L'actualité du
droit
El Blanco découvre l’Algérie
Gilles Devers
Samedi 9 avril 2016
Dans l’imaginaire d’El
Blanco, les salafistes dominent le
monde, à commencer par la France, où ils
ont pris le contrôle de la communauté
musulmane. Une assertion qui fait
sourire n’importe qui connait un minimum
les réalités de l’islam en France,… Le
même qui nous expliquait il y a quelques
mois que le pire était l’Iran, où
jusqu’à preuve du contraire, les
salafistes ne sont pas trop influents…
Ce à l’heure où on déniche les apprentis
terroristes des boites de nuit... Mais
bon, El Blanco, ce n’est qu’une affaire
de mois,… une grande gueule qui a tout
raté, tout… alors on est déjà passé à
autre chose. Sauf qu’avec l’Algérie, El
Blanco se prend une
jolie piqure de rappel sur que ce
sont les réalités du terrain dans le
monde musulman, preuves à l’appui.
La réaction algérienne est
venue à propos des « panama papers »,
cette gluante calembredaine
journalistique, une manip’ qui
vise à donner un petit coup de balai
dans la finance internationale pour
désigner les pays « de bon genre » dans
lesquels on pourra planquer son fric…
sans que les données confidentielles
soient balancées à la presse
« d’investigation » par les services
secrets.
Le Monde (Occidental)
a publié en une les quatre chefs d’Etat
planquant leur fric à Panama, dont
Bouteflika,… ce alors que le journal
n’a pas publié la moindre information
impliquant le chef de l’État algérien.
La presse publie ce qu’elle
veut, et l’Algérie le sait très bien,
mais le problème, c’est l’adhésion du
gouvernement français à l’accusation, et
donc le manque de considération pour le
pouvoir algérien.
La société algérienne a payé
cher la volonté du radicalisme, nourri
par
l’Arabie Saoudite, de déstabiliser
le pays. Que vous aimiez ou non
l’Algérie – pour moi c’est un grand Etat
et un pays magnifique – elle reste l’une
des rares grandes puissances africaines
depuis la décolonisation à assumer une
réelle indépendance. Il y a en Algérie
une très grande vigilance quant aux
velléités de déstabilisation du pouvoir,
et le gouvernement a réagi de manière
juste.
Cette publication des « panama
papers », par ses méthodes et ses
cibles, porte une signature, et le
gouvernement français, qui a
immédiatement accrédité ces
informations, a fait preuve d’une
volonté de nuire qu’il payera longtemps.
Toute la presse bien-pensante a
aussitôt enchaîné, pour dire qu’elle ne
se rendrait pas à Alger par solidarité…
Les petits blancs occidentaux, fiers
d’eux-mêmes et blindés de certitudes,
peuvent continuer à afficher leur
suffisance… Pas de problème, nous
faisons sans eux depuis longtemps, et
l’absence des journalistes du Monde,
de
Libé ou de France-Culture,
à Alger ne va pas nous traumatiser.
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