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« Nous devons empêcher
la prochaine guerre des Etats-Unis »
Oliver Stone et Dan Kovalik
Vendredi 12 juillet 2019 Le président
Donald Trump et ses sbires menacent de
déclencher de nouvelles guerres. Le
célèbre cinéaste Oliver Stone signe avec
Dan Kovalik, professeur de droit
international, une tribune pour appeler
à la reconstruction d’un mouvement pour
la paix. Alors que de nombreux citoyens
sombrent dans la pauvreté, que les
infrastructures se délabrent et que le
déficit se creuse malgré une conjoncture
favorable, les dépenses militaires
augmentent et l’armée US apparaît comme
l’un des pires contributeurs au
réchauffement climatique. « Un
mouvement pour la paix est nécessaire,
c’est même une question de vie ou de
mort« , expliquent Oliver Stone et
Dan Kovalic. (IGA)
L’ancien président
Jimmy Carter a récemment fait une
déclaration profonde et accablante :
les États-Unis sont « la nation la
plus belliqueuse de l’histoire du monde« .
Carter a comparé les États-Unis à la
Chine, soulignant que la Chine construit
des trains à grande vitesse pour son
peuple tandis que les États-Unis
investissent toutes leurs ressources
dans la destruction massive. Où sont les
trains à grande vitesse aux États-Unis?
s’est demandé Carter à juste titre.
Comme s’il voulait
prouver l’affirmation de Carter, le
vice-président
Mike Pence a déclaré aux élèves de
l’académie militaire de West Point : »
C’est une quasi-certitude que vous
allez vous battre sur un champ de
bataille pour l’Amérique à un moment de
votre vie. . . . Vous dirigerez des
soldats au combat. Ça arrivera. »
Faisant clairement référence au
Venezuela, Pence a poursuivi : « Certains
d’entre vous pourraient même être
appelés à servir dans cet hémisphère. »
En d’autres termes, Pence a déclaré que
la guerre était inévitable, c’était une
certitude pour ce pays.
De plus, il a
récemment été rapporté que le
Pentagone se préparait à la guerre à
la fois contre la Russie et la Chine.
Cela arrive au moment même où Trump et
ses sbires menacent ouvertement
d’attaquer l’Iran et le Venezuela,
allant jusqu’à doubler la guerre
d’Afghanistan déjà vieille de près de 20
ans, tout en soutenant et en
encourageant l’Arabie saoudite dans sa
guerre génocidaire contre le Yémen. On
pourrait penser, et même espérer qu’il y
aurait une levée massive de boucliers
contre ce qui apparait comme la menace
imminente d’une nouvelle guerre.
Et pourtant, cette
menace n’a rencontré qu’un silence quasi
total. En effet, dans la mesure où les
médias mainstream ont réagi aux
menaces belliqueuses de Trump, ils
ont plutôt affiché leur déception. Le
président n’irait pas assez vite vers
une agression militaire. Un article du
New York Times du 11 mai illustre la
tendance, « Trump
a déclaré qu’il apprivoiserait les États
voyous. Maintenant, ils le défient« .
Cet article pousse essentiellement Trump
à utiliser la force militaire contre la
Corée du Nord, l’Iran et le Venezuela.
Ce que le Times et
d’autres médias ne reconnaissent pas,
c’est que ce sont les États-Unis qui
sont l’État voyou à tous points de vue.
Et cette vérité n’est pas oubliée par
les citoyens du monde qui, dans
deux sondages mondiaux, ont classé
les États-Unis comme la plus grande
menace à la paix mondiale.
Entre-temps, on
n’évoque plus les promesses
désespérément nécessaires de remettre en
état les infrastructures de ce pays; des
villages de tentes abritant des SDF se
dressent dans presque toutes les grandes
villes US; près de la moitié des
Étasuniens ne peuvent s’offrir les
produits de première nécessité; et les
soins de base sont toujours hors de
portées pour des millions de citoyens.
Le
mammouth dans la pièce que tout le
monde refuse de voir, c’est l’insatiable
complexe militaro-industriel. Il
détourne des ressources précieuses de
ces causes et les consacre à la
destruction d’autres nations. Pendant ce
temps, la machine de guerre US est sans
doute
le plus grand contributeur mondial au
réchauffement climatique. Comme pour
illustrer la menace environnementale
qu’elle représente, l’armée US vient
d’ouvrir une
piste d’atterrissage dans l’archipel des
Galapagos.
Alors que la
campagne présidentielle de 2020
commence, il est déconcertant de
constater que rien de tout cela ne fait
l’objet de débats. La seule candidate
qui est prête à aborder ce sujet – la
vétérane militaire Tulsi Gabbard – est
calomniée et ridiculisée. Les gens ne se
rendent-ils pas compte qu’il n’y aura
pas de « Green New Deal », ou de
« Medicare for All », ou d’autres
louables programmes sociaux tant que
nous continuerons sur notre chemin sans
fin de la guerre ? En effet, les
États-Unis viennent d’entrer dans
l’histoire cette année en connaissant
une augmentation historiquement élevée
du déficit malgré une conjoncture
économique favorable. Et la raison à
cela, c’est que nous sommes maintenant
engagés dans des dépenses déficitaires
pour la guerre au lieu de répondre aux
besoins humains.
En fin de compte,
la plus grande chose que nous puissions
faire, tant pour nous-mêmes que pour le
reste du monde, c’est d’empêcher les
États-Unis de déclencher leur prochaine
guerre, tout en exigeant de mettre fin
aux conflits déjà en cours. Nous devons
exiger que notre gouvernement cesse de
consacrer des ressources à la guerre et
à la destruction et qu’il les consacre
plutôt à la construction, à la
satisfaction des besoins humains et à la
protection de notre environnement. Cela
nécessitera la reconstruction aux
États-Unis du mouvement pour la paix,
mouvement qui a contribué à arrêter la
guerre du Vietnam et la guerre US contre
l’Amérique centrale, mouvement qui a
également mobilisé un nombre record de
personnes contre l’invasion de l’Irak en
2003. Un tel mouvement pour la paix est
plus que jamais nécessaire aujourd’hui,
et c’est littéralement une question de
vie ou de mort.
Source orignale:
Boston Globe
Traduit de
l’anglais par Investig’Action
Source:
Investig’Action
Photo:
Gage Skidmore
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