Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Année 2017 horribilis :
année 2018 l'espoir est permis
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Samedi 30 décembre 2017
«Le vieux monde se meurt, le nouveau
monde tarde à apparaître et dans ce
clair-obscur surgissent les monstres.»
Antonio Gramsci
Cette année 2017 a
été riche en stress. Trois évènements
majeurs ont structuré cette année horribilis marquée par la politique du
président américain Donald Trump. S'il y
a une chose qu'il faut lui
reconnaître c'est qu'il fait ce qu'il
dit. Cependant, ces actions ont
déstabilisé plus que prévu le mouvement
du monde. Ce sera d'abord le décret
contre l'entrée aux Etats-Unis de
certains pays musulmans, ensuite ce sera
plusieurs actions qui montrent
l'isolationnisme d'un côté et
l'interventionnisme de l'autre. Cette
année 2017 a vu aussi plus que jamais
les conflits prendre une connotation
ethnique et religieuse. Souvenons-nous
des Rohingyas décimés par la junte
birmane avec la bénédiction de la prix
Nobel de la paix Au Sung Tsu Kii.
Souvenons-nous aussi de la victoire de
la Syrie et de la débâcle de Daesch,
malgré toutes les aides occidentales.
Souvenons-nous aussi de Kim Jong-Un pour
qui l'arme nucléaire est la meilleure
assurance-vie pour son régime, le
président des Etats-Unis brandit
régulièrement la menace du feu
américain. Trump, malgré ses tirades sur
le feu nucléaire, en vient à prendre
acte par de discrètes reculades de
Tillerson malgré les démentis de la
Maison Blanche. Les nièmes sanctions
contre la Corée du Nord ne pourront pas
impressionner ce pays et le monde
occidental s'habitue à l'idée que la
Corée du Nord est une nation nucléaire.
Bilan d'une année d'angoisse avec Trump
:
On ne peut pas dire
que ce fut une année de tout repos.
Du point de vue climat la planète fut
soumise à une vague de chaleur qui fait
de 2017 l’année la plus chaude depuis
que les mesures de température ont été
mises en œuvre il y a un siècle . Certes
on termine avec des températures
polaires dans certains coins du monde
notamment aux Etats Unis ce qui a permit
de Donald Trump d’affirmer que l’argent
qui aurait été perdu en s’inscrivant
dans l’accord de Paris aurait pu être
utilisé pour chauffer les Etats Unis !
La réponse de l’académie de Californie
Quand on parle de fin dans le monde , en
parlant de c , il ne faut
pas oublier qu’il y a des famines dans
le monde …
Pour Sylvia Swinden
l'élection de Trump a déjà mené à une
série de mesures qui font de cette
période l'une des plus dangereuses de
l'histoire, y compris la montée de la
menace d'une guerre nucléaire. Voici une
petite liste. Tentatives d'abrogation de
l'Obamacare, et à défaut, suppression de
son financement. Retrait de l'accord de
Paris sur le changement climatique.
Augmentation du financement des armes
nucléaires. Interdiction de
l'immigration de musulmans et promotion
de l'islamophobie sous toutes ses
formes: Déclaration de Jérusalem
capitale d'Israël, aggravant le conflit
au Moyen-Orient. Réduction d'impôt pour
les riches et les entreprises,
augmentation pour les pauvres. Menace
d'anéantir la Corée du Nord, dans une
première manche sans diplomatie avec son
compère militariste Kim Jong-Un. Retour
des aides pour le pétrole et le charbon
au détriment des énergies renouvelables.
Déclare que les manifestants néo-nazis
et anti-nazis sont comparables. Je suis
sûre que d'autres peuvent s'ajouter à la
liste. (…) Mais comme nous l'avons déjà
dit, Trump n'est pas le problème, mais
le symptôme. Par le passé, le système a
été plutôt habile pour cacher ses vraies
couleurs. La ploutocratie déguisée en
démocratie, la politique de la peur, le
racisme, la déshumanisation à tous les
niveaux, tout ceci existait déjà. Si
auparavant nous nous sommes voilés la
face, maintenant ce n'est pas si facile.
Le système fabrique Trump depuis des
décennies, c'est-à-dire qu'il fabrique
les conditions pour que nous votions
nous-mêmes pour ce type de dirigeant».
(1)
«Il est vrai que l'anti-humanisme
radical répand sa violence dans le monde
entier, et c'est effrayant. Mais les
fascistes, les extrémistes, les
fondamentalistes néolibéraux, eux aussi
ont peur. Le vide existentiel du système
dominant est un terrain fertile pour
l'irrationalisme. La renaissance que
nous recherchons n'est pas seulement
faite de justice sociale,
d'anti-discrimination et de solidarité,
réalisée à travers la méthodologie de la
non-violence. Sa véritable force
proviendra d'une révolution spirituelle,
de la concrétisation de la véritable
dimension de l'être humain, de la
capacité des hommes et des femmes à se
transformer et à transformer le monde»
(1)
Pour couronner le
tout, la guerre bactériologique reprend
ainsi. Le gouvernement fédéral américain
a levé aussi le moratoire imposé sur le
financement de la recherche impliquant
le développement et l'étude des
techniques visant à rendre certains
virus plus meurtriers et plus
transmissibles, voire mortels» (2).
L'hubris de Salman
et le calvaire du peuple yéménite
Ce que l’on peut
retenir de 2017 est intimement lié au
calvaire une année de plus du Yemen où
le choléra menace des centaines de
milliers de personnes la famine
et les bombardements font le reste. De
façon tout à fait symétrique Mohamed Ben
Salman se veut à tout prix le seul
leader au Moyen-Orient faisant de son
combat contre l'Iran «une croisade».
Naturellement il s'allie avec Israël
pour cela. Des décisions intempestives,
toutes proportions gardées, sont prises
comme celle du président américain sans
l'intelligence la force militaire mais
avec une manne imméritée allant même
jusqu'à faire un hold-up de 800
milliards de dollars en rackettant les
princes. Ces argents lui permettront de
faire une guerre atroce à un petit pays,
le Yémen. En 1000 jours d'offensive
saoudienne au Yémen il y eut 13.603
martyrs dont 2.887 enfants et 2.027
femmes, 2.1812 blessés dont 5.000 femmes
et enfants, 841.906 personnes atteintes
de choléra et 2.176 personnes en sont
mortes, 8 millions de personnes
souffrent de la famine. Du point de vue
infrastructure 211 sites archéologiques
ont été démolis, 31 hôpitaux, 174
centrales d'électricité, 15 aéroports,
945 établissements d'enseignement, 82
mosquées. Au Yémen enfin 1 enfant meurt
toutes les 10 minutes de diverses
façons» (3)
La décision sur Jérusalem et ses
conséquences
Une nouvelle de
plus qui plonge les Palestiniens dans le
désarroi et la communauté des hommes
épris de justice scandalisés par
l'injustice et les faits du prince.
Après Lord Balfour qui promet un home,
pour la troisième fois, les Israéliens
se voient remettre les clés d'une ville
trois fois sainte. Cette décision
dangereuse du président américain de
transférer l'ambassade des Etats-Unis de
Tel-Aviv à Jérusalem qu'il déclare être
la capitale d'Israël est dangereuse à
plus d'un titre. Elle consacre, à Dieu
ne plaise, le droit de la force. Dans
cette déclaration Trump ne parle
nullement de Jérusalem ouest, pour lui
la Jérusalem est depuis 1967 n'existe
pas. Cette violation du droit
international Trump n'en a cure. Comme
conséquence, les affrontements
continuent dans la bande de Gaza entre
des soldats israéliens et des
Palestiniens qui protestent contre la
décision des États-Unis de reconnaître
Jérusalem comme la capitale d'Israël,
faisant de plus en plus de victimes. Le
nombre de victimes des affrontements
avec l'armée israélienne parmi les
Palestiniens a atteint 12 personnes
depuis l'annonce de Donald Trump de la
reconnaissance de Jérusalem comme
capitale d'Israël, a déclaré à Sputnik
le porte-parole du ministère de la Santé
à Gaza, Ashraf al-Qudra. L'Assemblée
générale de l'Onu a approuvé jeudi soir
à une large majorité des voix la
résolution contre la décision des
États-Unis de reconnaître Jérusalem
comme capitale d'Israël, rejetant ainsi
le choix de Donald Trump. 128 pays ont
voté en faveur de la résolution, neuf
contre, 35 autres se sont abstenus.
Les conséquences imprévues de la
décision de Trump concernant
Jerusalem
Pour Abdel Bari
Atwan Trump a rendu service aux
musulmans. Il écrit : «L'initiative de
Trump sur Jérusalem a remis la Palestine
sur le devant de la scène arabe et
islamique. Il a également allumé la
mèche d'une intifada qui pourrait durer
des mois, voire des années, et qui sera
le prélude d'une guerre régionale qui
remodèlera la carte de la région,
l'équilibre des pouvoirs et les
alliances. Le pari de Trump, salué par
le Premier ministre israélien Binyamin
Netanyahou et le lobby israélien à
Washington, a marginalisé les deux
principaux alliés arabes des Etats-Unis,
l'Arabie saoudite et l'Egypte, et a
considérablement renforcé la position de
deux Etats non arabes, l'Iran et la
Turquie, qui sont en compétition avec
eux pour le leadership du monde
islamique et de ses autorités
religieuses. Le fait que le commandant
iranien Qassem Soleimani en appelle
publiquement aux dirigeants des ailes
armées des groupes palestiniens et offre
tout son soutien aux forces de
résistance contre Israël, montre
l'émergence de l'Iran en tant qu'allié
principal des Palestiniens et de leur
intifada à un moment où la plupart de
ses rivaux arabes du Golfe sont en train
de normaliser leurs relations avec
l'Etat israélien et de se rendre
complices de Trump dans la judaïsation
la ville sainte» (5).
La crise actuelle sur Jérusalem a porté
un coup dur à cette ambition, en
favorisant l'émergence d'un front
islamique qui inclut les deux Etats
régionaux les plus puissants � la
Turquie sunnite et l'Iran chiite � et
qui s'unit aux peuples arabes, chrétiens
inclus, sur une base non sectaire ou non
confessionnelle pour affronter Israël et
son allié Trump et pour obliger le monde
à voir le conflit sous son vrai jour, à
savoir celui d'un peuple opprimé par un
Etat colonisateur raciste et sans merci.
Ce n'est pas un changement qu'Israël et
ses alliés de l'alliance «sunnite
modérée» avaient anticipé. (…) Trump
mérite notre gratitude pour sa décision
sur Jérusalem, car elle a uni le monde
islamique et porté un coup mortel à la
division sectaire entre les Sunnites et
les Shiites. Elle a isolé ses alliés
arabes qui normalisent leurs relations
avec Israël et deviennent ses alliés ou
ses amis» (5).
Le monde va mal
Sans vouloir
prendre à notre compte la prophétie de
Huntington sur le choc des
civilisations, force est de constater
l'irruption du religieux dans les
sociétés. Philippe Portier et Alain
Dieckhoff avancent que la religion sert
de plus en plus de mode de gouvernance
surtout si elle est alliée à l'ethnie.
Ils écrivent : «Dans beaucoup de pays
aujourd'hui, et bien au-delà de la seule
Europe dont on fait souvent le continent
exemplaire de la sécularisation, il y a
à l'évidence des phénomènes de reflux de
la croyance. Toutefois, parallèlement à
ce recul éventuel, le monde contemporain
est également marqué par une
réaffirmation du religieux. Cette
dernière se manifeste, d'abord, par une
présence plus forte des religions sur la
scène publique. Elle peut passer par une
«pénétration par le bas», qui prend
souvent la forme d'une intervention des
groupements confessionnels dans les
sphères éducative et sociale. Elle peut
aussi s'exprimer, de façon beaucoup plus
spectaculaire, à travers une
«pénétration par le haut». Le religieux
est alors directement mobilisé dans la
sphère politique (..) Avec l'épuisement
des projets idéologiques séculiers, le
religieux devient une ressource que de
plus en plus de pouvoirs politiques
utilisent sans vergogne. La religion
remplit dès lors une fonction
d'identification nationale. Au Japon, le
gouvernement de Shinzo Abe met ainsi en
avant le shinto ; en Pologne, c'est
l'enracinement catholique qui est exalté
; en Turquie, l'ancrage islamique est
célébré par le nouveau sultan ; en
Israël, l'exhortation à la consolidation
de la dimension juive de l'Etat se
renforce avec constance ; tandis qu'au
Myanmar, l'affirmation de la birmanité
passe par le bouddhisme. Tous ces
nationalismes religieux génèrent des
processus d'exclusion qui, dans des cas
extrêmes, conduisent à des massacres et
à des expulsions, comme ceux qu'endurent
les Rohingyas musulmans de Birmanie.
Ainsi donc, contrairement à ce
qu'écrivait Friedrich Nietzsche, Dieu
n'est pas mort, il fait de la politique»
(6).
Les nouvelles formes
d'inquisition
Même constat de
Claire Verilhac : «Depuis la nuit des
temps les religions ont été utilisées
par des fous afin d'assouvir appétits de
pouvoir et instincts meurtriers. Un
prétexte bien commode puisque
irrationnel. De l'Inquisition à Trump
des terroristes ont semé la haine et la
mort en leur nom. Il est urgent de les
arrêter. On l'a déjà oublié mais Donald
Trump, à peine investi président des
Etats Unis, annonçait déjà la couleur.
Pour son premier voyage officiel, en mai
2017, il se rendait dans les trois Etats
religieux que sont le Vatican, l'Arabie
saoudite et Israël ! Ainsi commencera sa
«croisade» qui l'amènera à désigner
Jérusalem capitale d'Israël, comme il
l'avait promis durant sa campagne à la
droite évangélique, la remerciant ainsi
de son important soutien électoral. (…)
On voit bien que dès que sont associés
«pouvoir» et «religion» la volonté de
semer la terreur c'est-à-dire le
terrorisme, n'est jamais très loin.
C'est même le compagnon de route
habituel » (7).
"Mais en Europe,
particulièrement en France, nombre de
voix politiques et médiatiques flirtent
dangereusement avec ces théories
raciales, par exemple lorsqu'elles
exigent des seuls musulmans qu'ils se
positionnent contre le terrorisme.
Demande-t-on à tous les Juifs de prendre
parti contre les massacres de
Palestiniens ? A tous les catholiques de
se dissocier des prêtres pédophiles ?
Heureusement non, bien sûr. Les
musulmans sont devenus des cibles
permanentes et les propos racistes à
leur encontre désormais monnaie
courante. Dans le cadre de l'état
d'urgence c'est au nom de leur religion
(supposée) qu'ils ont été arrêtés,
perquisitionnés ou assignés à résidence
quand bien même on n'avait rien de
spécial à leur reprocher. Des coupables
potentiels «par nature» là aussi ! Ce
sont pourtant eux les principales
victimes du terrorisme et la simple
décence voudrait qu'on cesse de parler
de «terrorisme islamique» et d'associer
ainsi, comme le souhaitent les
assassins, leurs crimes à une religion"
(7).
"L'université du
Maryland (Etats-Unis) a recensé
l'intégralité des attaques terroristes
qui ont eu lieu à travers le monde entre
2001 et 2016. Celles-ci ont coûté la vie
à 188.272 personnes, sans compter les
auteurs des faits eux-mêmes, et fait
plus de 340.000 blessés. Les pays les
plus frappés sont l'Irak, le Pakistan et
l'Afghanistan. Et les musulmans
représentent 90% des victimes ! Les
dirigeants occidentaux, Etats-Unis en
tête, ont soutenu, et soutiennent,
systématiquement les régimes religieux
les plus rétrogrades : Talibans, Israël
ou Arabie saoudite. En parallèle ils se
sont acharnés à détruire les régimes
laïques : Irak, Libye ou Syrie semant
chaos, déstabilisation politique durable
de régions entières, guerres,
terrorisme, cortèges de réfugiés» (7).
«Les religions ont tout à fait leur
place dans notre culture en tant
qu'œuvres littéraires au même titre que
celles d'Aristote, Avicenne, Maïmonide,
Descartes ou Spinoza. Car les trois
religions du Livre, qui en réalité n'en
sont qu'une, nous invitent à
l'universalisme. Il y est question de
notre fragile condition humaine et cela
ne peut pas nous être totalement
indifférent. Encore faut-il interroger
ces sources que sont la Bible, les
Evangiles ou le Coran en les situant
dans leur contexte historique,
géographique et politique. Ce que font
de passionnants exégètes talmudiques,
coraniques, ou les penseurs de la
Réforme par exemple" (7).
"Les fondamentalistes de tous poils
rejettent, eux, ces analyses et
n'admettent qu'une lecture au premier
degré de ces textes, faisant fi du
contexte dans lequel ils ont été écrits,
opposant ainsi la croyance à la raison
ce qui permet toutes les dérives. Ce
serait de peu d'importance s'il ne
s'agissait là que de quelques illuminés
à qui on n'accorde pas un rôle politique
majeur" (7).
Mais ce sont justement ces adeptes de
l'ignorance qui sont au pouvoir : - un
président des EU redevable aux
fondamentalistes chrétiens qui ont
assuré son élection et qui rejettent en
bloc la science, le savoir, le progrès,
- un Premier ministre israélien qui
s'appuie sur des textes vieux de 3.000
ans pour justifier colonisation,
racisme, apartheid, massacres ...- des
dirigeants saoudiens qui utilisent une
religion pour s'affranchir du respect
des droits humains fondamentaux. C'est
cette coalition obscurantiste qui décide
de la marche du monde et qui fait son
malheur ! (..) Cette volonté d'attiser
les haines, les communautarismes,
encourage toutes les intolérances et
crée à coup sûr de nouveaux adeptes pour
toutes les sectes assassines. Il est
grand temps de séparer ce couple
infernal et la France s'est dotée d'un
atout précieux, la laïcité, qui devrait
lui permettre de jouer un rôle important
au niveau international» (7).
Pour un
œcuménisme de l’apaisement
On l’aura compris
on se dirige tout droit vers le
chaos la fameuse phrase de
Hobbes : « la guerre de tous
contre tous » . Cette apparente guerre
de religion n’est en fait que le faire
valoir d’un capitalisme triomphant qui
instrumente les espérances en dressant
les hommes les uns contre les autres et
en retirer « de la valeur » Ainsi
après avoir manipulé les foules en
créant des abscès de fiwation comme ce
fut le cas en Irak et en Syrie, malgré
la défaite sanglante de Daesch l’empire
n’a pas dit son dernier mot et
pour une grande partie des médias
boutefeux, l’islam doit rentrer dans le
rang et perdre sa singularité -
non pas sous sa face sanglante comme on
le reprénte- mais comme rempart contre
justement la disparition de la dignité
humaine de sa valeur et de sa fragilité
– pense que l’Islam est en train de se
laïciser même au Moyen Orient et on
présente les avancées du prince héritier
saoudien mégalomane comme des avancées
majeure. Lisons ce qu’écrit Audrey
Duperron : « Surveillez les signes
grandissants du retrait de l’Islam en
2018 au Moyen-Orient », écrit The
Economist. Le magazine prédit qu’à
la faveur de la débâcle de l’État
islamique (EI), on assistera au
déferlement d’une vague de
cosmopolitisme dans la région. Il
affirme que la nouvelle génération est
vouée à mettre en doute les affirmations
selon lesquelles l’Islam est la
solution. Les partis laïques verront
leur cote de popularité progresser en
Irak. Dans les territoires qui ont été
occupés par l’EI, les femmes pourront à
nouveau découvrir leur visage, et les
jeunes filles pourront retourner à
l’école ou à l’université ».
Pour le journal
l’espérance de 1.5 milliard de croyants
depuis plus de quatorze siècles se
résume à deux symboles : de « Les
2 symboles de l’islam, la barbe et le
voile, seront en déclin », écrit le
magazine. Il observe que le statut de la
charia a été affaibli dans plusieurs
pays. En Tunisie, les femmes peuvent
maintenant se marier à un non-musulman.
Et en Arabie Saoudite, elles peuvent
faire du vélo, et même conduire. (…)
Mais il ne faudra pas s’y tromper.
Car à l’instar des sultans ottomans du
milieu du XIXe siècle, les régimes
autoritaires modernes du Moyen-Orient
savent manier le vocable de la réforme
et de la modernisation pour réduire le
pouvoir des institutions religieuses au
détriment du leur ».
« En conséquence
conclut l’auteure, il faut s’attendre à
un recul des expressions religieuses
dans l’espace public. Les dirigeants
utiliseront les médias d’État et les
programmes scolaires pour promouvoir une
morale laïque. Le sexe avant le mariage
et le divorce seront banalisés. Les
populations plus âgées déploreront cette
évolution. Mais les gouvernements ne
manqueront pas de l’ériger en progrès
social »
Que nous réserve
2018 ?
Est-ce pour autant
que le religieux a disparu ?
la laïcité bien comprise est
parfaitement compatible avec l’essence
des religions . Souvenons nous de la
parabole du Christ : « Il faut
rendre à césar ce qui appartient à
césar et à Dieu ce qui appartient
à Dieu ». Dans le Coran dans
plusieurs sourates, il est fait mention
de tolérance notamment envers «
Ahl el Kitab » les Gens du Livre
de la même façon , il est dit : « Lakoum
dinoukoum oua liya Dini « Vous
avez votre religion et j’ai la mienne »
. Cependant laïcité ou pas dans les pays
occidentaux les dirigeants politiques
surfent sur ce qu’il y a de
clivant et mobilise la religion contre
l’étranger, l’allogène –musulman même
s’il est là depuis plusieurs
générations, Il n’a d’ailleurs aucune
chance d’intégration apaisée devant
l’allogène récent . Ce dernier lui est
préféré , il passe avant lui du fait
qu’il a la même espérance religieuse
même s’il n’est pas pratiquant ..
On explique cela par l’atavisme
du fond rocheux chrétien ou supposé tl
qui est mobilité contre le sarrasin…
L’année n’est pas
encore terminée que les Etats Unis et
Israël quittent l’Unesco Sous la plume
de Jeremy Salt nous lisons cette
contribution qui fait le point sur la
réalité des choses : « Main dans la
main, les Etats-Unis et Israël ont
décidé de quitter l’UNESCO. On ne
pouvait rien espérer de mieux ! Deux
États qui ont semé une violence inouïe
au Moyen-Orient depuis l’implantation d’
« Israël » en Palestine. En plus de la
Palestine, les Etats-Unis ont lancé des
guerres génocidaires contre trois pays
depuis 1990, l’Irak (deux fois), la
Libye et la Syrie, et ils continuent de
soutenir l’Arabie Saoudite dans sa
guerre tout aussi génocidaire contre le
Yémen. Quant à Israël, vivre en
permanence en dehors du droit
international est une condition
nécessaire à son existence. (…) Après
tout, quel club continue d’accepter un
adhérent qui n’obéit pas aux règles, qui
a été mis en garde une fois, une, deux,
trois, voire 50 fois, mais refuse
toujours d’obéir aux règles? Mais Israël
n’a pas à modifier ses manières pour
rester membre de la « communauté
internationale » parce qu’un autre État
qui ne respecte pas davantage les
règles, ni même le droit international,
les États-Unis, le protège à tous les
niveaux et de toutes les manières,
provoquant ainsi toujours plus de
violence » (9).
L’UNESCO a fait de
son mieux pour protéger le patrimoine
culturel palestinien. Rien de ce qui
n’est pas juif n’a d’intérêt pour les
Sionistes et il y a si peu de traces
juives en Palestine que la Palestine
musulmane et chrétienne a été ravagée,
pas une seule fois (1948) ou deux fois
(1967), mais sans arrêt. La destruction
de la Palestine est la condition
nécessaire à la création de l’ « État
juif » de Netanyahou. C’est tout ou
rien: il ne peut y avoir de compromis,
ni d’alternative. Les Palestiniens ont
proposé plusieurs options, un État
séculier, deux États vivant côte à côte,
mais la seule option acceptable pour
Israël, c’est toute la Palestine pour
nous et rien pour vous » (9)
Plus largement devant cette anomie qui
s’est installée dans la durée. Il faut
ajouter le monde d’Orwelle que nous
promettent les apprentis sorciers qui
envisagent ni plus ni moins de
dénaturer la nature humaine ; à l’instar
de Sergio Canavero qui après avoir
réussi à faire une transplantation
de tête envisage de s’attaquer à faire
de même avec l’homme. Il en est de
même des biologistes qui sont arrivés à
modifier le génome humain . Que
deviendra alors la nature humaine ? Il
faut ajouter à cela la
démonétisation de la condition humaine .
La valeur marchande de l’individu
est devenue la seule monnaie d’échange
dans Le néolibéralisme qui a plus que
jamais le vent en poupe. Nous
pourrions dire Business as usual
!
A moins que par
miracle, on pense enfin à
ériger d’une façon ou d’une autre les
valeurs de solidarité et du bien commun
qui se délitent. Les prémices invitent
à être prudents car l''ancien monde de
l'unipolarité ne veut pas lâcher prise
au profit d'un monde apaisé où chaque
pays a sa part d'humanité et que tous
les pays sont égaux en dignité ; D’une
certaine façon un monde multipolaire est
le credo des dirigeants russes et
chinois pour qui il y a de la place pour
tout le monde . Ce clair-obscur actuel
, pour reprendre Gramsci, verra
l'avènement de monstres déclinés de
façons diverses. C'est peut-être cela
l'Apocalypse de Jean et pour les
musulmans, - comme nous le rapportait
nos mères, «el quarn arba'etache»
«le quatorzième siècle» synonyme de
bouleversement du monde et de fin des
temps.
Bienvenue dans le
nouveau monde Bonne année 2018 !
Note :
1.https://www.pressenza.com/fr/2017/12/trump-magasin-de-porcelaine/
2.http://trustmyscience.com/les-usa-levent-l-interdiction-federale-de-creer-des-virus-mortels-en-laboratoire/
3.http://arretsurinfo.ch/1000-jours-doffensive-saoudienne-au-yemen/
4.https://www.alternatives-economiques.fr/religion-recomposee/00082101
5.Abdel Bari Atwan
http://www.raialyoum.com/?p=795122
6.
https://www.alternatives-economiques.fr/religion-recomposee/00082101
7.Claire Verilhac
https://blogs.mediapart.fr/register/blog/011117/religion-et-politique-...
8.
Audrey Duperron 27 décembre 2017
https://fr.express.live/2017/12/27/islam-moyen-orient-cosmopolitism/
9.
http://chroniquepalestine.com/etats-unis-israel-quittent-unesco-bon-debarras/
Article de
référence :
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5254717
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole
Polytechnique Alger
Publié le 31 décembre 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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