France-Irak
Actualité
Ingérence étasunienne en France (suite)
:
ce 14 octobre, 16 accusés à la barre du
procès
«Pétrole contre nourriture »
Gilles Munier
Lundi 12 octobre 2015
Dernier round ?
16
Français victimes de la «chasse aux
sorcières» lancée par George W.
Bush et ses complices hexagonaux, vont
être jugés une seconde fois à Paris,
plus de 11 ans après le déclenchement de
l’ « Affaire Pétrole contre
nourriture ».
Origine de l’« affaire » :
En janvier 2 004, les médias ont publié
une liste, fabriquée par la CIA, de 270
personnalités qui, dans le monde,
auraient reçu de soi-disant «
coupons de pétrole de Saddam
Hussein », pour aider l’Irak à
obtenir la levée de l’embargo.
En France, le juge Philippe Courroye
– de retour, comme par hasard, des
Etats-Unis - a fait aussitôt
arrêter et mis en examen la vingtaine de
Français qui s’y trouvait, les accusant
de «trafic d’influence », de
« corruption d’agent public étranger
», d’« abus de biens sociaux », et
j’en passe…
Vengeance
Les objectifs de l’administration
néoconservatrice américaine étaient
limpides : se venger de la prise de
position de la France à l’ONU, hostile à
l’invasion de l’Irak, et faire condamner
à titre d’exemple des individus connus
pour avoir nui, selon elle, à la
politique US.
La CIA visait en particulier Jacques
Chirac - Président de la
République -, Charles Pasqua -
ancien ministre de l’Intérieur gaulliste
–, deux ambassadeurs de France -
Serge Boidevaix, Jean-Bernard Mérimée
-, et Christophe de Margerie, PDG
de la société pétrolière Total. Les
autres –
dont je faisais partie -
n’étaient à mon avis sur la liste que
pour faire tapisserie.
Le procès –
procès de la sale guerre d’Irak ,
comme l’a appelé un journaliste-
s’est ouvert le 21 janvier 2013 devant
le Tribunal correctionnel de Paris.
En juillet 2013, la présidente du
Tribunal a prononcé, à la surprise
générale, la relaxe générale des accusés
et le Parquet, sans doute pour ne pas
perdre la face, a fait appel de la
décision.
Lampistes
Le 18 juillet 2013, j’ai appris
qu’avec Charles Pasqua, Christophe de
Margerie, et Hamida Na’ana –
journaliste d’origine syrienne –
j’étais dans le lot des relaxés
confirmés.
Jacques Vergès, mon avocat et ami,
qui n’avait pas pu assurer ma défense en
raison d’un AVC, pensait – comme moi
– qu’ « on » avait choisi «
deux lampistes pour faire
passer les relaxes de Pasqua et de de
Margerie ». Deux lampistes et aussi
deux survivants du verdict, car ces
derniers - comme Jacques Vergès
- sont malheureusement décédés.
Les 16 accusés qui vont comparaître
le 14 octobre devraient être relaxés
séance tenante, sinon ce serait à
désespérer de la Justice. Quand on voit
ce qu’il est advenu de l’Irak depuis le
renversement de Saddam Hussein, qui
oserait dire aujourd’hui qu’avoir violé
l’embargo imposé par les Nations unies
était une infraction?
Les 16 accusés devraient être relaxés
car entretemps, le 18 juin dernier, les
quatorze entreprises françaises jugées
dans
un second procès « Pétrole contre
nourriture » l’ont été, sans
que le Parquet, cette fois, ne fasse
appel.
Dommage
collatéral
J’ai certes été relaxé il y a deux
ans, mais l’avocate désignée par Jacques
Vergès pour le remplacer, m’a présenté
une facture d’honoraires exorbitante
(plus de 6 fois le montant convenu avec
Jacques Vergès un mois avant son décès).
Ayant refusé de régler la somme, elle a
fait bloquer les compte en banque de mon
foyer sous prétexte que je pourrais
organiser mon insolvabilité.
En clair, cela signifie qu’elle me
laissait - comme l’y autorise la loi
- l’équivalent du RSA (revenu de
solidarité active !) – au plus 500
euros par mois (mais moins en vérité du
fait de ma maigre retraite) - pour
subvenir à mes besoins et contribuer à
ceux de ma famille.
Je l’ai évidemment assignée en
justice. Le procès se tenant normalement
en décembre prochain, j’aurai l’occasion
d’en reparler.
Photo : La balance
de la justice
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