Chronique
« La guerre, rien que la guerre, dites
je le jure ! »
Chérif Abdedaïm

© Chérif
Abdedaïm
Mardi 15 avril 2014
Ça y est Obama vient de donner
son feu vert à Israël pour
attaquer la Syrie dans la région du
Golan afin de protéger les mercenaires
formés par la CIA en Jordanie.. Chose à
laquelle on s’attendait depuis la mise
en scène des soi disant attaques à
l’arme chimique, imputées au
gouvernement syrien.
Bien que la Syrie
fût disposée à détruire son arsenal
chimique, les prédateurs occidentaux qui
ont orchestré ce scénario n’en démordent
pas. On croyait que cette affaire allait
précipiter la guerre en juillet-août
2013, mais les rapaces savaient
pertinemment que s’ils attaquaient la
Syrie avant la destruction de son
arsenal chimique, ils perdraient leurs
plumes. Donc, premier pas « désarmer »
l’adversaire pour ensuite pouvoir le
détruire.
Et pourtant, si
l’on se réfère à la multitude d’articles
qui ont coulé sous les ponts au cours de
cette période, le gouvernement syrien
n’a jamais utilisé les armes chimiques.
Preuves à l’appui, des témoignages, des
aveux mêmes de certains
terroristes, ainsi que des analyses
assez lucides pour démonter par a+b le
contraire de ce que prétendaient les
Obama, Fabius et Consorts. On revit donc
le même scénario qui a précédé la guerre
contre l’Irak avec la pluie de mensonges
des Bush, Powell et toute la bande
criminelle de la Maison Blanche,
approuvés et certifiés par une
foultitude de média enjuivés. Le plat
est donc bien servie à une opinion
déboussolée à coup de médiamensonges.
Cela dit, il serait
donc utile de rappeler les faits qui ont
caractérisé cette mascarade. Récemment,
on a dénombré deux morts et une centaine
de blessés dans une nouvelle attaque
chimique. Dans le village de Kfar Zeita.
La télévision
d'Etat syrienne a accusé samedi les
membres du front Al Nusra lié à Al-Qaïda
d'avoir utilisé du chlore gazeux. Le
représentant permanent du pays arabe à
l'ONU, Bachar Jaafari, avait rapporté
début Avril que les rebelles Syriens
préparaient une attaque chimique dans la
périphérie de Damas afin d'accuser le
gouvernement du crime.
Dans le même sens,
abonde le célèbre journaliste
d’investigation Seymour Hersh. Ce
dernier révèle dans un long article,
publié le 7 avril dernier dans le London
Review of Books, que le 2 septembre 2013
Obama (et par ricochet François
Hollande) fut obligé de renoncer à
lancer sa guerre contre la Syrie à cause
de preuves éclatantes démontrant que les
attaques chimiques ne furent pas
perpétrées par le régime syrien (comme
Le Monde et Libération continuent à
l’affirmer aujourd’hui en France).
Ces preuves, qui
n’ont jamais été rendues publiques,
démontraient au contraire que c’est
l’opposition au régime syrien, soutenue
par Obama, la Turquie, l’Arabie
saoudite, le Qatar et le MI-6
britannique, qui était responsable des
attaques.
Dans son papier,
Hersch rapporte que des échantillons des
obus chimiques utilisés en Syrie obtenus
par la Russie ont été remis pour analyse
au Laboratoire militaire britannique de
Porton Down au Royaume-Uni. Celui-ci a
conclu que le gaz utilisé dans l’attaque
chimique du 21 août 2013 ne
correspondait pas à celui des stocks
détenus par l’armée syrienne, tels
qu’ils étaient répertoriés par les
experts. Le rapport de Porton Down fut
transmis à la Maison Blanche par
l’état-major des armées américaines, qui
savait déjà que les allégations d’Obama
étaient fausses.
Dès le 20 juin
2013, un rapport de cinq pages des
services du renseignement militaire (Defense
Intelligence Agency) affirmait que le
Front al-Nousra disposait d’une cellule
pour la production de gaz sarin. En mai
2013, plus de dix membres du Front al-Nousra,
affilié à Al Qaïda, furent arrêtés dans
le sud de la Turquie avec 2 kilogrammes
de gaz sarin en leur possession. Une
personne associée à l’enquête des
Nations unies sur les attaques chimiques
en Syrie a confié à Hersh qu’il existait
des preuves montrant que la première
attaque à l’arme chimique, celle du 19
mars 2013, était l’œuvre de l’opposition
syrienne. Fin août 2013, un responsable
de haut rang de la CIA envoyait un
message disant que l’attaque « n’était
pas le résultat du régime actuel. Le
Royaume uni et les Etats-Unis le savent
».
Le chef
d’état-major des armées, à qui Obama
avait demandé de préparer une attaque
massive sur la Syrie et devant débuter
le 2 septembre, se rendit voir Obama
pour lui dire que les frappes seraient
un acte d’agression injustifié. Hersh
rapporte : « C’est le chef d’état-major
des armées qui a amené Obama à changer
d’avis ».
Si Hersh attribue à
la Turquie la tentative de blâmer le
régime de Bachar pour l’attaque chimique
afin de déclencher la guerre contre la
Syrie, plusieurs éléments montrent que
les services de renseignement
américains, sous la direction d’Obama,
avaient déjà prévu l’attaque chimique
quelques jours avant et prévenu les
dirigeants de l’opposition syrienne pour
qu’il se préparent à mettre à profit les
bombardement américains pour marcher sur
Damas et renverser le régime.
Obama a dû faire
marche arrière à cause de l’action
combinée des Russes, du laboratoire
militaire anglais de Porton Down et du
chef d’état-major des armées
américaines, Martin Dempsey. La
réticence du Congrès américain a
également permis d’éviter le pire.
Ces révélations
portent également un coup dur au
ministre français des Affaires
étrangères Laurent Fabius, si rapide à
attribuer la responsabilité des attaques
chimiques au régime syrien.
Rappelons que
Jacques Cheminade avait exigé à l’époque
la démission de Fabius, en raison du
rôle néfaste joué par ses services dans
cette affaire. Une situation qu’a oublié
de rectifier François Hollande lors de
son dernier remaniement ministériel,
puisqu’il a décidé de reconduire Fabius
à son poste.
Par Ailleurs, au
cours de la même période (c’est-à-dire
en septembre), Le terroriste syrien, un
certain Nadeem Baloosh admet avoir
utilisé des armes chimiques en Syrie.
Dans ce document( vidéo), Baloosh parle
« produits chimiques produisant des gaz
mortels » qu'il aurait en sa possession
afin de nuire "aux femmes et enfants" du
gouvernement en place.
Baloosh s'interroge
dans ce document si il est acceptable de
nuire aux femmes et aux enfants avant de
citer le Coran: « Combattez-les comme
ils vous combattent. » « Nous tuerons
leurs femmes et leurs enfants comme
Oussama Ben Laden là dit : « jusqu'à ce
qu'ils cessent de tuer nos femmes et nos
enfants ».
Baloosh continue de
parler de l'armée syrienne qui
s'approche de la zone où sont regroupés
les rebelles avant de déclarer: « Nous
avons donc cette arme très puissante et
efficace pour les repousser, nous avons
annoncé que s'ils approchaient d'un
mètre, tout était permis. » « Nous
allons les frapper dans leurs maisons,
nous transformerons leur jour en nuit et
leur nuit en jour », ajoute Baloosh.
Le film s'ajoute à
la masse croissante de preuves qui
suggèrent que les rebelles soutenus par
les US possèdent et ont utilisé des
armes chimiques à plusieurs occasions,
bien que ces rapports ont été minimisés
par l'ensemble des médias.
Au cours de la même
époque, la Russie a annoncé qu'elle
avait rédigé un rapport de 100 pages qui
attestent de l'utilisation d'armes
chimiques par les rebelles. « Ils
étaient déjà plus tôt cette année,
responsable d'une attaque meurtrière au
gaz sarin dans une banlieue d'Alep. »
Carla Del Ponte,
membre de l'enquête sur le cas Syrien a
l'ONU a déclaré à la télévision suisse
qu'il existait « des soupçons concrets,
mais pas encore irréfutable » que les
rebelles étaient responsables de ces
atrocités. »
Tout cela va dans
le sens d'une implication des rebelles
dans ces attaques, avec la complicité
des gouvernements anglais, américains et
financée par l'Arabie Saoudite et la
Qatar, qui ne s'en cachent pas vu qu'ils
ont carrément indiqué publiquement
qu'ils financeraient la suite du
conflit.
Avec ce que nous
venons d’observer cette semaine en Syrie
(vidéos des attaques postées sur le net
la veille du jour officiel de l’attaque
chimique, accusations sans preuves par
les élites néo-mondialistes et leurs
relais politico-médiatiques très pressés
de bombarder), cette affaire recoupe
parfaitement avec l’information du
Figaro stipulant quelques jours avant
l’attaque que des commandos spéciaux de
300 combattants djihadistes formés par
la CIA en Jordanie et financés par
le Qatar avaient infiltré les frontières
syriennes.
Propos qui seront
corroborés par le feu vert donné par
Obama qui vient de lâcher ses
« dobermans » à l’affût de la Syrie : «
La guerre, rien que la guerre, dites je
le jure ! »
Article publié sur
La Nouvelle République
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de l'auteur pour publication
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