qu’il
était d’accord pour entériner ses petits
arrangements avec Netanyahou de façon à
garder les Iraniens et leurs milices à
80 km des lignes de désengagement
établies en 1974, sur les hauteurs
du Golan. Les Iraniens, d’ailleurs, sont
dans une passe difficile, et ont accepté
cette solution sans un murmure. C’était
acceptable pour Trump, et les deux
présidents ont souligné qu’ils plaçaient
très haut la question de la sécurité
d’Israël.
Ils ont des raisons
bien différentes à cela. Poutine veut
que la Syrie reste en paix, sous son
protégé et allié Bachar al Assad, et
pour cela, il a besoin d’accords sûrs
avec le pugnace Israël. Poutine connaît
parfaitement la capacité de l’Etat juif
à tirer les ficelles, et n’a pas envie
de se positionner en adversaire. Poutine
veut aussi que Trump se sente les
coudées franches, et Israël est un point
immensément important pour le président
US, bien plus que pour Poutine. Trump
sacrifie sur l’autel d’Israël afin
d’obtenir la bienveillance des mêmes
juifs qu’il est en train de combattre
aux US. Trump combat tout ce que
défendent les juifs américains, il est
contre tout ce qu’ils ont mis en place
ces derniers temps. Il veut qu’ils
retournent à leurs cagibis surveiller
l’encaisse, ces ‘petits formats avec
leur kippa tous les jours sur la tête’
et qu'ils passent leur temps à recompter
ses notes de frais. Mais ils en veulent
plus, bien plus : ils veulent dominer et
gouverner l’Amérique à leur idée. Trump
est prêt à donner tout ce qu’il peut à
Israël, en espérant que les juifs seront
moins acharnés à le combattre.
Cette ruse, les
nationaux-socialistes allemands
l’avaient expérimentée dans les années
1930, et cela avait donné aux sionistes
socialistes le très profitable accord d'Ha’avara,
pour éloigner et surmonter l’hostilité
des juifs américains. Puis tout
avait raté alors, et cela se cassera la
figure à nouveau, sans doute, mais pas
avant que les sionistes en aient tiré de
quoi combler tous leurs rêves.
Pour ce qui est de
la Corée du nord, Poutine a loué Trump
pour son initiative et dit qu’il
continuera de jouer un rôle pour
soutenir les efforts américains.
Pour les commérages
sur « l’interférence russe dans les
élections US », Poutine a proposé
d’établir un groupe bilatéral d’experts
en matière de sécurité cybernétique.
Laissons les experts s’entendre entre
eux, et nous dire de quoi il retourne,
a-t-il dit. Trump a été d’accord avec
l’idée, mais ses conseillers se sont
empressés de démentir dès leur retour à
Washington.
Poutine a également
proposé d’autoriser des enquêtes
judiciaires croisées sur la base de la
réciprocité : les enquêteurs US
voyageront en Russie pour interroger les
officiels russes incriminés par la meute
de Mueller ; et les enquêteurs russes se
rendront aux US pour interroger
l’ambassadeur McFaul sur sa
participation dans
l’affaire Browder. Trump était
impressionné par l’offre généreuse; mais
aussitôt qu’il est rentré à Washington,
McFaul a prétendu (faussement) que Trump
tentait de l’envoyer au goulag, tandis
que les conseillers de Trump
s’empressaient de rejeter la
proposition.
Poutine n’a pas
envisagé d’arrêter et de coincer McFaul,
juste de le questionner ; il ne
permettrait pas non plus aux enquêteurs
de Mueller de s’emparer des officiers du
renseignement russe pour les embastiller
dans le Guantanamo de leur choix,
simplement de leur poser quelques
questions. L’affaire Browder grossit de
jour en jour : pourtant, le lascar
n’était pas le plus gros des pilleurs
d’avoirs russes, mais c’était le plus
voyant et le plus décidé à s’accrocher à
ses trésors volés. Les conseillers US
issus des universités prestigieuses et
implantés dans l’administration de Boris
Eltsine dans les années 1990 avaient
volé bien plus ; ils avaient aussi
facilité la création de la caste des
puissants oligarques à la même époque.
Mais Browder avait plus de ténacité et
il avait investi judicieusement la part
du lion de ses bénéfices mal acquis en
pots de vin visant à suborner
l’administration US et à l’obliger à se
consacrer au harcèlement infatigable de
la Russie. L’ambassadeur McFaul a fait
face pour les couvrir, Browder et ses
méfaits ; tandis que McFaul tentait
d’interférer dans le processus électoral
russe, selon le précédent instauré en
1996.
Voilà comment un
schéma s’est mis en place à Helsinki,
m’a dit un témoin. Poutine avance une
proposition, Trump acquiesce
provisoirement, puis dès qu’il rentre à
Washington il se dédit et fait marche
arrière.
Du début jusqu’à la
fin, les médias US ont été hautement
hostiles à Trump et à sa mission en
Europe. Ils se sont empressés d’emboîter
le pas aux manifs anti-Trump et de
gonfler la moindre de ses gaffes.
Docilement, Google a mis en tête des
messages sur twitter, en provenance de
l’ex-patron de la CIA, sur
Trump-le-traître. Et tous les journaux
occidentaux de prestige d’embrayer sur
la trahison de Trump.
Peut-être
auraient-ils été capables de convaincre
quelques républicains de marcher sur
leurs traces, mais la défaite du
représentant républicain
Mark Sanford aux primaires en
Caroline du Sud, en juin, après un touit
furieux de Trump, les avait rendus plus
raisonnables. Un dirigeant républicain a
bien résumé la situation : « de toute
évidence il va y avoir des gens pour le
critiquer, mais ils vont le critiquer
quoi qu’il dise. Ce comité est solide,
se tient à ses côtés, et veut le
soutenir. Nous n’avons pas seulement en
vue les élections de 2018, mais celles
de 2020 aussi. »
Le résultat de la
violente campagne sur le mode « Trump
est un traître » a été une surprise :
80% des électeurs de Trump ont approuvé
son numéro d’Helsinki, malgré la
véhémence des accusations. Les médias ne
font plus la pluie et le beau temps. Le
président va pouvoir continuer à bâtir
sa structure de pouvoir, et peut-être
qu’un jour sa parole prévaudra.
Et ce qui compte,
c’est que Trump a osé, et Trump a
survécu.
Pour joindre
l'auteur: adam@israelshamir.net
Original publié
sur The
Unz Review.
Traductionn: Maria
Poumier
Le sommaire d'Israël Shamir
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