Syrie
La chute de Sfeira
près d'Alep,
un changement stratégique majeur
Ghaleb Kandil
Lundi 4 novembre 2013
Les échanges d'accusations de trahison
et de lâcheté sur les médias des groupes
armés en Syrie suffisent à eux seuls à
comprendre l'importance stratégique de
la libération de la ville de Sfeira, au
sud-est d'Alep, par l'Armée arabe
syrienne et les unités de la défense
nationale. Ces derniers mois, les
groupes armés avaient massé dans cette
localité d'importantes troupes, les
unités les mieux équipées et celles
disposant des plus gros moyens
financiers. On y trouvait le Front al-Nosra
et l'Etat islamique d'Irak et du Levant,
affiliés à Al-Qaïda, Liwaa al-Islam,
dirigé par Zahran Allouche, l'homme de
Bandar Ben Sultan en Syrie, Ahrar
al-Cham, et un conseil militaire local
rattaché à l'Armée syrienne libre. Ces
groupes jouissaient de lignes de
ravitaillement ouvertes vers la
frontière avec la Turquie, d'où étaient
acheminés armes, munitions, argents et
renforts en combattants venus de
l'étranger. Le soutien le plus
importants provenait d'Arabie saoudite,
selon les correspondants de la presse
étrangère. Ces groupes ont jeté toutes
leurs forces dans la bataille pour
tenter de garder Sfeira en raison de sa
position stratégique. Il s'agit en effet
d'un nœud important commandant l'accès à
la campagne sud-est d'Alep; elle est
située non loin de l'aéroport
international d'Alep et de l'aéroport
militaire de Koueirès; elle est proche
de la région d'Al-Bab, qui commande
l'accès à Alep. Elle constitue un point
d'équilibre décisif à l'intérieur d'Alep
et de sa province, car elle est située
non loin des industries de la défense et
de la route d'approvisionnement, qui
relie les provinces de Hama et d'Alep.
De plus, elle se trouve sur l'axe de
communication routier entre la province
d'Alep et des régions de l'est, à Raqqa.
Pour toutes ces raisons, la libération
de Sfeira aura des répercussions
décisives sur les équilibres militaires
dans le pays. L'Armée arabe syrienne et
les unités de la défense civile ont
réussi à libérer Sfeira après la reprise
de Khanasser et de ses environs, il y a
quelques semaines, ce qui lui avait
permis de rouvrir la voie
approvisionnement Hama-Alep, appelée la
"route du désert". L'avancée rapide de
l'armée syrienne est une preuve de ses
hautes capacités et de sa solidité, qui
surprennent les observateurs. Mais elle
confirme, aussi, le changement de
l'humeur populaire des Syriens, qui
rejettent les exactions des groupes
extrémistes, déchirés par des luttes
intestines autour des butins.
L'effondrement du camp hostile à la
Syrie avec l'apparition de profondes
divergences entre l'Arabie saoudite d'un
côté, le Qatar et la Turquie de l'autre,
est un signe supplémentaire de l'échec
de la guerre universelle contre la
Syrie. Les groupes armés qui combattent
l'Etat syrien, ne sont que des façades
pour des puissances étrangères. Ils ont
sombré dans une profonde dépression
après que les Etats-Unis aient été
contraints d'abandonner leur projet
d'agression contre la Syrie. Leurs
défaites sur le terrain s'accélèrent et
la reprise de Sfeira sera suivie
d'autres victoires dans les différentes
régions du pays.
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