Opinion
Syrie : Panique chez les Egorgeurs de
l'OTAN...
Georges Stanechy
Jeudi 15 octobre 2015
Pour une poignée de dollars…
Fuyant la Syrie où ils s’étaient
incrustés. Chancres, métastases d’un
chaos ne cessant de se répandre.
Un des plus beaux pays du monde, aux
multiples vestiges historiques.
Héritages des civilisations fusionnant
le long des siècles et millénaires dans
ce creuset de la pensée, de l’art et de
la spiritualité.
Des rats abandonnant le naufrage
colonial de l’Occident dans la région,
tel un navire coulant à grande vitesse…
Courant, éperdus de frayeur, de leurs
jambes et de leurs Toyota rutilantes,
loin de leurs camps, abris bétonnés,
salles de torture et postes de tir, de
leur encadrement et commandement des
"forces spéciales" des pays de l’OTAN.
Sous le pilonnage assourdissant des
bombes et missiles, de haute
précision, des forces armées
russes. Largués, de nuit, par des avions
silencieux et invisibles à plus de 5000
mètres d’altitude. Le plus angoissant,
ces
missiles de croisière
supersoniques dont on ne
perçoit le bruit du propulseur qu’après
son explosion… Trop tard…
Mensonge et
Barbarie pour Valeurs
Pour ces voyous, cela ne faisait pas
partie du contrat initial : on leur
avait assuré non seulement l’impunité,
mais la protection : pas de bombardement
aérien. L'aviation militaire syrienne
serait neutralisée par une "zone
d'exclusion aérienne", à l'exemple de la
Libye.
Ils y avaient cru : les avions
occidentaux se baladent librement dans
l'espace aérien de la Syrie pour les
ravitailler en armes, en argent, en
médicament et autres fournitures. Leurs
bombardements ne sont destinés qu’aux
positions et
infrastructures, civiles
ou militaires, du gouvernement légitime
du pays.
Dans ces conditions idéales de
protection, terroriser et assassiner des
gens sans défense, dynamiter, démolir au
canon, mitrailler, des immeubles
d’habitation, centrales électriques,
écoles et universités, ports et
aéroports, hôpitaux, ponts et bâtiments
administratifs, stations d’épuration
d’eau et puits : pas de problème. C’est
même une pratique jouissive.
Mais risquer sa peau sous des bombes
et missiles, d'une stupéfiante
exactitude dans la frappe de leurs
cibles, pour une poignée de dollars :
rien ne va plus. Le salut, dans ce
contexte, est dans la fuite ! D’autant
qu’être un mercenaire, ou un tueur
patenté, n’est pas défendre une cause
nationale ou patriotique, encore moins
un idéal de justice ou de liberté.
Plus de cinq mille de ces rats, en
une semaine, se précipitant vers leurs
bases de départ limitrophes, en Turquie
et en Jordanie. Ou encore vers le
sud-Soudan et la Libye ; ceux-là
bénéficiant du privilège d’être
exfiltrés par avion…
Et, ce n’est qu’un commencement…
Tous. Oui : tous. Assassins,
trafiquants, voleurs, violeurs et autres
psychopathes que l’Occident avait
recrutés, résidus de leurs prisons après
les avoir "retournés". Avec pour carotte
à leur liberté : un emploi de mercenaire
bien payé, facile et sans danger…
Ratissant large, les services spéciaux
des membres de l’OTAN fébriles de zèle,
s’ingéniant à trouver les pires ramassis
de voyous, de "culs-de-basse-fosse"
comme on disait dans le temps. Non
seulement d’Europe centrale ou du sud,
de Scandinavie ou du Royaume-Uni, mais
encore de tout le bassin méditerranéen,
et au-delà ; certains même d’Australie…
Quoi de plus facile, en effet, que de
casser un pays en mille morceaux ?...
Avec de confortables primes en
dollars convertibles, payées sur les
caisses inépuisables du
Qatar et de l’Arabie
Saoudite… Avec, à la clé :
liberté, impunité absolue, de tuer,
torturer, assouvir toutes les
perversions et sadismes que l’homme peut
engendrer dans son délire criminel.
Aussi "musulmans" que moi un martien
aux pieds palmés. Chargés d’animer cette
fiction, mise en scène, sous
l’appellation de "Califat",
dont même le premier imbécile venu ne
peut croire. Pour les armer, les
financer, les entraîner, en toute bonne
conscience, les "démocraties
occidentales" transitant par des
soi-disant "opposants au régime syrien",
eux aussi bardés d’armes jusqu’aux
oreilles. Multipliant les milices, aux
appellations aussi nombreuses que les
châteaux fantoches du bordelais
recyclant du vin italien, espagnol, ou
roumain…
Chaque groupuscule, avec son chef de
guerre, encadré par les "forces
spéciales" et "services secrets" de
l’OTAN. Les uns par les USA et leurs
seconds couteaux des colonies Turque ou
Jordanienne ; les autres par la France,
le Royaume-Uni, l’Allemagne, etc. Chaque
"démocratie", dans la totale
désinformation de son opinion publique
ou de ses électeurs, gérant sa
succursale du crime et du pillage.
Schéma analogue, classique et éternel du
cynisme colonial, à celui que la Chine,
entre autres pays, a
enduré pendant un siècle
(1840-1940)…
Comment s’y reconnaître parmi ces
"combattants terroristes" ?...
Impressionnant de dons divinatoires, nos
états-majors et traîneurs de sabre y
parviennent au premier coup d’œil sur
leurs cartes et photos aériennes.
Désignant à nos valeureux aviateurs les
cibles à bombarder : les "mauvais
terroristes", afin de préserver les
"bons terroristes", étiquetés "AOG-OGS"
- Appellation d’Origine Garantie -
Opposants au Gouvernement Syrien.
Colonialisme Radical pour Religion
"Apporter la démocratie
et les droits de l’homme"
?…
Prétexte pour apitoyer les
chaumières et "la ménagère de
moins de cinquante ans", pour
reprendre l’expression des
experts en marketing télévisuel…
Il faudrait être le dernier
des abrutis pour y croire une
seule seconde…
Alors que l’Occident, politiciens
et badernes militaires sans foi ni
loi, s’acoquine avec les régimes
les plus abjects de tyrannie et de
corruption que sont ceux du Qatar et
d’Arabie Saoudite, tout
particulièrement. Unanimement vomis
dans tout le monde musulman, pas
seulement arabe : jusqu'en Malaisie
et en Indonésie... Le film
controversé sorti le 16 septembre
dernier sur les écrans français, du
marocain Nabil Ayouch,
Much Loved, en
livre une féroce charge…
Alors que l’Occident ferme les
yeux depuis des
décennies sur les massacres et
horreurs commis en
Palestine et
Gaza. Où l’on tire
impunément,
aujourd’hui même, à
bout portant sur
femmes et enfants,
dans la spoliation de leur terre, de
leur identité et de leur histoire…
Evidemment, pour justifier
l’horreur et le chaos créés et
entretenus par nos pays occidentaux
au Moyen-Orient, la propagande, qui
ne connaît aucune restriction
budgétaire en ces temps de crise
économique, bat son plein. Le
"Colonialisme Radical", Religion de
nos oligarques dévots de laïcité,
doit impérativement transformer ces
pays soumis à nos délires de
prédation en annexes de l’Enfer ;
aux yeux d’une opinion rendue
analphabète par l’industrie de la
désinformation et de l’abrutissement
public.
Au siècle précédent,
Jules Ferry
personnifiant le plus pathétique
exemple de ce fanatisme dans la
Bonne Conscience,
les pires massacres et
exactions à la source de
notre "Empire" étaient légitimés par
la nécessité de "civiliser les
peuples inférieurs". Jusqu’à les
caricaturer en Cannibales, comme
lors de la conquête et de l’annexion
de la
Kanaky, dénommée
Nouvelle-Calédonie. Les
autres pays concurrents au nôtre,
dans la spoliation coloniale de
l’époque, soutenant la même
rhétorique et pratiquant les mêmes
abjections : Royaume-Uni, Espagne,
Portugal, Allemagne, Belgique,
Hollande, etc.
Provoquer l’adhésion de l’opinion
publique à nos visées coloniales,
impose l’entretien permanent d’un
violent ressentiment, d’un viscéral
écœurement, à l’encontre de
populations à soumettre : sus aux
cannibales ! Non : avec un
argumentaire modernisé dans un
nouvel emballage…
Aujourd’hui, à écouter nos
propagandistes, ce serait le
fanatisme d’une religion qui serait
à la source du chaos dans cette
région et, selon leur stratégie
anxiogène, bientôt dans nos villes
et villages… Impliquant de ce fait,
et dans l’urgence, l’absolue
nécessité d’intervenir
militairement.
A les croire, les "djihadistes"
se multiplieraient dans nos pays. Le
plus frappant, dans ce délire du
mensonge et de l’hypocrisie, c’est
le "vecteur Sexe" en plein
développement. "Très porteur",
prétendent ces spécialistes de la
désinformation, dans nos sociétés "pipolisées"
qui, dans leurs médias lubriques,
n’évoquent obsessionnellement que
cela.
L’enlèvement d’adolescents ou le
détournement après endoctrinement,
surtout des jeunes filles
transformées en "esclaves
sexuelles", mais aussi de femmes,
les témoignages "bidonnés"
abondent : presse, radios, chaînes
TV, édition… Les livres sur ce
thème, dans les rayonnages des
libraires de la grande distribution,
s’empilent à longueur de semaines…
Véritables contes de fées ou de
sorcières, avec pour héroïnes
malheureuses des jeunes filles en
fugue, "décervelées" par une
horrible religion prêchée par un
tout aussi horrible barbu, se
retrouvant en Syrie malgré elles et
contre la volonté de leurs parents.
Tel un pèlerinage diabolique. Avec
autant de facilité pour s’y rendre,
tranquillement et à peu de frais,
que celles qui en mai 68, en plein "Flower
Power- Peace and Love",
se retrouvaient à Katmandou ou à
Auroville, tout en
planant le long des chemins en
fumant de l’herbe au son des
guitares et cithares…
Affligeant.
Autorisons-nous une piqûre de
rappel pour ne pas rester
anesthésiés face aux mensonges et
fourberies dissimulant les objectifs
réels de la politique coloniale,
prédatrice, dévastatrice, de nos
pays, européens notamment, dans
cette région. Qualifiée de
"Remodelage du Moyen-Orient", sous
la cravache de notre suzerain les
USA.
Opération de "remodelage"
couvrant, en fait, tous les pays de
confession à majorité ou à fortes
communautés musulmanes : de
l’Afrique du nord (y compris
saharienne : Mali, Niger, etc.) à la
Somalie en passant par le Soudan
(dont
la partition a été une
réussite des opérations
militaires secrètes et de notre
propagande) et l’Ethiopie, jusqu’au
Pakistan :
i)
Casser, diviser, démembrer, les pays
de cette région en micro-états, pour
les reconfigurer sur une base
ethnique et religieuse dans le
classique « diviser pour
régner » afin d’annihiler toute
capacité de résistance
intellectuelle et spirituelle,
sociale et économique, militaire et
technologique, en mesure de
s’opposer ou contester les projets
coloniaux des pays occidentaux.
ii)
"Apporter la démocratie" :
intervenir militairement pour
installer des gouvernements de
"collabos", corrompus et au service
exclusif des intérêts prioritaires
des oligarchies de l’Occident
(industries de l’armement, groupes
bancaires et financiers, pétroliers,
chimiques, pharmaceutiques,
agroalimentaires, etc.).
iii)
Entraver durablement le
développement de ces pays
en éliminant tous les cadres,
dirigeants, enseignants et
chercheurs de haut niveau,
dirigeants et spécialistes en charge
de la gestion des infrastructures :
télécommunications, centrales
électriques, hôpitaux, etc.
Susciter, fomenter, maintenir un
climat de conflits interethniques et
religieux par tous les moyens pour
qu’écoles et universités soient
fermées afin d’interdire l’accès à
l’éducation et au savoir,
déscolarisant ainsi plusieurs
générations.
iv)
Piller les ressources énergétiques :
pétrole, gaz, uranium (au Mali et au
Niger, par exemple). Tout aussi
important : contrôler les
infrastructures d’acheminement du
gaz et du pétrole : oléoducs,
pipelines, voies maritimes de
transport.
v)
Piller, ou vandaliser, leur immense
patrimoine culturel accumulé au
cours des siècles : vestiges
archéologiques, œuvres d’art,
mosaïques, statuaires, etc. Ce qui
n’est pas transportable étant livré
à la démolition à l’explosif :
monuments, temples, etc.
Afghanistan, Irak, et Syrie ont
particulièrement été ravagés par
cette politique de la terre brûlée.
Ce qu’Irina Bokova, Directeur
Général de l’UNESCO,
qualifie de « Nettoyage
Culturel ».
La finalité de ces opérations
de vandalisme organisé, outre
l’enrichissement frauduleux des
mafias de trafiquants en
cheville avec des
"collectionneurs", est
d’éradiquer les racines de toute
réminiscence d’une identité
nationale, d’une histoire
prestigieuse, d’une "estime de
soi" propre à tout être humain
membre d’une communauté.
Cette déshumanisation
systématique permettant aux
idéologues du "Colonialisme Radical"
d’affirmer, par la suite, que ces
terres étaient "vides" de traces de
civilisation, incultes sur tous les
plans. Comme ils le prétendent,
depuis des décennies, pour la
Palestine.
vi)
Déverser, de manière invisible ou
homéopathique aux yeux des opinions
publiques, dans les caisses de nos
"Etats Profonds" (Deep States)
des milliards de dollars et d’euros,
à ne plus savoir qu’en faire, pour
démultiplier l’enrichissement
personnel, exponentiel et
faramineux, de nos oligarques.
C’est
Peter Dale Scott,
courageux et brillant politologue
canadien, diabolisé par
l’extrême-droite "OTANesque", qui a
décrit ce système de gouvernement
occulte échappant à tout contrôle
citoyen, adepte des guerres et du
chaos par lequels ses dirigeants
s’enrichissent sans fin.
On lui doit ce livre essentiel pour
comprendre la situation actuelle sur
notre planète :
"L'Etat profond américain : La
finance, le pétrole, et la guerre
perpétuelle"
(Titre original : The American
Deep State: Wall Street, Big Oil,
and the Attack on U.S. Democracy)
Le général
Eisenhower,
président des USA (1953-1961), dans
son célèbre
discours de fin de mandat du
17 janvier 1961, s’était
déjà inquiété de ce complexe
"militaro-industriel" constituant
progressivement un Etat dans l’Etat.
Inquiétante prémonition d’un général
et chef d’Etat :
« Dans les assemblées du
gouvernement, nous devons donc nous
garder de toute influence
injustifiée, qu'elle ait ou non été
sollicitée, exercée par le complexe
militaro-industriel.
Le risque potentiel d'une
désastreuse ascension d'un pouvoir
illégitime existe et persistera.
Nous ne devons jamais laisser
le poids de cette combinaison mettre
en danger nos libertés et nos
processus démocratiques.
Nous ne devrions jamais rien
prendre pour argent comptant.
Seule une communauté de
citoyens prompts à la réaction et
bien informés pourra imposer un
véritable entrelacement de l'énorme
machinerie industrielle et militaire
de la défense avec nos méthodes et
nos buts pacifiques, de telle sorte
que sécurité et liberté puissent
prospérer ensemble. »
Un exemple actuel, tout récent :
le Trésor des USA vient de constater
que 500 millions de dollars, d’un
budget destiné à financer
l’entrainement et l’armement d’une
milice, avaient tout simplement
disparus… A peine une dizaine de
combattants ont pu être retrouvés.
Le reste, avec armes et bagages
s’est volatilisé. Les intermédiaires
divers ayant pompé, le long du
circuit de financement, l’essentiel.
Une enquête est en cours... Les
complicités étant innombrables.
vii)
Alimenter, exacerber,
l’islamophobie des
opinions publiques occidentales,
pour incruster un fanatisme analogue
à celui des Croisades prétendant "Libérer
le Tombeau du Christ" dix
siècles auparavant. Les services
d’action psychologique de nos Etats
organisant, créant, scénarios et
rhétoriques, pour mettre en scène
les pires actes criminels que la
perversité humaine soit capable
d’engendrer.
Justifiant ainsi, par ce constant
lavage de cerveaux imbibés
d’horreurs attribuées à la religion
musulmane, les colossales
dévastations, destructions et
tueries, extorsions et vols, que nos
pays commettent dans cette région
depuis la fin de la première guerre
mondiale ; suite au partage des
dépouilles de l’Empire Ottoman,
entre les grandes puissances de
l’époque dont la France, par les
Traités de Sèvres du 10 août
1920 et de
Lausanne du 24 juillet 1923.
A cette propagande s’ajoute, à
présent, une intensification de
l’hystérie russophobe.
Cette couche supplémentaire dans
le délire paranoïaque
étant la conséquence de l’apparition
musclée de l’Ours Russe dans la
région, défiant l’hégémonie d’un
Empire décadent…
Le
dossier Syrie
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