Centre
d'information sur la Résistance en
Palestine
« Ce poison que l’occident a inoculé
dans le corps de la nation doit être
refusé »
CIREPAL
Mercredi 26 juin 2019
Allocution de M. Ziyad Nakhalé,
secrétaire général du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, lors du congrès
national palestinien pour affronter le
deal du siècle et la conférence du
Bahrayn, tenu à Gaza le 25/6/2019
Au Nom de Dieu, le
Clément le Miséricordieux
Louanges à Dieu le
Maître des mondes, prières et paix sur
notre maître Mohammad, sur sa famille et
ses compagnons et ceux qui lui ont prêté
allégeance jusqu’à la fin des temps
Frères et soeurs
dévoués
Que la paix, la
miséricorde et les bénédictions de Dieu
soient sur vous tous
C’est un jour
mémorable, lorsque le peuple palestinien
se tient debout ensemble. Depuis de
longues années, nous n’avions assisté à
une telle scène, entourés par les
peuples arabes et musulmans, et les
libres de ce monde, pour affronter ce
qui s’appelle « le deal du siècle » qui
vise à liquider ce qui reste de la cause
palestinienne.
Qu’est-ce que le
« deal du siècle » dont nous devons
définir les traits et le contenu ?
D’abord, c’est
considérer que la ville d’al-Quds est la
capitale de l’entité sioniste. Ensuite,
c’est qu’il n’y pas d’Etat palestinien,
et l’annexion de ce qui reste de la
Cisjordanie à l’entité sioniste. Trois,
c’est annexer le Golan occupé à l’entité
sioniste. Quatre, achever la cause
palestinienne en tant que cause de la
nation arabe et musulmane. Cinq,
expulser le plus grand nombre possible
de Palestiniens de la Cisjordanie et de
la Palestine historique. Six, impliquer
la nation arabe dans d’autres guerres,
pour l’exténuer au profit de l’entité
sioniste. Sept, installer définitivement
les Palestiniens dans les Etats où ils
vivent. Huit, transformer ce qui reste
du peuple palestinien en ouvriers et
esclaves au bénéfice du projet sioniste.
Neuf, accorder quelques aides à quelques
pays arabes pour absorber les
conséquences du deal et ses
implications.
Tous ces objectifs
et d’autres, c’est le « deal du siècle »
dont la bannière est levée par les
Etats-Unis, l’entité sioniste et
quelques régimes arabes.
Que faisons-nous en
tant que peuple palestinien ? Quel est
notre devoir et notre réponse à ces
objectifs et ce deal ? Pouvons-nous le
refuser, soutenu par la nation arabe, la
nation musulmane et les peuples libres
qui peuplent cette terre et sympathisent
avec notre cause ? Avant de répondre, il
nous faut décrire notre situation, afin
de pouvoir répondre à ces grandes
questions qui se posent à nous.
Nous avons combattu
sans relâche, depuis le début du XIXème
(XX) siècle, avec les possibilités qui
s’offrent à nous. Nous avons offert des
milliers de martyrs de notre peuple, des
centaines de milliers de blessés, tout
au long d’un siècle. Mais, et comme
l’ont planifié le mouvement sioniste et
ses alliés des pays occidentaux, cela a
mené une partie de nous vers
l’expérience de la reconnaissance de
l’ennemi, et à accepter que la majeure
partie de la Palestine devienne
« Israël », avec la probabilité que nous
prenions ce qui en reste pour former un
Etat palestinien. Nous avons occulté le
fait que le projet sioniste est basé sur
le fait que l’Etat juif a pour base et
centre la Cisjordanie, que les juifs
appellent « la Judée et la Samarie ». Ce
qui signifie que nous les avions
combattu en marge du projet sioniste, et
non dans son centre..
Ensuite, les Arabes
ont proposé, puis les Etats musulmans,
ce qui s’est appelé « l’initiative de
paix arabe » que vous connaissez, et que
« Israël » a complètement refusée. Nous
n’avons obtenu aucun acquis de cette
initiative, sauf la reconnaissance arabe
de l’entité sioniste. Pire, ceux qui
sont allés loin dans le projet d’une
soi-disant paix avec l’ennemi, qu’ils
soient arabes ou palestiniens, insistent
à emmener avec eux ceux qui contestent
le projet illusoire de paix, « l’accord
d’Oslo » ou « l’initiative de paix
arabe » , sans la moindre logique ou la
moindre justification, sinon par
faiblesse et incapacité...
Le mur de
l’illusion de la paix s’est élevé entre
nous, en tant que peuple palestinien, au
point de susciter l’hostilité et la
guerre fratricide, au profit du projet
sioniste. Ce mur a été renforcé à cause
des conditions difficiles vécues par
notre peuple, et la faiblesse arabe
générale. La voix de ceux qui appellent
à accepter l’Etat « d’Israël » s’est
élevée, jusqu’à devenir la voix la plus
bruyante, qui se fait entendre
officiellement où que vous allez dans la
région arabe et dans le monde, tandis
que la voix qui insiste sur le droit
palestinien est la voix la plus faible,
la voix rejetée, et (jugée) la voix
irréaliste.
Frères et soeurs,
Nous, qui
affrontons aujourd’hui le deal du
siècle, nous n’avons aucune illusion, ni
Etat ni paix. Saurons-nous, tous,
Palestiniens et arabes, reévaluer tout,
et revenir au début, et dire : nous
sommes un peuple qui a subi une
injustice historique, il doit repousser
cette injustice, quels que soient les
sacrifices ?
Nous avons
aujourd’hui une occasion historique pour
revoir nos projets, et ouvrir des
horizons à notre peuple et aux
prochaines générations, affirmant que ce
projet sioniste qui s’est infiltré dans
le corps de la nation, à partir de la
Palestine, doit être affronté. Ce poison
que l’occident a inoculé dans le corps
de la nation doit être refusé, car il
nous tuera tous, arabes et musulmans.
Ceux qui savent ce que signifie al-Quds,
ce que signifie la Palestine, savent que
la valeur de cette région ne dépend pas
de sa superficie, mais de sa substance,
sinon les zones inhabitées dans ce monde
sont plus vastes que les zones
habitées.. Le but de la fondation en
Palestine d’une patrie pour un groupe
religieux opprimé, n’a pas une cause
humanitaire, ni morale. Si cela avait
été ainsi, ils l’auraient fait n’importe
où dans ce monde.
En réalité, ils ont
visé la Palestine, le coeur de ce monde,
le joyau de l’histoire, le joyau de la
géographie, le centre de l’univers. Ils
nous ont bernés, ils nous ont affaiblis.
Saurons-nous abandonner cet espace (dans
lequel ils nous ont enfermés), ou bien
vivrons-nous dans sa marge, comme
certains le veulent, ou bien nous
affronterons cette agression tous
ensemble ? Les horizons sont ouverts
devant nous.
Aujourd’hui, nous
avons une plus grande capacité à
comprendre, une plus grande capacité à
résister, malgré tous ceux qui sont las
et découragés, qui considèrent que notre
discours sur la résistance, et contre
l’ennemi, sera suivi d’agression et de
blocus, et qu’il faut être plus
malléable, ou plus servile, parce que
les guerres nous auraient fatigués, et
qu’il ne faut pas exagérer, qu’il n’est
pas nécessaire de montrer que nous
pouvons nous défendre, ni faire quoi que
ce soit qui mette l’ennemi en colère...
Ces voix , nous les
entendons et les lisons, bien que le
monde entier voit comment l’ennemi
s’entoure de murs, et recule... Ne
voient-ils pas que nous pouvons faire
quelque chose, malgré le blocus et les
conditions difficiles ? Nous disons à
tous ceux qui sont las et découragés, et
qui découragent les autres :
n’avons-nous pas essayé la paix avec
l’ennemi ? N’avons-nous pas signé la
paix avec l’ennemi ? N’avons-nous pas
utilisé nos hommes et nos sécurités
comme policiers et rondes pour protéger
les colonies, et continuons à le faire ?
Certains d’entre eux ne se sont-ils pas
mobilisés pour détruire le « terrorisme
palestinien », comme ils le disent, et
le terrorisme international ?
Nous avons fait
tout cela et plus, et certains d’entre
nous continuent à le faire. Certains
veulent-ils que nous reprenons la même
expérience à Gaza ? Cette expérience est
devant nous, nous n’en avons obtenu que
la colonisation que vous voyez, la
confiscation des terres, la poursuite
des gens et la démolition de leurs
maisons, la poursuite des gens pour
tout, et leur assassinat. le caractère
de meurtrier est un caractère
intrinsèquemen lié au projet sioniste,
c’est le caractère de l’occupation. De
plus, ils décident qui doit recevoir un
salaire, et qui ne devrait pas, qui
devrait être soigné et qui en est
interdit, qui est l’officier de la
sécurité acceptable prêt à collaborer,
et qui ne l’est pas. Tout cela arrive,
et même plus. J’en parle juste pour
rappeler à notre peuple, issu de la
lignée des martyrs et des ayant- droit,
ce que signifie l’occupation et ce que
signifie « Israël ».
Nous avons à
présent une occasion, et nous affrontons
tous la réalité, sauf si nous nous
entêtons et faisons les fiers par le
péché, et allons une fois encore vers
les conditions (posés), et offrons les
devoirs de soumission aux projets dont
l’échec a été prouvé, et qui nous ont
asservis au point que certains d’entre
nous préfèrent survivre et négocier avec
l’ennemi plutôt que de vivre avec le
peuple palestinien, en contrepartie de
privilèges creux qui ne valent même pas
les chaussures d’un martyr.
Frères et soeurs
Soyons à cette
occasion un peuple uni, évaluons nos
erreurs et nos réussites, que
pouvons-nous faire ? La résistance
prouve jour après jour, en Palestine et
ailleurs, que si nous restons debout et
si nous combattons, nous pouvons
réaliser ce que n’ont pas réussi à
réaliser la paix et les négociations.
Nous n’avons plus le choix. La paix a
été stérile, et est devenue soumission,
des congrès et des ateliers de travail
(le Bahrayn en exemple) disant : nous
vous alimentons pour que vous continuez
à vivre, et certains Arabes nous
invitent à saisir l’occasion (comme le
ministre saoudien des affaires
extérieures).
Frères et soeurs,
J’aurai voulu
échanger plus avec vous, et nous sommes
devenus tous, plus conscients de ce qui
se prépare pour nous. Ceci nous impose
des devoirs que nous devons accomplir
aujourd’hui avant demain :
1)
Garder nos armes et notre résistance,
quelles que soient les incitations, quel
que soit le désir de se protéger
soi-même, mais l’ennemi ne nous veut
pas, qu’on soit résistants ou
pacifiques.
2) J’appelle à un
atelier de travail national, avec la
participation de toutes les composantes
de notre peuple, en réponse à l’atelier
sioniste du Bahrayn.
3) Nous choisissons
la voie de la résistance et de la lutte
armée, et l’attachement à toute la
Palestine, afin de ne laisser aucune
possibilité à ceux qui se cachent
derrière certains d’entre nous de dire :
« nous acceptons ce que les Palestiniens
acceptent ».
4) Retrait de la
reconnaissance de l’ennemi
« israélien », et la reconsidération de
l’OLP, si nous voulons que celle-ci soit
le seul représentant légitime et unique
du peuple palestinien.
5) Annoncer que le
slogan de l’unité nationale est
applicable pour affronter « Israël » et
affronter l’agression.
Gloire aux martyrs
Liberté pour nos
prisonniers
La victoire pour
notre peuple
Paix, miséricorde
et bénédictions de Dieu sur vous.
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