Syrie
Aylan... et les larmes de crocodile
Ghaleb Kandil
Dimanche 6 septembre 2015
Le monde est secoué par les cris
d’indignation et les lamentations devant
la photo de Aylan, le petit enfant
syrien échoué sur une plage turque,
tandis que les rédacteurs pleureurs et
pleurnicheurs s’expriment en termes de
cœurs brisés qui saignent, du fait d’une
tragédie portant leurs propres
signatures, car tous ceux qui ont
contribué à la grande arnaque, depuis
quatre années, sont les complices du
crime pour avoir allumé une guerre ayant
obligé une bonne partie du peuple
syrien, attaché à sa terre et à sa
patrie, à prendre les rudes chemins de
l’exil dans le but d’échapper à l'enfer
d’une prétendue révolution menée par des
gens méprisables, des bandits de grand
chemin, des trafiquants, des takfiristes
wahhabites issus d’environ quatre-vingts
nationalités avec pour principal slogan
« nous sommes venus vous passer par le
fil de nos épées » et pour unique
promesse « Au tombeau ! ».
Ils ont
commencé par assassiner les imams des
mosquées et démolir les écoles et les
hôpitaux, puis se sont rassemblés en
organisations de contrebande et de
trafic juteux, au point que nombre de
leurs chefs ont glané des millions en se
partageant la manne des donations du
secours international et des largesses
des Pays du golfe, avec leurs courtiers
en Turquie, en Jordanie, au Liban,
jusqu’à devenir des négociants au noir
en denrées alimentaires et à
s’engouffrer dans le marché des esclaves
et de la prostitution organisée, sur le
dos des camps pour Syriens « déplacés ».
La tragédie
de ces déplacés et de l'immigration
syrienne est une fabrication des
États-Unis, de tous les gouvernements de
l’OTAN, des gouvernements de la Turquie,
du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la
Jordanie, de la clique libanaise du 14
Mars, ainsi que des médias
internationaux, arabes et libanais, dont
certains persistent à divulguer ce
charlatanisme concerté nourri de
pétrodollars, en continuant à qualifier
des assassins et des terroristes de
« révolutionnaires syriens » et en
participant au vacarme des lamentations
et des falsifications.
La tragédie
de Aylan et de sa famille sur les rives
de la Méditerranée en Turquie dont les
gouvernants ont pratiqué une
discrimination raciale à l’égard des
Syriens, ont pillé les usines d’Alep,
ont légitimé l’installation de camps
d'entraînement militaire, de réseaux de
contrebande et de cellules d'opération
sous la direction du général US, David
Petraeus, ainsi que toutes les autres
tragédies des nombreuses victimes qui
tombent quotidiennement en Syrie et tous
les flots de larmes et de sang à
l'intérieur et à l'extérieur de ce pays,
sont le fruit du sale mensonge
concernant un prétendu printemps et
d’absurdes balivernes, pour dissimuler
la responsabilité notoirement établie de
certains gouvernements, médias et forces
politiques, ayant vendu des illusions et
noyé la Syrie dans un terrible et
durable malheur en couvrant une
agression mondiale par l’intermédiaire
de la coterie des Frères Musulmans,
d’une clique de professionnels de
l’opportunisme politique, de mercenaires
sous de nombreuses bannières, aux côtés
des groupes takfiristes wahhabites
multinationaux expédiés en Syrie, le
tout emballé sous le vocable d’un
printemps maudit.
Essuyez ces
larmes de crocodiles. Taisez-vous.
Laissez leurs âmes s’en aller en paix et
n’essuyez pas vos couteaux sur leur peau
comme l’ont fait et le font encore leurs
assassins, cette fine fleur de vos
prétendus révolutionnaires depuis que
vous commercez avec la laideur et
l’arrogance. Le mensonge doit cesser,
car la noire imposture est démasquée par
les faits, vos révolutionnaires ne sont
autres que DAECH, Al-Nosra et un
ramassis de sicaires sous une multitude
de faux drapeaux.
Tous les fils
de vos intrigues aboutissent chez le
maître américain et son partenaire
sioniste. Ce sont eux qui distribuent
les rôles aux associés, occidentaux,
arabes et ottomans, engagés dans ce
crime contre la Syrie, financièrement,
militairement, médiatiquement et
politiquement, quoique le promoteur
occidental est désormais le porte parole
de votre « révolution daechienne » et
n’a même plus besoin de ses mercenaires
de façade qu’il s’est donné tant de
peine à fabriquer et qu’il a si
généreusement gratifié et baladé d’hôtel
en hôtel, de capitale en capitale, avant
qu’ils ne tombent dans les lieux de
l’oubli.
À tous ceux
qui s’inquiètent, avec raison, de ce
qu’endure la Syrie et se soucient des
terribles souffrances de ses enfants
condamnés à l’errance par les alliés
agresseurs : les Syriens affrontent avec
héroïsme une « guerre colonialiste » qui
n’a justement pour solution politique
que la victoire par la résistance de ce
peuple, de son armée et de son
commandant en chef ; la manœuvre visant
son indépendance nationale et sa
détermination à lutter contre le
colonialisme et le sionisme, point à la
ligne.
À tous ceux
qui se préoccupent de la foule
d’initiatives et de communications sur
les rencontres, en cours, entre les deux
camps de cette guerre mondiale : les
alliés de la Syrie la soutiennent
toujours aussi solidement car, par sa
résistance, elle leur a offert une
grande force dont ils récoltent les
fruits et, qu’en retour, ils lui offrent
tous les moyens dont ils disposent pour
renforcer sa résistance dans son combat
crucial pour la liberté de tous et
l’avenir du monde.
Les alliés de
la Syrie, notamment la Russie et l'Iran,
sont parfaitement conscients que la
seule voie « politique » qui sauverait
la Syrie passe par l’assèchement des
ressources du terrorisme et l’arrêt des
mensonges médiatiques, les deux éléments
principaux du système des agresseurs.
Rien d’autre ne pourrait accélérer la
solution, stopper l’hémorragie et mettre
fin au calvaire vécu par les Syriens.
Rendre
justice aux âmes des victimes exige de
confondre, aujourd’hui avant demain,
tous ceux qui ont contribué à cette
« grande arnaque » en prétendant que ce
qui avait été ourdi dans l’obscurité et
l’ignorance trompeuses était une
révolution. Mais les voilà qui
persistent dans leurs mensonges
commandés en dépit de toutes les
révélations contraires. Ils sont les
complices de la tragédie syrienne et de
chaque goutte de sang qui coule aussi
bien en Syrie qu’à l'étranger.
Ghaleb Kandil
04/09/2015
Source :
New Orient News
http://www.neworientnews.com/index.php/news-analysis
Article
traduit de l’Arabe par Mouna Alno-Nakhal
Monsieur Ghaleb
kandil est le Directeur
du Centre New Orient News (Liban)
Le
dossier Syrie
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