Captifs
Mohammed Brahma : un jeune pourchassé,
un captif torturé, un patient négligé !
CPI
Photo: CPI
Jeudi 6 février 2014
Naplouse – CPI
« Par Allah (le Tout Puissant), il
souffre beaucoup dans son enfermement.
Et la période de l’enquête a été encore
plus dure, à cause de la torture
pratiquée par les bourreaux sionistes
conte lui et contre ses sœurs et frères
captifs ».
Ainsi a commencé ses
propos le père du captif Mohammed Walid
Mohammed Arman. Son fils est né le 28
juin 1986. Il est du village d’Ansa, du
sous-département de Jénine, et le fils
unique entre six filles.
« L’absence de
Mohammed a laissé dans la maison un
climat sombre et un grand vide, tout au
long des années qui passent. En tout
cas, nous l’attendons, nous attendons
qu’il soit libre et qu’il revienne parmi
nous », dit son père au centre Ahrar
pour les études des captifs et des
droits de l’homme.
Un jeune
pourchassé
Mohammed a participé
depuis l’âge de seize ans à la
résistance contre l’occupation sioniste,
avec les Saraya Al-Quds, bras armé du
mouvement du Djihad Islamique. Il
participait souvent aux affrontements
faits aux soldats sionistes qui
investissaient leurs terrains.
Une nuit, sa famille
a été surprise par des frappes fortes
contre la porte : c’étaient les soldats
de l’occupation sioniste qui venaient
arrêter Mohammed. Mais Mohammed a pu
s’échapper. Depuis ce jour-là, ils ont
commencé à le pourchasser partout.
Il a refusé de se
rendre, car il venait de quitter leurs
prisons, détenu sous ce régime bizarre
de « Détention administrative », sans
aucun chef d’accusation.
Mohammed n’avait que
seize ans lorsque les occupants
sionistes ont commencé à le pourchasser.
Il a donc été obligé de s’éloigner de
l’école, de sa famille, de son père, de
sa mère, de ses sœurs, des mois durant.
Personne ne connaissait le lieu de sa
cachette. Les occupants sionistes
venaient alors de temps à autre
interroger la famille sur son
emplacement.
Arrestation
douloureuse
Le 16 novembre 2005,
la famille a appris la nouvelle de son
assassinat, dans le village d’Az-Zababida,
lorsque les forces sionistes
d'occupation y avaient bombardé un
bâtiment où se réfugiaient plusieurs
jeunes résistants palestiniens, raconte
le père au centre Ahrar.
Cependant, quand le
père est arrivé sur place, il a vu des
centaines de soldats sionistes
encerclant ledit bâtiment et appelant
Mohammed à se rendre. Il refusait.
L’opération a continué tout au long de
la journée et jusqu’à une heure tardive
du soir. Quand Mohammed a remarqué ses
parents sur place, la tristesse au
visage, il s’est rendu. Les forces
sionistes d'occupation l’ont reçu avec
de la colère et de la haine dans les
yeux.
Dès son arrestation,
Mohammed est emmené vers les cellules
d’interrogation où il est interrogé,
malmené, torturé, pendant des mois. La
famille n’a pu lui rendre visite qu’un
an et demi plus tard, avec beaucoup de
difficultés, confirme son père au centre
Ahrar.
Et Fouad Khafach,
directeur du centre Ahrar, dit que les
occupants sionistes ont condamné
Mohammed Brahma à onze ans de prison,
l’accusant de possession d’armes, de
tentative d’enlèvement d’un colon
sioniste et d’être membre du mouvement
du Djihad Islamique.
Tristesse et
espoir d’une mère
Pour sa part, la mère
de Mohammed dit au centre Ahrar qu’en
plus de l’éloignement de son fils unique
et de tous ces obstacles mis par les
occupants sionistes à leur visite, il y
a cette humiliation pratiquée contre les
visiteurs. Et pour encore plus enfoncer
le couteau dans la plaie, les femmes
sont fouillées à plusieurs reprises.
La mère a peur pour
son fils. Il souffre d’une maladie de la
peau, surtout après avoir été transféré
vers la prison de Bir As-Sabaa, depuis
quelques mois. Les taches rouges le
démangent. Son état de santé se
détériore à vue d’œil, à cause de cette
allergie dévastatrice, mais surtout à
cause de cette politique de négligence
médicale menée contre les captifs
palestiniens par les occupants
sionistes.
Le centre Ahrar pour
les études des captifs et des droits de
l’homme note une montée remarquable du
nombre de captifs palestiniens souffrant
de maladies graves. Leur état de santé
ne cesse de se détériorer. Les captifs
ne sont pas soignés. Ils ne sont pas
libérés pour recevoir le soin à
l’extérieur. Ils sont laissés dans leurs
cellules, en proie à des maladies et à
une mort évidente à petit feu.
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