Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Kermesse du G7 : Chauvinisme de la
prospérité
contre misère du monde
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Mardi 31 mai 2016
«La pitié
n'est que justice amputée.»
Gibran
Khalil Gibran
A quoi sert un G 7
serions-nous tentés de dire? Le G7 était
à l'origine un G6 créé en 1975; il
regroupait la France, l'Allemagne de
l'Ouest, les États-Unis, l'Italie, le
Japon, le Royaume-Uni. Ensuite, le
Canada en 1976 (G7). En 1998, on offre
une place à la Russie (G8). En 1999, 11
pays ont été invités: l'Afrique du Sud,
l'Arabie saoudite, l'Argentine,
l'Australie, le Brésil, la Chine, la
Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le
Mexique et la Turquie. Et l'Union
européenne. Le G20 représentait en 2015,
85% du PIB mondial et deux-tiers de la
population de la planète. De ces 20 pays
est né le BRICs. En 2013 on exclut la
Russie du G8 devenue G7
Le G7, sommet de
l’hypocrisie occidentale
Pour Thierry
Meyssan auteur d’un article sur
l’hypocrisie occidentale : « l’histoire
du G7 reflète l’évolution des relations
internationales. Durant la Guerre
froide, c’était un club de chefs d’État
et de gouvernement qui se réunissaient
discrètement pour apprendre à travailler
ensemble. Après l’effondrement de
l’Union Soviétique, il se transforma en
sommet des grands de ce monde qui
entendaient le régenter en dehors des
Nations Unies. (…) Les réunions du G7,
qui étaient originellement de simples
conversations à bâtons rompus entre
leaders occidentaux, ont ambitionné de
se transformer en gouvernement mondial,
avant de sombrer et de devenir un
training de communication. Le sommet d’Ise-Shima
a passé en revue les principaux
problèmes du monde définissant, pour
chacun d’entre eux, les éléments de
langage à employer. (…) En 2000, le G8
soutint la proposition de Paul Wolfowitz
et de la Banque mondiale d’annuler la
dette des pays les plus pauvres. Il y
avait cependant une petite condition :
ils devaient libéraliser totalement leur
économie, de sorte que les
multinationales puissent les piller sans
restriction. Sur 62 pays concernés,
seuls 9 États acceptèrent ce marché de
dupes » (1).
« Mais en 2013 les
choses tournèrent au vinaigre: Vladimir
Poutine était de retour au Kremlin et
les Occidentaux venaient de relancer la
guerre contre la Syrie malgré les
engagements négociés par Kofi Annan et
confirmés par le Communiqué de Genève.
Le sommet de Lough Erne se transforma en
affrontement à 1 contre 7. (…) Sur les 9
membres officiels du G7, 2 ont une
double voix: les États-Unis peuvent
compter sur le président de la
Commission européenne, le Luxembourgeois
Jean-Claude Juncker, qui a dû
démissionner de ses fonctions de Premier
ministre après que l’on eut révélé son
appartenance au Gladio (service secret
de l’Otan). L’Allemagne, quant à elle,
s’appuie sur le président du Conseil
européen, le Polonais Donald Tusk, dont
la famille est liée depuis le début de
la Guerre froide à celle des Merkel (..)
Désormais, le G7 est une simple
rencontre de formatage. Les États-Unis
et l’Allemagne indiquent des éléments de
langage que leurs vassaux sont priés
d’adopter. (…) Un petit enfant comprend
sans difficulté que ces « grandes
personnes », en affirmant que leur
priorité est la croissance économique
globale, se moquent des idéaux et des
objectifs qu’ils affichent » (1).
Pour rappel, la
Russie est exclue depuis 2014,
sanctionnée. Pourtant, il n'y a pas eu
de coup de force russe en Crimée, comme
il y a eu une intervention militaire de
l'Otan au Kosovo. Les citoyens de Crimée
ont voté démocratiquement leur
rattachement à la Russie. On aurait
pensé que depuis, ce sera au G7 à se
réunir. Eh bien non! On se replie d'une
façon chauvine sur le coeur. Les
dirigeants du G7 ont entamé au Japon un
sommet à l'ordre du jour chargé, entre
les défis posés par une croissance
mondiale atone, la lutte contre le
terrorisme, les revendications maritimes
disputées de la Chine ou les migrations.
Les sept pays se sont engagés à éviter
toute dévaluation compétitive de leur
devise, en mettant en garde contre les
mouvements de change incontrôlés. Les
chefs d'Etat et de gouvernement
promettent en outre de tout faire pour
que l'accord de Paris sur le climat
entre en vigueur avant la fin de
l'année. En fait et comme on le dit
trivialement, cela ne mange pas de pain.
On se retrouve entre gens de bonnes
questions qui sont au préalable d'accord
sur tout.
Comme l'écrivent
Marc Semo et Phillipe Mesmer: «Ces
réunions sont l'occasion d'échanges
d'autant plus libres qu'il n'y a pas de
décision à prendre», explique un haut
diplomate français. «Depuis le départ de
la Russie, les participants sont à peu
près d'accord sur tout, notamment en
matière de politique étrangère. Et
comment évoquer les questions
économiques, alors que les grands
émergents, à commencer par la Chine et
l'Inde, n'en font pas partie?»(2)
La Chine dans le
collimateur
La Russie que le G7
croit avoir terrassé, notamment en
intimant l'ordre à l'Europe de la
boycotter en vain, se rebiffe. C'est en
fait Poutine qui vient de décider que le
contre-embargo qu'il a mis en place est
prorogé jusqu'à fin 2017. C'est le même
Poutine qui signe un accord avec la
Grèce au grand dam du FMI et de l'Union
européenne, exception faite de
l'Allemagne qui n'a jamais arrêté sa
coopération, contrairement à la France
qui ne sait pas revenir dans les bonnes
grâces du Kremlin, elle qui voulait
punir la Russie pour cause d'Ukraine.
Dans le même ordre ce qui arrive au
Brésil est une tragédie, c'est dit-on un
coup d'Etat réalisé par des députés dont
les préférences vont au grand capital.
Il est à craindre que les coups de
boutoir contre les membres du Brics à
terme fragiliseront cette aspiration au
monde multipolaire.
«La Chine est absente du G7, mais
l'ombre de la deuxième économie mondiale
plane sur les discussions, Barack Obama
rappelant que doivent prévaloir la
'liberté de navigation et la résolution
pacifique des différends''. En cause
notamment, la situation en mer de Chine
orientale où Pékin et Tokyo se disputent
âprement la souveraineté de territoires
inhabités. Pékin revendique aussi la
quasi-totalité de la mer de Chine
méridionale, au grand dam d'autres pays
comme le Vietnam, les Philippines, la
Malaisie et Brunei.»(2)
«Et comment évoquer
les questions économiques, alors que les
grands émergents, à commencer par la
Chine et l'Inde, n'en font pas partie?
C'est la raison pour laquelle fut créé,
lors de la crise financière de 2008.»
Ces sommets, qui sont des lieux de
concertation plus que de décision, où
les représentants des grandes puissances
se retrouvent entre eux, sont devenus
l'archétype de la diplomatie de
connivence», relève pour sa part
Bertrand Badie, professeur à Sciences Po
Paris. Le G7, donc, se cherche. Le sujet
le plus important pour Tokyo reste la
sécurité en Asie. Pour cela, le Japon et
ses partenaires devraient aborder les
programmes nucléaire et de développement
de missiles de la Corée du Nord. Ils
devraient aussi rappeler l'importance du
respect du droit, notamment pour la
circulation maritime et aérienne. Ce
point cible indirectement la Chine,
critiquée pour ses agissements en mers
de Chine méridionale et orientale, qui
suscite des tensions avec les pays
voisins.» (3)
C'est maintenant la
Chine qui est dans le collimateur! «Dans
un jeu à peine dissimulé, les dirigeants
des pays du G7 ont souvent évoqué la
Chine, sans toutefois la citer. Les
échanges ont notamment porté sur la
liberté de navigation en mers de Chine
méridionale et orientale, un point
directement lié aux tensions
territoriales avec Pékin. Les chefs
d'Etat et de gouvernement disent leur
inquiétude quant à la situation en mer
de Chine méridionale, où la Chine a
poldérisé ces deux dernières années des
récifs, et insistent sur «l'importance
fondamentale d'une gestion et d'un
règlement pacifiques des contentieux».
(4)
La réalité de la
richesse qui n'explique pas l'ostracisme
Evaluant la force
de chacun Alexeï Pouchkov, président de
la commission des Affaires
internationales de la Douma écrivait en
2015: «En 2014, le produit intérieur
brut cumulé des pays du groupe Brics a
atteint 30%. Selon le Fonds monétaire
international (FMI), le PIB global du
Brics s'élève à 32 500 milliards de
dollars et celui du G7 à 34 700
milliards de dollars. Vu le fait que les
pays du Brics accusent dans leur
majorité un rythme de croissance plus
élevé que les Etats du G7, on peut
supposer que d'ici deux à trois ans leur
PIB global surpassera celui du G7.» (5)
De la même façon
que le G7 se réunit, les pays du Brics
en font de même, mais qui en parle dans
la presse main stream? La contribution
suivante met en perspective le dilemme
de l'humanité: «Les deux paradigmes
posés à l'humanité ont été clairement
affichés hier, le premier Forum
parlementaire des nations Brics réunis à
Moscou, tandis que les «États
défaillants» du G7 se sont réunis en
Bavière. Valentina Matvienko, a écrit un
article pour Tass: «Alors que Obama a
dit à la presse au clown spectacle du G7
que la Russie continue d'être 'isolé''
de la communauté internationale, et que
leur économie est en récession en raison
des sanctions occidentales, Matvienko a
écrit: «La condamnation par les pays
Brics de la politique de sanctions
contre la Russie, notre présidence du
Brics, la tenue du sommet Brics sur
notre territoire sont une démonstration
convaincante d'un échec des plans visant
à isoler la Russie de la communauté
internationale.» (5)
Dans L'article,
intitulé: «Brics: grandes lignes d'un
ordre mondial équitable», on lit: «Les
Brics ont émergé comme Un certain format
de la coopération entre les cinq pays
ayant un programme commun... (y
compris)... la défense de leur
souveraineté, la protection et la
promotion de leurs intérêts nationaux
sur la base des principes d'égalité, de
non-ingérence dans les uns des autres
des affaires intérieures, la
non-acceptation d'un monde
unipolaire...en poursuivant une
politique indépendante sur la scène
internationale, en rejetant toute
tentative de pression à l'extérieur.» En
outre, le journal RT a publié un article
par le journaliste irlandais Bryan
MacDonald qui a souligné que le G7
représente maintenant «un simple 32% de
la tarte du PIB mondial, et est
maintenant chemin passé sa date de vente
par. «Compte tenu de la réalité du Brics
nations, il a écrit que si le G7 était
basé sur la force économique des
nations, «Il serait composé des
États-Unis, la Chine, l'Inde, le Japon,
la Russie, l'Allemagne et le Brésil.
Cette gamme aurait une influence
remarquable. Les membres se vantaient
53% de l'ensemble du PIB de la planète
et trois véritables superpuissances
militaires de la planète seraient
représentées.» (6)
Les résolutions
Plusieurs
résolutions ont eu trait à tout ce qui
se passe dans la planète et qui
intéresse les membres du G7 dans leur
stratégie de main-mise sur le destin des
peuples. Parmi les résolutions celle
concernant l’Iran est hypocrite :
Thierry Meyssan nous en parle :
« Avec aplomb, le
G7 se félicite de l’accord 5+1 conclu il
y a un an avec l’Iran. Or, celui-ci
prévoyait la levée des sanctions
états-uniennes, européennes et
internationales, ce qui aurait dû
permettre à l’Iran de jouir à nouveau de
150 milliards de dollars bloqués un peu
partout dans le monde. Cependant, si de
petits pays ont effectivement débloqué
les fonds qu’ils avaient été contraints
de geler —par exemple, la Suisse pour 12
millions de dollars—, l’Iran n’a
toujours pas vu la couleur du moindre
centime bloqué aux États-Unis ou dans
l’Union européenne. Pire, alors
qu’officiellement Washington venait de
faire semblant de débloquer 450 millions
de dollars, ils ont immédiatement été
placés sous séquestre par un juge
états-unien « indépendant » au motif de
dédommager les victimes des attentats du
11-Septembre dont les États-Unis
n’avaient jamais accusé l’Iran durant
les 15 dernières années. (…) Le G7
poursuit en condamnant les recherches
iraniennes en matière de missiles qui
contreviendraient à la résolution 2231.
Or, cette résolution n’aborde pas cette
question. L’ambassadrice Samatha Power
avait d’ailleurs rappelé lors du débat
au Conseil de sécurité que l’Iran
devrait non seulement se conformer à la
résolution mais aussi appliquer d’autres
règles internationales en matière de
missiles balistiques » (1)
S’agissant de la
Russie, : « Le G7 réaffirme l’obligation
de respecter « la souveraineté,
l’intégrité territoriale et
l’indépendance » de l’Ukraine. Puis, il
condamne l’annexion illégale de la
Crimée par la Russie. C’est un exemple
de plus de l’hypocrisie occidentale.
Car, ce sont les membres du G7 qui ont
organisé le coup d’État à Kiev (…) On
observera juste une phrase critiquant la
corruption du gouvernement ukrainien ,
signe que les membres du G7 sont bien
encombrés par leur nouvel allié ».(1)
Le Brexit: une
ingérence intolérable
Si les Britanniques
votent pour la sortie de leur pays de
l'Union européenne, l'économie mondiale
en pâtira, ont averti les dirigeants du
G7. Un Brexit serait une menace sérieuse
pour l'économie mondiale, ont averti les
dirigeants du G7 dans une déclaration
commune diffusée le 27 mai, relate
The Guardian. Une sortie du
Royaume-Uni de l'UE serait une menace
sérieuse pour la croissance.Angela
Merkel aurait dit: «Toutes les personnes
ici présentes souhaitent que la
Grande-Bretagne continue à faire partie
de l'UE.» La déclaration est considérée
comme un soutien pour la campagne anti-Brexit,
et du même coup c'est une ingérence dans
les affaires internes du peuple anglais
qui ne s'appartient plus.(7).
La tragédie des
migrants
La crise des
migrants à laquelle fait face l'Europe
est un problème «mondial» qui doit être
traité à l'échelle «mondiale», ont jugé
les dirigeants du G7. Le G7 reconnaît
que les mouvements à grande échelle de
migrants et de réfugiés représentent un
défi mondial qui nécessite une réponse
mondiale», selon la déclaration finale
publiée à l'issue d'un sommet au Japon.
«Nous nous engageons à augmenter l'aide
mondiale pour répondre aux besoins
immédiats et à long terme des réfugiés
et des autres personnes déplacées ainsi
qu'à ceux des communautés hôtes», ont
dit les dirigeants des sept pays
industrialisés. «Le G7 encourage les
institutions financières et les
donateurs bilatéraux à renforcer leur
aide financière et technique», dit le
texte. En 2015, environ 1,3 million de
migrants, dont bon nombre venus de pays
déchirés par les conflits comme la Syrie
et l'Irak, ont demandé l'asile à l'Union
européenne, dont plus d'un tiers à
l'Allemagne.»(8)
Depuis le début de
l'année, d'après l'Office des migrations
internationales (OIM), environ 190.000
migrants sont arrivés en Europe par la
mer, gagnant l'Italie, la Grèce, Chypre
et l'Espagne. En 2015, environ 1,3
million de migrants ont demandé l'asile
à l'Union européenne, dont plus d'un
tiers à l'Allemagne.
Souvenons-nous de
la tragédie des migrants déjà en 2015 et
les bonnes résolutions prises. Nous
lisons dans la contribution suivante:
«La crise des migrants à laquelle fait
face l'Europe est un problème ´´mondial»
qui doit être traité à léchelle
«mondiale». Le G7 reconnaît que les
mouvements à grande échelle de migrants
et de réfugiés représentent un défi
mondial qui nécessite une réponse
mondiale», selon la déclaration finale
publiée à l'issue d'un sommet au Japon.
En 2015, environ 1,3 million de
migrants, dont bon nombre venus de pays
déchirés par les conflits comme la Syrie
et l'Irak, ont demandé l'asile à l'Union
européenne, dont plus d'un tiers à
l'Allemagne. «Nous nous engageons à
augmenter l'aide mondiale pour répondre
aux besoins immédiats et à long terme
des réfugiés et des autres personnes
déplacées ainsi quà ceux des communautés
hôtes», ont dit les dirigeants des sept
pays industrialisés.«Le G7 encourage les
institutions financières et les
donateurs bilatéraux à renforcer leur
aide financière et technique», dit le
texte.(9)
Selon le
Haut-Commissariat de l'ONU, quelque
972.000 personnes avaient traversé la
mer Méditerranée en 2015 au péril de
leur vie pour rejoindre l'Europe, des
arrivées par la mer cinq fois plus
nombreuses qu'en 2014. Depuis le début
de la semaine, pas moins de 5000
personnes ont été secourues au large de
la Libye, dont 562 ont été sauvées
mercredi par la marine italienne après
le naufrage spectaculaire de leur
bateau. La presse européenne s'apitoie
sur Favour une bébé malienne de 9
mois qui a perdu ses deux parents dans
le naufrage. Ce bébé a eu plus de chance
que Aylan el Kurdi vieux de trois ans.
Personne ne parle de la tragédie de
cette semaine qui a vu la mort d'une
centaine de personnes du fait d'un
chavirement d'une barque surchargée.
Souvenons-nous qu'en 2015 le nombre de
migrants qui seraient morts en
Méditerranée avait avoisiné les 2000 sur
les quatre premiers mois de l'année
2015. Soit environ 30 fois plus que
durant la même période en 2014. L'année
2015 est plus meurtrière que la
précédente (2014).
Il faut dire que la
fin récente de Mare Mostrum a
considérablement diminué les moyens de
l'Europe dans ce dossier. «Le projet
Mare Nostrum, qui avait permis de
sauver en mer environ 170.000 migrants,
avait été mis en place par la seule
Italie pour 9 millions d'euros par mois.
Depuis le 1er novembre 2014, il a été
remplacé par le programme européen
Triton, qui n'investit que 3 millions
d'euros, alors que 19 pays y
participent» (...) Si l'agence Frontex a
obtenu de Bruxelles une rallonge de 106
millions en 2015, cette somme reste en
priorité destinée à la surveillance et
non au sauvetage.» (10)
On aurait pensé à
une prise de conscience mondiale en
dehors des voeux pieux et des larmes de
crocodile. Même L'ONU avait accusé l'UE
de transformer la Méditerranée en «vaste
cimetière» «Pour La responsable de la
diplomatie de l'UE, l'Italienne Federica
Mogherini «nous n'avons plus d'alibi.
L'Union européenne n'a plus d'alibi, les
Etats membres n'ont plus d'alibi,
a-t-elle martelé en arrivant. Les
tragédies de ces derniers jours, de ces
derniers mois, de ces dernières années,
c'en est trop». «On a besoin de mesures
immédiates de la part de l'UE et des
Etats membres. Nous ferons tout pour
empêcher que de nouvelles victimes
meurent devant notre porte de la façon
la plus cruelle, en Méditerranée», a de
son côté promis Angela Merkel lors d'une
table ronde avec des ONG à Berlin. Le
secrétaire général des Nations unies Ban
Ki-moon avait appelé l'Union européenne
à soutenir davantage les efforts des
pays riverains pour prendre en charge
les migrants qui risquent leur vie en
Méditerranée. «La Méditerranée se
transforme rapidement en une mer de
souffrances pour des milliers de
migrants», «l'Europe tourne le dos à
certains des migrants les plus
vulnérables dans le monde, et risque de
transformer la Méditerranée en un vaste
cimetière.» La Méditerranée, est devenue
un naufrage des «valeurs autoproclamées»
de l'Europe, l'indifférence européenne.
L’hypocrisie du
cimetière pour les épaves
C'était il y a un
an mois pour mois! Selon l’ONU, 8 362
hommes, femmes et enfants sont morts en
tentant de rejoindre l’Europe par la mer
depuis 2014. Pour l’année 2016, ce
chiffre atteint 1 370 personnes. Sans
les 700 disparus de cette semaine.
Depuis l’année
dernière rien de concret! Tragiquement
rien! Ou plutôt si ! un cimetière !! A
défaut donc de les sauver en les
accueillant on donne hyprocritement de
la dignité à leur mort: « Voir tous
ces cercueils et tous ces gens sans nom,
parce qu’ils ont été enterrés et
continuent d’être enterrés avec un
numéro, est inhumain. Nous devons leur
donner de la dignité, au
moins dans la mort. » Le village de
Tarsia, dans la région italienne de
Calabre, veut
être la dernière demeure des hommes,
femmes et enfants qui meurent noyés au
large de l’Italie
en tentant d’entrer en
Europe. Toutes ces personnes mortes
au large de l’Italie sont enterrées dans
divers cimetières du sud du pays,
quand les corps ont pu être récupérés
par les gardes-côtes. Ils sont alors
numérotés, et un échantillon ADN est
prélevé
pour ceux qui n’ont aucun élément
d’identification. Parfois, des
familles entières meurent, et personne
ne viendra
reconnaître les corps. Le projet de
cimetière d’un hectare coûterait 4,3
millions d’euros, et nécessite un
cofinancement, qui se fait
attendre » (11)
Depuis Aylan, il y
a eu Favour, il y a eu un autre bébé de
quelques mois mort avec une image
insoutenable, il y aura ad nauseam
des épaves humaines sur des épaves dans
l'indifférence de l'Occident qui a amené
ces hères à venir tenter leur chance
pour atteindre la forteresse Europe et
en mourir en mer. Cette Europe qui
n'arrête pas de donner des leçons au
Monde...Cet Occident plus obnubilé par
l'avoir a délaissé l'être.
Le poète Louis
Aragon constatait en son temps, le
dérèglement éthique du monde, en
proclamant son « Est-ce ainsi que les
hommes vivent ? » mutatis mutandis nous
proclamons à sa suite, devant cette
anomie du monde doublée d’un chauvinisme
de la prospérité des puissants,
indifférents à la misère du monde et à
ces morts sans sépulture : « Est-ce
ainsi que les hommes meurent ? » La
question reste posée.
1.Thierry Meyssan :
http://reseauinternational.net/le-g7-sommet-de-lhypocrisie-occidentale/
2.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160526.OBS1262/economie-terrorisme-migrations-les-enjeux-du-g7.html
3.
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/25/au-japon-les-enjeux-planetaires-et-le-role-limite-du-g7_4926090_3210.html#U1Xw7eeprlfSHjJS.99
4.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/05/27/au-japon-le-g7-obsede-par-la-chine_4927580_3216.html#UueKkGXxWsjk78JS.99
5.Alexei Druzhinin
https://fr.sputniknews.com/economie/201506081016460953/
6.
https://larouchepac.com/20150609/brics-vs-g7-two-paradigms-world
7.
http://www.theguardian.com/politics/2016/may/27/brexit-would-pose-a-serious-risk-to-global-growth-say-g7-leaders
8.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/05/27/97001-20160527FILWWW00019-g7-les-migrants-sont-un-defi-mondial.php
9.
http://www.sitecommunistes.org/ch407g7.pdf
10.
http://www.jeuneafrique.com/230282/politique/chaos-libyen-crises-euros-et-m-t-o-pourquoi-l-immigration-en-m-diterran-e-est-devenue-un-drame-global/
11.
http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/05/30/un-cimetiere-international-des-migrants-pour-leur-donner-de-la-dignite-au-moins-dans-la-mort_4929139_4832693.html#ikykzbvcdMccwlGV.99
Article de
référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/242638-des-riches-indifferents-a-la-tragedie-humaine.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié le 31 mai
2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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