Opinion
Le Messie est arrivé
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Lundi 21 mai 2018
Peut-être bien que le Messie juif est
déjà là, même si nous ne l’avons pas vu
venir ? Tous les rêves et vœux juifs se
sont réalisés à la mi-mai. Enfin,
presque tous. Deux grands dirigeants
mondiaux ont rivalisé de bienveillance
envers les juifs, tandis que les
Israéliens ordinaires rigolaient comme
jamais en s’entraînant au tir sur des
Gazaouis désarmés, ou au moins en
applaudissant les meilleurs tireurs. Les
Iraniens ont grincé des dents mais n’ont
rien fait. Le Congrès US a estimé que
les Polonais devaient payer aux juifs un
tribut de 300 milliards de dollars.
Et une donzelle excessivement
désagréable, [une certaine Netta
Barzilai], juive, a été couronnée sur la
scène des arts européens. Au passage,
elle a assuré que la nouvelle capitale
d’Israël, Jérusalem, serait le siège
d’un rassemblement international
exceptionnel l’année prochaine.
Si vous pensez qu’une retombée
quelconque de cette bienveillance
pourrait vous échoir et améliorer votre
sort, réfléchissez-y à deux fois.
Personne ne vous a promis un lit de
roses. Le Messie juif, c’est bon pour
les juifs, mais les non-juifs auront
juste à travailler plus et à se préparer
à la vengeance divine. Il y a des
débats, pour savoir si ce sont tous les
goys qui seront frappés ou si
quelques-uns resteront en vie afin de
payer pour leur rachat. Quoi qu’il en
soit, la bienveillance envers les
non-juifs n’est pas un chapitre
brûlant dans cet arrangement.
J’avais de grosses
appréhensions au début du mois. Le
programme semblait effrayant. Les
Iraniens s’étaient installés en Syrie,
les Russes étaient prêts à équiper la
Syrie de leurs meilleurs S 300 (un
système plus fiable que le nouveau et
quelque peu féérique S 400). Les
Palestiniens envisageaient de manifester
pour le 70° anniversaire de leur Nakba,
qui tombait juste avant le déménagement
de l’ambassade US à Jérusalem et le
début du Ramadan. Une guerre avec l’Iran
et le Hezbollah, des troubles dans les
territoires palestiniens, la perte du
droit que Dieu nous a octroyé de
survoler et de bombarder tout le monde
au Moyen Orient, ces dangers
pléthoriques s’étaient accumulés en
cette première moitié du mois de mai.
J’ai beau être particulièrement
critique, l’ultime destruction de la
Terre bien aimée ne fait pas partie de
mes rêveries intimes.
Les gens prudents
marcheraient sur des œufs, et
prendraient toutes leurs précautions,
car ils préféreraient minimiser leurs
risques dans une situation semblable,
mais les juifs font tout pour les
maximiser, ces risques. Si nous devons
avoir des ennuis, mieux vaut que ça se
passe tout de suite, pour en finir une
fois pour toutes, a dit Netanyahou. Et
toutes les choses quelque peu
problématiques, l’accord sur le
nucléaire iranien qui s’effondre,
l’anniversaire de la Nakba, le
déménagement de l’ambassade US à
Jérusalem, la confrontation en Syrie, le
début du Ramadan, tout s’est abattu d’un
seul coup. L’Israël a réussi à passer au
travers, haut la main. Ouf, on n’a pas
eu de grosse guerre.
Palestine
Certes, il y a eu
soixante Palestiniens descendus, juste
le nombre de ceux qui avaient été
martyrisés lors du massacre de
Sharpeville. Mais quelle différence !
L’Afrique du Sud était devenue un Etat
paria du jour au lendemain, et la
campagne globale pour démanteler
l’apartheid avait commencé sérieusement.
Le massacre de Gaza a été blanchi par
les médias obéissants et régnants, a
fait savoir RT. Cet évènement a prouvé
une fois de plus que les médias de masse
et les réseaux sociaux qui font le tour
du monde sont bien tenus en main par les
juifs, une main invisible mais ferme.
Gouvernements, partis, diplomates
pouvaient rouspéter, et ils ne s’en sont
pas privés, mais le public en général a
été tenu à l’écart du dit massacre.
Le système mondial
de l’information de masse a beaucoup
changé depuis 1960. Il y a une
incroyable abondance d’information, on
assiste à une véritable inondation qui
nettoie tout. Les gens pensent seulement
à ce qu’on leur raconte le jour même, et
les campagnes de masse sont produites
par les médias et les groupes de
réflexion, elles ne produisent rien par
elles-mêmes. On bassine les gens jour
après jour avec par exemple
l’Holocauste, ou les atrocités d’Assad,
ou l’ingérence de Poutine, de sorte que
cela leur reste présent à l’esprit. Au
moment où on passe à un autre sujet de
campagne, les alertes et le problème
sombrent dans l’oubli, totalement, comme
l’affaire Skripal a été oubliée aussitôt
qu’elle a eu fini de se déployer.
Maintenant, Skripal fait l’objet d’une
disparition pour le compte des Services
secrets britanniques, et c’est quelque
chose qu’on ne mentionne nulle part, en
dehors de cette publication-ci.
Et le massacre de
masse à Gaza est déjà en train de passer
à la trappe. Ils voulaient rappeler au
monde qu’ils sont enterrés vivants dans
la tombe qu’est Gaza, et maintenant les
voilà morts. Les gens de Gaza sont
enfermés là depuis 70 ans ; ces douze
dernières années ont été les pires, car
la Bande de Gaza se retrouve assiégée
par Israël depuis qu’ils ont voté pour
le Hamas. Gaza est pratiquement
invivable, car Israël a bombardé sa
centrale électrique, ses équipements
pour l’assainissement, son port et son
aéroport. Ils ne peuvent même pas
pêcher, parce que les garde-côtes tirent
machinalement sur les bateaux de pêche.
Ils peuvent voir leurs maisons et leurs
champs raflés simplement parce qu’ils ne
sont pas juifs, et ils ne peuvent même
plus y accéder. Expulsions,
expropriations, emprisonnement de trois
générations, et le siège par-dessus,
voilà un péché juif tout à fait unique.
Peut-être que
l’Holocauste aura été une punition
divine pour le traitement juif de Gaza,
dans la mesure où pour Dieu, la séquence
temporelle ne compte pas. Dans la Torah,
il n’y a pas d’évènements antérieurs ou
postérieurs, בתורה מאוחר ואין מוקדם אין,
enseigne le Talmud, et c’est vrai. On
peut être puni pour des péchés pas
encore commis, et s’ils ne doivent pas
être commis finalement, la punition
elle-même s’en trouvera annulée. Si les
juifs ne torturaient pas Gaza, il n’y
aurait pas d’Auschwitz.
Gaza est une noble
place malgré la dévastation. Dans bien
des pays, les enfants des dirigeants
deviennent milliardaires. La fille du
président de l’Angola est la femme la
plus riche d’Afrique : elle est le seul
fournisseur d’accès à la téléphonie
mobile dans ce pays exportateur de
diamants. Mais il y a une autre
tradition, celle des enfants de
dirigeants qui sont les premiers à aller
à la guerre. C’est la tradition de Gaza.
Parmi ceux qui ont été descendus par les
as de la gâchette israéliens, il y avait
trois enfants de dirigeants de Gaza.
Le fils de
l’ex-premier ministre de Gaza, Ismaël
Haniyeh, Maas, s’est retrouvé parmi les
blessés graves. Ahmed al-Rantisi, fils
d’Abd el Aziz al-Rantisi, fondateur du
Hamas, a été tué. Son père, qu’on
appelait le lion de Palestine, avait été
assassiné par les juifs en 2004 ; un
hélicoptère armé avait tiré un missile
sur sa voiture dans le centre de Gaza,
le tuant lui et ses gardes-du-corps, et
blessant les passants. Et son fils vient
de prendre sa suite. Izz al-Din al-Sammak,
fils de Musa al-Sammak, dirigeant du
Hamas, a été tué, et il n’avait que
quatorze ans.
Au total, plus
d’une centaine de garçons et de jeunes
hommes, la fleur de la Palestine, ont
été moissonnés dans ces manifestations
pacifiques d’avril et mai. Un objectif
de cette frénésie de meurtre était de
montrer que la résistance non-violente
est futile. C’est plus excitant de tuer
un opposant armé, si on est bien mieux
armé soi-même. Quand on tue quelqu’un
qui est sans armes, évidemment ce n’est
pas comme une partie de cricket, mais
c’est le genre de considération qui n’a
jamais retenu un juif.
La raison à cela
réside dans le doute sérieux sur
l’humanité des non-juifs, qui se trouve
installée au centre de la Weltanschaunng
religieuse juive. Un bon Israélien qui
condamne les tueries de Gaza est très
probablement un végétarien qui s’oppose
aussi au meurtre des animaux. Ce genre
de braves Israéliens sont souvent
anti-mâles, et préfèrent faire usage
d’un nom féminin, comme l’association
Zochrot [centrée sur la
compassion]. Ces gentils Israéliens sont
en général anti autochtones, et
soutiennent l’immigration sans limites
des Africains en Palestine. Les gens de
cette espèce ne sauraient être nombreux,
et effectivement, ils ne le sont pas.
Et quant aux autres
juifs, ils ont retenu la leçon du
protagoniste de Matrix, Neo (Keanu
Reeves) à qui on avait appris à ignorer
les dangers évidents, en tant que
maya, un mirage créé par la Matrix,
si bien qu’il sautait du haut des
gratte-ciel et qu’il esquivait les
balles. Les juifs ont apparemment une
attitude comparable dans leur rapport au
réel. Un jour cela ne marchera pas, ce
qui les étonnera beaucoup, mais cette
fois-ci, ça a marché.
Le transfert de
l’ambassade US avait été décrit comme la
raison principale du bain de sang. Et
pourtant, c’est dans la ligne de ceux
qui fraternisent autour du mot d’ordre
« @ Trump au trou». Cette décision qui
déborde de méchanceté a fait beaucoup de
bien, car elle a ruiné la fiction
soigneusement nourrie des US comme
intermédiaires honnêtes. Très peu de
Palestiniens se sont émus de la décision
de Trump, quelques douzaines de gens ont
manifesté contre, à Jérusalem et
ailleurs, tandis que la manifestation
monstre ne s’adressait pas à Trump,
comme décrite ci-dessus. Ce n’est pas
Trump qui a décrété le siège de Gaza, ce
n’est pas Trump qui a chassé les
Palestiniens de chez eux, ce n’est pas
Trump qui a perpétué la Nakba, la
catastrophe palestinienne. Trump a
saboté les tactiques machiavéliques du
Département d’Etat et il a rendu la
tâche bien difficile aux faire-valoir
arabes qui veulent marcher dans les pas
de Washington, ce qui n’est pas une
mauvaise chose.
L’Iran
L’Iran, c’est un
grand pays très éloigné, et il n’y a pas
de raison pratique pour qu’Israël se
querelle avec ces gens-là. Mais l’Iran
est le dernier et le seul pays au Moyen
Orient qui n’est pas assujetti par
l’hégémonie juive. Netanyahou a fait de
son mieux pour que les US se
jettent sur l’Iran avec un appât style
Colin Powell. Les juifs ont pris le pas
sur Trump pour faire sortir son pays de
l’accord nucléaire signé par six
puissances, et après cela, au moment le
plus tendu, Israël a bombardé des bases
dites iraniennes en Syrie : et il ne
s’est rien passé. Les Iraniens, indignés
et consternés, continuent d’être soumis
aux lois de la Matrix, et ils ne vont
pas se mettre à sauter du haut des
gratte-ciels ou à contrattaquer, pour
avoir à affronter la fureur de Trump.
Car ce président est un éléphant
domestiqué, pour les juifs.
Le meilleur cadeau
que le tout-Puissant ait fait aux juifs
en cette saison, ce sont les boules
fragiles comme du pain azyme du
président Trump. Le Peuple élu l’a pris
par les pétoches de bien des façons. Il
a été surpris avec une femme de petite
vertu, juste comme le président Clinton,
et il a eu raison de redouter d’avoir à
démissionner. En cet instant de gros
malaise, il a décidé de se mettre à la
merci des juifs, et de faire ce qu’ils
lui demandaient.
Il a déchiré
l’accord nucléaire avec l’Iran,
exactement ce que lui demandait
Netanyahou. Il a promis d’en rajouter
avec des sanctions contre l’Iran jusqu’à
ce qu’ils se rendent et remplacent leur
régime par un autre plus amical avec
l’Israël. Puis il s’est exécuté,
conformément à la promesse qu’il avait
faite de déménager l’ambassade US
à Jérusalem. Grand bien lui fasse…
Je n’aimerais pas
être à la place de Trump. La façon juive
d’apporter un secours à un dirigeant
relève de la torture par l’eau: le
dirigeant est autorisé à survivre, mais
c’est tout. La logique juive marche
comme ceci : si nous le sauvons, il va
nous oublier et négliger nos souhaits ;
il vaut donc mieux le sauver, mais le
laisser patauger dans les périls. C’est
ce qui est arrivé au président US. Les
juifs, et même des Israéliens, se sont
stratégiquement installés entre Stormy
l’allumeuse et le Cohen de Trump ; ils
tiennent les étages supérieurs du bureau
du procureur général Mueller et des
positions solides au Congrès. Comme dans
un simulacre de noyade, Trump reste
menacé de couler, et il est bien obligé
de satisfaire aux vœux de ses
persécuteurs.
Israël va continuer
à provoquer l’Iran, en espérant
déclencher une guerre
américano-iranienne. Cela va de soi. Si
Trump est malin, il ne va pas frapper
l’Iran. En fait, il devrait s’en prendre
à la Gestapo de Mueller. Tant que Rohani
est président de l’Iran, l’Iran ne va
sans doute pas riposter aux provocations
israélo-US, mais la position de Rohani
est précaire. Les Iraniens ont le
sentiment que Kim le Roi du Nord a mieux
su gérer la menace américaine, et ils
peuvent changer de gouvernement et se
mettre à emprunter la ligne Kim. C’est
Israël qui, en tant que base avancée de
l’Empire US, peut se retrouver sous la
menace.
Le meilleur, dans
la politique iranienne de Trump, c’est
qu’il a brisé le lien qui semblait
impossible à rompre entre les US et
l’Europe. Là où Obama cherchait à
colmater les divergences, Trump a élargi
la brèche, et même les Européens dociles
sont arrivés à la conclusion qu’ils
doivent être un peu plus indépendants de
Washington. Cela peut amener une
déconnection entre les banques US et
européennes, et permettre aux Européens
de désobéir aux sanctions US contre
l’Iran et contre la Russie. Ce processus
n’est pas près de s’achever, mais il est
en route. L’Iran, la Russie et les
affaires européennes en seront les
bénéficiaires, tandis que les US se
retrouveront hors-jeu.
La Turquie
La voix la plus
forte pour s’élever contre la brutalité
israélienne a été celle du président de
la Turquie, Erdogan. Il a renvoyé
l’ambassadeur israélien, a rappelé son
propre ambassadeur, et a organisé une
rencontre entre dirigeants des Etats
musulmans pour se mettre d’accord sur la
façon de traiter le problème israélien.
L’indépendance par rapport à Israël
était la marque de fabrique d’Erdogan
depuis longtemps : il avait affronté
Shimon Peres à Davos il y a des années,
et la tentative de putsch récente contre
lui avait aussi un certain soutien du
côté d’Israël.
Si on est contre
l’Israël, il faut aussi être contre les
US, qui sont le plus grand Etat juif.
Cela convient à Erdogan. C’est à cause
de son animosité que pas un avion
américain n’a décollé de la base turque
de l’OTAN pour bombarder la Syrie. La
bataille turque contre les séparatistes
kurdes a fait échouer le projet US de
rester en Syrie par tous les moyens, et
maintenant on a des indices solides pour
penser que Trump tente de fermer le
robinet du financement de l’enclave
rebelle dans le Nord-Ouest de la Syrie,
autour de la malheureuse Idlib. L’Israël
pourrait bien se retrouver face à une
Syrie unifiée et reconstruite,
perspective qui n’a rien pour lui
plaire.
La Russie
Le président russe
Vladimir Poutine aurait pu lancer un
bâton dans les roues des Israéliens. Il
est lourdement investi en Syrie, il a
besoin des troupes iraniennes là-bas,
parce que sans elles, il faudrait qu’il
envoie l’infanterie russe pour déloger
les rebelles islamistes des ruines des
villes syriennes. Il avait été humilié
par les US lorsqu’ils avaient attaqué
des bases syriennes et des villes alors
que les Russes étaient à leurs côtés.
Son chef de cabinet avait annoncé que la
Syrie aurait ses S-300, après quoi il a
maudit les transgresseurs israéliens et
américains.
Les Israéliens ont
reçu la menace sans sourciller. Le
ministre israélien de la défense Avigdor
Lieberman a annoncé que les Israéliens
dégageraient les S-300 (et jusqu’aux
S-700, a-t-il ajouté) s’ils les
trouvaient sur leur chemin. Et
Netanyahou a fait un geste politique
fort : il s’est envolé vers Moscou et a
passé toute la journée du 9 mai avec le
président russe.
Le 9 mai, c’est le
Jour de la Victoire des Russes ; c’est
devenu le jour férié le plus important
et le mieux observé sous Poutine, tandis
que les vieilles fêtes soviétiques se
voyaient abandonnées au profit de la
mise en place des nouvelles.
Le choix de ce jour
férié n’était pas naturel : la guerre
est un évènement lointain pour une
grande majorité de Russes. Leurs alliés
dans la guerre sont leurs adversaires à
présent, les US comme la Grande
Bretagne. La Seconde Guerre mondiale a
été privatisée par les juifs, au moins
dans l’opinion publique occidentale.
Pour les Occidentaux, c’était une guerre
pour les juifs et contre les ennemis des
juifs. Il y a peu de références à la
guerre où l’on ne retrouve pas une
mention de l’Holocauste. Conscients de
ces déficiences dans le récit dominant,
les dirigeants soviétiques ne faisaient
pas beaucoup de tapage autour du Jour de
la Victoire.
Poutine avait
besoin d’un jour férié pour unir le
peuple, dans sa construction de la
nation, pour coopter la majorité
prosoviétique sans faire des groupes
anti-soviétiques des antagonistes. Il
avait choisi le Jour de la Victoire pour
en faire un grand évènement, malgré ce
qui pouvait clocher.
L’arrivée de
Benjamin Netanyahou ce jour-là tombait
bien, un vrai cadeau du Ciel, pour
Poutine. Il tenait là l’homme qui allait
pouvoir interpeller le Sénat US, savoir
s’y prendre avec le président US, il
arrivait, en chair et en os, Monsieur
Juiverie mondiale personnifiée, pour
venir appuyer le récit officiel russe
sur l’histoire. Bibi a agrafé son ruban
de Saint Georges orange et noir,
l’insigne des patriotes russes et des
loyalistes dévoués à Poutine, il a pris
une affiche avec le portrait d’un héros
de guerre (juif) et a marché aux côtés
de Poutine lors de la parade du
Régiment Immortel. Poutine,
reconnaissant, a reconnu l’Holocauste et
a fait une déclaration d’amitié avec le
peuple juif.
Netanyahou a payé
son hôte en retour avec un tir de
missile sur la Syrie, presque aussitôt.
C’est un procédé typiquement israélien :
lors de chaque rencontre au sommet avec
les Russes, bombarder ses alliés afin
qu’ils sachent bien à qui ils ont
affaire. Ils ont bombardé la Syrie au
moment où le jet du ministre de la
Défense russe, Shoygu, était encore en
plein ciel, entre Moscou et Tel Aviv où
il se rendait.
Poutine a avalé la
couleuvre, et a promis de se retenir de
fournir des S-300 à la Syrie, malgré les
paroles de son chef de cabinet. Peu
après, Israël attaquait la Syrie en
force ; selon Israël, ils s’en prenaient
à des bases iraniennes ; selon les
Iraniens, il n’y avait rien de tel, il
n’y a aucune base iranienne ni troupes
iraniennes là-bas. Quoi qu’il en soit,
cette agression israélienne est restée
sans réponse.
Depuis ce néfaste 9
mai, les médias russes traitent Israël
avec une grande prudence. Même le
massacre de Gaza n’a pas été l’occasion
de beaucoup de condamnations dans les
médias russes, quoique le ministère des
Affaires étrangères russes ait condamné
cet acte brutal. L’agence officielle
d’Etat RIA a témoigné que les soldats
israéliens avaient tiré sur des
« individus particulièrement
agressifs ». La deuxième agence de
presse, TASS, a réduit au minimum ses
rapports sur le massacre.
Les Russes au
pouvoir n’aiment pas beaucoup l’Iran et
les Iraniens, m’a dit un ami iranien.
Alors que l’Iran aimerait acheter tout
ce que les Russes cherchent à vendre,
les Russes traînent des pieds. Le volume
du commerce entre la Russie et l’Iran
est du même ordre de grandeur que le
commerce entre la Russie et le chétif
Israël, soit moins de deux milliards de
dollars par an. Israël a énormément de
soutiens parmi les élites russes, les
Russes vont visiter Israël par milliers,
tandis que l’Iran est un partenaire non
désiré.
Bref, les juifs ont
surmonté leurs problèmes à la mi-mai
2018, et se sont fait reconnaître comme
entité politique de poids à l’échelle de
la planète Terre, au même niveau que les
deux superpuissances, et par leur
capacité de contrôle mental sur des
milliards de gens. Le massacre de Gaza a
fourni la preuve qu’ils peuvent tuer en
toute impunité. Et pourtant, jusqu’à
maintenant, les juifs ont toujours
dépassé les bornes et attiré des
calamités sur eux. Aucune raison de
douter que cela arrive cette fois aussi.
Nous allons y revenir, à propos de
l’assaut juif contre la Pologne et en
matière d’esthétique européenne, dès le
prochain article.
Pour joindre
l'auteur: adam@israelshamir.net
This article was
first published at The
Unz Review.
http://www.unz.com/ishamir/the-messiah-is-here/
Traduction: Maria
Poumier
Le sommaire d'Israël Shamir
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