Palestine
Résistance en Palestine :
Poursuivre
le chemin de la libération
N° 1 -
décembre 2017
CIREPAL
Dimanche 10 décembre 2017
« Quiconque
abandonne la résistance et l’Intifada
est considéré comme mort, dans tous les
sens du terme »
(Mohammad al-Hindi,
membre de la direction du Mouvement du
Jihad islamique en Palestine)
La décision du
président américain Trump d’offrir la
ville arabo-musulmane d’Al-Quds à
l’ennemi sioniste rappelle, cent ans
plus tard, la promesse faite par
l’anglais Balfour d’offrir la Palestine
au mouvement sioniste. Tous les deux,
symboles de l’arrogance impérialiste à
cause de leur supériorité militaire, ont
offert ce qu’ils ne possédaient pas à
ceux qui ne le méritaient pas.
La décision de Trump a, par ailleurs,
sonné le glas de tout le processus de
règlement entamé après la guerre de
1967, qui a négocié le droit arabe et
palestinien total sur la terre usurpée
contre un partage de la Palestine entre
des colons venus d’ailleurs sous la
houlette du sionisme et le peuple
palestinien. Les Etats-Unis viennent de
confirmer une fois encore que les
grandes puissances, qui se targuent de
vouloir instaurer la justice et la
liberté dans le monde, ne prennent en
considération que leurs propres intérêts
et sont prêts à rejeter les principes
moraux au nom desquels ils ont fomenté
des complots et envahi des pays. Les
sages de ce monde se réfèrent au saint
Coran pour dire que cette décision
machiavélique pourrait être le début
d’un processus de libération, non
seulement de la Palestine, mais du monde
arabo-musulman également et des accords
honteux (Camp David et Wadi Araba) qui
le lient au processus de règlement, pour
s’unir autour du symbole de notre
dignité, la ville d’al-Quds. En
Palestine occupée, une nouvelle Intifada
est déclenchée. Au-delà de cette
décision américaine, c’est tout le
processus de règlement qui est mis en
cause, non seulement pour le peuple
palestinien, mais pour les peuples de la
nation. Pour consolider la voie de la
libération, la solidarité, matérielle et
politique, s’impose.
Martyrs palestiniens tombés
Novembre- 10
décembre 2017
Mahmud Awdeh, 43
ans, de Qusra (sud de Nablus), exécuté
par les colons qui ont attaqué le
village le 30 novembre.
Mahmud al-Masri, 30
ans, bande de Gaza, exécuté par les
sionistes lors de la manifestation du
8/12 contre la décision américaine.
Maher Atallah, 54
ans, exécuté par les sionistes lors
d’une manifestation contre la décision
américaine, à Gaza.
Abdallah Al-Atl, 28
ans, Gaza, et Mohammad Safadi 30 ans,
tués par l’aviation de l’ennemi, qui a
bombardé une base militaire du mouvement
Hamas, à l’aube du 10/12.
Résistance et
résistants
La décision
américaine relative à la ville d’al-Quds
a enclenché la colère du peuple
palestinien dans son ensemble, qui a
intensifié la lutte, dans tous les
territoires occupés de la Palestine,
qu’ils aient été occupés en 48 ou 67.
Des milliers de
Palestiniens des villes, bourgs et
villages de 48 ont protesté au cours des
derniers jours, à la décision
américaine. Ils ont appelé les députés
palestiniens du Knesset sioniste de
refuser d’assister au discours que
prononcera l’envoyé américain Mike Bens.
Le comité de suivi des masses arabes a
lancé un programme de protestations
devant se dérouler dans toutes les
régions, des manifestations les vendredi
samedi et des sit-in devant l’ambassade
américaine à Tel Aviv. Les imams des
mosquées ont spécifié leurs sermons pour
affirmer le caractère arabo-palestinien
de la ville d’al-Quds et pour refuser sa
judaisation, et appeler à s’y opposer.
La manifestation importante qui s’est
déroulée dans la région d’Umm al-Fahem,
dans le Triangle, a provoqué la colère
de Liberman, qui réclame l’expulsion des
Palestiniens vers la ville de Ramallah,
dénonçant le fait que les Palestiniens
brandissent le drapeau palestinien, mais
jamais le « drapeau israélien ».
Les mouvements de
la résistance palestinienne ont appelé,
à l’unisson, à s’opposer par tous les
moyens à la judaïsation de la ville
d’al-Quds. Dès le jeudi, les
manifestations se sont déroulées dans
tout le pays, du nord au sud, avec une
décision d’affronter les bases
militaires, et ne pas se contenter de
manifestations symboliques à l’intérieur
des villes. A Nablus, la population a
affronté les sionistes au barrage de
Huwwara. Pour le jeudi, le Croissant
rouge Palestinien a signalé plus de 300
blessés, par balles et par asphyxie. Le
« jour de la colère », auquel avait
appelé les organisations palestiniennes,
le Croissant rouge a signalé plus de
1100 blessés, dans tous les territoires
occupés en 1967 seulement. Il semble
bien que l’armée de l’occupation ait
décidé de tuer à Gaza, afin d’isoler les
mouvements et d’isoler la riposte de la
résistance du reste
de la Palestine. C’est le but des
bombardements aériens sur la bande de
Gaza, voulant obliger la résistance à
riposter, afin de cerner le combat et de
le diviser. Deux attaques aériennes, le
vendredi soir et le dimanche à l’aube,
ont blessé plusieurs civils et tué des
combattants du mouvement Hamas.
Un résistant a
réussi à poignarder un soldat sioniste
dans la partie ouest de la ville occupée
d’al-Quds. Le résistant a été arrêté
(10/12).
Au cours du mois de
novembre, les dirigeants de la colonie
sioniste ont craint la riposte du
mouvement du Jihad islamique après
l’attaque du tunnel de la résistance, à
Khan Younes, qui a entraîné le martyre
de 12 combattants, dont de hauts
responsables militaires. Mais la
résistance a décidé d’attendre son heure
pour riposter, d’autant plus que les
pourparlers en vue de l’unification
administrative et politique entre la
bande de Gaza et la Cisjordanie étaient
en cours. Mais la résistance a réussi,
entretemps, à attaquer un poste
militaire sioniste au nord de la bande
de Gaza, tout en diffusant les extraits
radio des conversations et appels au
secours entre les sionistes blessés et
leur direction. Cette attaque de la
résistance n’est certes pas la riposte
attendue, comme l’a expliqué le
mouvement du Jihad islamique, mais une
réponse à l’assassinat de sang froid du
martyr Mahmud Awdeh, à Qusra en
Cisjordanie. Les extraits radio que le
mouvement de la résistance est parvenu à
diffuser indiquent que 16 soldats
sionistes ont été blessés. Les médias
« israéliens » furent interdits de
diffuser la nouvelle.
Par ailleurs, les
Palestiniens ont poursuivi la résistance
et les manifestations presque
quotidiennes, dans al-Quds et les villes
et bourgs de la Cisjordanie occupée,
contre la colonisation et les
agissements criminels des colons. Que ce
soit à Azzoun, à Qusra, à al-Khalil,
al-Issawiya, Jabal al-Baba, à Bayt
Lahem, les affrontements avec les forces
sionistes se sont poursuivis.
Soulèvement des
peuples arabes et musulmans
La décision
trumpienne de faire d’al-Quds, la
capitale arabe palestinienne une
capitale de l’entité coloniale a
déclenché la colère des peuples arabes
et musulmans. Depuis ce jour funeste,
les manifestations, par centaines,
milliers ou dizaines de milliers,
parcourent les rues des capitales et
villes du monde arabo-musulman. Al-Quds
unifie. C’est le constat fait les
analystes du monde entier, et ne divise
pas, contrairement aux gestes de
normalisation et de coopération avec
l’ennemi sioniste. A Jakarta, comme à
Tunis, à Alger comme à Saada dans le
Yémen, à Beirut comme à Baghdad, les
masses arabes sont descendues dans les
rues pour protester contre la décision
américaine. A Istanbul comme à Téhéran,
les peuples dénoncent la nouvelle
collusion américano-sioniste et
réclament la libération d’al-Quds et de
la Palestine. A Amman et au Caire, les
manifestants réclament la suppression
des accords de Camp David et de Wadi
Araba, accords de normalisation avec
l’occupant, qui ont ouvert la voie à
toutes les débandades arabes.
Liban : vendredi,
les manifestants ont parcouru les rues
de Beirut et ont organisé des si-in dans
les principales villes, après la prière
du vendredi. Samedi, des sit-in ont été
organisés dans plusieurs villes et
bourgs, dont la ville de Sayda et
Trablus. Du côté des camps de réfugiés
palestiniens, les manifestations
parcourent les camps du sud au nord, en
passant par Beirut et Baalbeck. Les
jeunes palestiniens participent par
ailleurs à toutes les manifestations
organisées par des parties libanaises
dans tout le pays. Dimanche 10, les
appels à manifester devant l’ambassade
américaine à Awkar, située à l’extérieur
de la capitale, ont été massivement
entendus par les Libanais et
Palestiniens. Après avoir brisé le
portail d’entrée de l’ambassade, les
manifestants qui avaient l’intention de
pénétrer dans l’ambassade, ont été
empêchés par les forces de l’ordre qui
ont lancé des grenades lacrymogènes et
des flux d’eau. Les partis libanais,
nationalistes, islamistes, nationaux et
de gauche, promettent de poursuivre les
protestations, en réclamant l’expulsion
de l’ambassadeur américain.
Yémen : c’est à
Saada qu’a eu lieu la manifestation
arabe la plus massive, le « vendredi de
la colère », à l’appel des partis
islamistes et nationaux. Des centaines
de milliers de Yéménites ont vivement
protesté contre les Etats-Unis et leurs
alliés dans la région et ont appelé à
soutenir la résistance palestinienne.
Egypte : Le sheikh
d’al-Azhar Ahmad al-Tayyib déclare que
l’administration américaine falsifie
l’histoire et agresse les lieux saints
des peuples. Il a annoncé son refus de
rencontrer prochainement l’envoyé
américain dans la région Mike Pence. Le
chef de l’église copte a déclaré de
même. L’Eglise évangélique d’Egypte a
dénoncé la décision américaine qui
« nuit aux sentiments des centaines de
millions d’Arabes, musulmans et
chrétiens ». Du côté du peuple, les
manifestants égyptiens, de toutes
tendances politiques confondues, sont
spontanément descendus dans les rues
pour dénoncer la politique américaine
dans la région, et notamment en Egypte.
Ils réclament l’annulation des accords
de la honte, les accords de Camp David,
avec l’entité d’occupation. A partir de
vendredi, la « journée de la colère »,
les principales villes égyptiennes ont
été le théâtre de manifestations et de
sit-in en soutien au peuple palestinien
et à la ville d’al-Quds. Les
protestations se sont poursuivies depuis
ce jour, et notamment le dimanche 10/12,
des manifestations ont eu lieu dans les
universités de Ayn Shams, Zaqaziq et
Manufia.
Jordanie :
Jordaniens et Palestiniens sont dans les
rues de la capitale Amman et les
principales villes jordaniennes pour
protester contre la politique américaine
et l’invasion sioniste de la Palestine.
Ils ont réclamé, devant l’ambassade
sioniste, sa fermeture définitive et la
suppression des accords deWadi Araba,
qui font de la Jordanie un satellite
américano-sioniste. Les manifestations
se sont poursuivies dimanche dans les
universités, dont l’université al-Isra’,
l’université jordanienne, al-Hashimiya,
al-Zaytuna, al-Balqa, ainsi que d’autres
universités dans le pays. Dans le camp
de réfugiés d’al-Baq’a, les manifestants
ont réclamé l’action de la résistance
armée. En dernière minute : le parlement
jordanien accepte de revoir l’accord de
Wadi Araba, signé avec l’entité
coloniale.
Indonésie : 20.000
manifestants ont protesté devant
l’ambassade américaine le dimanche 10
décembre, à Jakarta la capitale, et ont
conspué les Etats-Unis et leurs
dirigeants, en défense de la ville
d’al-Quds.
Pakistan : Des
milliers de citoyens ont organisé des
sit-in dans plusieurs villes du pays
pour dénoncer la décision américaine.
Les manifestants ont parcouru les villes
de la capitale Islamabad, et Karashi,
Peshawar et Lahore. Les drapeaux
palestiniens ont été levés lors des
manifestations.
Tunisie : Le
président tunisien a convoqué
l’ambassadeur américain à Tunis pour lui
annoncer le refus de son pays de la
décision américaine. Il a d’autre part
appelé à l’unité des pays arabes pour
affronter la décision américaine et
l’occupation sioniste. Les
manifestations refusant la décision
américaine et soutenant le peuple
palestinien ont eu lieu dans plusieurs
villes, dont Soussa, Monastir, Qayrawan,
Qafsa, Binzert, Tatawin et Qabes.
Algérie : Dimanche
10/12, les Algériens ont manifesté
contre la décision trumpienne. Du côté
du régime, ce dernier a refusé la
demande américaine de protéger
l’ambassade US par des « marines ».
Maroc : Des
manifestations se sont déroulées dans
les villes marocaines, et dimanche, une
manifestation a eu lieu dans la capitale
à Rabat.
Soudan :
Les partis soudanais affirment
leur soutien à la ville d’al-Quds et
appellent à poursuivre les protestations
contre la décision américaine et en
soutien à la capitale palestinienne
jusqu’à sa libération. La député au
parlement soudanais Abla Mahdi appelle à
cesser les relations avec les
Etats-Unis, et de ne pas avoir peur des
Etats-Unis, car il est temps de prendre
des décisions fortes et fermes pour
al-Quds.
Iraq : Dès le jeudi
7/12, les manifestations ont parcouru
les villes iraqiennes, à l’appel de
plusieurs partis politiques. Le Diwan du
Waqf sunnite a organisé une grande
manifestation à Baghdad, considérant que
les Etats-Unis protègent le terrorisme
dans la région. Dans la ville d’al-Sadr,
également, des milliers de manifestants
ont conspué l’entité sioniste.
Turquie : de
nombreuses villes turques ont assisté à
des manifestations et sit-ins, depuis le
jeudi 7/12, et les pancartes brandies
par les manifestants disaient :
« al-Quds à est nous », « al-Quds est
musulmane ». Les drapeaux palestinien et
turc ont été levés. Le président Erdogan
a affirmé que la ville d’al-Quds est
« une ligne rouge » que les sionistes et
américains ne devraient pas dépasser.
Dimanche, des centaines de milliers de
manifestants à Istanbul ont dénoncé la
décision trumpienne et soutenu la
résistance du peuple palestinien.
Iran : des
centaines de milliers de manifestants
ont parcouru les rues de nombreuses
villes en Iran pour dénoncer la
collusion américano-sioniste contre le
peuple palestinien et la ville
d’al-Quds, et ce le vendredi, jour de la
colère, et le dimanche 10/12. Toutes les
prêches du vendredi ont été consacrées à
la défense de la ville d’al-Quds et de
la Palestine.
Au Koweit, des
centaines de manifestants ont scandé, le
samedi 9/10, des slogans affirmant que
al-Quds est la capitale éternelle de la
Palestine. Ils ont affirmé leur soutien
total à la résistance palestinienne et
dénoncé les voix des normalisateurs. Le
député Mubarak Duwayla a déclaré que la
décision de Trump pourrait être
bénéfique en unifiant le monde
arabo-musulman dans la lutte pour la
Palestine et al-Quds.
Lybie : des
dizaines de manifestants, dont des
officiels, ont participé dimanche à un
sit-in à Trablus al-Gharb (Tripoli),
dénonçant la politique américaine et
l’entité sioniste.
Répression et
purification ethnico-religieuse
Depuis l’annonce de
Trump sur al-Quds, l’occupant a arrêté
environ 150 Palestiniens, dont 30 de la
ville d’al-Khalil, parmi lesquels se
trouve Asmaa Wraydat, blessée.
Au cours du mois de
novembre, l’institution sioniste a lancé
une grande opération de nettoyage
ethnico-religieux dans al-Quds et ses
environs, et notamment dans Jabal
al-Baba, ainsi que dans la région de la
vallée du Jourdain, qu’elle a
l’intention de judaïser entièrement.
Dans le camp de She’fat, les forces de
l’occupation ont envahi plusieurs
maisons magasins et volé l’argent qui
s’y trouvait. Ayant suscité la riposte
des habitants, les forces d’occupation
ont lancé des grenades et des balles en
leur direction.
L’occupant démolit
des installations d’habitation et
agricoles dans al-Jafatlek et Furush
bayt Dajan, dans la vallée du Jourdain
le 7/11. 60 installations agricoles et
d’habitation ont été démolies au cours
de cette année, rien que dans la partie
nord de la vallée.
Le 8/11, des colons
écrasent l’enfant Yamen Mustafa Sawaf de
Harès, dans la province de Selfit et le
blessent à la tête.
Le 6/11, les forces
de l’occupation arrêtent l’épouse du
prisonnier maqdissi Mohammad Ishaq Awda,
dans Selwan et l’emmènent au centre
d’interrogatoire, la prison
al-Moskobiya. Une école a été envahie le
même jour à Bayt Hanina.
Les forces de
l’occupation ont arrêté le dirigeant au
mouvement du Jihad islamique, Tareq
Qaadan, ancien prisonnier libéré il y a
quelques mois, alors qu’il se trouvait
dans sa maison à Arraba, dans la
province de Jénine. Elles ont également
arrêté le prisonnier libéré Mushir
Shahatit, de Dura dans la province
d’al-Khalil, cadre du même mouvement.
Des dizaines de Palestiniens sont
kidnappés tous les soirs dans les
provinces de la Cisjordanie et dans la
ville d’al-Quds. Deux enfants ont été
arrêtés, Omar et Mohammad Taha, dans le
camp de She’fat. Le jeune Sharaf Abu
‘Ubayd, a été arrêté dans la ville de
Qabatia, dans la province de Jénine. Le
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique, Sa’id Nakhlé, a été arrêté
dans le camp al-Jalazon. Dans al-Khalil,
l’enfant Mohammad Ammar, 10 ans, a été
arrêté.
L’occupant fait
exploser la maison du martyr Nimr
al-Jamal dans al-Quds. Le martyr avait
mené l’opération dans la colonie Har
Adar, tuant trois colons au mois d’août
dernier. Il a également démoli le même
jour un immeuble en cours de
construction dans al-Issawiya.
Kfar Aqab, dans la
banlieue de la ville d’al-Quds, est
menacé par la judaïsation, avec
l’installation d’une colonie sur ses
terres et par la destruction de
plusieurs immeubles (un quartier
entier), qui auraient été construits,
d’après l’occupant, sans son
autorisation. Plus de 30.000
Palestiniens vivent dans Kfar Aqab. Pour
les habitants de cette banlieue, les
démolitions sont une guerre
démographique que l’occupant mène contre
les Palestiniens.
L’occupant attaque
le village de Azzoun, dans la province
de Qalqylia. Pendant plusieurs jours, le
village de Azzoun a été complètement
obstrué par l’occupant, et des
affrontements ont eu lieu entre la
population et les forces d’occupation.
Les deux gardiennes
de la mosquée al-Aqsa, sujettes à la
poursuite des forces de l’occupation, et
récemment libérées de prison, Hanadi
Helwani et Khadija Khways, ont reçu des
décisions « administratives » les
éloignant de la mosquée al-Aqsa pendant
6 mois.
L’invasion répétée
par les colons de la tombe de Youssef,
dans la ville de Nablus, vise à faire
croire qu’il s‘agit d’un lieu « juif »,
alors que Youssef n’a rien de juif,
selon l’histoire du pays. L’histoire de
la « tombe de Rachel » dans Bayt Lahem
se répète, au nord de la Palestine cette
fois-ci. Cette invasion répétée vise
plutôt à envahir la ville de Nablus et
non seulement ses environs, dans le but
de la grignoter par la judaïsation. Les
colons arrivent par cars entiers pour se
déverser dans ce lieu dont les sionistes
falsifient l’histoire.
Les forces
sionistes attaquent le village de Qusra,
au sud de Nablus. Pendant plusieurs
jours, après l’assassinat de Mahmud
Awdeh, colons et forces armées de
l’occupation lancent des assauts sur la
population du village, accusée de
résister à son invasion par trois
colonies qui l’entourent. Plusieurs
villageois ont été arrêtés, et plusieurs
autres ont été blessés.
Profanation des
lieux saints
L’invasion des
colons sionistes de la mosquée al-Aqsa
s’est poursuivie tout au long du mois de
novembre, et début décembre. Le 1/11,
190 colons ont profané la mosquée tôt le
matin, à partir de Bab al-Maghariba. 108
étudiants colons ont envahi la mosquée
sous la protection de la police
sioniste. Le 5/11, la police sioniste a
installé des caméras de surveillance à
l’entrée de la mosquée. Le 7/11, 67
colons envahissent la mosquée al-Aqsa.
Ce rythme des invasions profanatrices se
poursuit jusqu’à présent.
L’occupant profane
et envahit le cimetière de Bab al-Rahma,
aux portes d’al-Quds le 10/12. Des
dizaines de Palestiniens ont essayé
d’arrêter la destruction et la
profanation du cimetière. Ce cimetière
est l’un des plus anciens cimetières de
la ville d’al-Quds, où sont enterrés des
compagnons du prophète. L’occupant a
l’intention d’y construire un jardin.
Dans la ville
d’al-Lid, occupée en 48, les
Palestiniens de la ville dénoncent les
travaux supposés de rénovation entamés
par la municipalité sioniste, accusant
les responsables sionistes de vouloir
effacer le caractère arabe de la ville.
L’archéologue palestinien, dr. Tawfiq
Da’adli, a prouvé que tous les
travaux de la municipalité ont jusqu’à
présent démoli la grande mosquée,
l’Eglise st George et plusieurs autres
bâtiments palestiniens.
Dans les prisons
de l’occupation
Les prisonniers
frères Nasr et Akram Badawi, de la ville
d’al-Khalil, ont été condamnés par le
tribunal militaire de l’occupation à la
prison à perpétuité, ayant mené une
opération de la résistance en novembre
2015 et janvier 2016, à l’aide d’un
fusil de chasse. Pendant deux ans,
l’occupant a été incapable d’arrêter les
deux membres du mouvement Hamas, appelés
les « snipers de la ville d’al-Khalil »,
qui opéraient depuis plusieurs années.
Les prisonniers
palestiniens détenus dans la prison de
Ofer subissent une campagne de
répression au cours de plusieurs jours.
Ils sont fouillés en permanence, et des
parties des murs des cellules ont été
démolies soi-disant pour rechercher la
« drogue ». Pendant plusieurs jours, les
sections 12 et 18 de la prison ont été
attaquées, avec des chiens, pendant que
les prisonniers étaient transférés au
dehors, sous le froid, les mains
attachées.
Les prisonniers
détenus dans la prison de Meggiddo se
plaignent de la surpopulation, et
notamment dans la section 6, où 16
prisonniers sont obligés de dormir au
sol. De plus, des fouilles fréquentes
menées par la direction des prisons
brisent la tranquillité des prisonniers.
L’occupant ajoute
des peines de prison à deux prisonniers
du Mouvement du Jihad islamique en
Palestine : le prisonnier Hussamn Abed,
37 ans, de Kfardan région de Jénine,
condamné à trois perpétuités et 55 ans,
a subi une autre condamnation de 24 mois
supplémentaires pour être en possession
d’un téléphone portable. Le prisonnier
Amjad Yousef Dik, 37 ans, de Kfar Nehme
région de Ramallah, 8 mois
supplémentaires et un paiement d’argent
50.000 shekels en plus de 15 ans
condamné précédemment, pour le même
motif.
Les commandos armés
sionistes répriment les prisonniers
détenus dans la prison sioniste de
Ramon, au sud du pays. Plusieurs
sections ont été attaquées par des
membres des commandos qui ont
sauvagement frappé plusieurs
prisonniers, certains ont dû être
transportés à la clinique pour les
soins. Le nom du prisonnier Firas
Khaliliye, de Jba’ a été cité parmi les
blessés.
Une campagne de
solidarité avec les prisonnières
palestiniennes a été lancée par des
mouvements de solidarité palestiniens.
Parmi ces prisonnières, quatre
mineures : 1) Manar Shweiki, la plus
jeune, 16 ans, arrêtés en 2015 dans
Selwan. Condamnée à 6 ans de détention.
Détenue dans la prison de Hasharon. 2)
Nurhan Awad, condamnée à 13 ans et demi
de détention, arrêtée en 2015, à l’âge
de 16 ans. Elle a été blessée au cours
de son arrestation, en compagnie de sa
cousine, la martyre Hadeel Awad. Elle
est de Qalandia, dans la région
d’al-Quds. 3) Marah Bakir, arrêtée en
octobre 2015, condamnée à 8 ans et demi
de prison. Elle est de Bayt Hanina. 4)
Malak Selman, arrêtée en février 2016,
âgée de 17 ans, de Bayt Safafa, dans
al-Quds.
La liste noire
des normalisateurs et lutte contre la
normalisation
Alors que le monde
arabo-musulman proteste contre la
collusion américano-sioniste, une
délégation du régime bahreini, composée
de responsables sunnites et shiites, a
décidé de visiter les territoires
palestiniens occupés et de rencontrer
les dirigeants sionistes. Voulant
visiter la mosquée al-Aqsa, les
Palestiniens s’y sont opposés et les ont
empêchés d’y entrer.
La visite de normalisation de la
délégation bahreinie a d’ailleurs été
dénoncée fermement par le mouvement du
Jihad islamique en Palestine et le
mouvement Hamas.
Les télévisions
arabes poursuivent les émissions de
normalisation avec l’occupant. La
télévision qatarie al-Jazeera a
récemment interviewé un responsable
sioniste (ce qui fut dénoncé par la
résistance palestinienne), et au Liban,
la télévision LBC s’est entretenue avec
Benyamin Zomer, responsable d’une
entreprise économique « israélienne » et
ancien directeur du lobby sioniste
AIPAC. Le quotidien saoudien Ilaf
confirme la normalisation des relations
entre l’Arabie saoudite et l’entité
coloniale, en menant une interview avec
le général de l’armée d’occupation.
Le mouvement opposé
à la normalisation avec l’occupant, en
Jordanie, dénonce la participation de
personnalités arabes et musulmanes, dans
un congrès « scientifique » à Amman en
présence d’une délégation sioniste.
Une conférence
internationale a eu lieu au Koweit pour
dénoncer la normalisation et renforcer
les campagnes de boycott de l’entité
coloniale sioniste. Les participants ont
pris la décision de mener une campagne
de boycott de la compagnie sécuritaire
G4S largement présente dans les pays du
Golfe.
La presse
palestinienne
Ass’ad Abdel Rahman
écrit sur les dangers qui menacent le
Naqab, qui vit des moments difficiles,
avec les projets de transfert de la
population palestinienne vers d’autres
régions, afin de supprimer la liaison,
via les Palestiniens, entre la
Cisjordanie et la bande de Gaza. Après
avoir décrit le nettoyage
ethnico-religieux entamé depuis plus
d’une décennie dans cette région
palestinienne occupée en 48, l’auteur
souligne que des centaines de
Palestiniens du Naqab ont déjà perdu le
droit de vivre dans leur région à cause
des « erreurs » commises lors des
recensements sionistes précédents.
L’analyste
politique Abdel Sattar Qassem écrit,
sous le titre « les sionisants ne
peuvent conduire les Arabes », pour
dénoncer la politique de l’Arabie
saoudite. Il y dit que l’Arabie saoudite
qui cherche à normaliser ses relations
avec l’entité sioniste et qui veut mener
la guerre contre l’Iran pense qu’elle
peut conduire la politique arabe à
partir de ces bases. Elle considère que
sa fortune peut attirer et soumettre,
mais la fortune (l’argent) ne représente
qu’un facteur pouvant mener à la
direction du monde arabe. Même le
président Abdel Nasser a perdu de sa
popularité lorsqu’il a accepté le plan
Rogers. Et l’Egypte a perdu sa place
lorsqu’elle a rencontré les dirigeants
sionistes après la guerre de 73. La
Syrie, qui a pourtant défendu la
résistance, a perdu de sa crédibilité
lorsqu’elle a participé à la conférence
de Madrid, en 1992. Il conclut : La
sionisation est la tombe des dirigeants
arabes, mais elle ne peut détruire la
cause palestinienne.
Communiqués et
déclarations
Sheikh Kamal al-Khatib
répond à l’installation des caméras de
surveillance aux portes de la mosquée
Al-Aqsa disant que l’occupant ne
comprend que le langage de la force, et
il faut l’utiliser pour arracher ses
droits.
Abbas Zaki, membre
du comité central du Fateh, déclare que
quiconque touche aux armes de la
résistance apporte son soutien à
l’occupant. Il a pris la défense des
mouvements palestiniens de la résistance
contre l’Autorité palestinienne qui
cherche à supprimer les armes de la
résistance à Gaza, comme elle les a
presque supprimés dans la Cisjordanie.
La direction
supérieure des prisonniers du Mouvement
du Jihad islamique a publié un
communiqué dans lequel elle affirme que
la résistance est un devoir légal et
national. Elle affirme également sa
confiance dans la résistance qui pourra
libérer les prisonniers et les corps des
martyrs confisqués par l’occupation.
Abu Imad Rifa’i,
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique en Palestine, a déclaré que
les manifestations dans les pays arabes
sont un gifle à tous les normalisateurs
et que la manifestation au Liban contre
l’ambassade américaine prouve que le
peuple libanais se tient toujours aux
côtés du peuple palestinien.
Le président du
bureau politique du mouvement Hamas,
Isma’il Haniyé, a déclaré que le peuple
palestinien a pris la décision de
poursuivre sa révolte contre la décision
américaine, sur le plan politique et
dans la rue. « Nous allons nous unir
pour affronter la décision de Trump » et
« nous ne nous contenterons pas de
lancer des slogans ».
Dans la colonie
Une étude parue
dans la revue trimestrielle publiée par
l’institut de la sécurité nationale
(sioniste), met en lumière ce que
l’auteur considère comme une « menace
démograhique », soit le départ des
colons de la Galilée et du Naqab vers le
centre de l’entité sioniste. Malgré tous
les encouragements dispensés par
l’administration coloniale pour
s’installer dans ces deux régions de la
Palestine occupées en 1948, il semble
que les colons préfèrent le centre et
abandonnent progressivement ces deux
régions « périphériques ». Pour
l’auteur, la baisse démographique des
colons en Galilée et dans le Naqab fait
peser une menace géostratégique sur
l’entité coloniale, à cause des
revendications nationales des
« minorités » (les Palestiniens).
Maariv 16/11 Yossi
Milman : « Israël » est seul, il ne peut
compter sur les Etats-Unis, ni sur la
Russie qui a refusé de donner des
garanties à l’entité sioniste sur la
présence iranienne en Syrie.
La seule issue est de se diriger
vers l’Arabie saoudite, qui veut
combattre l’Iran et le Hezbollah au
Liban. L’Arabie saoudite veut que
« Israël » combatte le Liban, à sa
place, mais « Israël ne fera pas couler
son sang pour des intérêts étrangers,
comme il l’a fait en 1982 pour aider à
installer un gouvernement maronite ».
Mais l’Arabie saoudite n’est pas encore
tout à fait prête pour ces rapports
(avec l’entité sioniste).
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