Opinion
Quand Trump se fatigue pour rien
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Mardi 7 février 2017
Le
président Trump avait grassement payé
son obole aux juifs. Il avait fait
(presque) tout ce qu’ils voulaient pour
leur Etat juif : promis de déménager
l’ambassade US à Jérusalem occupée, ce
qui légaliserait leur annexion de la
ville sainte et entériné leurs
colonies illégales ; il leur avait donné
des positions au sommet de son
administration ; il a dit aux
Palestiniens de renoncer à leurs
requêtes à la Cour Internationale ou à
tout autre grief, il a même menacé
l’Iran d’une guerre. Et tout cela en
vain. Les organisations juives et les
médias juifs attaquent Trump sans
l’ombre d’une hésitation ni la moindre
considération. Sa première initiative
pour brider en douceur la vague
d’invasion s’est heurtée à une véhémence
juive uniforme.
Il
s’est vu traité de nouvel Hitler et
accusé de haïr les musulmans : quelle
autre raison aurait pu l’inspirer pour
arrêter ne serait-ce que pour quelques
mois, la vaillante nouvelle vague
d’émigration depuis sept Etats du Moyen
Orient ? Aujourd’hui il distingue les
musulmans, demain il chassera les juifs,
ont dit les journaux juifs.
L’immigration, c’est le sang vital de
l’Amérique, et les réfugiés musulmans
sont bienvenus pour apporter plus de
diversité aux US.
Des
manifestations massives, généreusement
financées par ce philanthrope juif Soros
si renommé, ont secoué les US, tandis
que des juges s’empressaient de bannir
l’ordre de bannissement. Ils ont
souligné que les ordres étaient
anti-musulmans, et par conséquent
anti-constitutionnels. La constitution
promet en quelque sorte, d’après eux,
l’égalité complète pour les immigrants,
et ne permet pas de faire de
discrimination entre chrétiens et
musulmans.
Que
voilà une interprétation curieuse de la
constitution US. C’est un pays qui comme
tout autre Etat, discrimine en toute
normalité, ou, pour nous servir d’un mot
moins chargé, choisit ses citoyens
potentiels. Le choix des sept Etats
n’était pas le fait de Donald Trump mais
de son prédécesseur sanctifié : le
président Barack Obama, ce grand ami des
musulmans, avait lui-même fait ce choix
quelques années auparavant. Trump
n’avait fait qu’un pas extrêmement
modéré et modeste vers un blocage de
l’immigration, en retenant une liste
d’Etats déjà choisis par le président
Démocrate.
On
pourrait d’ailleurs invoquer le fait que
les habitants des sept Etats en question
ont les meilleures raisons de haïr
l’Amérique, car ce sont les présidents
précédents qui les leur ont fournies.
La
Libye, l’Etat le plus prospère de
l’Afrique du Nord jusqu’à une date
récente, a été ravagé par le président
Obama : l’invasion de l’Otan a détruit
la Libye ; au lieu d’arrêter la vague
migratoire, la Libye est devenue le
tremplin des Africains pour déferler sur
le Nord.
La
Syrie, autre victime d’Obama ; avec sa
rengaine « Assad doit partir », avec le
transfert d’armes, d’argent et
d’équipement massif (vous vous souvenez
des caravanes de pickup Toyota blancs
traversant le désert ?) entre les mains
des extrémistes islamiques, il a ruiné
leur pays.
Pour
l’Irak, c’est l’œuvre du président Bush
jr : il a envahi l’Etat sunnite le plus
avancé, l’a mis en pièces et a fait
cadeau du centre du pays à Daech.
Pour
la Somalie, c’est le président Bush Sr.
qui l’a dévastée, en envahissant ce
malheureux pays au début des années
quatre-vingt-dix, lorsque l’effondrement
de l’URSS lui a permis de le faire sous
la bannière de l’Onu. Depuis lors, la
Somalie et devenue le fournisseur de
choix en matière de migrants et de
réfugiés pour la Suède (où ils ont formé
la plus grande communauté, à Malmö et
ailleurs) : les US souhaitent ardemment
en avoir aussi.
Le
Yémen a eu sa part sous Obama, Mme
Clinton jouant un rôle important dans
l’affaire : c’est elle qui a facilité la
livraison d’armes à l’Arabie saoudite en
temps réel, pour lui permettre de
bombarder les Yéménites.
Et le
Soudan, c’était le président Clinton,
après quoi, le pays a été démembré et le
Sud Soudan séparatiste a vu le jour :
les deux moitiés se sont retrouvées
également inopérantes.
C’est
l’Iran qui fait bizarre, dans la liste
des Sept Mercenaires. Il n’a pas été
envahi, ni bombardé, juste menacé
d’invasion et de bombardement pendant
longtemps, depuis le président Carter.
C’est un pays qui n’a pas de
terroristes, qui n’est pas en faillite,
ses citoyens ne se précipitent pas pour
réclamer l’asile politique. En fait, le
président Obama l’avait mis sur la liste
parce qu’il projetait de le bombarder,
mais il n’y est jamais parvenu.
Tandis
que Bush, Clinton et Obama bombardaient
et envahissaient ces pays, les
humanitariens Démocrates, y compris
leurs dirigeants juifs, se contentaient
d’applaudir et de réclamer plus de
bombes. Et ils ont été stupéfaits quand
Trump a promis :on arrête les
changements de changement de régime, fin
de la routine planétaire « on les
envahit et après on les invite ».
Wikileaks a bien montré la logique
sous-jacente : bombardez les musulmans,
et vous êtes quelqu’un de bien ;
bannissez les musulmans, et c’est vous
qui devenez l’ennemi.
Au
premier abord, les gens qui ont fomenté
les guerres au Moyen-Orient voulaient
susciter une vague de réfugiés vers
l’Europe et l’Amérique du Nord afin
d’injecter plus de couleur et de
diversité dans ces pauvres contrées
monochromes. La protection sociale, la
cohésion nationale, le marché du travail
local et les traditions
disparaîtront, et ces pays connaîtront
un processus d’homogénéisation. Jamais
plus les autochtones ne seront capables
de pointer du doigt les juifs, parce
qu’il n’y aura plus d’autochtones, juste
des tas de gens du monde entier, qui
fêteront Kumbaya.
Les
juifs pourront alors goûter et garder
leurs positions privilégiées en Europe
comme c’est le cas aux US. Ils ne seront
pas seuls : par leur réussite, ils
instaureront un patron à recopier par
tous ceux qui ont envie de réussir dans
le monde nouveau, et des masses de juifs
par imitation serviront de socle aux
menées politiques des vrais juifs.
L’insistance juive pour faire accepter
les réfugiés syriens et l’immigration
musulmane en général est quand même un
phénomène gênant et déconcertant.
Hypocrite est un mot trop doux pour en
rendre compte. Excluons d’emblée que la
moindre compassion soit à l’oeuvre. Il y
a des milliers d’autochtones de Haïfa
qui souffrent en Syrie et rêvent de
revenir dans leurs villes et villages,
mais Israël n’autorise nullement ces
réfugiés syriens-là à rentrer chez eux :
leur seul crime est de n’être pas juifs.
Israël
n’accepte que les juifs, et les juifs
américains n’y voient pas d’objection ;
ils ne comparent pas les dirigeants
israéliens à Hitler ou à Trump. Israël
avait construit un mur sur sa frontière
avec le Sinaï, et ce mur a stoppé net la
vague des migrants africains. Les juifs
américains n’ont pas hurlé « ni mur ni
tri » devant l’ambassade israélienne.
Quel est donc ce mystère ?
Kevin
MacDonald a écrit un article profond
pour tenter de démêler ce mystère,
intitulé « Pourquoi les organisations
juives veulent elles des réfugiés
anti-israéliens ? « et il l’a
publié le 17 janvier quelques jours à
peine avant l’installation de Donald
Trump et trois bonnes semaines avant que
le sujet devienne brûlant. Il a
judicieusement prévu que Trump
n’appellerait pas à l’unité nationale,
dans son discours inaugural, alors que
les médias misaient là-dessus. Mais
surtout, il a prédit que Trump
annoncerait une pause immédiate dans
l’accueil des « réfugiés », en
augmentation pour le moment, et que
l’année fiscale suivante, le quota
serait réduit à zéro. Cela déclencherait
l’hystérie, et les grandes organisations
juives s’y associeraient, c’était une
quasi-certitude. La question de KMD
était : mais pourquoi faire? Et s’il
offre quelques réponses possibles,
personne ne répond à son propre
questionnement. Le monde est plein de
convulsions diverses; et les US peuvent
ramener autant de réfugiés qu’ils le
souhaitent d’Ukraine ou du Brésil, de
Chine et d’Afrique centrale, si l’on ne
se place pas sous l’angle israélien.
Pour
ma part, je suggère une explication
toute simple : les juifs veulent
importer des musulmans pour combattre le
Christ et l’Eglise.
Les
musulmans du Moyen Orient ne sont pas,
ou n’étaient pas anti-chrétiens ; ils
ont coexisté pendant des milliiers
d’années avec leurs voisins chrétiens.
En Palestine, chrétiens et musulmans
vivaient ensemble et ont souffert
ensemble sous le joug de Sion.
Mais
depuis une date récente, un vent nouveau
souffle dans la foi musulmane, le vent
d’un rejet très énergique de tout ce qui
n’est pas l’islam sunnite strict à la
sauce Daech. Leur premier ennemi, c’est
l’islam chiite, mais les chrétiens
suivent les chiites comme seconde cible
privilégiée de leur persécution. Les
Frères musulmans, beaucoup plus modérés,
se sont aussi durcis contre les
chrétiens. A Gaza, le Hamas (qui est une
branche des Frères musulmans) fait des
sermons amicaux, mais les chrétiens
quittent la bande de Gaza à toute
vitesse. Le gouvernement par les mêmes
Frères musulmans au Caire était
considéré anti-chrétien par leurs
voisins coptes. De sorte que les
nouveaux réfugiés des contrées infectées
par Daech (six parmi les sept de Trump :
la Syrie, l’Irak, la Libye, le Yémen, la
Somalie, le Soudan) ont probablement été
contaminés par cette tendance
anti-chrétienne.
C’est
une qualité superflue qu’on leur
prête, en fait. Les musulmans sont
instrumentalisés comme des partenaires
silencieux dans la guerre juive contre
l’Eglise. Au lieu de dire : « Nous,
juifs, ne voulons pas entendre sonner de
cloches chrétiennes, voir des Crèches de
Noël, ni entendre de bénédictions
chrétiennes », ces gens épris de
modestie et d’effacement se cachent
généralement derrière les musulmans. Ce
sont les musulmans qui n’ont pas envie
d’entendre sonner les cloches et de voir
des sapins de Noël, disent-ils. Nous,
juifs, nous sommes simplement un peu
plus à l’écoute de nos frères musulmans
que vous, espèces de brutes, et nous
percevons ces choses. La sensibilité
musulmane est d’ores et déjà brandie en
Allemagne pour exclure les délices de la
charcuterie locale et pour faire
disparaître les célébrations
chrétiennes. Aucune importance, si les
musulmans, normalement, n’élèvent aucune
objection contre les rites chrétiens,
comme nous en avons l’expérience en
Palestine. Les juifs et autres ennemis
de l’Eglise continuent à marteler leur
rengaine.
Avec
les nouveaux musulmans contaminés par
Daech, la guerre contre l’Eglise va
accélérer d’un cran. On peut être sûrs
que les juges US du genre de ceux de
Seattle vont faire bannir les
célébrations de Noël d’ici quelques
années, en invoquant les mêmes réfugiés,
qu’ils veulent absolument faire
débarquer sur les rivages américains.
La
guerre contre le Christ et contre
l’Eglise est l’élément le plus important
du judaïsme. Partout où les juifs
triomphent, l’Eglise en souffre, et
réciproquement. Israël, l’Etat juif, a
été installé dans le berceau de la
chrétienté, et ce, nullement par la
volonté des sionistes ; de fait,
Theodore Herzl, le promoteur du
sionisme, appelait à l’implantation d’un
Etat juif ailleurs, dans un espace
allant de l’Ouganda (dans le Kenya
actuel) à l’Argentine. Mais la guerre
contre le Christ avait besoin de la
Palestine, avec ses profondes racines
chrétiennes.
Le
texte juif médiéval primitif le plus
populaire glorifiait Judas de sa
victoire sur le Christ. La bataille
contre l’Eglise et le Christ a modelé
les armes juives que sont les médias et
l’argent. L’Eglise était contre les
usuriers ; le prêt à intérêt a été
interdit par l’Eglise, mais les juifs
s’en sont servis pour accumuler un vaste
capital à mettre en œuvre contre
l’Eglise.
Pour
ce qui est des médias, la concentration
actuelle de presque tous les médias
importants entre des mains juives a
commencé en France au 19° siècle, où les
juifs avaient ourdi un complot pour
prendre la propriété et le contrôle des
médias, et les infléchir avec grands
succès contre l’Eglise au long de la
Troisième République, en particulier à
partir de l’Affaire Dreyfus [Voir « La
double Affaire Dreyfus », par Israël
Adam Shamir ici :
http://www.israelshamir.net/French/L'Affaire_Dreyfus-FR.htm
]
Les
juifs se sont habituellement alliés aux
protestants, en tant qu’ennemis comme
eux de l’Eglise. Les protestants
croyaient certainement qu’ils se
servaient des juifs pour leurs propres
intérêts, mais finalement, séparées et
hostiles les unes aux autres, les
églises protestantes se sont retrouvées
soumises à la seule volonté des juifs.
C’est la raison pour laquelle les
positions juives sont tellement solides
aux US, en l’absence d’une église
nationale unique. A en juger par
l’Affaire migratoire, les juifs croient
qu’ils peuvent franchir une nouvelle
étape dans leur bataille contre le
Christ : en utilisant les fanatiques
islamiques comme couverture, ils
projettent de renvoyer l’Eglise aux
catacombes, et hors de l’espace public
du même coup.
Ce qui
va suivre dépendra beaucoup de la
volonté du président Trump. Il se bat
contre des obstacles incroyables. Son
idée d’utiliser les sionistes contre les
positions juives prévalentes, ça ne
marche pas pour le moment. « Ses »juifs
sont visés en tant que traîtres à la
cause juive. « Kushner fait du tort aux
juifs », dit Haaretz. Certes les
juifs ont des choses plus importantes à
défendre que l’Etat juif, mais ils sont
unis pour la diversité, en d’autres
termes, pour plus d’émigration depuis le
Moyen-Orient.
Il
devrait arrêter de cogner à la porte qui
lui est fermée. Oublier le déménagement
de l’ambassade, arrêter de tergiverser
sur les autres rêves sionistes, et avant
tout, oublier d’attaquer l’Iran. Si les
sionistes offraient à Trump un soutien
de tout cœur pour leurs frères
américains, cela pourrait à la rigueur
avoir du sens ; mais dans les
circonstances actuelles, on n’en est pas
là. Si Israël était menacé, alors,
peut-être, les sionistes pourraient
prévaloir sur leurs cousins libéraux, et
les convaincre de penser plus à Israël
et moins à la diversité. Mais le mot
clé, néanmoins, reste le « peut-être »…
Eviter
les guerres, voilà un autre secret de la
réussite. Les US dépensent bien trop
d’argent dans leurs guerres. Rester à
l’écart du guêpier ukrainien ou syrien
est parfaitement possible ; si
l’Amérique dépense son argent chez elle,
cela fera monter la popularité de Trump,
et sabotera les efforts de ses
adversaires. La classe ouvrière US
pourrait être son meilleur rempart,
parce que ce sont eux qui ont à perdre
avec les guerres et l’immigration.
En
attendant, Trump se débrouille bien. Il
fait ce qu’il a promis : il a défendu la
Russie alors qu’on le poussait dans
l’autre sens ; et il tente de stopper
l’immigration. Il a même essayé de ravir
l’arme holocaustique aux juifs en
refusant de les mentionner quand il a
évoqué la chose. Aussitôt, les juifs
l’ont traité de négationniste, ce qui
est bon signe. Espérons qu’il va gagner.
Joindre Israel Shamir : adam@israelshamir.net
Publication originale par The
Unz Review.
Traduction: Maria Poumier
Le sommaire d'Israël Shamir
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