Palestine
« La Palestine est pour nous un principe
et notre droit n’est pas négociable »
Le plan en dix points du mouvement
du Jihad islamique en Palestine
Fadwa Nassar
Dimanche 23 octobre 2016
Au cours d’un rassemblement organisé par
le mouvement du Jihad islamique en
Palestine, sur la place « al-Katiba » à
Gaza, pour commémorer la naissance, il y
a 29 ans, de la lutte du mouvement et le
martyre de son fondateur Fathi Shiqaqi,
il y a 21 ans, le secrétaire général du
mouvement, dr. Abdallah Shallah, a
proposé un plan en dix points
susceptible de remettre la Palestine au
cœur de la nation, et de réunifier le
peuple palestinien dans sa lutte contre
l’envahisseur sioniste.
Des
dizaines de milliers de Palestiniens de
la bande de Gaza ont assisté à ce
rassemblement, qu’ont ignoré les médias
internationaux, comme d’habitude,
lorsque la voix de la résistance est
affirmée. Les familles des martyrs et
des prisonniers sont arrivées sur la
place, portant les portraits de leurs
combattants, aux côtés des portraits de
Fathi Shiqaqi, Ramadan Shallah, Ziad
Nakhalé et du drapeau palestinien et
celui du mouvement du Jihad islamique.
Pour les commentateurs de la presse ou
des personnalités palestiniennes, ce
rassemblement a été un référendum autour
de la voie à suivre, celle de la
résistance armée contre l’envahisseur
sioniste, la seule voie possible et
réaliste pour stopper la judaïsation et
la colonisation du pays. Ce
rassemblement a été également le cri du
soutien en provenance de Gaza pour
l’Intifada al-Quds, au moment où les
dirigeants de l’Autorité palestinienne
plongent dans des débats vains et
futiles sur la reprise des négociations
avec les sionistes et sur l’après
Mahmoud Abbas, et s’imaginent investir
la société coloniale en multipliant les
gestes de normalisation des relations
avec l’occupant.
Le
discours prononcé par le secrétaire du
mouvement, Ramadan Shallah, continue à
susciter des remous, parmi les amis et
les adversaires, dans les milieux
palestiniens, arabes et islamiques. En
quoi consiste-t-il ? 1) la proclamation
de la suppression des accords d’Oslo. 2)
retrait par l’OLP de la reconnaissance
de l’entité sioniste . 3) Reconstruction
de l’OLP, pour représenter le tout
palestinien. 4) Proclamer que nous
sommes en période de lutte nationale, et
par conséquent, donner de la
considération à la lutte armée. 5)
Elaborer un nouveau programme national
qui mette fin à la dualité génographique
(Gaza et la Cisjordanie) et la dualité
politique (résistance ou négociations).
6) formuler un programme soutenant la
résilience du peuple palestinien sur sa
terre. 7) Cesser de considérer que seuls
la Cisjordanie et Gaza forment la
Palestine, et considérer que le peuple
palestinien est un, où qu’il se trouve,
y compris dans les territoires occupés
en 48 et dans l’exil. 8) Contacter les
parties arabes pour retirer l’Initiative
arabe (qui reconnaît l’entité sioniste)
et agir avec l’Egypte pour briser le
blocus contre Gaza. 9) Poursuite par
l’OLP des dirigeants sionistes devant
les tribunaux internationaux pour crimes
de guerre et se libérer de la volonté
américaine et sioniste. 10) Lancer un
mouvement de dialogue global et général
au sein du peuple palestinien pour
discuter des modalités de ce plan pour
remettre la cause palestinienne à sa
place dans le monde.
Certains ont souscrit à ce plan,
d’autres en ont choisi ce qui correspond
à leur vision, les gens de l’Autorité
ont rejeté catégoriquement ce qu’ils
jugent comme sacrilège, l’annulation des
accords d’Oslo, en insistant sur la
priorité de ce qu’ils nomment
« réconciliation ». D’autres
responsables politiques ou écrivains et
journalistes ont émis des doutes quant à
la possibilité de mettre en pratique un
tel plan, qu’ils jugent cependant
positif, à cause de la direction de
l’Autorité palestinienne. D’autres
encore ont proposé de commencer à
mobiliser les masses palestiniennes
autour de ce plan, qui correspond à
leurs attentes et objectifs.
Dr.
Ramadan Shallah avait partagé son
discours en trois parties, avec trois
mots d’ordre : le premier s’adresse à la
nation « une nation sans la Palestine
est une nation dépourvue du cœur », où
il a fermement critiqué la tendance des
régimes arabes à normaliser leurs
relations avec l’entité sioniste, sous
le prétexte de la lutte contre le
terrorisme et contre l’Iran, alors que
l’entité sioniste fut installée par un
terrorisme sanglant sur la terre de
Palestine et au cœur de la nation.
Concernant l’Iran, il a mis en garde
quiconque ose critiquer la résistance
palestinienne qui accepte l’aide et le
soutien iraniens, la seule aide
véritable et le seul soutien réel qui
l’aident à poursuivre sa lutte.
Le
deuxième message fut adressé à
l’intérieur palestinien, et où il a
proposé les dix points pour relever la
cause nationale au rang de la cause d’un
peuple en lutte. Sous le slogan « phase
de libération et non phase de
construction étatique », Ramadan Shallah
a critiqué l’attitude de l’Autorité
palestinienne qui pourchasse les
militants, et notamment les prisonniers
libérés. Ripostant à une phrase
prononcée par le président Mahmoud Abbas
adressée au mouvement du Jihad islamique
et au Hamas, leur demandant de s’en
aller vers « leurs capitales », il a
expliqué que leur capitale n’est autre
que la ville d’al-Quds. Voulant mettre
les points sur les i, une fois pour
toute, il a expliqué que leurs
mouvements islamiques ne sont pas des
mouvements de "l’islam politique", terme
forgé par les cercles occidentaux, mais
des mouvements de libération nationale à
référence musulmane, et que l’amalgame
entretenu sciemment par les
intellectuels ou hommes de l’Autorité et
autres vise à déconsidérer la lutte de
la résistance palestinienne dans son
ensemble.
Le
troisième message portant le slogan « le
Jihad, une naissance renouvelée »
s’adresse au mouvement du Jihad
islamique et à ses amis, où il a demandé
aux Brigades al-Quds, la branche
militaire du mouvement, de développer
leurs capacités et de rester en état
d’alerte, car les sionistes pourraient
attaquer Gaza à tout moment, mais « ce
ne sera pas une promenade pour eux »,
car le secret de la victoire de la
résistance ne réside pas dans ses armes,
mais dans sa détermination, puisqu'elle
ne vit pas une défaite psychologique, et
c’est cela l’important. Il a également
proposé de laisser une place encore plus
grande à la jeunesse, celle qui a
déclenché l’Intifada al-Quds. Pour le
secrétaire du mouvement du Jihad
islamique, faire place à la nouvelle
génération, la génération de Diya’
Talahme et de Muhannad Halabi, c’est
aussi prendre exemple sur le messager de
Dieu, prières et saluts de Dieu sur lui,
qui avait nommé Ussama b. Zayd, le plus
jeune commandant d’une armée dans
l’histoire, à la tête de l’armée
musulmane pour se diriger vers la
Palestine, cette armée qui a regroupé
les compagnons du messager de Dieu,
certains beaucoup plus âgés que lui.
Avant de clore, Dr. Ramadan Shallah
s’est adressé aux sionistes les assurant
que l’assassinat de Fathi Shiqaqi en
1995 à Malte n’a pas mis fin au
mouvement du Jihad islamique, devenu
depuis une force populaire que nul ne
peut ignorer, et que le peuple
palestinien n’abandonnera ni sa terre,
ni sa lutte, jusqu’à la disparition de
l’entité sioniste. Car pour le mouvement
du Jihad islamique, la Palestine fait
partie de la doctrine, elle ne peut être
niée, ni abandonnée et aucune concession
ne peut être faite quand il s’agit de
foi et de doctrine.
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