Politique
Le joueur de flûte est « en marche » (III)
Christian Vanneste
Lundi 27 mars 2017
La machination ourdie contre François
Fillon et au profit d’Emmanuel Macron
est bien partie de l’Elysée, où les
informations policières et fiscales
parviennent et qui a évidemment toutes
les possibilités d’en faire usage.
L’expression
« cabinet noir » est employée. Elle
est rejetée avec véhémence et une
rapidité plutôt suspecte par Hollande.
Elle est refusée également par les
auteurs du livre sur lequel s’appuient
Valeurs Actuelles et François Fillon,
« Bienvenue Place Beauvau, Police : les
secrets inavouables d’un quinquennat »,
O. Recasens, D. Hassoux, et C. Labbé,
journalistes au « Canard » coincés
entre leur désir de vendre et leur
gauchisme. Sauf que si le livre évite le
mot, il décrit la chose en long et en
large. Déjà en 2016, Stéphanie Marteau
et Aziz Zemouri affirmaient son
existence et précisaient le rôle de
Jouyet qui distille les informations
collectées au Président. Celui-ci
s’était vanté devant des députés
socialistes : « Sarkozy, Je le
surveille. Je sais tout ce qu’il fait ».
Il y a donc bien une activité qui
ressemble à celle d’un cabinet noir,
mais qu’on appelle autrement. Les
actions troubles ont besoin d’un nom de
code et leurs auteurs d’un « pseudo ».
Les deux autres
pointes du triangle sont la justice et
les médias. Une fois les informations
données sans doute des deux côtés à la
fois, un pas de deux presse-parquet
entamera le ballet : « la mort du
Fillon ». Le « canard » lance la
nouvelle de l’emploi de Mme Fillon en
sollicitant les chiffres pour les rendre
scandaleux aux yeux des Français. Le
Parquet National Financier, une instance
judiciaire d’exception créée par Mme
Taubira et dont les magistrats ont été
nommés par François Hollande, qui dépend
du pouvoir politique et n’est nullement
indépendante, se saisit avec une
rapidité stupéfiante et inhabituelle du
dossier. Ensuite, une navette sera
organisée entre le Parquet et la presse
afin de faire fuiter les informations de
l’enquête auprès du public pour que
chaque jour la prétendue « affaire
Fillon » prospère et sape la candidature
de droite. La chronologie ne laisse
aucun doute sur la manipulation. Les
faits sont anciens, datent de plus de
trois ans pour les plus récents, et sont
largement répandus chez les élus. Ils
auraient pu être divulgués bien avant et
à propos d’autres personnes. Ils
auraient pu atteindre François Fillon
avant son succès de la primaire. Non !
L’affaire éclate après sa désignation
par plusieurs millions d’électeurs, en
pleine campagne, pour qu’elle fasse le
maximum de dégâts à droite, qu’il se
maintienne ou se retire. Le secret de
l’enquête n’est pas respecté et la
prolifération des indiscrétions, livrées
au goutte-à-goutte, éveille la
réprobation de l’opinion qui confond
comme toujours l’accusation avec la
condamnation au mépris de la présomption
d’innocence. Jamais sans doute la
« justice » n’aura été instrumentalisée
avec un tel mépris. Il est vrai que dans
« Un Président ne devrait pas dire ça »,
Hollande confessait à ses amis
journalistes son mépris pour les
magistrats et pour « l’institution de
lâcheté » à laquelle ils appartiennent.
Les journalistes du Monde très proches
du Président qui avaient recueilli ces
confidences et d’autres encore sur les
relations de M. Hollande avec Mme Gayet,
totalement déplacées, Gérard Davet et
Fabrice Lhomme, ont eux aussi bénéficié
de de la distribution. Ainsi ont-ils eu
droit aux auditions des époux Fillon et
ont-ils pu évoquer la question de
l’emploi de leurs enfants. Ces plumitifs
sont dans la dénégation : ils ne
recèlent pas de viols du secret de
l’instruction et ne sont pas proches du
Président … qui les a rencontrés 60 fois
! Manifestement surpris et déstabilisé,
François Fillon se soumet d’abord aux
injonctions du « Parquet », les devance
même jusqu’au moment où soumis à
l’avalanche médiatique quotidienne, il
crie un peu tard au complot lorsqu’il
comprend que le but de l’opération n’a
rien à voir avec la justice mais est
politique de part en part, et vise à le
détruire. Intrusion de l’autorité
judiciaire dans la campagne en vue de
faire élire le détenteur du pouvoir
exécutif suprême, transgression
systématique des secrets de l’enquête
puis de l’instruction, intervention de
la police à l’Assemblée au mépris de la
séparation des pouvoirs, présomption
d’innocence piétinée : il s’agit bien
d’un coup d’Etat du pouvoir pour se
maintenir contre la volonté du peuple,
non en la brisant, mais en l’orientant
de manière frauduleuse.
La cible avait
commis l’erreur d’évoquer la mise en
examen qu’elle n’avait jamais subie,
puis avait dit qu’elle se retirerait de
la compétition si elle y était soumise.
La machine politique va donc continuer
inexorablement sa route. Le parquet
passe la main à l’instruction, et c’est
comme par hasard le juge qui s’acharne
déjà sur Sarkozy qui met François Fillon
en examen. La porosité entre la
« justice » et les médias se poursuit.
La meute médiatique en fait sa
nourriture quotidienne. Elle évoquera
des cadeaux, des costumes offerts, des
prêts au sein de la famille sans
départager ce qui est strictement privé
de ce qui peut éveiller un soupçon de
trafic d’influence. L’essentiel est de
faire passer le candidat de droite pour
malhonnête et de le conduire à se
retirer. La gauche le demande, la
presse ne cesse de l’évoquer, et, chez
les Républicains, nombre de carriéristes
lâches perdent pied de peur de perdre
leurs circonscriptions, leurs indemnités
et peut-être les assistants
généreusement embauchés parmi leurs
proches. Le flottement parcourt leurs
rangs et affaiblit le candidat dont
certains souhaitent le désistement alors
qu’il est le fruit d’un suffrage
populaire et fortement mobilisé. On le
verra avec la foule en rangs serrés du
Trocadero ! Cette manifestation était
celle du peuple des fidèles face à la
manipulation de l’oligarchie !
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