Tendances
de l'Orient
Hassan
Nasrallah veut sauver le Liban
des griffes saoudiennes
Ghaleb Kandil
Lundi 23 décembre 2013
Les messages forts lancés par le
secrétaire général du Hezbollah, dans
son discours du vendredi 20 décembre,
constituent un bouclier dissuasif face
aux forces régionales et libanaises, qui
ont exprimé des positions et pris des
mesures montrant l'existence d'une
décision de faire exploser le Liban,
après leur défaite en Syrie. Ces
messages sont renforcés par des
informations sûres, en possession de
sayyed Hassan Nasrallah, dont la
précision des déclarations est reconnue
par ses amis comme par ses ennemis, et
qui émet toujours des diagnostics basés
sur des données solides. Les attaques
suicides contre l'Armée libanaise, à
Saïda, sont un dangereux signal de la
direction que prennent les actions des
groupes terroristes-takfiristes et de
leurs soutiens régionaux, notamment
l'Arabie saoudite. Ce pays cherche par
n'importe quel moyen à se dérober au
prix politique de sa défaite en Syrie,
en provoquant une guerre libanaise
interne. Comme l'a décrit sayyed
Nasrallah, l'Armée libanaise joue le
rôle du pompier qui éteint les incendies
allumés au Liban. De même qu'elle se
tient prête, aux côtés de la Résistance,
à faire face à toute agression
israélienne contre le Liban. Les
incidents itinérants dans les
différentes régions libanaises
l'obligent à maintenir un vaste
déploiement, afin d'empêcher toute
dégradation sécuritaire ou affrontement
interne, comme c'est le cas à Tripoli ou
dans la région de Ersal, dont les
hauteurs ont été envahies par les
groupes takfiristes libano-syriens. La
situation n'est pas meilleure à Saïda,
où les cellules terroristes se sont
implantés dans certains de ses quartiers
et dans le camp d'Aïn el-Héloué. Il est
clair que la dernière attaque contre
l'armée constitue un changement dans les
objectifs et le mode opératoire des
takfiristes. La campagne de dénigrement
systématique, lancée par le Courant du
futur et ses partenaires contre
l'institution militaire, rend la
situation encore plus dangereuse. Cela
signifie que les kamikazes qui ont ciblé
l'armée et les détracteurs de celle-ci,
servent un même et seul objectif:
détruire la soupape de sécurité qui
empêche l'incendie de se propager sur
l'ensemble du territoire. L'élément le
plus dangereux de ce tableau brossé par
sayyed Nasrallah est le discours du
14-Mars à Tripoli, caractérisé par un
ton guerrier et agressif encourageant à
la confrontation interne. Les propos des
figures de cette coalition ont qualifié
le Hezbollah d'apostat, répandant un
climat de haine et d'intolérance envers
une des composantes politiques et
religieuses du Liban. C'est pratiquement
un appel à l'élimination de l'autre. Là
aussi, on note une volonté claire de
pousser les choses vers le point de non
retour, vers l'explosion. Ces actes
belliqueux sont complétés par les
intentions exprimés par le président de
la République, Michel Sleiman, et le
Premier ministre désigné, Tammam Salam,
de provoquer une grande explosion
politique à travers la formation d'un
prétendu gouvernement neutre ou de fait
accompli, à l'approche de l'élection
présidentielle. Le Liban semble donc
confronté à un plan complet, qui présage
d'un embrasement général et d'un chaos
absolu, surtout si les Saoudiens
parviennent à neutraliser l'Armée
libanaise à travers les attentats
suicides et les campagnes de dénigrement
politique. Dans son discours, le leader
du Hezbollah a révélé une équation
dissuasive face au plan d'embrasement du
Liban, tout en réaffirmant sa priorité,
qui est de faire face à toute agression
israélienne, et à continuer à défendre
l'axe de la Résistance et la terre
syrienne. "Nous mettons en garde contre
la formation d'un gouvernement de fait
accompli. Un point à la ligne"; un
démontage du mensonge de la neutralité;
et une disponibilité totale à faire face
à toute tentative d'embrasement: tels
sont les principaux messages adressés
par Hassan Nasrallah, qui a fait montre
d'une détermination encore plus grande
que celle qu'il avait exprimé à la
veille des dangereuses et stupides
décisions prises par le gouvernement de
Fouad Siniora, en mai 2008. A travers ce
ton dissuasif et les mises en garde,
sayyed Nasrallah ouvre grande la voie à
un règlement politique calme, dont les
éléments sont connus de tous: un
gouvernement d'union nationale et une
élection présidentielle à la date
prévue, loin des ingérences externes. Et
pour ce qui n'ont pas compris, une
invitation à réécouter avec précision
ses allusions à l'ingérence de la France
dans le processus présidentiel par la
bouche de son ambassadeur à Beyrouth,
Patrice Paoli, qui n'a pas exclu la
prorogation du mandat de Sleiman.
L'armée, le peuple et la résistance se
tiennent prêts face au terrorisme, aux
agressions israéliennes et à ceux qui
tentent de saper la stabilité et la
sécurité du Liban. Les lignes rouges et
l'avertissement son clairs: "Ne nous
provoquez pas... ne jouez pas avec
nous", a dit sayyed Hassan Nasrallah.
Le sommaire des Tendances de l'Orient
Le
dossier Liban
Les dernières mises à jour
|