Palestine
L'hystérie meurtrière de l'occupant
sioniste
Fadwa Nassar
Ali Arour tué le 14 juin
Lundi 16 juin 2014
Un martyr (Ahmad Arafat Sabirin), une
centaine de Palestiniens arrêtés dont
des députés et anciens ministres de
l’Autorité Palestinienne et des
responsables politiques d’organisations
de la résistance (Hamas et Jihad
islamique), une province entière
(al-Khalil) placée sous régime
militaire, des villages et bourgs
encerclés, bombardements sur Gaza,
blindés, chars et hélicoptères et plus
de 10.000 militaires sous la direction
de leur chef en action dans la province,
fermeture de toutes les issues et les
routes, c’est le bilan de l’action de
l’occupant sioniste depuis le jeudi
soir, après l’annonce de la disparition
de trois colons réservistes de l’armée
aux abords de la colonie Gush Atzion.
L’hystérie des militaires n’a rien à
envier à celle des colons « civils »,
qu’ils soient au pouvoir ou dans
l’opposition, qu’ils vivent dans les
territoires occupés en 1948 ou en 1967.
Des appels aux meurtres (« un
Palestinien par jour jusqu’au retour des
colons disparus » lancent les hordes
coloniales sur Facebook) ou aux
enlèvements d’enfants palestiniens, des
agressions commises sur des citoyens
palestiniens un peu partout en
Cisjordanie ou dans la ville d’al-Quds,
la multiplication des incursions dans la
mosquée al-Aqsa sous la direction des
députés et des rabbins. Ainsi, l’entité
coloniale se dresse toute entière pour
exprimer sa soif de tuer et de soumettre
le peuple palestinien, à cause de la
disparition de trois colons en
Cisjordanie occupée.
L’hystérie meurtrière actuelle de
l’occupant n’est pas sans rappeler celle
qui l’a frappé en décembre 1992
lorsqu’il a expulsé 427 dirigeants et
cadres de la résistance palestinienne
(Hamas et Jihad islamique) vers le
Liban, ou celle qui s’est emparé de lui
après la victoire du mouvement Hamas aux
élections législatives en 2006,
lorsqu’il s’est déchaîné contre ce
mouvement en arrêtant ses députés et
cadres. Netanyahu a accusé d’abord le
président Abbas qui d’après lui, serait
responsable de ces disparitions parce
qu’il a formé un gouvernement « d’union
nationale » suite à la réconciliation
opérée avec le Hamas. Et depuis
dimanche, l’accusation vise le mouvement
Hamas, après avoir accusé pendant ces
deux derniers jours « un mouvement
terroriste », espérant que la
« communauté internationale » le
considère comme une victime du
« terrorisme islamiste».
L’hystérie meurtrière qui a frappé
l’entité coloniale n’est pas tant due à
la disparition des colons qu’à
l’incapacité de retrouver le moindre fil
conduisant à l’expliquer, alors qu’elle
se considère la super-puissance des
renseignements sécuritaires dans le
monde et la planète. Le déchaînement
hystérique est dû à la faille des
services sécuritaires de l’occupant qui,
trois jours et quatre nuits après ces
disparitions, ne savent même pas s’ils
sont morts ou vivants, s’ils sont en
Cisjordanie, dans la province
d’al-Khalil, ou ailleurs, s’ils ont été
enlevés comme ils l’affirment ou non,
alors qu’ils ont même profané les
cimetières dans leurs recherches, sans
parler des centaines de maisons
fouillées et des milliers de
Palestiniens terrorisés.
En face, les Palestiniens jubilent. Ils
ne savent pas s’ils s’agit d’une
opération d’enlèvement des colons pour
les échanger contre les prisonniers,
mais ils l’espèrent. Ils refusent
d’aider l’occupant : ils ont effacé les
bandes enregistrées des caméras placées
dans la ville d’al-Khalil pour que
l’occupant ne puisse pas s’en servir,
les médias palestiniens ont lancé des
appels demandant à tous d’éviter de
« trop parler » ou d’échanger des
renseignements, mêmes futiles, sur les
réseaux sociaux, qui sont d’ailleurs
surveillés par les services sécuritaires
de l’occupant, comme ils ont demandé la
prudence quant à reprendre les versions
présentées par les médias sionistes,
ceux-ci dépendant des appareils
sécuritaires. Plusieurs déclarations
émanant de ces services soulignent
d’ailleurs que les « exécutants » ont
compris et assimilé leurs méthodes de
travail et qu’ils ont réussi à éviter
les multiples obstacles de l’occupant.
Dans les camps palestiniens de Ramallah
et d’al-Khalil, les jeunes résistent et
affrontent l’armée d’occupation,
refusant la soumission à l’ordre
colonial et jusqu’ à présent, aucune
organisation militaire de la résistance
n’a revendiqué quoi que ce soit, bien
que plusieurs déclarations aient salué
tout acte pouvant conduire à la
libération des prisonniers.
Alors que l’occupant recherche ses
« brebis », les Palestiniens poursuivent
leur mobilisation en soutien aux
prisonniers, et notamment des détenus
administratifs qui entament aujourd’hui
leur 54ème jour de grève de
la faim (Ayman Ibteich mène depuis 105
jours une grève de la faim contre sa
détention administrative). L’hystérie
meurtrière de l’occupant les a, encore
une fois, convaincus que la lutte des
prisonniers pour l’abolition de la
détention administrative et pour la
libération et la dignité, demeure
prioritaire pour le mouvement national,
et que malgré les lois criminelles
(refus d’échanger tout prisonnier et
alimentation forcée des grévistes de la
faim) que l’occupant a pris et risque de
prendre, rien n’empêchera leur
libération : les prisonniers sont
déterminés à poursuivre leur mouvement
et les organisations de la résistance
sont prêtes à riposter.
Le mouvement de la grève s’étend, malgré
les mesures punitives de l’occupant et
le silence complice et mortel des
organisations internationales. Alors
qu’il s’est fait remarquer par son
silence entrecoupé de quelques vagues
déclarations concernant les prisonniers
palestiniens, le CICR a promptement
réagi à la disparition des colons,
reprenant les accusations de l’entité
occupante contre le Hamas. C’est ce
qu’espère et souhaite l’occupant qui
attend la boue de secours de la
« communauté internationale » qui ne
semble pas l’avoir pris trop au sérieux
jusqu’à présent. Il veut faire oublier
et taire la voix des prisonniers
grévistes, il veut faire oublier ses
incursions quotidiennes et ses
violations des lieux saints, la
destruction du village d’al-Araqib pour
la 70ème fois, les lois
racistes qu’il promulgue, ses crimes
récents à Gaza et à Ramallah, et faire
croire qu’il est victime, à cause de la
disparition de trois soldats de
l’occupation.
Dans son hystérie, l’occupant menace de
déporter des dizaines de responsables du
Hamas et réclame le soutien de la
« communauté internationale » pour
toutes les mesures d’épuration
ethnico-religieuse qu’il entend
entreprendre, en Cisjordanie et dans la
ville d’al-Quds, sous prétexte de lutte
« commune » contre le « terrorisme ».
Mais c’est sans compter sur la
résistance palestinienne qui a déclaré
être prête à défendre la population
terrorisée d’al-Khalil, considérant que
la dernière vague d’arrestations ne fait
que renforcer sa détermination à
poursuivre la lutte.
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