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La France sous tutelle de Bruxelles ?
Gilles Devers
Photo:
D.R.
Jeudi 6 mars 2014
... et ayant écrit
le titre, je précise aussitôt : « de
Bruxelles, donc de la
Commission européenne qui applique
les
textes adoptés par les dirigeants
politiques, réunis au sein du
Conseil européen, avec le rôle
proéminent dans l’adoption de ces textes
par la France qui, comme toujours,
entend faire la leçon au monde ». Bref,
la France a fixé de règles gaillardes
qu’elle ne peut respecter.
Petit rappel,
donc…
Après l’ouragan de
la crise financière, le Conseil européen
avait justement dit qu’à partir du
moment où les économies européennes sont
interdépendantes, il faut qu’elles
évoluent de manière proche et dans la
sincérité des chiffres. Le Conseil a
demandé à la Commission de mettre en
place un système pour vérifier que les
politiques nationales s’inscrivent dans
les objectifs européens communs, et si
tel ou tel pays continue à laisser filer
ses comptes, on pourra le passer sous
une direction européenne, permettant à
la Commission de réformer la politique
nationale pour l’inscrire dans la
cohérence européenne. Vous pouvez
trouver ça bien ou horrible, mais en
attendant, ce sont les choix politiques
faits par nos valeureux dirigeants
politiques. Une tutelle de la
Commission, c’est plus cool qu’une
tutelle de Poutine, mais bon… c’est le
début de la fin.
La France dans
les choux
Hier, la Commission
a publié son
rapport de début d’année. Il y a du
bon et du moins bon, mais des pays
basculent dans le rouge. Leur politique
n’est pas crédible, car ils perdent sur
tous les tableaux, et la Commission les
place sous « surveillance renforcée »
jusqu’à juin, en se préparant à prendre
ensuite les commandes. C’est le dernier
avertissement « sur le risque de
non-respect de l’objectif budgétaire
recommandé », et après c’est la
tutelle.
Ces pays sont la
France, la Croatie, la Slovénie et
l'Italie. Ces mauvais élèves doivent
prendre des mesures correctrices afin
de « s’efforcer de se conformer
pleinement à la recommandation du
Conseil ».
La maison n’est pas tenue
On retrouve l’histoire du déficit
ramené sous les 3 %, qui pour la France
sera explosé en 2014 et 2015, pour
atteindre 4%, ce alors que la France
avait déjà obtenu deux ans de délai
complémentaire... Que dit la Commission,
chiffres à l’appui ? « Le déficit
commercial, qui ne cesse de se
creuser, reflète la perte continue des
parts de marché à l'exportation. Malgré
les mesures prises pour favoriser la
compétitivité, jusqu'à présent, le
rééquilibrage est limité. Le coût du
travail reste élevé et pèse sur les
marges des entreprises. » S’agissant de
la dette, le risque est que la France se
retrouve « exposée à des turbulences sur
les marchés financiers, qui auraient des
retombées sur l'économie réelle ».
A la fin de
l’automne 2013, la Commission avait fait
semblant de croire au projet de budget,
mais elle constate aujourd’hui que la
France ne tient pas les objectifs
auxquels elle s’est engagé. C’est
fâcheux, et ça ramène à peu de chose les
beaux discours pro-européens. Ce qui
n’empêchera pas cette cohorte de
cornichons de mener une fervente
campagne pour les élections européennes.
Avec en figure de proue, la vipère
Peillon qui, se sachant bientôt viré, a
négocié une place éligible au Parlement
européen. A ce stade, ce sont des
traitres.
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