Tendances
de l'Orient
Deux dangereux
mensonges sur la Syrie
Ghaleb Kandil
Lundi 18 novembre 2013
Des analystes et des observateurs, mus
par de bonnes intentions, tombent dans
les pièges des mensonges sémiologiques
véhiculés sur la Syrie. Parmi les plus
dangereux mensonges, celui d'"opposition
armée" et l'"impossibilité de la
solution militaire". Certains prennent
pour prétexte ces deux postulats
mensongers pour appeler au dialogue,
qualifiée de seule voie pour un
règlement politique. Pourtant, dès le
début de la crise, le pouvoir syrien a
plaidé pour le dialogue, et le président
Bachar al-Assad a expliqué sa vision de
ce dialogue national, qu'il considère
comme un moyen pour élargir la base du
partenariat national, et pour
reconstruire les institutions de l'Etat
tout en préservant et en consolidant
l'indépendance nationale. Pour
encourager le dialogue, les autorités
syriennes ont multiplié les amnisties
pour les personnes impliquées dans
l'insurrection armée. Plus récemment,
l'Etat a franchi un grand pas sur la
voie du règlement du problème des
déserteurs des forces armées, dont un
grand nombre combat aujourd'hui dans les
rangs de l'Armée arabe syrienne et
certains sont même tombés en martyrs sur
le champ d'honneur.
Le terme "opposition armée" vise en
réalité à dissimuler la véritable
composition des groupes qui combattent
l'armée syrienne, et qui constituent le
noyau de l'agression coloniale contre la
Syrie, son peuple et ses institutions.
Ce terme est un voile qui cache
d'horribles vérités dont voici les plus
importantes:
- Ces groupes armés sont composé de
dizaines de milliers de combattants
venus de 80 pays des cinq continents.
C'est un mélange de mercenaires
internationaux et de recrues des réseaux
terroristes takfiristes. Beaucoup ont
été recrutés par des compagnies
internationales, comme Blackwater, qui a
envoyé en Syrie des milliers de
mercenaires. De nombreux médias ont
publié des enquêtes sur des contrats
passés par ces compagnies avec d'anciens
militaires, qui ont servi sous la
bannière des Nations unies dans
plusieurs pays.
- Les rapports publiés par la presse et
les centres de recherche indiquent que
près de la moitié des effectifs des
groupes armés est composée de
mercenaires et de terroristes étrangers,
saoudiens, tchétchènes, afghans, turcs,
indonésiens, somaliens, libyens et
tunisiens. Beaucoup d'autres sont
Européens, Australiens ou Américains.
Aucune norme scientifique ne permet donc
de dire que tous ces combattants sont
des opposants syriens. Il s'agit soit de
mercenaires, achetés grâce à l'argent
des Etats qui financent la guerre contre
la Syrie, soit des terroristes takfiristes qui participent à la
destruction de l'Etat syrien.
- En dehors d'Al-Qaïda, il existe plus
d'un millier de groupes armés de
différentes, selon les études préparées
par les centres de recherche, y compris
le Pentagone. Les correspondants de
presse étrangers, qui ont enquêté sur le
terrain, affirment que la plupart de ces
groupes comptent sur le financement du
Qatar et de l'Arabie saoudite, soit
d'une manière directe soit à travers la
Coalition de Doha et le Conseil
d'Istanbul ou encore le conseil
militaire de ladite Armée syrienne
libre.
- Ces groupes se financent aussi à
travers le pillage des biens publics et
privés, le racket et autres rançonnages.
Le fait de véhiculer l'idée de
l'impossibilité de l'option militaire
vise, pour sa part, à saper le moral du
peuple syrien et de l'Armée arabe
syrienne et à se dérober à l'obligation
d'assécher les sources de financement du
terrorisme. Or cela est une condition
nécessaire pour stopper la violence, qui
est entretenue par les Etats qui
soutiennent les mercenaires et les
terroristes.
Les Etats-Unis, les monarchies du Golfe,
la Turquie, Israël et la France, sont
déterminés à faire durer la guerre
d'usure, La question qui se pose est
celle de savoir qu'elles sont les
options d'un Etat "normal", confronté à
une agression de groupes terroristes qui
vivent grâce à l'anarchie? N'est-ce pas
la solution militaire? Est-il possible
d'inviter au dialogue le Front al-Nosra,
l'Etat islamique en Irak et au Levant
ainsi que des centaines d'autres groupes
extrémistes, alors que les vitrines
politiques des agents de l'étranger
n'ont aucune influence sur eux pour les
pousser à rendre les armes ou à
respecter un cessez-le-feu?
L'option militaire pourrait prendre du
temps et consommer des moyens, mais
c'est la seule façon de permettre à
l'Etat syrien de se redresser. Elle
nécessite une unité entre le peuple,
l'armée et le commandement, seule base
solide pour défendre la souveraineté et
l'indépendance nationales. Et s'il
existe vraiment une opposition
patriotique, elle est invitée à se
joindre à l'Etat dans sa bataille pour
la défense de l'existence de la Syrie et
de son Etat.
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