Arrêt sur Info
Chrétiens de Syrie :
le mensonge organisé des médias français
François Belliot

Bachar el-Assad, que Sarkozy / BHL
pensaient faire tomber comme Kadafi en
Libye, félicite l’armée de défense
syrienne pour sa résistance contre les
groupes terroristes financés et armés
par l’étranger
Mardi 24 février 2015
Dans
cette deuxième chronique de la série « Syrie
: Comment les médias français
intoxiquent l’opinion publique »
François Belliot * montre comment la
presse française a donné la parole
presque exclusivement à un prêtre
italien pour dénoncer le « régime de
Bachar », alors même que la totalité des
évêques et Patriarches chrétiens de
Syrie le soutient. Il ne s’agit bien sûr
que d’un exemple du biais médiatique en
Occident, ce prêtre ayant été invité
aussi bien en Amérique du Nord
qu’en Europe.
[Arrêt sur
Info]
Il existe bien des façons de
démontrer que la Syrie est victime
depuis mars 2011 d’une campagne de
propagande intense visant à persuader
l’opinion « occidentale » de la
nécessité d’armer l’opposition et de
renverser Bachar el-Assad, « l’ignoble-dictateur-qui-torture-et-massacre-son-propre-peuple ».
On peut évoquer l’imposture que
constitue le prétendu Observatoire
syrien des Droits de l’homme
(OSDH), on peut rapporter des
témoignages qui vont dans le sens
inverse de la version officielle, on
peut remonter l’histoire et constater
que la déstabilisation actuelle de la
Syrie depuis l’étranger s’inscrit dans
une dynamique très ancienne
(Sykes-Picot, 1916) dont la crise
actuelle ne constitue que la dernière
étape, on peut faire la comparaison avec
d’autres campagnes de propagande ayant
abouti aux renversements de chefs d’Etat
sur la base de fausses preuves (Saddam
Husseïn, Mouammar el-Kadhafi), on peut
évoquer le jeu d’alliances de la Syrie
avec le Hezbollah et l’Iran, qui gêne
les velléités expansionnistes d’Israël
et s’oppose au plan de remodelage par
les États-Unis du « Moyen Orient
élargi, on peut souligner les
intérêts gaziers et pétroliers dans la
région, qui font de la Syrie une proie
d’autant plus convoitable que ses
ressources d’énergie fossile restent
largement à exploiter.
On peut aussi pointer la loupe sur
certains personnages mis en
avant dans les médias traditionnels. La
propagande pour être crédible s’appuie
sur des témoins de choix, souvent
minoritaires dans le camp qu’ils sont
censés représenter. En comparaison,
d’autres personnes, souvent plus
nombreuses et plus représentatives, sont
systématiquement écartées des plateaux,
voire diffamées sans qu’elles aient la
possibilité de se défendre
médiatiquement.
Le cas du père Paolo Dall’Oglio,
censé représenter le point de vue des
chrétiens de Syrie, omniprésent dans les
« grands médias » à l’automne 2012, et
de nouveau au mois de mai 2013, à la
différence d’autres personnalités bien
plus représentatives, permet de
démontrer de façon irréfutable que
le traitement de la crise syrienne par
l’appareil politico médiatique
occidental est presque intégralement
mensonger et orienté.
L’histoire que je vais raconter
commence par une conférence organisée à
Paris en septembre dernier.

Père Paolo Dall’Oglio
Une conférence sur la Syrie à
la mairie du XXème arrondissement de
Paris
Le 25 septembre 2013 était organisée,
dans la salle des fêtes de la mairie du
XXème arrondissement de Paris, une
conférence intitulée « Regards
croisés sur la Syrie ». Elle
mettait en scène un intervenant unique,
le père Paolo Dall’Oglio. Elle était
prévue pour durer deux heures, une heure
de parole pour le père Paolo suivie
d’une heure d’échange avec le public.
Habitué depuis des mois à passer
chaque matin devant cette mairie,
j’avais forcément remarqué une immense
banderole qui en recouvrait la façade,
et qui appelait par un biais tendancieux
à la fin des massacres en Syrie. La
mairesse du XXème arrondissement,
Frédérique Calandra avait à l’évidence
choisi son camp : celui de l’ « opposition »,
contre celui du « régime de Bachar
el Assad »[i].
Je savais plus ou moins à quoi
m’attendre en me rendant à cet
événement ; mais c’était tout de même
une bonne occasion d’entendre quelqu’un
qui avait vécu longtemps en Syrie et qui
pouvait donner le point de vue d’un
témoin direct confortant la version
officielle. Je n’avais jamais entendu
parler du père Paolo Dall’Oglio. Son nom
m’avait échappé dans le flot
d’actualités quotidien sur la Syrie, et
les médias indépendants eux-mêmes n’y
avaient guère prêté attention.
La salle des fêtes de la mairie du
XXème était très bien remplie, 300
personnes au jugé. A proprement parler
ce n’était pas une conférence, mais un
jeu de questions réponses entre un
journaliste et le père Paolo. Il ne
s’agissait donc pas de « Regards
croisés », comme suggéré dans
l’intitulé de la conférence, mais du « regard »
du père Paolo, qui n’était affligé
d’aucun strabisme convergent. Le
journaliste, étant complètement acquis à
la cause du père il n’y avait pas de
contradicteur dans ce « croisement ».
Je commençai à prendre des notes. La
salle était mal insonorisée, et le père
Paolo, en plus de s’exprimer dans un
français parfois incertain, était dur à
suivre dans son exposé. Il rendit
hommage à la révolution tunisienne et à
la révolution égyptienne, plus
généralement au printemps arabe, dans
lequel s’inscrivait naturellement selon
lui la révolution syrienne[ii].
Il insista sur la pratique systématique
de la torture et l’emprisonnement des
opposants par le « régime de Bachar
el-Assad ». Il se félicita d’avoir
en juin 2011 tiré la sonnette d’alarme :
« le régime » était construit
exclusivement sur le mensonge, cela
faisait partie de son ADN. A deux
reprises il compara ceux qui remettaient
en cause la version officielle de la
révolution syrienne à ceux qui
remettaient en cause la version
officielle du génocide des juifs, qu’il
assimila ainsi à du négationnisme et à
une pathologie de l’esprit. Il expliqua
que la négation de la version officielle
était le fait de forces d’extrême gauche
et d’extrême droite coalisées pour
l’occasion. Il fustigea le rôle de la
Russie, qui mettait régulièrement des
vetos aux résolutions de l’ONU contre la
Syrie, car elle pensait à tort avoir été
bernée sur l’affaire libyenne, l’année
précédente, et sur l’affaire du Kosovo,
il y a quelques années. Il expliqua,
quoiqu’il fût prêtre et par nature
religieuse opposé à l’usage de la force,
qu’il fallait cependant armer les
rebelles (en ne se trompant pas sur les
destinataires) et qu’il y avait un
devoir d’ingérence à intervenir en
Syrie. Il nia absolument le fait qu’il
pût exister une alliance entre le Qatar,
l’Arabie saoudite, la France et le
Royaume Uni (je rajoute la Turquie et la
Jordanie qu’il a omises dans sa liste),
pour déstabiliser la Syrie. Et si l’ONU
ne pouvait résoudre le problème… c’était
une théorie du complot diffusée par « le
régime » pour cacher ses exactions,
il devenait urgent de « passer outre
le droit international ».
Le journaliste osa poser une question
cruciale : comment lui, chrétien, prêtre
qui plus est, pouvait-il appeler à armer
l’opposition ? N’y avait-il pas là une
contradiction fondamentale ? Une
personne du public relaya cette
préoccupation. Cette question fut posée
en préambule, et le père Paolo y
répondit avec certains des arguments que
je viens d’énumérer. Je passe sur la
séance de questions qui s’ensuivit.
Elles furent pour la plupart extrêmement
consensuelles, et beaucoup dans la même
veine persuasive plus que convaincante
qu’avait employée le père Paolo. Je me
souviens en particulier d’une dame
explosant sur un ton hystérique : « Vous
attendez quoi ? Les chambres à gaz ? Le
Christ était le premier martyr ! Il y a
des milliers de Christs en Syrie ! »
Elle avait sans doute lu la chronique de
désinformation de Caroline Fourest dans
l’édition du Monde du 25
février 2012[iii],
suggérant que l’Iran avait fourni un
four crématoire à la Syrie qui « tournerait
déjà à plein régime » dans la
région d’Alep.
La seule question un peu dissidente
fut posée par une femme qui pointa la
responsabilité éventuelle de puissances
étrangères dans la déstabilisation de la
Syrie. Elle put s’exprimer mais fut la
seule que l’on pressa de remettre le
micro alors qu’elle déroulait son
intervention. Elle fut moquée par le
père Paolo qui, sans le moindre
argument, l’accusa de pratiquer des
amalgames, alors que lui-même n’avait
fait que ça pendant son intervention.
Quand la conférence fut terminée, je
découvris des Syriens contestant la
version officielle, que j’avais eu
l’occasion pour certains de rencontrer
lors de diverses manifestations et nous
nous retrouvâmes autour d’un verre dans
une brasserie de la place Gambetta. Je
m’enquis du personnage et l’on m’en fit
une brève présentation, que je complète
avec certains détails utiles.
Paolo Dall’Oglio est un religieux
jésuite italien né à Rome en 1954. Après
un passage par le Liban en 1982, il
découvre le monastère Deir Mar Moussa en
Syrie, et décide de consacrer sa vie à
sa restauration. En 1992 il fonde une
communauté œcuménique religieuse mixte
qui promeut le dialogue islamo-chrétien.
Dans le prolongement de cette démarche,
il publie, en 2009, Amoureux de
l’Islam, croyant en Jésus. Quand
les troubles commencent, début 2011, il
prend parti pour l’opposition, allant
jusqu’à demander publiquement qu’on lui
fournisse des armes. En juin 2012, à la
demande de l’ensemble des Eglises de
Syrie et du gouvernement, son visa n’est
pas renouvelé et il doit quitter le pays[iv].
Depuis, l’homme a été très massivement
relayé dans les médias commerciaux de
masse (New York Times, Le Figaro,
etc.) et a été reçu par les plus hautes
autorités de divers Etats engagés dans
le conflit aux côtés de l’Arabie
saoudite, du Qatar, et de la Turquie.
Chacun y alla ensuite de son
anecdote, touchant soit son expérience
personnelle en France ou en Syrie, soit
sur un aspect de la conférence. L’un des
Syriens m’apprit qu’il avait levé la
main pour poser une question (qui
fatalement n’irait pas dans le sens des
organisateurs de la conférence), et
qu’alors il fut montré du doigt par un
des organisateurs, avec un signe
d’interdiction. L’homme était intervenu
dans des circonstances comparables et
avait été repéré comme un contestataire
gênant de la pensée unique officielle,
que l’on devait en conséquence contenir
ou réduire au silence. Consigne fut
ainsi donnée de l’empêcher de prendre la
parole. Je me souvenais alors que ce
n’était pas la première fois que j’étais
confronté à ce genre de censure, et je
rapportais ce qui m’était arrivé à la
Fête de l’Humanité.
Rencontre de l’association
Souria Houria à la Fête de l’Humanité
Me promenant dans le « Village
international » de la Fête de
l’Humanité, j’étais entré, curieux, dans
un stand « syrien ». Il
s’agissait d’un groupe de personnes
soutenant la version officielle de
l’OTAN et d’al-Jazeera. Ils appelaient à
la mobilisation contre Bachar el-Assad,
invoquaient les devoirs de la « Communauté
internationale », la nécessité du
« droit d’ingérence humanitaire ».
Quatre intervenants s’étaient succédé en
l’intervalle de 40 minutes. Au terme de
cette tribune commune, j’avais pris la
parole (nous n’étions guère nombreux, et
le stand d’à côté avait une sono
tonitruante), pour contester leur vision
de la situation, qui passait sous
silence le fait que d’horribles
massacres étaient perpétrés par des
mercenaires fanatiques financés par le
Qatar et l’Arabie saoudite et appuyés
logistiquement par l’OTAN et les
services de renseignement alliés. La
réaction des tenanciers du stand avait
été éloquente : dans un premier temps
l’un d’entre eux m’avait pris gentiment
par le bras pour m’inviter à quitter les
lieux. Comme j’avais protesté contre
le procédé, on m’avait confronté à un « militant
de l’ASL » qui pendant 10 minutes
m’avait reseriné la version officielle.
Je n’avais pu malheureusement lui
répondre de façon développée. Alors que
j’avais patiemment écouté son discours,
je n’avais pu, en guise de réponse,
prononcer plus de trois phrases. Un
concert de huées s’était allumé. Des
gens s’étaient senti le devoir de
m’interrompre, visiblement émus et hors
de raison. Sentant qu’il me serait
difficile de m’exprimer, j’étais sorti,
bruyamment accompagné par une chanson
qu’ils s’étaient mis soudain à entonner
en chœur et à pleins poumons.

Le groupe
terroriste ASL est une création de
services secrets étrangers
Les tenanciers de ce pavillon
n’étaient autres que les organisateurs
de cette conférence du 29 septembre, qui
s’appelait Souria Houria (Syrie
Liberté). Dans la pratique de la censure
et le mépris de la liberté d’expression,
nous avions affaire-là à une cohérence
indéniable. Ces gens qui critiquaient le
régime massacreur, désinformateur, qui
appelaient au devoir d’ingérence
humanitaire, pour parvenir à leurs fins
n’hésitaient pas à trier les questions
du public de leurs conférences, et
refusaient de débattre avec des gens
ayant un autre point de vue que le leur
(tout en laissant passer des réactions
hystériques du genre de celle de la
femme que j’ai rapportée plus haut). Et
quand ils se trouvaient dans
l’obligation de répondre, ils se
mettaient immédiatement en colère,
faisaient des comparaisons avec le
négationnisme, coupaient la parole, ou
se mettaient à entonner des chants en
troupeau.
Je me souviens qu’à un moment de la
conférence de Paolo dall’Oglio, ils se
sentirent d’entamer la même chanson avec
laquelle ils avaient fêté ma fuite.
Cependant ils n’étaient plus entre eux
et l’initiative était déplacée. Peu
suivis (et compris) par les 300
assistants, ils se turent après quelques
syllabes.
Il faut s’arrêter un peu sur cette
association Souria Houria, qui soutient
aveuglément, avec un argumentaire
minimal, et des pratiques douteuses, la
version officielle relayée par les
grands médias commerciaux. Cette
association est depuis sa création en
mai 2011 de toutes les actions et
manifestations organisées en France
appelant à la chute du régime. Lors
d’une journée de soutien place de la
Bourse, on entendit l’un de ses membres
à la tribune se vanter qu’à présent ils
brassaient des millions. Elle était au
centre du « Train pour la liberté du
peuple syrien », le 12 décembre
dernier, qui emmenait des citoyens et
des parlementaires français de Paris à
la rencontre de parlementaires européens
à Strasbourg. Elle était au cœur du
débat truqué organisé à l’Institut du
Monde Arabe (IMA) le 24 février (voir ma
précédente chronique[v])
dernier au cours duquel un des membres
de Souria Houria siffla violemment une
personne qui prenait la parole pour
contester la version officielle. Enfin,
c’est cette association qui est motrice
de la « Vague blanche pour la Syrie »,
« manifestation internationale (lancée)
le vendredi 15 mars à l’occasion des
deux ans de la « révolution syrienne »,
que relaieront massivement les organes
habituels de la propagande de guerre de
l’OTAN : TV5 monde, Bfmtv, France
24, LCP, en partenariat avec Le
Nouvel Observateur, Libération,
Mediapart, Rue89, Radio France.

L’association Souria Houria a été
fondée en mai 2011 par Hala Kodmani,
journaliste franco-syrienne qui
travaille en France depuis 30 ans et
elle en en a jusqu’à récemment assuré la
présidence. Hala Kodmani a été
rédactrice en chef de France 24
d’octobre 2006 à septembre 2008, et
chargée de la rubrique Syrie au journal Libération pendant
une grande partie de la crise qui secoue
ce pays depuis 2 ans. Mais la place
centrale qu’elle occupe dans la
contestation syrienne en France
s’explique surtout par l’influence de sa
sœur Bassma Kodmani, qui a participé à
la fondation du Conseil National Syrien
lancé en octobre 2011 à Istanbul. Bassma
Kodmani (je renvoie à mon précédent
article sur le débat truqué à l’IMA),
est considérée comme la principale
représentante des intérêts des USA dans
cet organisme. Il est savoureux (outre
les conflits d’intérêt évidents), de
remarquer que dans le même temps où
l’opposition dénonce que « Bachar
n’a pas le droit d’être président de la
Syrie car il a hérité le pouvoir de son
père ! », les sœurs Kodmani (qui ne
représentent strictement rien pour le
peuple syrien), font ce qu’elles
dénoncent en parole en se distribuant
familialement les rôles au sein de la « rébellion »
en France.
Les Syriens avec qui je discutais,
place Gambetta ce 25 septembre,
défendaient une position aux antipodes
de celle de Souria Houria et du
gouvernement et des médias français. La
discussion roula évidemment sur la
situation en Syrie et sur notre curieux
conférencier en soutane. Cet homme ne
représente rien, m’affirma-t-on. Il ne
représente en aucun cas les chrétiens de
Syrie, qui soutiennent majoritairement
(à l’instar du reste du peuple syrien)
le gouvernement d’el-Assad, et pour
cause, avec les alaouites, les chrétiens
dès le début du conflit étaient une
cible privilégiée des mercenaires
islamistes.
Ils me rapportèrent diverses
exactions commises par les mercenaires,
exactions toutes plus horribles les unes
que les autres et qui montraient, au
moins, que la présentation de la crise
syrienne par le père Paolo Dall’Oglio
était une caricature illégitime et
dépourvue de toute nuance. Au vu du
caractère édifiant de ces témoignages,
on comprenait aisément pourquoi on n’en
entendait jamais parler dans les grands
médias commerciaux. Ils étaient si forts
et si nombreux que les relayer même en
passant porterait un coup fatal à la
propagande des puissances engagées dans
la déstabilisation du gouvernement Assad.
En rentrant chez moi je décidai de
m’intéresser plus en détails à
l’histoire de ce curieux prêtre, et
j’entamai une recherche internet.
La campagne médiatique autour
du père Paolo dall’Oglio
Il est peu question du père Paolo
dall’Oglio avant son départ de la Syrie
en juin 2012, pour non-renouvellement de
visa. On relève un article dans Pèlerin du
10 août 2011 favorablement intitulé : « En
Syrie la parole se libère »[vi].
Les troubles agitent le pays depuis la
fin du mois de mars. Il vient de publier
avec une dizaine de Syriens laïcs et
religieux une contribution intitulée « Démocratie
consensuelle pour l’unité nationale »,
dans laquelle il appelle à la mise en
place « d’un système pour amener la
Syrie vers une démocratie parlementaire.
Car la démocratie est la seule voie
possible pour mettre un terme à ce bain
de sang et faire respecter les droits de
l’homme, qui sont universels : tous, que
nous soyons d’Orient ou d’Occident, nous
nous retrouvons dans cette idée
humaniste. » L’homme n’appelle pas
encore à « armer l’opposition »,
mais comme des membres de son groupe
appellent ouvertement à « la chute
du régime », il est rabroué par les
autorités et les différentes Eglises
chrétiennes qui désapprouvent son
initiative.
Le 8 janvier 2012, Rue 89 publie
un article de Nadia Braendel intitulé « Mar
Moussa, un monastère pris dans la
révolution »[vii].
Le père Paolo y est présenté comme une
« icône de la contestation ».
On apprend que le père Paolo a pu rester
en Syrie, malgré une décision
d’expulsion envoyée à l’évêque de Homs.
Il s’est engagé à ne plus prendre de
position politique. Mme Braendel
rapporte pourtant les propos ambigus
suivants : « Il faudra peut-être une
force d’interposition pacifique arabe et
occidentale, car aujourd’hui il y a
100000 Syriens prêts à tuer, et 100000
qui se vengeront. Les deux camps sont
bloqués ». Le 21 mai 2012 le site RMC.fr fait
paraître un article complaisant de
Nicolas Ledain intitulé : « Syrie :
des religieux chrétiens font de la
résistance »[viii].
Le journaliste relate les problèmes
rencontrés par les religieux de Mar
Moussa, victimes de menaces et de
pillages de la part de bandes armées non
identifiées, et clôt son article en
faisant un rapprochement avec la
situation des moines de Tibhérine en
1996.
On ne peut pas dire jusque-là que le
père Paolo occupe une place de choix
dans la couverture des événements en
Syrie. C’est son expulsion du territoire
syrien le mois suivant qui va donner le
coup d’envoi d’une impressionnante
campagne médiatique dans plusieurs pays.
Cette expulsion est relatée dans Le
Point du 16 juin[ix].
Très amer, le père Paolo déclare : « C’est
mon cadavre qui a quitté la Syrie ».
Tel Paul en son temps, le père Paolo
prend son bâton de missionnaire et,
financé on ne sait comment, entame une
série de voyages en Europe et Amérique
du Nord, au cours desquels il va
dispenser largement la bonne parole
appelant à la chute du « régime »
en Syrie, en armant au besoin
l’opposition. Il effectue une longue
tournée qui va le mener aux Etats-Unis,
au Canada, en Italie, en France et en
Belgique. A chacun de ces passages, le
témoignage du père Paolo fait l’objet
d’une couverture médiatique massive et
unanimement louangeuse.
Je m’intéresse essentiellement dans
cette chronique à ses deux passages en
France, en septembre 2012 et mai 2013,
et à la campagne médiatique. L’homme
ayant été depuis, par une ironie du
destin surprenante, assassiné par l’Etat
Islamique fin juillet 2013, j’ai été
amené à prolonger ce parcours et le
traitement médiatique qui l’a accompagné
jusqu’à la mi 2014, des commémorations
étant régulièrement organisées et
médiatisées dans la période qui suit la
disparition du Jésuite.

Le coup d’envoi de
cette campagne est lancé par notre
ministre des Affaires étrangères en
personne. Invité au Quai d’Orsay par
Laurent Fabius, notre religieux à
l’honneur et le privilège de pouvoir
tenir un point presse de 20 minutes en
sa compagnie[x].
Il le présente comme « une personne
réputée » et « bien informée »,
et après ces propulsions louangeuses lui
donne la parole. Ce coup de projecteur
bienvenu lance la campagne médiatique.
Le lendemain, 12 septembre 2012, il est
interviouvé sur France inter[xi],
et sur RTL[xii] par
Yves Calvi, et des articles lui sont
consacrés dans La Croix[xiii]
et Le Parisien[xiv].
Le 24 septembre, deux blogs du journal Le
Monde et de Médiapart[xv] annoncent
la tenue de la conférence dans la salle
des Fêtes de la mairie du XXème
arrondissement de Paris. Le 25
septembre, le Courrier International publie
un long entretien (l’entretien n’est
plus accessible que sur le site ConspiracyWatch[xvi]).
Le 26 septembre, le quotidien gratuit 20
Minutes lui consacre un article, et
il est longuement interviouvé sur la
chaîne France 24[xvii].
Le 27 septembre l’Express lui consacre
un article dans lequel il est présenté
comme « la conscience de la
révolution »[xviii].
Le 28 septembre, c’est Pélerin qui
relaie ses positions appelant à armer
l’opposition[xix].
Le 30 septembre il est longuement
interviouvé par RFI[xx].

On voit que cette couverture
médiatique se concentre autour de deux
pics : le point presse tenu en commun
avec Laurent Fabius au Quai d’Orsay au
début du mois de septembre, et son
second passage en France après une
tournée en Belgique qui a culminé le 18
septembre avec la rencontre au parlement
de deux vice-présidents de cette
institution : Gianni Pitella et Isabelle
Durant[xxi].
C’est à cette occasion, le 29 septembre,
qu’il est invité par l’association
Souria Houria, à tenir une conférence
dans la salle des Fêtes de la mairie du
XXème arrondissement de Paris.
Comme les médias ont l’habitude
d’accorder une couverture massive sur
plusieurs jours à certains événements,
et qu’une fois le matraquage opéré, ils
passent à autre chose pour ensuite n’en
plus jamais parler, la plupart des gens
qui suivent l’actualité dans les grands
médias ont sans doute oublié cette
fenêtre exceptionnelle dont a bénéficié
le père Paolo. Quand on fait toutefois
le bilan de cette couverture, force est
de constater qu’aux alentours de ces
deux dates, il était difficile
d’échapper au personnage si on ouvrait
un journal, allumait une station de
radio, ou de télévision.
Il faut ajouter qu’il a été
extrêmement bien traité par les médias
cités. Pas une fausse note (comme dans
le débat à l’Institut du Monde arabe du
24 février dernier) dans le concert de
louanges et la diabolisation de Bachar
el-Assad. Et si certains montrent tout
de même un peu de retenue, la plupart
prennent tout ce qu’il dit pour argent
comptant et lui sont totalement acquis.
***
Alors que je suis en train de
finaliser cette chronique, (mai 2013) je
découvre que le père Paolo nous honore
d’un troisième séjour, tout aussi engagé
que les précédents, et tout aussi
massivement couvert par les grands
médias. Ses aventures seraient
incomplètes si j’omettais ce nouvel
épisode qui conforte ma démonstration.
Les affaires n’ont jamais si bien
marché pour le père Paolo dall’Oglio.
Depuis septembre 2012, il a eu le temps
de roder et d’affuter son discours, mais
surtout d’écrire un livre de témoignage
sur sa perception des événements de
Syrie. Ce livre, intitulé La Rage et
la Lumière, coécrit avec Eglantine
Gabaix-Halié[xxii]
et édité aux éditions de l’Atelier[xxiii],
est évidemment salué en ce moment par
l’ensemble des médias qui de nouveau se
bousculent pour l’entendre cracher son
venin et faire la promotion du chef
d’œuvre.
Le 1er mai il est interviouvé sur France
info[xxiv] ;
le 2 mai, en compagnie de Hala Kodmani
sur France Culture[xxv] ;
le 3 mai, par Armelle Charrier sur France
24 ; le 5 mai, sur France Inter,
en compagnie de Jean-Pierre Filiu et
Fabrice Weissman (deux des intervenants
du débat truqué à l’IMA du 24 février) ;
le 7 mai, dans La Vie par
Henrik Lindell[xxvi].
Le 8 mai, le site Souria Houria publie
le programme du père Paolo dall’Oglio
lors de ce nouveau séjour en France[xxvii].
On y apprend que l’homme amorce une
tournée à travers la France : le 16 mai
conférence-débat au centre Sèvres à
Paris ; le 21 mai, conférence-débat à
Lyon organisée avec l’Hospitalité
Saint-Antoine ; le 22 mai
conférence-débat à Nîmes avec la
librairie Siloë ; le 27 mai,
conférence-débat organisée par Souria
Houria à Paris ; le 28 mai à Strasbourg,
rencontre à la librairie Kleber. Le 9
mai, Pèlerin fait paraître les
bonnes feuilles de son livre témoignage,
accompagné d’un portrait idéalisé.
Vraiment, l’histoire du père Paolo a
tout d’une success story ;
alors que, comme nous le verrons plus
loin, toutes les autorités chrétiennes
de Syrie qui contestent la version
officielle sont totalement passées sous
silence ou gravement diffamées, lui à
chacun de ses passages est accueilli par
les grands médias français (renommés
comme chacun sait pour leur intégrité et
leur indépendance), comme le messie, et
traité comme tel. Ce troisième passage
en France confirme de façon éclatante
l’impression laissée par ses deux
premiers séjours en septembre 2012.
Le discours du père Paolo
Au-delà de la couverture médiatique
exceptionnelle dont il a bénéficié à
chacun de ses passages, est du plus haut
intérêt la teneur des discours du père
Paolo Dall’Oglio. Si l’homme est souvent
vague et dur à suivre, si l’on y prête
attention on s’aperçoit que son discours
s’articule autour d’un nombre de
positions constant, qu’il défend à
chaque fois de la même façon. Pour être
plus précis, son discours colle toujours
remarquablement à la version officielle
des médias occidentaux de la zone OTAN.
Comparaison avec les
« négationnistes »
Presqu’à chacune de ses
interventions, le père Paolo utilise ce
que Viktor Dedaj appelle des « tazzers
idéologiques »[xxviii].
Un tazzer idéologique est un argument
dont la fonction est de rendre tout
débat impossible en plaçant son
contradicteur devant des accusations
d’une telle gravité qu’elles peuvent le
foudroyer psychiquement et le rendre
impotent dans le débat subséquent.
En l’occurrence le père Paolo
n’hésite jamais à brandir le tazzer
idéologique suprême à savoir
l’accusation de négationnisme et la
comparaison avec la version officielle
du génocide des juifs pendant la Seconde
Guerre mondiale : ceux qui remettent en
cause la version officielle des
sanglants événements de Syrie (c’est « Bachar »
et ses miliciens qui assassinent en
masse leur propre peuple en n’hésitant
pas à recourir aux moyens les plus sales
et les plus répréhensibles), sont les
mêmes que ceux remettant en cause la
version officielle de cet événement.
L’Express rapporte ainsi : « Il
évoque pêle-mêle le Réseau Voltaire et
les responsables ecclésiastiques
chrétiens ou musulmans qui, selon lui,
donnent la parole religieuse au mensonge
d’Etat, nient la révolution et la
réduisent à un fait de sécurité liée au
terrorisme. C’est un négationnisme
incroyable, ajoute-t-il, qui est le fait
d’identitaires à l’extrême-droite et
d’anti-impérialistes à gauche. Ceux qui
ont nié la Shoah nient la révolution
syrienne ! [xxix]»
On retrouve la même position dans
l’entretien publié par le Courrier
International : « Dans le fond,
il n’est pas étonnant que les derniers
alliés objectifs du régime syrien soient
ceux qui ont toujours nié le génocide du
peuple juif et, aujourd’hui, nient la
révolution du peuple syrien. » et
dans La Libre Belgique[xxx] :
« Je voudrais savoir aussi pourquoi
les tenants en Europe du négationnisme
de la Shoah, parmi les traditionalistes
catholiques extrêmes, anti-impérialistes
et antiaméricains, alliés aux
anticapitalistes et staliniens, sont
aujourd’hui du côté du négationnisme
syrien et sont sensibles à la sirène
Agnès » (Mère Agnès-Mariam de la
Croix). Je me souviens très bien par
ailleurs que le père Paolo avait fait
cette comparaison lors de la conférence
du 24 février à la mairie du XXème, et
qu’un membre clé de cette association,
quand j’avais prétendu débattre avec eux
à la Fête de l’Humanité, avait usé de ce
même tazzer.
Inversion de la réalité,
dénonciation des mensonges des pro el-Assad
et théorie du complot
Le père Paolo semble également
profiter du fait que dans nos sociétés
du spectacle d’Europe et d’Amérique du
Nord, existe un second tazzer
idéologique qui peut s’avérer très
efficace, quoiqu’à force de mensonges il
tende à s’émousser. Sa propagation dans
les médias et, par ricochet, dans les
conversations quotidiennes remonte à peu
près aux attentats du 11 septembre 2001,
il s’agit du concept de théorie du
complot. Comme la comparaison avec
les révisionnistes de Nuremberg, c’est
une accusation que l’on profère
généralement dans le but de couper court
à toute conversation, de l’empêcher
souvent ne serait-ce que de commencer.
Pour étayer sa comparaison avec les
révisionnistes de Nuremberg, le père
Paolo énonce fréquemment que ceux qui
doutent de la version médiatique des
événements de Syrie errent perdus dans
un labyrinthe de mensonges et de
complots : « Nous faisons face à un
mensonge, selon lequel il n’y a pas de
révolution, mais la Syrie qui se défend
contre un complot saoudien, sioniste ou
occidental, et lutte contre le
terrorisme islamique.[xxxi] »
« (Dans les médias du pouvoir syrien)
les théories du complot les plus
diverses circulent. On parle d’une
grande entente entre les États-Unis,
Israël, al-Qaïda, les salafistes, les
Frères Musulmans et la Ligue arabe, dans
le but d’abattre le dernier État arabe
qui n’a pas encore capitulé face au
projet sioniste et n’a pas renoncé à
combattre l’impérialisme… Il est évident
qu’à ce niveau-là, il est difficile de
discuter.[xxxii] »
Les prises de position de ce genre
abondent, pour ce point je me borne à
ces deux citations.
Evolution de son discours entre
septembre 2012 et mai 2013
Son troisième séjour en France me
contraint d’actualiser mon analyse. Les
quelques mois qu’il a passé hors de
France n’ont visiblement pas fait de
bien au père Paolo dall’Oglio, qui
atteint désormais des sommets dans les
délires haineux et négationnistes.
Avec le temps le discours du père Paolo
s’est radicalisé, comme si, constatant
les boulevards qui lui sont ouverts par
tous les médias officiels de la zone
OTAN, l’impunité totale dont il
bénéficie dans l’étalage de ses
mensonges, de ses calomnies, et de ses
incitations à la haine, il pouvait à
présent tout se permettre. Peut-être
aussi l’homme est-il furieux de
constater que la situation sur place ne
se décante guère, que ce régime qu’il
déteste continue de tenir, ce qui
retarde d’autant son retour à Mar
Moussa.
Poursuivant sa folle fuite en avant,
le père Paolo va à présent très, très
loin dans ses prises de positions. Les
mercenaires islamistes liés à al Qaida ?
« Dans mes échanges avec eux, j’ai
reconnu des hommes et des femmes qui ont
une passion religieuse, un sentiment
religieux que je partage. Ce sont des
gens enragés mais épris de justice. Ils
se sentent collectivement persécutés,
attaqués et niés. Du coup, ils sont dans
une psychologie d’hyper réactivité
victimaire qui les amène à commettre des
crimes. » La timidité des prises de
position de l’Eglise catholique de
Syrie ? « J’ajouterai qu’il y a de
la corruption politique, sexuelle, qui
se cache derrière la soumission au
pouvoir. Cela fait partie d’un système
de cooptation par soumission à un
système autoritaire. » Les
chrétiens qui ne partagent pas son point
de vue ? Ce sont des « islamophobes
chrétiens ». Peut-on dialoguer avec
Bachar el-Assad ? « Auriez-vous
accepté de dialoguer avec Hitler en
1944 ? » Le terrorisme en Syrie ?
« Je propose de se passer du mot »
terrorisme « . Il faut utiliser »
révolutionnaire. » Le possible
usage des armes chimiques par el-Assad ?
« Comment ne pas y croire ? Si
quelqu’un peut envoyer des missiles
balistiques qui enlèvent un hectare de
ville, si quelqu’un peut envoyer des
bombes sur la population syrienne sans
état d’âme, pourquoi aurait-il un
problème pour utiliser des armes
chimiques ? » Il ose dire ça, alors
qu’il est à l’époque avéré que des
combattants du Front al-Nosra ont
utilisé des armes chimiques contre des
civils syriens dans un village de la
banlieue d’Alep[xxxiii].
Bilan sur les éléments de langage
Comme je le suggérais en introduisant
ces leitmotivs de ses discours et
réparties, il est manifeste que le père
Paolo n’y exprime pas une opinion
personnelle, mais qu’à l’évidence, il
relaie de manière systématique des
éléments de langage copiés collés des
argumentaires des médias de la zone
OTAN. Il ne s’en écarte jamais, et je
pourrais entrer beaucoup plus dans le
détail. L’indice le plus significatif de
cette coïncidence me semble cette
finesse avec laquelle notre prélat, qui
ne s’occupe que d’affaires syriennes
depuis 30 ans, relaie l’argumentaire
pointant l’association entre extrême
droite et extrême gauche dans la
dénonciation dans la version officielle
martelée en zone OTAN, qui est une
construction des médias commerciaux
français pour discréditer tout point de
vue un peu différent (ce fameux mythe
des rouges-bruns, popularisé par des
propagandistes, comme Ornella Guyet, et
ou des agents d’influence, comme
Bernard-Henry Levi). C’est typiquement
le genre d’argument qui ne peut que lui
avoir été soufflé, et qu’il relaie sans
vérifier, inconsciemment ou sur
commande.
A suivre
François Belliot |
22 février 2015
* Un débat truqué à
l’Institut du Monde arabe http://arretsurinfo.ch/syrie-comment-les-medias-francais-intoxiquent-lopinion-publique/
[i]Frédérique Calendra a signé en
juillet 2001 l’ « Appel pour une Syrie
libre », lancée par l’association
Urgence Solidarité Syrie. Cet appel a
été signé par des partis politiques et
des associations (LDH, PC, PS, PG, EELV,
ATTAC, CAP21, MRAP, UJFP), et des
personnalités politiques comme François
Hollande, Daniel Cohn-Bendit, Noël
Mamère, Marie George Buffet. Urgence
Solidarité Syrie est alliée avec
l’association Souria Houria, et a
participé plus récemment à la Vague
Blanche.
[ii]Le parallèle entre la crise
syrienne et les cas tunisiens et
égyptiens est grossier et infondé. Pour
comprendre comment la révolution dans
ces deux derniers pays a été manipulée
et détournée en faveur d’intérêts
étrangers, je renvoie au livre de Mezri
Haddad, la face cachée de la révolution
tunisienne (éditions Apopsix, janvier
2012)
[iii]http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/24/les-yeux-ouverts-sur-la-syrie_1648060_3232.html
[iv]http://www.lepoint.fr/monde/c-est-mon-cadavre-qui-quitte-la-syrie-affirme-le-pere-paolo-14-06-2012-1473402_24.php
[v]http://arretsurinfo.ch/syrie-comment-les-medias-francais-intoxiquent-lopinion-publique/
[vi]http://www.pelerin.info/index.php/L-actu-autrement/L-actu/P.-Paolo-Dall-Oglio-La-parole-se-libere-en-Syrie
[vii]http://www.rue89.com/2012/01/08/entre-damas-et-homs-un-monastere-syrien-pris-dans-la-revolution-228175
[viii]
http://www.rmc.fr/editorial/258372/syrie-des-religieux-chretiens-font-de-la-resistance/
[ix]http://www.lepoint.fr/monde/c-est-mon-cadavre-qui-quitte-la-syrie-affirme-le-pere-paolo-14-06-2012-1473402_24.php
[x]http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/syrie/la-france-et-la-syrie/evenements-4439/article/entretien-de-laurent-fabius-avec-101537
[xi]http://www.franceinter.fr/emission-le-56-paolo-dall-oglio-syrien-de-coeur-le-monde-nous-a-abandonnes
[xii]http://www.rtl.fr/video/emission/le-choix-de-yves-calvi/le-pere-dall-oglio-sur-la-syrie-il-faut-un-engagement-radical-du-pape-7752382948
[xiii]http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-P.-Paolo-Dall-Oglio-recu-au-Quai-d-Orsay-_NP_-2012-09-12-852586
[xiv]http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/le-monde-nous-a-abandonnes-12-09-2012-2160824.php
[xv]http://blogs.mediapart.fr/blog/nadia-aissaoui/240912/rencontre-debat-avec-le-pere-jesuite-paolo-dalloglio-sur-la-revoluti
[xvi]http://www.conspiracywatch.info/Syrie-le-pere-Paolo-Dall-Oglio-contre-la-theorie-du-complot_a937.html
[xvii]http://www.france24.com/fr/20120925-Syrie-conflit-guerre-sunites-alaouites-monastere-religion-chretiens-catholiques-musulmans
[xviii]http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-le-pere-paolo-dall-oglio-conscience-de-la-revolution_1166815.html
[xix]http://www.pelerin.info/L-actu-autrement/L-actu/Pere-Paolo-Dall-Oglio-Il-faut-armer-l-insurrection-syrienne
[xx]
http://www.rfi.fr/emission/20120930-1-syrie-grand-entretien-le-pere-paolo-dall-oglio
[xxi]
http://www.europarl.it/view/it/press-release/pr-2012/pr-2012-September/pr-2012-Sep-22.html
[xxii]Eglantine Gabaix Halié a
séjourné de 2004 à 2006 au monastère der
Mar Moussa, et c’est elle, déjà, qui
avait prêté son assistance au père Paolo
pour la rédaction de son premier
ouvrage : « Amoureux de l’Islam, croyant
en Jésus »
[xxiii]
http://www.editionsatelier.com/index.php?ID=1018756&contID=1015271
[xxiv]
http://www.franceinfo.fr/monde/les-choix-de-france-info/paolo-dall-oglio-les-syriens-ont-besoin-de-nous-972151-2013-05-01
[xxv]
http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-hala-kodmani-et-paolo-dall-oglio-2013-05-02
[xxvi]
http://www.lavie.fr/actualite/monde/paolo-dall-oglio-un-pretre-engage-pour-la-revolution-en-syrie-07-05-2013-39963_5.php
[xxvii]
http://souriahouria.com/un-temoignage-inedit-sur-la-syrie-paolo-dalloglio/
[xxviii]
http://www.legrandsoir.info/tasers-r-ideologiques-contre-une-gauche-automnale-l-hiver-s-annonce-rude.html
[xxix]
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-le-pere-paolo-dall-oglio-conscience-de-la-revolution_1166815.html
[xxx]
http://www.lalibre.be/actu/international/article/761005/syrie-le-pere-paolo-appelle-a-ne-pas-se-resigner.html
[xxxi]
http://www.lefigaro.fr/international/2012/08/16/01003-20120816ARTFIG00396-le-pere-paolo-croit-au-dialogue-entre-religions.php
[xxxii]www.aco-fr.org/Dossiers/syrie/2012_fev14_Dalloglio.pdf
[xxxiii]http://lavoixdelasyrie.com/data/?p=11889

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