Opinion
Gru, un Trump en version russe ?
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Jeudi 15 février 2018
Vous vous rappelez
comment les médias dominants avaient
éreinté le candidat Trump à la
présidence en 2016? On a eu droit à des
flopées de révélations sur ses faux
cheveux, ses mains aux fesses, fraudes
fiscales et j’en passe ; des flopées de
sondages prouvant que la nation
voulait Hillary et détestait Trump, des
articles d’opinion pour vous persuader
que seules des raclures racistes
d’extrême-droite pouvaient avoir l’idée
de voter pour lui. Ils avaient même
sorti une couverture (dans le supplément
hebdomadaire de Time, à moins que
ce ne soit Newsweek) pour
souhaiter la bienvenue à Madame le
Président. Et puis le jour du décompte
des voix est arrivé. C’est ce qui me
revient en mémoire tandis que je suis le
déferlement d’attaques dans les médias
russes et sur les réseaux sociaux contre
le candidat à la présidence Paul N.
Grudinine (on l’appelle Gru, tout
simplement). La télévision d’Etat est
censée, par sa charte, jouer un rôle
neutre dans la campagne électorale. Ils
s’y sont tenus pendant une semaine, une
fois que son nom est rentré dans la
course. Au cours de cette semaine, la
popularité de Gru a crevé le plafond,
atteignant presque la cote du président
Poutine. C’était tout à fait imprévu
pour le Kremlin, dont les savants
sorciers s’attendaient à ce que Gru
fasse une percée modeste, utile pour
raffermir la légitimité douteuse des
prochaines élections.
Quand ils ont
reconnu l’ampleur de leur erreur, ils
ont transmis une consigne à leurs
chaînes vassales, et Gru est devenu la
cible de leurs attaques quotidiennes.
Sur huit candidats, Gru est le seul qui
est toujours évoqué négativement. Soit
ils n’en disent que du mal, soit ils
n’en disent rien, exactement comme pour
Trump à l’époque.
Un vieux candidat
chevronné, le nationaliste Zhirinovsky,
se voit attribuer de grandes tranches
horaires à la télé, avec un seul et
unique message : A bas Gru. Ses attaques
féroces sur Gru sont répercutées dans
chaque émission préélectorale, tous les
soirs.
Il y a un
déflecteur, un tout petit parti
trotskiste, les « Communistes russes »
dont le seul but dans la vie est de
prendre des voix au Parti communiste
mainstream (KPRF). C’est un parti
virtuel qui disparaît après les
élections pour revenir à la vie juste
avant les suivantes. Il y a des âmes
innocentes, dans la Russie profonde,
pour voter pour eux, convaincues que
c’est le « vrai » parti communiste. Ils
sont violemment anti-Gru, et submergent
Facebook avec leurs diatribes contre
« ce pas vraiment communiste de Gru ».
Pourtant, Gru n’est
pas un candidat banal. Patron prospère
d’une entreprise agricole qui s’appelle
le Sovkhoze Lénine, c’est un bon exemple
de ces industriels russes aussi appelés
‘patrons rouges’, c’est-à-dire d’anciens
gérants d’usines soviétiques et
d’entreprises qui se sont ajustés au
nouveau système. Ils produisent pour la
consommation locale, et leurs intérêts
ne rejoignent pas ceux des oligarques de
Poutine (ou de Boris Eltsine). Ces
gens-là ont fait fortune en important
des biens de consommation et en
exportant des matières premières, et ils
sont à la base du pouvoir de Poutine.
Les producteurs,
tant industriels qu’agricoles, veulent
plus de mesures protectionnistes et des
crédits bon marché, ils veulent
encourager le pouvoir d’achat des Russes
ordinaires, ce qui veut dire augmenter
les salaires et pensions. Leurs fortunes
reposent sur les revenus des
travailleurs russes ordinaires. Ils ne
sont pas satisfaits du président
Poutine, et encore moins de son
gouvernement dirigé par M. Medvedev.
Gru est devenu le
candidat d’une pléthore d’organisations
qui vont de la gauche à la droite ; il
est soutenu par les nationalistes
russes, mais son soutien principal
vient du KPRF. C’est une combinaison de
Sanders et de Trump, pour les ouvriers,
contre l’immigration, pour des barrières
protectionnistes et des prêts à faible
taux d’intérêt pour les petits
producteurs. Un homme qui s’est
construit seul, issu de la classe
moyenne plutôt huppée, sans être un
milliardaire, mais riche quand même ; et
il ne fait pas peur aux Russes de la
classe moyenne qui seraient saisis
d’effroi à l’idée de soutenir un vrai
rouge au couteau entre les dents.
L’organe officiel
de prédiction, le Centre de Recherche
Russe sur l’Opinion Publique VTSIOM
(ВЦИОМ ) annonce que 79% de l’électorat
va voter pour Poutine et seulement 7%
pour Grudinine, mais sur le terrain, le
ressenti est bien différent. Il y a
quelques sites qui permettent au peuple
d’exprimer leurs préférences par des
votes ; le plus grand étant
http://president-rf.ru/, ce
sont déjà 180000 personnes qui ont voté
Gru, et seulement 30% Poutine. Su
d’autres sites, Gru remporte de 30 à 80%
des intentions de vote.
Difficile de
prédire le résultat, il reste encore
plus d’un mois avant la date des
élections, mais le résultat de VTSIOM
paraît déjà trop bas pour justifier la
féroce campagne dont Gru fait l’objet.
S’il ne devait obtenir que 6 à 7% des
suffrages, les fraudeurs décisifs,
c'est-à-dire l’administration
présidentielle, ne se feraient pas de
souci et n’activeraient pas leurs usines
à trolls et leurs machines à rumeurs
pour arrêter Grudinine. Il semble qu’il
ait des chances de gagner la bataille, à
condition que les élections soient à peu
près limpides.
Poutine aura été un
bon président, et un président
populaire, mais il a ses limites. Il se
sent encore obligé de respecter le pacte
qu’il avait conclu avec feu le président
Eltsine ; il continue à combattre la
mémoire soviétique, il est entouré de
copains qui roulent sur l’or ; il ne
défend pas la production locale sauf
pour ce qui relève de l’industrie de
l’armement. Il a bien travaillé pendant
longtemps, mais on sent que le pays est
mûr pour un changement de la garde.
Le maître en cours
préparatoire peut bien être formidable,
tôt ou tard, il faut que l’enfant
découvre aussi de nouveaux instituteurs.
Gru est le premier à passionner les
Russes depuis 1996, et il se pourrait
bien qu’il fasse un malheur.
La gauche russe
est différente
Grudinine a le
soutien de la gauche et de la droite,
des ouvriers et des patrons, des
communistes et des nationalistes.
Comment cela a-t-il pu advenir ? La
raison principale c’est que la gauche
russe est bien différente de la gauche
européenne. Les Russes sont bolcheviks.
La gauche occidentale est surtout
menchevik.
Historiquement, les
socio-démocrates se divisèrent en
bolcheviks, majoritaires, et mencheviks,
les minoritaires. La question qui les
divisait n’a plus guère
d’importance,l'enjeu ponctuel de
l'époque est périmé. De nos jours, les
majoritaires sont La gauche pour la
Majorité, tandis que les minoritaires
sont une gauche pour minoritaires.
La gauche russe est
la force qui lutte pour la majorité, les
travailleurs, les autochtones.
La gauche
occidentale veut le gender, les
minorités, ethniques ou religieuses. Si
vous demandiez à un ouvrier occidental
ce qu’il pense de la gauche, il dirait
probablement : cette gauche n’est pas
pour nous, elle ne s’intéresse qu’aux
gays et aux migrants qui nous prennent
nos emplois.
Les mencheviks font
l’affaire des juifs (comme autrefois)
parce que les juifs sont la minorité
ultime. Les bolcheviks acceptaient les
juifs à titre individuel et en tant
qu’égaux, non pas en tant que groupe
minoritaire préféré et séparé. Les
bolcheviks s’étaient battus contre le
Bund, les socio-démocrates juifs, tandis
que les mencheviks s’unissaient au Bund.
Staline faisait
observer (et Trotski le cite dans son
livre sur Staline) :
« la majorité dans
les groupes mencheviks étaient juifs.
D’un autre côté, l’écrasante majorité du
groupe bolchevik étaient des Russes
ethniques. Constatant ce lien un
bolchevik observait in plaisantant que
les mencheviks constituaient un groupe
juif tandis que les bolcheviks
constituaient un groupe vraiment russe,
et, dans cette mesure même, ce ne serait
pas une mauvaise idée pour nous les
bolcheviks d’organiser un pogrom dans le
parti. »
Tout en traitant
les camarades juifs avec camaraderie,
Staline dé-judaïsa effectivement le
parti communiste russe en y introduisant
beaucoup d’ouvriers et de paysans
ethniquement russes. Il traitait les
juifs juste comme l’une des tribus qui
peuplent l’Eurasie, et nullement comme
le peuple élu. C’était le péché mortel
de Staline aux yeux des juifs, et c’est
pour la même raison qu’ils le condamnent
maintenant.
L’influence juive
sur la gauche occidentale a
survécu à ces années et a même stimulé
l’implication massive des juifs dans la
gauche. Après 1968, les juifs sont
partis en masse vers d’autres pâturages,
mais leur influence est restée, a
renforcé la tendance menchevik amicale
envers les juifs. Ils ont adapté la
gauche occidentale pour lui faire
épouser leurs préférences et l’ont
rendue présentable pour la cohabitation
avec les élites. En cours de route, ils
avaient perdu leur soutien dans la
classe ouvrière, mais ils étaient plus
intéressés par de bonnes relations avec
ceux qui gouvernent.
Les mencheviks
cornaqués par les juifs s'accordent
parfaitement avec l'oligarchie. Ils
croient qu'Anna et Susan Wojicki, l'ex
épouse de Sergueï Brin (Mr. Google) sont
de malheureuses femmes disciminées,
contrairement aux soudeurs et mécanos
qui sont des hommes blancs et les
maîtres de l'ordre patriarcal à
l'échelle mondiale.
Le combat des
bolcheviks pour l’égalité des femmes
s’est concrétisé en crèches gratuites,
et pour les mencheviks, en postes
réservés aux femmes parmi les cadres des
grandes firmes.
Les mencheviks se
font du souci pour les droits des
transgenres à choisir leur façon
d’uriner. Les bolcheviks se soucient du
droit des ouvriers au travail, à des
salaires décents, à l’accès aux
ressources naturelles. Pas difficile de
comprendre quelle sorte de gauche a les
faveurs des grands médias et de leurs
patrons milliardaires.
Les migrants
fournissent une autre cause de clivage.
La classe ouvrière occidentale a obtenu
beaucoup de choses pendant les années de
la Guerre froide, lorsque la classe
dirigeante de l’Ouest était obligée de
rivaliser avec les communistes pour
gagner la loyauté des travailleurs.
Maintenant ils ont hâte de revenir sur
ces conquêtes sociales, et la façon la
plus simple d’y parvenir est de
remplacer la population autochtone par
l’importation massive de migrants et de
réfugiés. C’est dans ce but que le
capital livre des guerres au Moyen
Orient et attise les affrontements en
Afrique, puis facilite la fuite des
réfugiés vers l'Europe et l'Amérique.
Les mencheviks,
autrement dit la gauche occidentale,
soutiennent les migrants contre la
population autochtone, au nom de leur
anti-racisme et de leur
internationalisme. Cependant, dans la
pratique ils font le travail pour leurs
maîtres, parce que les migrants
sont plus faciles à manipuler, ils
contribuent à faire baisser les
salaires, à saboter les syndicats, et à
détruire la solidarité naturelle.
Les bolcheviks sont
contre les causes des migrations
massives, contre l’utilisation des
migrants et des réfugiés au détriment de
la population autochtone. C’est
exactement la position des communistes
russes, dont la rhétorique anti
immigration est si crue que même les
trumpistes la trouveraient un peu
brutale.
M. Grudinine porte
depuis longtemps des revendications
anti-migrations . Il appelle a renforcer
le régime des visas pour les républiques
d’Asie centrale, Ouzbékistan,
Tadjikistan, Kirghistan, parce que pour
le moment leurs migrants à la recherche
d'emplois n’ont pas besoin de visa
russe. Il insiste, chaque travailleur
migrant devrait recevoir le même salaire
qu’un travailleur autochtone russe ;
l’idée est que de la sorte il y aurait
moins de demande de migrants de la part
du patronat. Cela peut être utile de
payer au-dessous de tout seuil décent
des migrants sans expérience, mais si
pour le même prix ont peut avoir un
ouvrier qualifié russe, il est probable
que c’est ce dernier qui aura le poste.
Les suggestions de
Grudinine sont hérétiques pour le
Kremlin néoliberal. Poutine laisse les
portes grandes ouvertes à l’immigration,
au détriment des ouvriers natifs. Si le
flux migratoire a baissé, c’est surtout
le résultat de la dépréciation du
rouble.
En Occident ces
idées pour restreindre les migrations
appartiennent au domaine de la droite,
ou même de l’extrême droite. On appelle
cela du populisme, ce qui veut dire
populaire mais désapprouvé par les
élites au pouvoir. La gauche occidentale
a été poussée à opter pour une position
impopulaire, alors que les idées
populaires, dites populistes, ont été
transférées à la droite.
En Russie, les
communistes russes n’ont pas suivi la
voie des mencheviks. Ils ont fait toute
sorte de compromis, mais sont toujours
restés du côté des travailleurs. Ils ne
se battent pas pour les gays, les
migrants, et les féministes de la haute
société. Ils font alliance avec les
producteurs et contre rentiers et
banquiers.
Peut-être que les
communistes russes vont montrer la voie
à leurs camarades de l’Ouest, comme ils
l’ont fait il y a cent ans. Ces deux
branches de la gauche mondiale ont eu
une histoire en damier. Au XIX° siècle,
le mouvement révolutionnaire naissant en
Russie cherchait des leçons à apprendre
à l’Ouest ; les narodniks allaient en
pèlerinage rendre visite à Marx à
Londres pour écouter ses conseils. Les
révolutionnaires occidentaux de ce
temps, Marx compris, faisaient aussi peu
confiance aux Russes que Robert Mueller
ou John McCain. Ils pensaient que la
Russie était tellement arriérée et
réactionnaire qu’une gauche progressiste
russe était quelque chose d’impossible.
Puis il s'est
produit quelque chose d’inattendu.
Tandis que les canons de la Première
Guerre mondiale tonnaient, seule la
gauche russe, conduite par Vladimir
Lénine, n’a pas perdu la tête, et a su
mener le pays à la victoire de la
révolution socialiste. Après 1917,
pendant plusieurs années, la gauche
russe a été l’étoile qui guidait la
gauche occidentale.
Les Russes ont payé
le prix fort pour leur succès tranchant,
tandis que les peuples européens
devenaient les principaux bénéficiaires
de la révolution d’Octobre. Ils
ont obtenu tout ce pour quoi les Russes
s’étaient battus, et cela, gratuitement.
La classe dirigeante avait peur que les
ouvriers basculent du côté communiste,
et c’est ainsi que l’Etat Providence a
vu le jour.
Par la suite, les
deux branches de la gauche ont oublié
leur histoire. La gauche occidentale a
oublié que ses victoires, elle les
devait à la puissance de l’Armée rouge,
et s’est mise à prêcher fièrement les
théories dernier cri de
l’eurocommunisme. Les Russes, toujours
pressés d’apprendre de nouvelles
astuces, sont tombés dans le piège, et
ont démantelé l’Etat socialiste,
s’attendant sincèrement à vivre
dorénavant avec le niveau de vie des
Suédois. La fin a été piteuse ; les
Russes ont été plongés dans de longues
années de dépopulation et de
désindustrialisation, tandis que les
navires étendard de la gauche
occidentale, les grands partis
eurocommunistes de France et d’Italie
disparaissaient. Et le socialisme
suédois a périclité.
Les années passant,
la gauche occidentale a virtuellement
disparu, et sa place a été prise par la
pseudo-gauche, qui s’est approprié le
nom des partis historiques de gauche. Le
capital a cultivé dans ses laboratoires
secrets cette pseudo gauche toxique,
avec un but suprême en tête, faire du
nom même de communisme quelque chose
d’odieux et de repoussant.
Pour les
bolcheviks, les bons, c’étaient les
ouvriers, ils étaient le sel de la
terre. Tout le monde pouvait rejoindre
cette classe en s’identifiant aux
ouvriers. La pseudo gauche menchevik a
offert un raccourci pour se retrouver du
côté des gentils. Vous êtes un gentil si
vous subissez une discrimination. Si
vous êtes noir, vous êtes discriminé,
même si vous êtes un Obama. Si vous êtes
une femme, vous souffrez car on vous
discrimine. Si vous êtes un adepte
du BDSM, vous êtes un discriminé. Si
vous êtes un juif, un Soros ou un
Rothschild, vous continuez à souffrir de
discrimination, parce qu’il y a à peine
un demi-siècle, votre grand-père ne
pouvait pas être admis dans un club
privé.
Pour les
bolcheviks, la discrimination n’est pas
le problème le plus urgent. Ils sont
contre, c’est sûr, mais cela ne tient
qu’une place secondaire par rapport à la
question vraiment importante, celle des
rapports entre le travail et le capital.
Une fois que la classe ouvrière aura
gagné, la discrimination se dissipera,
disent-ils. En gardant leur regard fixé
sur le point central, les bolcheviks
sont les plus grands ennemis naturels du
1%.
La cause du
socialisme a été battue en 1991, certes,
mais ce n’est pas la première défaite.
En novembre 1941, quand les troupes
allemandes atteignirent les faubourgs s
de Moscou, il semblait bien aussi que le
socialisme avait été battu. Et pourtant,
en 1945, il a rebondi. Depuis 1991, le
gagnant, le capital, clame que sa
victoire est irrévocable et
irréversible. C’est, disent-ils, la fin
de l’histoire.
Mais les victoires
et les défaites peuvent se retourner.
Les soviets ne le savaient pas. Ils
croyaient que « la victoire du
socialisme est inévitable, parce que
cela va dans le sens du progrès ».
Peut-être,
effectivement, que c’est inévitable sur
le long terme, mais cela peut se
produire dans mille ans, et en
attendant, une guerre nucléaire ou des
expériences biologiques peuvent
exterminer la race humaine.
Les idéaux les plus
fondamentaux de la république française,
la démocratie, la liberté, l’égalité,
ont été battus par Napoléon, par les
Bourbons, par les Orléanistes, mais ils
ont resurgi.
Rien n’est
inévitable. Les bolcheviks soviétiques
croyaient à l’inéluctable, et ils ont
perdu; pendant ce temps-là, leurs
adversaires se sont contentés de lutter
d’arrache- pied, et ils ont fini par
gagner. C’est une attitude à imiter. Les
Occidentaux sont prêts pour un véritable
virage à gauche. Les succès récents de
Jeremy Corbyn en Angleterre, de Bernie
Sanders aux US, de Jean-Luc Mélenchon en
France en sont la preuve. Ce sont des
mous, mais les durs vont arriver aussi.
Ce n’est pas le
commencement de la fin du néolibéralisme
mangeur d’hommes et de ses alliés
menchevik, mais c’est la fin du début
dans la bataille universelle pour le
socialisme, comme le disait Churchill de
la victoire britannique sur les
Allemands à El Alamein. La lumière au
bout du tunnel est déjà visible. Et
alors les communistes russes vont à
nouveau devenir la bénédiction pour les
travailleurs du monde entier. Le succès
de Gru peut changer bien des choses. Sa
vision du monde a beaucoup de points
communs avec celle de Trump. Dans un
mois, nous allons savoir jusqu’où il est
parvenu à avancer.
Israel Shamir
can be reached at adam@israelshamir.net
Traduction: Maria
Poumier
This article was
first published at The
Unz Review.
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