Opinion
Le plus ancien Coran :
Scoop ou
manipulation délibérée
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 30 juillet2015
Dis: "Nous croyons en Allah, à ce qu´on
a fait descendre sur nous, à ce qu´on a
fait descendre sur Abraham, Ismaël,
Isaac, Jacob et les Tribus, et à ce qui
a été apporté à Moïse, à Jésus et aux
prophètes, de la part de leur Seigneur:
nous ne faisons aucune différence entre
eux; et c´est à Lui que nous sommes
soumis".
Coran
Sourate 3.84
Le 22 juillet un scoop ! Des
fragments d’un ancien Coran qui auraient
environ 1 400 ans ont été retrouvés par
l’université de Birmingham. Selon
l’université, qui a fait cette annonce
il s’agirait de l’un des plus anciens
manuscrits du Coran du monde.
L’université de Birmingham a indiqué que
le manuscrit consistait en deux pages de
parchemin, contenant des parties des
sourates – ou chapitres – 18 à 20,
retranscrites à l’encre à l’aide d’une
forme précoce d’alphabet arabe. (…)
Grâce à une analyse au radiocarbone
réalisée par le laboratoire de
l’université d’Oxford et dont les
résultats sont fiables à 95,4 %, il a
été déterminé que le texte figurant sur
les pages aurait été reproduit à la main
entre 568 et 645 après Jésus-Christ. «
La datation au radiocarbone a permis
d’obtenir des résultats encourageants,
qui contribuent de façon significative à
notre compréhension des premiers
exemplaires écrits du Coran. Nous sommes
ravis qu’un document historique aussi
important soit ici, à Birmingham, a
déclaré la directrice des collections
spéciales (bibliothèque de recherche de
Cadbury) Susan Worrall, à l’université
de Birmingham ». (1)
Les fragments ont été écrits sur la
peau brebis ou de chèvre Les essais,
réalisés par l’Accelerator de
l’Université d'Oxford, ont montré
que les fragments, écrits sur des
moutons ou la peau de chèvre, ont été
parmi les très anciens textes survivants
du Coran. Ces tests fournissent une
plage de dates, montrant que, avec une
probabilité de plus de 95%, le parchemin
était d'entre 568 et 645 ». (2)
Allant plus loin dans l’historicité,
le professeur David Thomas, de
l'Université de Birmingham déclare : «
[ces feuillets] pourraient bien nous
ramener à quelques années de la
fondation réelle de l'Islam", la
datation des folios Birmingham voudrait
dire qu'il était tout à fait possible
que la personne qui les avait écrites
aurait été en vie à l'époque du Prophète
Muhammad ». Elle pourrait avoir bien
avoir connu le Prophète Muhammad Il
aurait vu sans doute, il aurait
peut-être entendu prêcher Il peut
l'avoir connu personnellement. De plus,
«les parties du Coran qui sont écrites
sur ce parchemin peuvent, avec un degré
de confiance, être datés à moins de deux
décennies après la mort de Mohammed
».(2)
Pour sa part le Dr Waley,
conservateur de ces manuscrits à la
British Library, a déclaré: «ces
deux folios, dans une belle et
étonnamment lisibles main Hijazi, datent
presque certainement du temps des trois
premiers califes". Les trois premiers
califes étaient chefs de file de la
communauté musulmane entre environ 632
et 656. Durant le troisième califat
Uthman ibn Affan, des copies de la
"édition définitive" ont été distribués.
Le manuscrit fait partie de la
Collection Mingana de plus de 3000
documents du Moyen-Orient recueillies
dans les années 1920 par Alphonse
Mingana, un prêtre chaldéen né près de
Mossoul en Irak moderne ».(3)
La première
version écrite du Coran
De quand date la première compilation
du Coran ? (…) Selon la tradition
musulmane, Mahomet récitera le Coran en
entier par cœur à chaque
ramadan en présence de Gabriel .
Après Mahomet, ce sera
Abu Bakr qui fera rédiger une
compilation intégrale officielle à
Zayd ibn Thâbit, qui sera conservée
chez lui, mais ni diffusée ni multipliée
D'après certaines traditions musulmanes,
le calife
Uthman réunira une seconde fois tous
les chapitres du Coran en une édition
définitive et détruira toutes les autres
variantes du Coran, dont certaines
variantes figureront dans les livres
d'exégèses et de hadith, selon les
règles de la transmission des hadiths
L'opinion la plus partagée dans le monde
des chercheurs est que « l'initiative de
constitution d'un codex coranique
officiel, commencée apparemment sous le
califat de
Uthman semble avoir trouvé son
achèvement sous le règne d'Abd
al-Malik (685-705)
ou un peu plus tard ». La tradition
rapporte une destruction massive de
manuscrits de corans, afin
d'homogénéiser les manuscrits sous le
califat d'Uthman
ibn Affan, et la destruction de la
variante d'ibn Mas'ud jusqu'en
1007 à
Bagdad
Bukhari rapporte les réticences d'Abdullah
ibn Mas'ud sur le canon d'Uthman et
ses encouragements aux Irakiens à
utiliser sa propre compilation plutôt
que le canon d'Uthman composée par
Zayd ibn Thâbit , et les plus
anciens manuscrits disponibles du Coran
remontent à la seconde moitié du premier
siècle hégirien d'après les techniques
de datation modernes » (4)
« Selon la tradition musulmane
déclare l'islamologue Claude Gilliot qui
abonde dans le m, à la mort de Muhammad
en 632 il n’existait pas d’édition
complète et définitive des révélations
que le Prophète avait livrées. Il est
dit que ses Compagnons les avaient
mémorisées, en les apprenant et en les
récitant par cœur . Une première mise
par écrit «complète» aurait été faite à
l’instigation d’Omar qui craignait que
le Coran ne disparût parce que ses
mémorisateurs mouraient au combat. Il
convainquit le calife Abû Bakr (632-634)
de faire consigner par écrit ce que les
gens en savaient et ce qui en avait été
écrit sur divers matériaux. Ce travail
de collecte fut dirigé par l’un des
scribes de Muhammad, ? le Médinois Zaïd
b. Thâbit. À la mort d’Abû Bakr, ces
premiers feuillets du Coran furent
transmis à Omar, devenu calife
(634-644), puis à sa fille Hafsa, l’une
des veuves de Muhammad. (…) L’objectif
d’Omar était probablement de disposer
d’un corpus et non de faire une
«édition» définitive ». (5)
« C’est sous le califat suivant,
celui d’Othman (644-656), qu’on prit
conscience de divergences dans la façon
de réciter le Coran. Othman reprit le
corpus détenu par Hafsa et le fit
compléter par d’autres personnages,
toujours sous la direction de Zaïd b.
Thâbit. Il fit ensuite détruire tous les
matériaux originels, imposa une première
version «canonique» du Coran en
l’adressant aux métropoles les plus
importantes du jeune Empire ».(5)
Claude Guillot ajoute que « les plus
anciennes versions complètes du Coran
dateraient du IXe siècle. Des fragments,
très rares, pourraient remonter à la fin
VIIe siècle ou du début du VIIIe » (5)
Le
Coran d'Othman
Voilà donc une contradiction dans les
dates anciennes et celle proposé par le
scoop de l’université de Birmingham Dans
l’histoire, on sait que beaucoup de ceux
qui avaient mémorisé les révélations
sont morts pendant les guerres de Ridda
632-34. Le troisième calife, Uthman, mis
en place un comité pour compiler et de
normaliser les révélations. Une copie a
été maintenue à Médine et d'autres ont
été envoyées à Kufa, Basra, Damas et la
Mecque. 100 ans après , des copies
avaient voyagé aussi loin que l'Inde et
la Chine, l'Afrique du Nord, et
l'Espagne .
« Othman en gardant une à
Médine pour son usage. L'unique
autre copie préservée est au
palais de Topkapı en
Turquie. Elle est considérée comme
la plus ancienne copie du Coran au
monde. Elle est réputée garder une trace
de sang de
Othman, troisième
calife, qui en avait ordonné la
recension et qui le lisait quand il fut
assassiné. Ce manuscrit est conservé à
la bibliothèque de la
mosquée Telyashayakh dans le vieux
quartier Hast-Imam de
Tachkent (Ouzbékistan)
près du tombeau de l'ouléma
du
Xe siècle Kaffel-Shashi ». (6)
«
Ali a succédé à Othman et a emporté
l'exemplaire à
Koufa actuellement situé en
Irak.
Tamerlan a envahi la région et saisi
l'exemplaire pour l'emporter à
Samarcande. Il est resté là pendant
plusieurs siècles. En
1868, les Russes ont envahi
Samarcande et ont emporté le coran à la
Bibliothèque impériale de
Saint-Pétersbourg (actuellement la
Bibliothèque nationale russe). Après
la
Révolution d'Octobre,
Lénine, dans un acte de bonne
volonté envers les
musulmans de Russie, a donné le
Coran à la population d'Oufa
(situé dans l'actuelle
Bachkirie). Toutefois, après
d'importantes protestations de la
population du
Turkestan, le Coran est retourné à
Tachkent, où il est resté depuis ». (6)
« Le Codex de
Samarcande ne peut pas avoir été écrit
plus tôt que 150 après la recension d'Othman
; c'est-à-dire pas avant la fin du VIIIe
siècle ou le début du IXe siècle, en
raison du style coufique utilisé pour sa
rédaction . Certains musulmans affirment
qu'il y a deux « recensions othmanes »,
ou copies originales du codex d'Othman
du Coran : le manuscrit de Samarcande, à
la bibliothèque de Tachkent en
Ouzbékistan, et le manuscrit de Topkapi,
au musée de Topkapi, à Istanbul en
Turquie. Il est problématique qu'aucun
fragment manuscrit du Coran ne peut être
daté au plus tôt au premier quart du
VIIIe siècle après J.-C., à part
quelques-uns des manuscrits découverts
dans la Grande mosquée de Sanaa en 1972
» (5)
Or, de nombreux Corans ont été
découverts et datés du VIIe siècle comme
le Parisino-petropolitanus daté
de 670 à 705 Un autre exemplaire du
Coran, le M a VI 165 de l'université de
Tübingen en Allemagne, a récemment été
daté de 649 à 675 . Récemment et avant
le scoop de juillet 2015 , le
28/03/2014, Michael Marx qui codirige
avec François Déroche et Christian Robin
le projet Coranica révèle qu'il
existe à ce jour entre 1500 et 2000
feuillets coraniques datant du 1er
siècle de l'hégire ». (6)
On le voit encore la trouvaille de
l’université de Birmingham n’est pas
exceptionnelle puisque des exemplaires
du Coran ayant moins de trente ans d’âge
existaient
Les
manuscrits de Sanaa
Une autre découverte concerne
justement les manuscrits de Sanaa
retrouvés en
1972 au
Yémen Le texte est daté des deux
premières décennies du
VIIIe siècle , certains remontant
même à la deuxième moitié du
VIIe siècle. Ces manuscrits
proviennent de 926 Corans En 1972, après
de fortes pluies, un pan du mur de la
Grande Mosquée de
Sanaa au Yémen est tombé. Des
ouvriers qui rénovaient le mur dans les
combles de la Grande Mosquée sont tombés
par hasard sur environ un millier de
volumes différents, dont les plus
anciens remontent au Ier siècle de
l'Hégire, constitués de fragments sur
parchemins et sur papiers .
« Qadhi Ismail al-Akwa', alors
président de l'Autorité des Antiquités
yéménites, s'est rendu compte de ce que
pouvait représenter cette découverte et
a demandé une aide internationale pour
examiner et sauvegarder les fragments »
(7)
« En 1979 il a réussi à intéresser un
chercheur
ouest-allemand invité qui, à son
tour a persuadé son gouvernement
d'organiser et de financer un projet de
restauration.
Gerd-Rüdiger Puin donne une datation
au Carbone 14 de 657 à 690 Le docteur
Hans-Caspar Graf von Bothmer,
spécialiste des manuscrits arabes de la
période médiévale, a travaillé sur le
projet de restauration et de catalogage
des manuscrits de Sana’a. En étudiant
les caractéristiques paléographiques, la
décoration et l’enluminure des
manuscrits, von Bothmer a daté le texte
de la dernière décennie du Ier siècle de
l'Hégire,
vers 91-96 H, soit
710 -
715, sous le règne du calife
omeyyade
Al-Walid »(7).
Voilà encore une autre date à peu
près un siècle après l’hégire !
Par ailleurs « Certains spécialistes
soutenaient avant la découverte des
manuscrits de Sana'a que le Coran
actuel, serait le produit d'un long
travail de rédaction débutant au plus
tôt au VIIIe siècle, soit environ un
siècle après le décès de Mahomet.
Cependant cette lecture a été fortement
nuancée depuis la découverte de milliers
de très anciens fragments de Coran comme
les manuscrits de Sana'a, ainsi François
Déroche écrit : « Au cours de la période
qui va jusqu'à la réforme d'Ibn Mujâhid
(IVe/Xe siècle), la rédaction à
proprement parler est achevée, mais le
texte reçoit le complément de ces
différents signes qui le précisent
progressivement et le fixent.
L'introduction systématique de la
vocalisation et des signes orthoépiques
marque véritablement la fin de cette «
rédaction ». La chronologie
traditionnelle de cette rédaction a été
remise en question récemment.
John Wansbrough a défendu l'idée
selon laquelle le texte, tel que nous le
connaissons, a été transcrit
tardivement, et a suggéré comme date la
plus haute envisageable pour cette
opération la fin du IIe/VIIIe siècle. »
François Déroche précise que le
manuscrit de Sana'a est fidèle au corpus
d'Uthman qui est connu et édité de nos
jours ». (7)
« «Selon [Jones] le Coran de Sana'a
pourrait n'être qu'une mauvaise copie
qu'utilisaient des personnes auxquelles
le texte othmanien n'était pas encore
parvenu. « Il n'est pas exclu qu'après
la promulgation du texte othmanien, il
lui ait fallu beaucoup de temps pour se
propager. »(7)
Que
décrivent les deux feuillets « trouvés »
?
Les feuillets trouvés décrivent
le récit des sept dormants Ahl al kef :
les Gens d la caverne
C'est une légende commune aux
chrétiens et aux musulmans; Cette
sourate aurait été révélée au Prophète
Mohammad à la suite du défi lancé par
les Juifs de Médine de leur raconter
cette histoire qui n’était, selon les
sources historiques, pas connue par les
Arabes de l’époque. Après avoir entendu
la sourate, les Juifs confirmèrent que
l’histoire correspondait avec celle qui
leur avait été rapportée. elle met en
scène des jeunes gens dormant dans une
caverne pendant une très longue durée.
Une sourate coranique raconte et décrit
leur périple. L'empereur Dèce ordonnant
l'emmurement des Sept Dormants. Pour les
chrétiens vers l'an 500, Jacques de
Saroug, évêque de Batnæ en Syrie, fait
l'éloge des Dormants d'Éphèse.
L'histoire se déroule au temps de la
persécution de l'empereur Dèce (règne de
249 à 251) contre les chrétiens. Sept
officiers du palais, originaires de la
ville d'Éphèse, sont ainsi accusés: il
s'agit de Maximien, Malchus, Marcien,
Denys, Jean, Sérapion et Constantin.
Alors que l'empereur est en voyage, ils
distribuent leurs biens aux pauvres et
se réfugient dans la montagne voisine.
L'empereur, à son retour, fait
rechercher les sept chrétiens. Ceux-ci,
prenant leur repas du soir, tombent
mystérieusement endormis: c'est dans cet
état qu'ils sont découverts. Dèce les
fait alors emmurer dans leur cachette ».
(8)
« Et c'est en 418, qu'un maçon ouvre
par hasard la grotte où sont enfermés
les Sept Dormants. Ceux-ci se
réveillent, inconscients de leur long
sommeil. Aussitôt, l'empereur Théodose
II accourt, et voit dans le miracle une
preuve contre ceux qui nient la
résurrection des morts. Dans l'Islam, le
récit de la 18e sourate du Coran La
Caverne évoque le récit de Jeunes
Dormants, et diffère, sur certains
points, de la légende chrétienne. Selon
les dires rapportés dans le Coran, leur
nombre est discuté et va de trois à
sept, auxquels s'ajoute toujours un
chien. Dans cette version, les Dormants
sont restés dans une caverne en
compagnie de leur chien durant 309 ans
lunaires. Ils décident d'y demeurer car
la société oppressive et corrompue,
selon la foi pure en un Dieu unique,
leur refuse le droit à la libre pensée
et à la libre pratique religieuse. Ils
ne se doutent pas cependant que le temps
qui s'écoule en dehors est si long ».(8)
(9)
Quelle est
la signification de cette sourate?
Nous proposons au lecteur cette
interprétation qui nous parait très
indiquée: «Dans leur refus
inconditionnel d'abjurer leur foi, les
Sept Dormants figurent aux côtés des
nombreux martyrs chrétiens des premiers
siècles ayant défendu leur foi au prix
de leur vie. Cependant, le fait qu'ils
furent également les témoins de leur
propre ´´résurrection´´ a contribué à
conférer une portée extraordinaire à
leur histoire. Ils figurent ainsi au
plus haut rang des témoins de l'amour
éternel divin, pour s'être abandonnés à
Dieu et avoir été l'objet de sa
miséricorde. Il existe un récit
similaire dans la sourate XVIII du Coran
intitulée Al-Kahf (La Caverne),
qui évoque l'histoire des ´´Gens de la
Caverne´´ également surnommés les ´´Gens
de la Tablette´´ (Ashâb al-Raqîm).
Cette sourate aurait été révélée au
Prophète Mohammad à la suite du défi
lancé par les juifs de Médine de leur
raconter cette histoire qui n'était,
selon les sources historiques, pas
connue par les Arabes de l'époque. Après
avoir entendu la sourate, les Juifs
confirmèrent que l'histoire
correspondait avec celle qui leur avait
été rapportée.» (9)
«Les éléments majeurs de l'histoire
telle qu'elle figure dans le Coran
correspondent avec la version qui fut
diffusée dans le monde chrétien. (...)
En islam, les ´´Gens de la Caverne´´
incarnent les croyants opprimés par une
force politique les empêchant de vivre
librement leur foi, décidant alors de
s'exiler volontairement et de s'en
remettre à Dieu. Leur loyauté
inébranlable aurait incité le Créateur à
les sauver, soulignant la nécessité de
se confier à Dieu même dans les cas les
plus désespérés. Au-delà de leur
religion ´´extérieure´´, les jeunes gens
évoqués dans la sourate incarnent ici
l'archétype du croyant parfait, ayant
une confiance absolue en Dieu en toutes
circonstances. La caverne évoque
également le motif de l'exil, et la
nécessité de quitter le monde terrestre
afin de ´´mourir à soi-même´´ pour
accomplir ensuite une renaissance
spirituelle. Elle symbolise aussi
l'amour et la miséricorde éternels,
gardant vivante toute personne se
réfugiant en eux » (9)
Enfin, le sommeil, qui implique
l'´´endormissement´´ des cinq sens
extérieurs noyant traditionnellement la
conscience dans le flot des
préoccupations du monde matériel, est
l'état par excellence permettant aux
´´sens intérieurs´´ et spirituels de
chaque être de se réveiller et de
manifester à la conscience profonde de
l'homme certaines vérités spirituelles
qu'il ne saurait percevoir à l'état
éveillé. Loin d'être une vieille légende
tombée dans l'oubli, l'histoire des Sept
Dormants d'Ephèse constitue une
invitation universelle, comme l'atteste
sa présence dans de nombreuses cultures
et traditions spirituelles, à rejoindre
ces jeunes croyants dans leur sommeil
profond par rapport à ce monde pour
s'ouvrir aux ´´sens intérieurs´´ et à la
dimension spirituelle de l'homme.(9)
Les
interrogations légitimes
Cette découverte a été saluée
autant qu’accueillie avec scepticisme.
Comme l’écrit Philippe Mischkowsky
rapportant les propos de Juan Cole,
chercheur américain sur son blog
personnel. : « La découverte de deux
pages d’un très vieux Coran, datant
probablement de l’an 640, dans une
bibliothèque universitaire britannique,
a donné lieu à de nombreux articles dans
la presse”, écrit Or, ajoute-t-il,
“les plus vieux exemplaires connus
du Coran se trouvent tout simplement à
Sanaa (capitale du Yémen) [...]. Et
Sanaa est presque quotidiennement
bombardée par l’aviation saoudienne [qui
soutient le président yéménite en exil,
contre les milices houthistes]. Ella a
déjà frappé des bâtiments civils, un
camp de réfugiés et des parties du
centre historique de la ville. Je suis
pétrifié à l’idée que les bombes aient
pu détruire également ces précieux
ouvrages. » (10)
« Mais ce n’est que plus tard
poursuit –il, qu’on a découvert qu’un de
ces manuscrits était un palimpseste,
c’est-à-dire qu’il avait été écrit sur
le même support qu’un texte plus ancien.
Et celui-ci doit dater d’avant 650 de
notre ère. Il a en effet la
particularité de ne pas suivre l’ordre
des sourates tel qu’il a été fixé par le
calife Othman, qui régna de 644 à 656.
Ce qui en fait une pièce d’une
importance majeure pour la recherche.
Or, s’étonne Juan Cole, “même dans
les milieux de la recherche au
Moyen-Orient, on n’en a que très peu
entendu parler”. Et de conclure : “Il
faut espérer que cette guerre stérile du
Yémen se terminera le plus tôt possible
(on ne peut pas venir à bout d’un
mouvement de guérilla avec des
bombardements aériens), afin d’épargner
des vies civiles et de sauver le
patrimoine yéménite d’autres
destructions. [...] Les Saoudiens se
vantent d’être les gardiens de La Mecque
et de Médine. Ils devraient également se
considérer comme les gardiens du Coran,
et arrêter de bombarder Sanaa » (10)
« Les archéologues écrit Jean Ansar,
sont très souvent confrontés au poids du
religieux pour établir une vérité
historique autour de Moïse, Jésus ou
Mahomet. Mais parfois la découverte d’un
texte religieux éclaire le travail des
scientifiques comme dans le cas des
fameux manuscrits du Qumram. (…) Dans la
communauté scientifique, beaucoup
saluent cette nouvelle mais certains
émettent des doutes. Saud al-Sarhan,
directeur de recherche au centre de
recherche et d’études islamiques du roi
Fayçal de Riyadh (Arabie saoudite),
explique au New York Times que le
manuscrit comprenait des points et des
séparations de chapitres, éléments
d’écriture qui n’étaient pas utilisés à
l’époque. Il ajoute que les parchemins
étaient parfois lavés et réutilisés, la
datation de la peau n’étant pas une
preuve irréfutable d’ancienneté des
écrits ». (11)
Pour François Déroche poursuit Jean
Ansar , titulaire de la chaire «
Histoire du Coran. Texte et transmission
» au Collège de France, ces résultats
sont aussi à prendre avec prudence. «
Les feuillets de Birmingham proviennent
d’un même manuscrit que certains,
détenus à la Bibliothèque nationale de
France», explique-t-il. «Or, d’après une
analyse graphique, nous les avons datés
du troisième quart du VIIe siècle. » Ce
spécialiste des manuscrits arabes et de
l’histoire des textes coraniques
souligne que la datation au carbone 14
tend à vieillir les objets. « Avec cette
méthode, certains manuscrits du Coran
ont ainsi été datés d’avant la vie de
Mohammed », relève-t-il. Ce qui est
ennuyeux ».(11)
La
découverte de ces feuillets : Une
possible manipulation ?
La découverte d’un Coran, inconnu,
dans une bibliothèque impériale, en
2015, est suspecte. Comment se fait il
que cette découverte maintenant et pas
dans un pays musulman censé être le
sanctuaire du livre sacré ? Beaucoup de
suspicion entourent cette découverte.
L’avis général est que c’est une
manipulation visant à perturber les
Musulmans en créant une fitna leur
faisant douter de l’unicité du texte.
Sans verser dans la théorie du complot,
pour beaucoup d’internautes la
falsification est possible. Les
architectes de la manipulation ont les
moyens de se payer un spectromètre de
masse qui permet de détecter les
différents pigments de l’encre. Cette
encre peut être fabriquée avec des
procédés contemporains de la révélation
et même utiliser des parchemins ou des
peux de mouton ou des omoplates de
chameau avec une datation au carbone 14
correspondant à la période visée au
préalable, c’est à dire celle du tout
début de la collation définitive du
Coran .
Les « manipulateurs » iraient même
plus loin, une fois fixés les paramètres
de la datation, des linguistes et des
graphologues peuvent écrire ce que
veulent les architectes de ce projet
diabolique visant à réformer l’Islam de
l’intérieur. De plus on nous dit , que
le texte trouvé est conforme aux
sourates 18 et 20, d’accord, c’est peut
être là le piège car à partir où on
donne une vraisemblance rien n’interdit
de trouver d’autres feuillets qui
contiendront le fruit d’une imagination
diabolique.. Ce qui d’une certaine façon
est arrivé aux différents évangiles.
Bien que l’Eglise n’en est retenu que
quatre ( Luc , Jean , Mathieu, Marc) il
existe beaucoup d’autres évangiles
déclarés apocryphes ( Barnabé, Juda,
Marie …) un linguiste et un graphologue
qui vont écrire ce qu’ils veulent sur
ces peaux ; pour fabriquer de faux
artefacts qui aideront l’Empire a
réformer l’Islam. Donc le fait que ce
parchemin ou / et de son encre a / ont
le même âge que Muhammad ne prouve rien.
Au moment où le Vatican compte es
troupes comme l’indique ce communiqué :
« Le Vatican annonce le 25 juillet :
l’islam est officiellement devenu la
première religion du monde, ses
1.322.000.000 de fidèles En d’autres
termes, un peu plus de 19% de la
population mondiale pratique l’islam
contre 17,5% pour les catholiques » ; on
est en droit de se demander pourquoi
toute sollicitude non dénuée d’arrières
pensées. L’affaire du manuscrit de
Birmingham est de mon point de vue un
non évènement.
Ce qu’il faut retenir de mon point de
vue , c’est seulement le sens du message
d’un hypothétique œcuménisme islamo-
chrétien et à ce titre, tout ce qui peut
diminuer les tensions favoriser le
dialogue, devrait être encouragé. C’est
à ce titre que l’on peut parler de paix
pour les gens de bonne volonté. A tous
les gens épris de paix ne tombons pas
dans le piège diabolique du choc des
civilisations prôné par ceux qui ne
veulent pas d’un Islam apaisé qui
pourrait renouer avec son essence propre
,celle d’un Islam de Dar el Hikma
( la maison de sagesse) de Bagdad et
Cordoue où les trois religions révélées
donnaient en symbiose la pleine mesure
de leur talent
1.http://french.xinhuanet.com/2015-07/23/c_134437828.htm
2. Sean Coughlan
http://www.bbc.com/news
business-33436021
3.http://cdn.oxwordsblog.wpfuel.co.uk/wpcms/wp-content/uploads/Which-English-words-came-from-Arabic.png?9f5a24
4.https://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_de_l%27islam
5.
http://www.herodote.net/Aux_origines_du_Coran-synthese-1739.php
6.https://fr.wikipedia.org/wiki/Coran_d%27Othman
7.https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrits_de_Sanaa
8.http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/178538-la-preuve-et-la-foi.html
9. Rencontres islamo-chrétiennes
http://
www.teheran.ir/spip.php?article17
10.Philippe Mischkowsky
http://www.courrierinternational.com/article/yemen-le-plus-vieux-coran-nest-pas-birmingham-mais-sous-les-bombes-saoudiennes
11.Jean Ansar
http://metamag.fr/metamag-3064-UN-CORAN--DU-TEMPS-DU-PROPH%C3%88TE-Quand-l%E2%80%99etude-d%E2%80%99un-manuscrit-complete-l%E2%80%99archeologie.html
Professeur émérite Chems Eddine
Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Publié le 30 juillet 2015 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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