Opinion
Atterrissage en douceur au Moyen-Orient?
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Mardi 24 octobre 2017
Les fans de Trump, cette espèce menacée
et en voie de disparition, traversent
des temps bien difficiles. L’admirateur
le plus fervent de l’homme à la tignasse
fauve n’a pas pu digérer sa bataille de
mots doux avec Kim, ses menaces contre
l’Iran, sa farce à l’Unesco, en gardant
son sérieux. Notre seule consolation est
de nous dire qu’Hillary aurait été
encore pire. Est-ce que c’est un comique
à contre-emploi, un bouffon ? En tout
cas, Trump est en train de faire le
travail ingrat de faire atterrir en
douceur l’empire US.
Le vaisseau spatial géant America peut
encore s’écraser sous le poids
insoutenable de ses obligations et de
ses ambitions, et entraîner sous les
décombres une grande partie du monde :
Troisième guerre mondiale est l’autre
nom de cette menace de catastrophe.
Trump est un expert en banqueroutes, et
il était censé arraisonner en douceur le
vaisseau, avec le moins de dégâts
possible, pour les Américains du
moins.
Or c’est bien ce
qu’il en train d’accomplir, avec l’aide
du Congrès et des media dominants. Oui,
vous avez bien lu : en limitant la
marge de manœuvre du président des US,
avec leur franche animosité envers ses
propositions, ils sont en train
d’accélérer l’atterrissage. Peut-être
que ce ne sera pas aussi suave que dans
nos rêves, mais n’était la résistance de
l’establishment, Trump aurait pu être
tenté de maintenir la nef en vol.
Le Moyen Orient est
le lieu d’un énorme investissement
américain depuis des années, et ici
(j’écris ceci en arrivant à Tel Aviv et
à Jérusalem en provenance de Moscou), le
sentiment qu’un retrait US est imminent
est particulièrement vif. Bien des
années auparavant, l’empire britannique
s’était contracté et retiré de nombre de
ses colonies et possessions : c’est au
tour des US maintenant.
On dit que c’est la
Russie qui avance, au détriment des US
qui quittent le Moyen-Orient. Ce n’est
pas tout à fait exact : les Russes ne
peuvent et ne veulent pas assumer de
fonctions impériales dans la région, ni
ailleurs. Les Russes considèrent que
l’idée d’un seul Etat régissant tous les
autres n’a pas survécu à la mise en
pratique, et qu’elle est morte, pour
notre plus grand bien. Nous voici à
nouveau dans le monde multipolaire du
XIX° siècle et du début du XX°, avec des
acteurs différents, mais avec le même
paradigme. Les Russes s’efforcent de
toutes leurs forces de stabiliser la
région, sans en devenir pour autant le
sheriff à la manœuvre.
Ils ont réalisé
leur rêve vieux de plusieurs siècles :
prendre pied en Méditerranée, de l’autre
côté du Bosphore. Ce rêve avait
attiré la Russie dans la Première Guerre
mondiale ; et voilà qu’ils ont triomphé,
sans sacrifice exagérément lourd.
Maintenant ils recherchent la stabilité,
et veulent que les voisins de la Syrie
s’habituent à l’arrivée des nouveaux
venus russes.
Les dirigeants du
Moyen Orient, qui ressentent que les US
sont hors-jeu, se précipitent à Moscou,
tandis que les émissaires du Kremlin
s’envolent pour le Moyen Orient. Ils ont
à gérer et à rétablir un ordre régional
après la guerre de Syrie. Il y a encore
quelques confrontations séparées quoique
reliées entre elles : Syrie, Palestine,
Irak, Yémen, tandis que les principaux
joueurs sont la Russie, les US,
l’Israël, la Turquie, l’Iran et les
Saoud.
L’Israël joue un
jeu dangereux : il bombarde l’armée
syrienne presque tous les jours. Malgré
leur bouclier antimissiles renommé,
leurs S-400, les Russes ne protègent pas
les cibles syriennes, mais seulement
leurs propres bases. Les avions
israéliens ont décidé qu’ils pouvaient
survoler impunément le Liban. Parfois ce
sont des vols de reconnaissance,
d’autres fois des raids assortis de
bombardements. Lors de leur dernier vol
de reconnaissance, les jets israéliens
ont rencontré des missiles anti-aériens
de génération plus ancienne, et
apparemment en ont réchappé sans dommage
(les Syriens ont revendiqué une frappe,
mais cela n’a pas été vérifié par des
sources indépendantes). Deux heures plus
tard, les jets israéliens sont arrivés
et ont détruit la batterie de missiles
syriens. Les Russes sont restés cois et
n’ont rien fait. Ce silence russe a une
histoire intéressante, et des
conséquences importantes.
Lors de sa dernière
visite en Russie, le premier ministre
Netanyahou a prévenu Poutine qu’Israël
ne se bornerait pas à observer
tranquillement l’Iran et le Hezbollah
améliorer leurs positions par rapport à
l’Israël et à la Syrie, et il a demandé
aux Russes de chasser les Iraniens.
Poutine a refusé, mais a exprimé sa
compréhension. Il a promis d’essayer de
retenir les Iraniens à huit km de la
frontière israélienne. Il ne pouvait
guère en faire plus, même s’il l’avait
voulu.
L’Iran est un allié
de la Russie en Syrie et au-delà. L’Iran
participe, avec la Turquie et la Russie,
au processus de paix d’Astana. L’Azerbaidjan
et la Russie constituent une route
Nord-sud importante pour le pétrole et
les marchandises ; l’Iran, la Turquie et
la Russie projettent de s’associer
pour fournir du gaz à l’Europe. Les
Iraniens ont soutenu Moscou dans sa
bataille contre les extrémistes
tchétchènes soutenus par Washington,
comme l’a exposé en long et en large
Poutine dans son entretien avec Oliver
Stone. Les rapports entre Iran et Russie
ne relèvent pas du grand amour
passionnel, mais d’une bonne
coordination, dans la coopération.
Les Iraniens se
battent durement en Syrie; sans eux, la
Russie aurait eu à envoyer des troupes
au sol, et Poutine renâcle à le faire
sans raisons très sérieuses ; le
déplaisir d’Israël n’entre pour rien
là-dedans.
En marge, rappelons
qu’il y a quelques troupes russes en
Syrie, et qu’il y a un contractant
privé russe, habituellement connu sous
le nom de Wagner (en tant que
compositeur de la Chevauchée des
Walkyries). Il y a eu des publications
dans les media russes possédés par Soros,
soulignant de lourdes pertes parmi eux.
Cependant, j’ai rencontré une personne
qui a des informations de première main
sur le Groupe Wagner, et il m’a dit que
leur activité était fort limitée. Ils ne
sont plus armés, ni approvisionnés, ni
payés par le ministère de la Défense
russe, comme c’était le cas pendant un
temps. Le ministre russe de la Défense,
Sergueï Choïgou, un homme à poigne de
souche mongole, n’appréciait pas d’avoir
des troupes indépendantes sur le
terrain.
Les voilà
maintenant employés par une compagnie
syrienne comme gardiens de sécurité pour
les champs pétroliers. Ils disent qu’ils
ne sont pas aussi bien armés et
rémunérés que jadis, mais ils restent
quand même. Leurs pertes sont
supportables, et les forces armées
russes ont très peu de pertes, malgré
les sinistres prédictions de 2015.
Mon ami arabe s’est
rendu à Damas, sa ville natale, et il a
observé que les Syriens préfèrent
grandement les Russes aux Perses, parce
que les Perses interfèrent pour les
endoctriner, ce que ne font pas les
Russes. Les Gardiens de la Révolution
perses essaient de convertir les
Alaouites et d’autres communautés
religieuses comparables, pour en faire
de bons chiites dans le style iranien.
Mais ces nombreuses sectes d’origine
chiite se sont constituées il y a des
siècles, et ne souhaitent pas rejoindre
l’orthodoxie perse. Imaginez les
catholiques essayant de ramener les
protestants sous la houlette romaine. En
outre, les Alaouites syriens pressentent
que les Iraniens sont tentés par des
affrontements avec la majorité sunnite.
Pourtant, malgré
tous ces inconvénients, les Iraniens
sont de bons combattants, et le
gouvernement syrien a besoin d’eux pour
gagner cette bataille. Ils ont donné des
preuves de leurs capacités la semaine
dernière lorsque les forces chiites
irakiennes (entraînées par les Gardiens
de la Révolution) ont pris Kirkouk, de
concert avec l’armée gouvernementale
iraquienne, en finissant avec le projet
insensé d’une indépendance du Kurdistan
iraquien. On avait annoncé que le
Kurdistan serait un « second Israël »,
un Etat non arabe laïque amical avec Tel
Aviv. Mais ce qualificatif de « second
Israël » n’est pas très recommandable
dans une région subissant encore les
menées du premier.
Le Kurdistan
a emprunté un chapitre au modèle
israélien, et a réalisé le nettoyage
ethnique des Arabes et Turkmènes, les
chassant de leur fief et des zones
adjacentes de Kirkouk et des alentours
de Mossoul. La zone de Kirkouk avec ses
champs pétroliers est d’une importance
et d’une valeur particulière. Elle avait
été prise par les Kurdes lorsque Daech
(l’Etat islamique) avait chassé l’armée
iraquienne. Daech n’a pas combattu les
Kurdes, réputés avoir aidé les
islamistes à s’emparer de Mossoul. Tout
en étant considérés comme le « second
Israël », les Kurdes ont été localement
considérés comme un « second Daech », un
autre projet israélo-américain pour
briser la fragile unité arabe.
Mais, à l’inverse
d’Israël, le Kurdistan n’a pas su
manœuvrer. Le seigneur d’Erbil, Moussoud
Barzani, s’est fait appeler « président
du Kurdistan » malgré le fait qu’il
n’était pas reconnu comme tel, même par
les Kurdes de la seconde ville plus
importante, Souleymaniye ; il s’est
attribué un énorme salaire.
Officiellement, il recevait plus par
mois que le président Obama en un an,
mais cela ne lui suffisait pas, et il a
privatisé les bénéfices pétroliers,
devenant de la sorte multimilliardaire.
Le pire, c’est
qu’il était un mauvais gestionnaire.
Quand le pétrole était cher, le
Kurdistan a cessé de produire quoi que
ce soit d’autre que du pétrole. Le reste
de la population vivait de ses
largesses, comme prix de leur loyauté.
Quand le prix du pétrole a baissé,
l’économie du Kurdistan s’est effondrée,
et avec une dette nationale de 20
milliards, Barzani a décidé de doubler
la mise, en déclarant l’indépendance de
sa région autonome, incluant Kirkouk. Il
espérait qu’Israël et les US ne
laisseraient pas les Irakiens exposer
son coup de bluff à tous les vents,
parce qu’il avait des instructeurs
militaires américains et des conseillers
israéliens. En outre, il croyait au
mythe de la propagande officielle sur
les prouesses militaires kurdes, de ses
amazones de combat.
Or voilà que les
soldats kurdes n’ont pas voulu mourir
pour Barzani, parce qu’ils savaient que
Kirkouk n’avait jamais appartenu aux
Kurdes. Ils se sont retirés après fort
peu de batailles, et les milices chiites
iraquiennes, entraînées par l’Iran, se
sont emparées de Kirkouk au profit de
l’Etat irakien. Les Israéliens étaient
outrés. Trump avait trahi un allié,
écrivait Haaretz, et l’Iran avait été
autorisé à prendre le dessus.
C’était un grand soulagement pour tous
les autres : les Arabes et Turkmènes
chassés peuvent maintenant rentrer chez
eux, et l’Irak, la Turquie, l’Iran et la
Syrie sont bien soulagés aussi, parce
qu’un Kurdistan indépendant
encouragerait la sédition dans leurs
Etats. Et les Iraniens ont bel et bien
sauvé Damas du réel danger d’une
sécession kurde.
Venons-en à la
partie israélienne. La destruction d’une
batterie syrienne que je viens de
mentionner a entraîné des complications.
Cela s’est fait le jour où Sergueï
Choïgou, le ministre de la Défense,
était à Tel Aviv. Les Israéliens ont eu
beau prétendre qu’ils avaient prévenu
les Russes à l’avance, c’est après-coup
qu’ils l’ont fait, et Choïgou a reçu la
nouvelle de son état-major, alors que
son avion était déjà sur le tarmac, prêt
à décoller pour quitter l’Israël. Et le
pire, c’est qu’il l’a reçue sur son
téléphone, nullement par une connexion
sécurisée.
Choïgou était très
contrarié par ce cadeau de bienvenue, et
a exprimé son dépit devant ses hôtes
israéliens. Ils ont répliqué fort
tranquillement que tandis qu’ils
prennent note des intérêts de la Russie
en Syrie, ils n’ont besoin des avis de
personne quand il s’agit de leur propre
sécurité.
C’était
probablement une erreur, tout à fait
courante chez les Israéliens. Ils
poussent toujours le bouchon trop loin,
ils cherchent l’escalade, profondément
convaincus que cela leur donnera une
grande victoire. Et les résultats sont
souvent malheureux.
Au fait, je me
souviens quand je servais comme jeune
soldat dans la guerre d’usure sur le
Canal de Suez: les Israéliens en
voulaient toujours plus, bombardant les
villes égyptiennes et refusant les
négociations, jusqu’au jour où les
Russes ont déplacé leurs systèmes
anti-aériens sur le Canal. Et là, les
Israéliens ont perdu leur supériorité
dans les airs, et ont doucement imploré
un cessez-le-feu. Autre exemple : les
Israéliens ont abattu le chef du
Hezbollah, et le résultat, c’est que
Sayed Nasrallah est devenu le nouveau
chef, bien plus efficace.
Cette fois-ci
aussi, leur attitude agressive a été
contreproductive. Le ministre de la
Défense iranien a sauté dans la brèche
et a promis d’aider la Syrie à sécuriser
son espace aérien. Cette offre peut
avoir deux conséquences ; d’abord, que
les Russes se sentent jaloux et ferment
l’espace aérien de la Syrie et du Liban,
contre les forces aériennes
israéliennes ; ou encore que les Russes
restent en marge et permettent aux
Iraniens (en les assistant
éventuellement) de faire le travail.
Dans les deux cas, les positions
iraniennes en Syrie vont progresser, et
les Israéliens perdront leur liberté
pour opérer au-dessus du Liban et de la
Syrie.
L’intransigeance
israélienne ne va probablement pas payer
non plus, concernant la réconciliation
palestinienne. Deux partis principaux,
l’OLP (où le Fatah est majoritaire) qui
gouvernait en Cisjordanie, et le Hamas
régnant sur la Bande de Gaza ont réussi
à réduire leurs divergences. Gaza va
passer sous contrôle de l’Autorité
palestinienne, et les Israéliens en ont
été furieux. Ils ont toujours beaucoup
apprécié la guerre froide
inter-palestinienne ; cela leur
permettait de dire qu’ils ne pouvaient
pas négocier avec Mahmoud Abbas parce
qu’il ne représentait que la
Cisjordanie. Maintenant, ils ne peuvent
pas plus négocier, disent-ils, parce que
le Hamas est terroriste.
Ils ont posé trois
conditions au Hamas : la reconnaissance
de l’Etat juif, le désarmement, et la
fin de la propagande anti-israélienne.
Le Hamas a répondu : on verra quand les
poules auront des dents. Les US ont
soutenu le refus israélien, et ont dit
qu’ils mettraient fin à leur soutien
financier à l’Autorité palestinienne, si
le Fatah et le Hamas fusionnent en un
seul gouvernement.
La Russie a pris en
main les efforts de réconciliation. Les
dirigeants du Hamas sont allés à Moscou,
et ont été bien reçus. J’étais présent
lors de leur conférence de presse, et
j’ai entendu leurs pronostics
optimistes. Juste après eux, les gens du
Fatah sont arrivés à Moscou, et ont été
bien reçus aussi. Moscou veut aller
plus loin et les voir s’embrasser, ce
qui va probablement devenir possible. Et
qu’est-ce qui reste des menaces
israéliennes ?
Maintenant les
dirigeants du Hamas sont allés à Téhéran
demander du soutien. Les Iraniens ont
promis de les aider. L’intransigeance
israélienne inutile a donc permis à
l’Iran de s’introduire à Gaza sur un
pied bien plus assuré. Vous me direz que
la Russie et l’Iran ont joué au bon et
au méchant flic. La Russie propose des
initiatives de paix, et quand elles sont
rejetées, alors l’Iran entre en scène
avec l’alternative militaire. Au
Kurdistan, c’est ce qui s’est passé
aussi : les Russes ont supplié Barzani
de remettre à plus tard sa requête
d’indépendance, pour quelques années ;
celui-ci n’a pas écouté, l’Iran est
entré en scène et s’est emparé de
Kirkouk.
Le ministre de la
Défense israélien Lieberman a dit cette
semaine que dans un avenir proche,
Israël se trouvera en guerre sur trois
fronts à la fois : au Liban, en Syrie et
à Gaza. Sur ces trois emplacements, les
Israéliens trouveront les Iraniens pour
les recevoir. A moins que les Israéliens
acceptent les idées russes. Et pour les
US ? Trump garde encore l’option de la
guerre avec l’Iran, et cela peut se
produire. A partir de là, le Moyen
Orient deviendrait inhabitable. Mais si
les US restent en dehors du jeu, une
espèce d’arrangement pacifique sera de
l’ordre du possible.
La Turquie a offert
un nouvel angle de vue pour la nouvelle
configuration, dans la mesure où le
président Erdogan a pratiquement rompu
avec les US, d’une façon tout à fait
spectaculaire. La police turque a arrêté
un employé turc du consulat américain en
Turquie. Les US ont eu la main lourde
pour répondre, en cessant d'octroyer des
visas aux Turcs. Les Turcs ont répondu
en mettant fin aux visas pour les
Américains.
Ces échanges
arrivent juste après la décision turque
d’acheter des S-400, le système de
missiles de défense russes, ce qui navre
profondément les US. Le retrait des
forces allemandes de l’Otan de la base
aérienne la plus importante de Turquie a
pratiquement permis à la Turquie de
sortir de l’Otan. Les Turcs ont
également aidé la Russie et l’Iran à
saboter l’indépendance mort-née du
Kurdistan : ils ont fermé la frontière
pour le pétrole du Kurdistan, et
l’économie du petit Etat confiné est en
chute libre.
Les Saoudiens, les
amis préférés, de confiance, des US, ont
commencé à avoir chaud. Le vieux roi
Salman est arrivé récemment à Moscou
pour une visite solennelle. Il a promis
d’acheter de ces S-400 tellement à la
mode, et s’est plaint que l’Iran soit
trop actif et puissant dans la région.
Engagement plus
important pour les Russes, les Saoudiens
ont accepté de réduire leur production
de pétrole pour maintenir les prix. Les
Russes se souviennent encore du
cauchemar de la fin des années 1980,
quand les Saoudiens, sur demande des US,
avaient baissé le prix du pétrole
jusqu’à 5 dollars le baril, et ce
faisant, avaient porté un coup terrible
à l’Union soviétique. Il semble que les
Saoudiens et les Russes fassent donc des
affaires ensemble, bien tranquillement.
On n’attendait pas
grand-chose de la visite royale : les
Saoud n’ont plus beaucoup d’argent, et
leurs promesses ne vont souvent pas plus
loin. Une promesse de mariage ce n’est
pas la même chose qu’un mariage, dit-on.
Cependant, cette visite confirme que les
pays du Moyen-Orient ont accepté la
Russie comme l’un des pays clé dans la
région, et c’est cela qui compte.
Voilà les
principaux facteurs du remodelage au
Moyen Orient en cours. Cela se fait sous
nos yeux, et il semble que les US vont
pouvoir quitter cette région si instable
dans un cadre de paix relative.
Joindre l’auteur: adam@israelshamir.net
Traduction : Maria
Poumier
Première
publication de l’original sur The
Unz Review.
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