Palestine
Résistance en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N° 5 - Avril 2018
CIREPAL
Dimanche 8 avril 2018
« Demain, nous
marcherons pour le retour, et nous
sommes déterminés. C'est notre retour. A
peine l'ennemi a-t-il entendu en parler
qu'il a commencé à gémir et à réfléchir
sur la manière de sortir de cette
impasse. Il pense que nous voulons la
nourriture qu'il nous a volée. Nous
sommes venus lui dire: Vas t-en, vas
t'en, vas t'en loin de nos orangers, de
notre terre, de nos maisons. Ici, c'est
notre terre, notre ciel, nos montagnes
et notre al-Quds. »
La « grande marche
du retour » dans la bande de Gaza, vers
les lignes de séparation avec l’entité
sioniste, est l’événement marquant
stratégique, qui s’est déroulé le 30
mars, à l’occasion de la « Journée de la
terre ». Cet événement est stratégique,
à plus d’un titre : c’est l’affirmation,
face aux sionistes et aux Etats-Unis,
mais aussi à la communauté
internationale, que le droit au retour
des réfugiés palestiniens ne peut être
supprimé, ni par un trait de plume, ni
par des pourparlers. Ce droit est
inaliénable et ne saurait être soumis à
des tractations politiques. Fixée jusqu’au 15
mai, date de la commémoration de la
Nakba, la « marche du retour » est
lancée pour se poursuivre, sous diverses
formes, même au-delà de cette date. Elle
est stratégique car, contrairement à ce
que souhaitent certains, l’événement a
réussi joindre la lutte populaire à la
lutte armée dans un projet de résistance
à l’occupant, où tout le potentiel et
les possibilités sont mises au service
de la lutte ; elle a également réussi à
mettre de côté, sinon à les résoudre,
les conflits inter-organisationnels qui
secouaient les formations politiques
palestiniennes, puisque ce sont toutes
les organisations de la résistance qui
ont appelé à la « marche du retour »,
aux côtés des unions populaires et des
associations civiles. Cet événement a
une portée stratégique puisqu’il est
dirigé contre le plan américano-sioniste
de liquidation de la cause
palestinienne, soutenu par des capitales
arabes, qui s’est manifesté dans la
judaïsation de la ville d’al-Quds et la
négation du droit au retour des
réfugiés, en vue de mettre en place le
« deal du siècle » de Trump, qui est
déjà enterré avant d’avoir vu le jour,
puisque les principaux intéressés
affirment haut et fort leur refus
d’abandonner al-Quds et le droit au
retour et affirment la poursuite de la
lutte. Il est
également stratégique car il a mis
l’Autorité palestinienne de Mahmoud
Abbas, qui a refusé de se joindre au
mouvement, dans une impasse politique,
étant pris entre deux feux : les
américano-sionistes et leurs alliés
arabes d’une part, et le peuple
palestinien de l’autre.
La « marche du
retour » ne saurait cependant masquer la
situation dans al-Quds, victime d’une
colonisation-judaïsation de plus en plus
poussée, ni en Cisjordanie occupée, où
la colonisation armée rampe du nord au
sud, de l’est à l’ouest, menaçant la
présence palestinienne dans son
ensemble. D’un côté, une occupation
coloniale et colonisatrice, de l’autre,
une Autorité palestinienne concontée au
service de cette occupation qui
gesticule pour se faire une place en
faisant appel à une communauté
internationale sourde. Au même moment,
les Palestiniens vivant dans leur patrie
occupée en 48 essaient de relever le
niveau de leur lutte et de s’unifier
pour empêcher la destruction des
villages non-reconnus dans le Naqab, au
profit de la colonisation sioniste et la
destruction de leurs maisons dans leurs
villes et bourgs. Ils doivent affronter
d’une part, la menace et la haine de
l’établissement sioniste et de ses bras
médiatiques, sociaux et politiques, et
d’autre part, les sionistes
« solidaires » qui poussent à leur
intégration dans la société coloniale.
Martyrs tombés
le 18 mars
et avril 2018
Le martyr Abdel
Rahman Bani Fadl, 28 ans, du village
Akraba (Nablus), tué par l’occupant
après qu’il ait poignardé un gardien de
colonie, dans al-Quds, le 18 mars. Il
était marié et père de trois enfants,
dont un nourrisson.
Le prisonnier
libéré Hassan Shawamrah (48 ans), décédé
des suites de sa maladie, lors de sa
détention. Originaire de la ville
d’al-Khalil, il avait été libéré en
juillet 2017, parce que les sionistes ne
pouvaient plus le soigner. (10 mars)
Le paysan Omar
Samour, 31 ans, abattu par les sioniste
au nord est de Khan Younes, par un obus,
alors qu’il cultivait sa terre, à la
veille des préparatifs de le grande
marche du retour le 30 mars.
Les martyrs du
30 mars, lors de la marche du
retour : Shadi Kashef (33 ans), Sari Abu
Awda, Hamdan Abu Amsha, Bader Sabbagh
(22 ans), Ibrahim Abu Sha’r (20 ans),
Abdel Fattah Abdelnabi (18 ans),
AbdelQader Hawajri (42 ans), Jihad Abu
Jamous, Naji Abu Hjair (28 ans),
Mohammad Najjar (25 ans), Amin Abu Umar,
Mohammad Abu Umar (22 ans), Ahmad Awda
(16 ans), Jihad Fraineh (33 ans),
Mahmoud Rahmi, Mus’ab Sallul (23 ans),
Mohammad Rabay’a (23 ans), Faris Raqab
(29 ans), Ahmad Arfa (25 ans).
Marwan Khudari, tué
par un obus lancé sur Rafah, à l’aube de
la « journée du caoutchouc » du vendredi
6, au cours de la marche du retour.
Martyrs tombés à
Gaza, le 6 avril, au cours de la
marche du retour : Le journaliste Yassir
Murtaja, 30 ans, Hamza Abdel Al 23 ans,
Majdi Shabat, 38 ans, Hussayn Madi, 16
ans, Ussama Qdayh, 38 ans, Ibrahim ‘Ur
20 ans, Sidqi Abu U’tiwi, 45 ans,
Mohammad Moussa al-Haj Saleh, 33 ans,
Yihia Zamili, 17 ans.
Le martyr Mohammad
Anbar, 46 ans, du camp de Tulkarm, en
Cisjordanie occupée, décédé des suites
de ses blessures, suite à une balle
tirée par l’occupant (8/4).
Chronique de
l’Intifada
Les opérations de
la résistance se sont poursuivies en
Cisjordanie (y compris al-Quds) occupée,
avec le coup de poignard planté par le
résistant martyr le 18 mars dans la
ville d’al-Quds dans le corps d’un
gardien de colonie, décédé. Pour les
organisations de la résistance, cette
opération individuelle n’est qu’une
riposte logique aux crimes de
l’occupation et affirme que « notre
peuple est déterminé à poursuivre la
résistance » (mouvement al-Mujahidin,
communiqué).
Au cours de la
troisième semaine de mars, 80 points
d’affrontements entre Palestiniens et
forces d’occupation ont eu lieu, au
cours desquels 44 Palestiniens ont été
blessés. Les Palestiniens ont lancé des
bouteilles incendiaires sur la colonie
« Jab’ut », des cibles sionistes dans
Selwan et autour de la colonie
« Tsur ».
Au cours de la
quatrième semaine de mars, 3 opérations
de la résistance ont blessé un soldat
sioniste à la tête dans al-Khalil, et un
autre dans le village de Takou’. 9
bouteilles incendiaires ont été lancées
contre les soldats dans al-Quds et
autres lieux de la Cisjordanie occupée.
La commémoration
célébration de la Journée de la terre,
le 30 mars, a été l’occasion pour
affronter l’occupant, partout en
Palestine. Dans les territoires occupés
en 67, en Cisjordanie et al-Quds, des
dizaines de points d’affrontements ont
eu lieu.
Au cours de la
marche du retour dans la bande de Gaza,
les participants ont érigé des tentes
(les tentes du retour) ayant pour nom
les villes et les villages dont les
réfugiés sont originaires : Beer Saba’,
Safad, Haïfa, Yafa, Akka, al-Lid,
Majdal, Asdud, Bayt Jarja, Bayt Darras,
Na’alya, Brayr, Yubna… » et levé le
drapeau palestinien et la carte de la
Palestine.
Les Palestiniens de
Gaza préparent pendant la semaine, avant
le 6 avril, des pneus et des miroirs en
vue d’aveugler les snipers sionistes.
Ils ont l’intention, et ils l’ont
massivement fait, de brûler les pneus.
Les sionistes lancent un appel à l’OMS
sous le prétexte que les Palestiniens
polluent. Au cours de la journée du 6
avril, les sionistes ont essayé
d’éteindre les feux en lançant les eaux
usagées. Mais les colonies situées aux
abords de la bande de Gaza ont reçu leur
dose de fumée noire. Le « vendredi du
caoutchouc » est le surnom donné par les
marcheurs du retour.
Dans un communiqué,
le conseil national des tentes du retour
affirme que la marche du retour va se
poursuivre, avec des manifestations
populaires et des activités dans les
tentes du retour. Il a appelé les masses
à une large participation pour que « la
culture de la résistance soit une part
inséparable de la vie quotidienne du
citoyen palestinien ».
Dans al-Quds, et à
l’appel des personnalités religieuses de
la ville, la prière du vendredi 30 dans
la mosquée al-Aqsa a été massivement
suivie, pour faire échec à sa
profanation par les colons, pendant que
toutes les mosquées des alentours ont
fermé leur porte pour se diriger
essentiellement vers la mosquée al-Aqsa.
En Cisjordanie, des
marches populaires ont eu lieu dans les
principales villes le vendredi 6, pour
protester contre les décisions
américaines. Des dizaines de
Palestiniens ont été blessés lors des
affrontements avec l’occupant, et
asphyxiés par les gaz lacrymogènes. Dans
la ville d’al-Khalil, après que les
autorités d’occupation aient interdit
l’appel à la prière dans sa mosquée, des
marches populaires ont affronté
l’occupant. Les jeunes ont lancé des
pierres sur les soldats. Dans la
province de Ramallah al-Bireh, 6
Palestiniens ont été blessés, d’autres
furent asphyxiés, lors des affrontements
à l’entrée d’al-Bireh. A l’entrée du
village Al Mazra’a al-shamaliyya, les
forces sionistes ont réprimé une marche
de la population contre le plan de
colonisation de la zone. Dans la
province de Nablus, les Palestiniens ont
lancé des pierres contre les soldats
près des villages de Bayta et Kfar
Qalil.
Le 30/3,
d’imposantes manifestations ont eu lieu
à l’occasion de la journée de la terre,
dans l’intérieur occupé en 48. A partir
de Sakhnine, Arraba et Dayr Hanna, les
manifestants se sont rassemblés dans
Arraba, pour une célébration centrale de
la journée, appelée par le comité de
suivi des masses arabes palestiniennes.
Dans al-Naqab et le Triangle, et dans
les principales villes palestiniennes,
des manifestants ont affirmé l’arabité
de la terre palestinienne.
Répression et
purification ethnico-religieuse
Le président du
pouvoir local sioniste en Haute-Galilée
a décidé d’arrêter les offres d’achat
d’appartements quand il a découvert que
les acheteurs étaient en majorité des
Palestiniens, déclarant qu’il voulait
que cette région soit juive.
La vague de
destructions de maisons dans les
territoires occupés en 48 se poursuit :
2200 constructions diverses ont été
démolies par l’occupant, sous le
prétexte qu’elles n’ont pas été
autorisées. Parmi les maisons démolies,
plusieurs centaines dans le Naqab
occupé, pour faire place à la
colonisation sioniste.
Des centaines de
colons attaquent le village Bayta, au
sud de Nablus. Ils se sont mis à lancer
des pierres sur les citoyens. Les colons
ont attaqué et envahi le site
archéolgique de Sebastia et démoli les
instructions installées par le ministère
du tourisme de l’Autorité palestinienne.
Ils ont également posé des barbelés
autour du site pour empêcher les
citoyens d’y accéder.
Les colons on
envahi le village de Samou’, protégés
par l’armée d’occupation, ayant déniché
un lieu « juif », qui est l’église
romaine du village.
La municipalité de
l’occupation entend construire 5700
unités coloniales de logement dans la
zone, qui s’ajouteraient aux milliers
qu’ils ont prévus de construire ces
derniers mois. Un nouveau plan de
colonisation vise à séparer les villes
de la Cisjordanie de la ville d’al-Quds
en implantant 600 unités coloniales de
logement au nord-est de la ville occupée
d’al-Quds. Un autre plan consisterait à
construire 500 unités coloniales dans la
colonie « Har Barakha » près de Nablus.
D’autre part, l’armée sioniste s’est
chargée de nettoyer des terrains des
mines qu’elle avait installées, dans le
but de coloniser ces terres, situées
dans toute la Cisjordanie occupée. Les
autorités sionistes étudient le projet
d’agrandir la colonie « Nof Zahaf »,
dans Jabal al-Mukabbir, en construisant
600 unités coloniales.
L’autorité
coloniale a attaqué le village
d’al-Walaja, le 28/3 et démoli la maison
de Nader Abu Khiara, en cours de
construction (28/3).
Le 20 mars, 300
soldats de l’occupation investissent le
camp de She’fat, accompagnés d’un
hélicoptère. Des dizaines de maisons ont
été fouillées, avec des chiens, les
Palestiniens ont été agressés, les
fenêtres des maisons brisées. Plusieurs
magasins ont vu leurs portes cassées.
6
Palestiniens ont été blessés, le 23/3 à
Abu Diss. Le 25/3, les forces de
l’occupation ont attaqué la procession
du Dimanche des Rameaux dans al-Quds, et
ont frappé les participants.
L’occupant arrête
un dirigeant du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, Bassam Saadi (58
ans). Des affrontements ont eu lieu avec
l’occupant lors de cette arrestation.
Bassam Saadi était poursuivi par
l’occupant depuis 5 ans. Il avait été
libéré la dernière fois en 2013.
Les arrestations
des Palestiniens, dans al-Quds et en
Cisjordanie occupées, n’ont pas cessé.
Le 21 mars, 35 Palestiniens ont été
arrêtés, dont 20 du camp She’fat dans
al-Quds, parmi ces derniers Ibrahim
Jamil Alqam et ses deux fils, Mahmoud et
Jamil. Le 7 avril, 28 Palestiniens sont
arrêtés par l’occupant en Cisjordanie.
L’occupant arrête 6
enfants dans al-Issawiya (al-Quds) le
2/4, âgés entre 13 ans et 17 ans. Au
cours des affrontements qui ont eu lieu
à Abu Diss, entre occupant et occupés,
98 Palestiniens ont été blessés le 2
avril.
Facebook est un
allié précieux pour l’occupant. Sa
direction a fermé la page officielle du
FPLP, selon un communiqué du FPLP. De
plus, Facebook a accepté de fermer les
comptes de plusieurs journaux
palestiniens, suite à la demande
formulée par l’entité coloniale. Ces
pratiques répressives montrent que
l’occupant craint que l’opinion mondiale
ne lui soit hostile si les Palestiniens
parvenaient à transmettre les
informations le concernant.
Profanation des
lieux saints
Le 26 mars, la
police sioniste autorise les colons à
pratiquer des rites talmudiques dans la
zone des palais omeyyades au sud de la
mosquée al-Aqsa. Cette zone était
interdite aux colons jusque là, par
crainte de susciter la crainte et la
colère des musulmans. De leur côté,
plusieurs organisations talmudiques ont
appelé les musulmans à sortir de la
mosquée al-Aqsa, parce qu’elles avaient
l’intention de faire des rites
religieux. Elles ont placardé des appels
aux portes de la mosquée. Le 25/3, le
tribunal de l’occupant autorise les
colons à prier aux portes de la mosquée
al-Aqsa. Avant les Pâques, les colons
ont investi la mosquée al-Aqsa par
dizaines, tous les jours, protégés par
les services sécuritaires sionistes.
Les fêtes de Pâques
juives sont l’occasion pour les
sionistes de profaner toutes les
mosquées et pour interdire aux
Palestiniens de circuler librement dans
leur pays et leurs villes, visées par la
judaïsation. Plus d’un millier de colons
fanatiques ont profané la mosquée
al-Aqsa au cours de ces fêtes : 260
colons le 3 avril, sous protection
serrée des policiers de l’occupation. Le
4/4, 381 colons et membres des services
sécuritaires de l’occupant ont profané
la mosquée. La police sioniste a fermé
la porte al-Maghariba après leur
profanation, et ont interdit aux
fonctionnaires de la commission de
rénovation d’entrer dans la mosquée.
L’occupant interdit
l’appel à la prière dans la mosquée
al-Ibrahimi dans al-Khalil.
Dans les prisons
de l’occupation
Umar Keswani, qui
fut kidnappé à l’intérieur de
l’université de Bir Zeit, a entamé la
grève de la faim le 19/3, pour protester
contre la sauvagerie des méthodes
utilisées par le Shabak lors des
interrogatoires. Il est parvenu à
raconter à son avocat qui lui a rendu
visite dans la prison Moskobiyya : il
est détenu dans une cellule de 2m sur
2m, infestée par les insectes, avec une
petite ouverture pour faire passer
l’air. Il a été frappé sur tout le
corps, les instructeurs du Sjabak ont
utilisé des batons électriques. Il a
subi des interrogatoires de 18 heures
d’affilée, sans possibilité de dormir et
ils l’ont attaché à une chaise en fer.
Après 18 jours de lutte, il a arrêté la
grève.
La grève des
tribunaux sionistes par les détenus
administratifs se poursuit depuis
presque deux mois.
7 prisonniers
mènent, début avril, la grève de la faim
pour protester contre les mauvais
traitements et l’isolement, la
négligence médicale et la détention
administrative. Le prisonnier Mus'ab
Hindi de Nablus, en grève de la faim
depuis 28 jours,victime de la détention
administrative depuis un an. Il avait
été détenu auparavant pendant 9 ans.
Le prisonnier
Bashir Abdullah Khatib, 56 ans, de
Ramleh, en Palestine occupée en 48, en
grève de la faim depuis 27 jours, pour
négligence médicale. Condamné à 35 ans,
ce combattant de la liberté est détenu
depuis 1988.
Le prisonnier Adil
Shehade de Nablus, en grève de la faim
depuis 23 jours, en protestation contre
les mauvais traitements du Shabak
sioniste dans la prison Jalameh. Il a
été arrêté en mars dernier.
Le prisonnier Salih
Abu Sawawin, de Wadi Salqa, à Khan
Younes, mène la grève de la faim depuis
quelques jours protestant contre son
isolement individuel dansla prison de
Ramon. Le prisonnier Sami Janazra, 45
ans, du camp al-Fuwar à al-Khalil,
poursuit sa grève depuis 11 jours contre
la détention administrative. La
direction carcérale de l’occupation l’a
placé en isolement, malgré son état
critique. Il avait déjà mené la grève de
la faim pendant 70 jours auparavant et a
été arrêté en décembre 2017.
Le prisonnier Ayman
Ibteish, 37 ans, de Doura (Al-Khalil),
poursuit la grève de la faim depuis 3
jours pour protester contre son
isolement individuel et la prolongation
de son isolement dans la prison de
Ramon. Arrêté en août 2016, et placé en
détention administrative, Ayman Ibteish
avait mené auparavant la grève de la
faim contre la détention administrative.
Il a été arrêté plusieurs fois et détenu
pendant plus de 13 ans. De la prison où
il est détenu, sheikh Khodr Adnane a
lancé un message de solidarité avec
Ayman Ibteish, disant que l’ensemble des
prisonniers du mouvement du Jihad
islamique envisagent un mouvement pour
faire sortir Ayman Ibteish de
l’isolement.
L’occupant a arrêté
depuis octobre 2015, date du délbut de
l’Intifada al-Quds, 4737 enfants
palestiniens âgés entre 11 et 18 ans.
Le tribunal central
de l’occupant sioniste dans la ville de
Haïfa refuse la libération de sheikh
Raed Salah, dirigeant du mouvement
islamique dans les territoires occupés
en 48, alors que le tribunal primaire
avait prononcé sa libération
conditionnelle.
La prisonnière
Amani Hsheim d’al-Quds a été condamnée à
10 ans de prison le 25/3, accusée
d’avoir exécuté une opération de la
résistance. La prisonnière Jiyana
Hayawi, 20 ans, de Bir Nabala, au nord
ouest d’al-Quds, a été condamnée à 22
mois de prison et une amente de 4000
shekels. Le tribunal de l’occupation a
prolongé le 27/3 la détention de
l’enfant maqdissi blessé Assadeddine
Abulhawa, 14 ans, d’at-Tur. Il avait été
arrêté dans l’hôpital où il était
soigné.
La liste noire
des normalisateurs et lutte contre la
normalisation
Le prince héritier
Mohammad B. Salam adopte la version
sioniste de la fondation de l’entité
coloniale. Pour la première fois dans
l’histoire des Arabes et musulmans, ce
criminel ose prétendre que l’entité
sioniste est légitime, dans une
interview accordée à un journal
américain. Jusque là, des dirigeants
arabes et musulmans ont accepté le
« fait accompli », sans accorder une
légitimité à la colonie. Le prince
héritier saoudien est immédiatement
suivi par l’ancien premier ministre
Qatari, Hamed b. Jassem, qui adopte la
version sioniste de l’histoire, « en
toute conviction ».
Le 25 mars, une
équipe « israélienne » a participé au
rallye organisé à Abu Dhabi. Elle
affirme avoir été bien accueillie par
les « citoyens » de cet émirat. Selon la
presse sioniste, les « Israéliens » sont
entrés avec leurs passeports. C’est la
première fois que les « Israéliens »
participent à une manifestation
sportive, invités par les organisateurs
émiratis, et non pas sous la pression
des organismes internationaux sur les
Emirats. Mais la normalisation des
relations entre les Emirats et l’entité
coloniale ne s’arrête pas aux détails
des participations sportives, puisque
les Emirats ont participé à une manœuvre
militaire avec l’armée d’occupation en
Grèce, quelques jours plus tôt.
Le 28/3, le
ministre sénégalais des affaires
Etrangères profane la mosquée al-Aqsa,
en compagnie et sous la protection des
colons sionistes.
Le conseil des
Ulémas et des prédicateurs d’al-Quds
renouvelle dans un communiqué publié le
25/3/2018 sa condamnation de la
normalisation avec l’occupant sioniste
et décrit les normalisateurs comme des
individus sortis des rangs des musulmans
et arabes, et soumis à l’occupant. Le
conseil considère que la normalisation
actuelle avec l’occupant se déroule sous
le prétexte fallacieux que la
normalisation sera bénéfique à la cause
palestinienne. En vue d’éclaircir la
situation, le conseil affirme que « la
Palestine a, tout au long de son
histoire, rejeté les envahisseurs, tout
comme le corps sain rejette la
maladie », et que la solution se trouve
dans le départ de l’occupation.
La presse
palestinienne
Khaled Awadatullah
écrit sur le site babelwad, à propos de
la marche du retour : « la pratique de
la marche est la forme réelle de la
pratique militante populaire, au moment
où le retour et la commémoration de la
Nakba sont devenus des pratiques
folkloriques symboliques. La marche du
retour propose un acte réel et non
symbolique… La résistance populaire est
une résistance globale qui ne connaît
pas le dualisme armé/non armé. Il ne
faut pas que le slogan de la résistance
populaire qui a été kidnappé soit un
moyen de dénoncer implicitement ou
clairement la résistance armée ».
Yassin Ezzedine
écrit, à propos de l’utilité de la
« marche du retour » (siteIshraqat),
notant les points positifs de cette
marche, comme le fait de corriger la
boussole intérieure palestinienne vers
la lutte contre l’ennemi sioniste,
d’autant plus que la question du retour
semblait être négligée depuis des
années. Il pense que « la marche du
retour » n’est qu’à son début, mais il
faudrait la participation de la
Cisjordanie et des Palestiniens de
l’intérieur (48) et des réfugiés partout
pour qu’elle prenne de l’ampleur et
puisse exténuer l’occupant.
Antoine Shalhat
reprend dans « al Mashhad al-Isra’ili »
la description faite par un linguiste
« israélien » de la « barbarie
israélienne moderne » qui dit qu’elle
est semblable à la « barbarie
israélienne ancienne, mais dépourvue de
honte ». La raison serait, d’après
Shalhat, que l’armée (sioniste) et les
colons agissent main dans la main.
Le professeur Abdel
Sattar Qassem explique que l’entité
sioniste tue parce qu’elle craint le
retour des réfugiés. « C’est la pire
chose qu’elle peut entendre » et
revendiquer le droit au retour est une
question gagnante ». C’est pour éviter
un tel mot que les Américains ont
inventé l’idée de « deux Etats ».
Communiqués et
déclarations
Le comité de suivi
des masses arabes en Palestine occupée
en 48 appelle les Palestiniens à
célébrer la Journée de la terre :
« cette commémoration historique, qui
est le drapeau de notre lutte, pour
rester dans notre pays, pour résister
dans notre patrie, qui est le seul que
nous avons, d’autant plus que nous
poursuivons notre lutte pour conserver
encore le peu de terre qui nous reste. »
L’archimandrite
Atallah Hanna, de l’Eglise orthodoxe de
Palestine, déclare après que les
sionistes aient interdit à la procession
religieuse de Pâques d’arborer le
drapeau palestinien : « Ils ont réussi à
ôter les drapeaux palestiniens par la
force, car ils sont une force
d'occupation dans al-Quds, mais ils
n'ont pas pu ni ne pourront arracher
notr appartenance palestinienne dans nos
coeurs et notre conscience. Nous sommes
Palestiniens,et cela demeurera que nous
levions le drapeau palestinien ou qu'on
nous en empêche, notre appartenance est
à notre terre, à notre peuple et à sa
juste cause".
Khodr Habib,
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique, a déclaré le 31/3 : « Que
l’armée d’occupation cible les
manifestants pacifiques était prévisible
à cause de la nature agressive de
l’occupation sioniste. Mais le nombre de
martyrs et de blessés n’empêche pas
notre peuple de poursuivre à revendiquer
ses droits, en premier lieu le droit au
retour car personne n’oublie ses villes
et ses villages dont il a été expulsé ».
Le porte-parole du
mouvement du Jihad islamique en
Palestine répond à Mohamad B. Salman,
l’héritier du trône saoudien, qui a
adopté la version sioniste du conflit :
« Nous dénonçons et condamnons les
déclarations de l’héritier saoudien au
journal américain « the Atlantic »,
elles traduisent un abaissement et une
course dangereuse pour plaire aux
Etats-Unis et « Israël » au détriment
des droits et constantes arabes et
islamiques, comme elles montrent une
ignorance évidente des réalités de
l’histoire et de la nature du conflit. »
Daoud Shihab a affirmé que « le droit de
notre peuple est absolu et non relatif,
c’est un droit qui n’accepte ni le
partage ni la concession ».
Yehia Senwar,
dirigeant du mouvement Hamas à Gaza, a
déclaré « le vendredi du caoutchouc » :
« Nous suivons la voie du martyr Yasser
Arafat qui a équilibré entre les formes
de la résistance », affirmant que « Gaza
ne souffrira pas de la faim et
n’abandonnera pas le projet national. Si
nous explosons, c’est en face de
l’occupant que nous le ferons ».
Dans la colonie
L’entité sioniste
tente de diffuser sa propagande, à
travers le cinéma et la télévision, à
l’opinion publique internationale. La
série concoctée récemment « Anarchie »
et diffusée sur Netflix raconte les
faits d’armes de la brigade des
infiltrés (musta’ribun), qui ont
récemment enlevé l’étudiant Umar Keswani
dans les locaux de l’Université de Bit
Zeit. Dans la série, les Palestiniens
sont déhumanisés alors que les infiltrés
sont des humains, qui assassinent,
menacent, kidnappent et torturent, au
service de l’occupant. Une série à la
gloire du crime organisé !
Une autre série
télévisée, concernant les Arabes juifs
ayant été obligés d’émigrer vers
l’entité sioniste, suscite une vague de
remous dans la société coloniale, car
elle rappelle l’accueil qui leur a été
fait, le racisme envers eux, les menaces
qu’ils ont subies pour les obliger à
participer à la colonisation des
villages palestiniens « abandonnés ». Il
semble bien que la progéniture de ces
Arabes Juifs aient oublié l’humiliation
de leurs parents par l’institution
coloniale ashkénaze. Les « protocoles »
des réunions des divers bras de cette
institution sont sans ambiguité aucune :
l’agence juive menace d’enlever les
enfants de ces familles si elles
refusent de s’installer dans les lieux
« abandonnés » par les Palestiniens. Un
fonctionnaire de cette même agence
raconte : les Arabes juifs entassés dans
des camions étaient basculés et jetés
par terre, après qu’il ait donné
l’ordre, car ils refusaient d’en
descendre pour s’installer dans les
villages palestiniens.
Du côté de
l’Autorité palestinienne
Les services
sécuritaires de l’AP ont arrêté
récemment 97 militants, dont de nombreux
prisonniers libérés des geôles de
l’occupation, après le discours de
Mahmoud Abbas, menaçant la bande de Gaza
d’un surplus de sanctions. Les
arrestations ont visé principalement les
militants du Hamas et du mouvement du
Jihad islamique. Le premier ministre de
l’AP Rami Hamdallah n’a pas encore
mesuré le changement opéré dans la bande
de Gaza, avec la marche du Retour,
puisqu’il ne cesse de réclamer qu’il
veut « toute la bande de Gaza » et tous
les dossiers, en même temps.
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