Opinion
Pour une Algérie qui n'abdique pas:
Comment s'en sortir en dehors des vœux
pieux
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Vendredi 18 septembre 2015
«Parmi
les hommes, le plus faible est celui qui
ne sait pas garder un secret; le plus
fort, celui qui maîtrise sa colère; le
plus patient, celui qui cache sa
pauvreté; le plus riche, celui qui se
contente de la part que Dieu lui a
faite.»
Proverbe
algérien
Nous vivons depuis la fin du siècle
dernier une ère où l'énergie est devenue
une variable d'ajustement des stratégies
géopolitiques. Chacun sait que la
majorité des conflits a un soubassement
qui a pour enjeu la disponibilité ou non
de l'énergie. Les nations du monde
doivent faire le choix d'une nouvelle
ère énergétique. De grands enjeux et
incertitudes sont dictés par des besoins
grandissants et des pressions
environnementales accrues et ce n'est
pas la conférence COP 21 dont on nous
dit que c'est le miracle qui va y faire
quelque chose.
Au risque de rappeler une
Lapalissade, nous gaspillons allégrement
une ressource sur le déclin et qui pour
des raisons qui nous dépassent est
maintenue contre toute logique à un prix
international bas. Je reviens sur un
certain nombre d'économies possibles qui
nous permettraient de consommer moins en
consommant mieux et sur la nécessité
d'un cap vers le développement durable
qui ne peut réussir qu'avec l'aide de
chacun des citoyens d'où la nécessité
pédagogique d'expliquer où on veut aller
et comment y aller. Je propose ci-après
des pistes pour non seulement atteindre
cet objectif mais de plus, économiser
cette ressource pour nous permettre de
la laisser aux générations futures.
Les
performances discutables de la
téléphonie mobile
A priori parler des TIC dans le cadre
de l'énergie, est hors sujet! Il n'en
est rien; l'opportunité m'est donnée
d'attirer l'attention sur un certain
nombre de travers que nous pourrions
corriger tous ensemble en allant vers la
vérité des choses et ce qui est utile et
prioritaire pour le pays. On nous
annonce des performances dans
l'éphémère. Nous sommes peut-être l'un
des rares pays à utiliser le portable
pour ne rien dire, pour bavarder - «ahadrou»
- comme nous incite une publicité. En
fait, notre bavardage profite aux
opérateurs qui en profitent en devises.
Le secteur de la téléphonie mobile a
réalisé un chiffre d'affaires de 324,09
milliards de dinars (environ 3 milliards
$) durant l'exercice 2014. Le nombre
d'abonnés (GSM & 3G) a dépassé les 43,
28 millions, en hausse de 9,26%. En
clair, il y a au moins deux puces par
individu pour une puce si on compte les
bébés. L'opérateur OTA (Djezzy) demeure
en tête avec 18.6 millions d'abonnés,
(22%) contre 13,02 millions pour ATM (Mobilis)
et 11.6 millions d'abonnées pour WTA (Ooredoo).
24% des ménages algériens ont un accès
Internet. Le parc abonnés Internet
compte près de 1.6 million d'abonnés
dont 1.5 pour l'Adsl.
Le chiffre
des internautes est discutable
La réalité de l'Internet est que
selon l'encyclopédie Wikipédia, le
nombre de serveurs Web raccordés à
l'Internet dans le monde a dépassé les
200 millions en janvier 2009: en Norvège
de 95%, aux Etats-Unis de 84%, en France
de 82%, en Arabie saoudite de 60%, au
Maroc de 56%, en Tunisie de 43,8%, en
Algérie de 16,4%. La moyenne mondiale
est de 40,4% en 2014. Nous sommes donc
le pays à niveau le plus faiblement
connecté et nous ne devons pas faire
dans le triomphalisme de pacotille. De
plus et c'est le tragique, que
faisons-nous avec l'Internet? C'est plus
un divertissement à la limite du
voyeurisme qu'un réel apport. Est-ce
normal que des joueurs soient payés à
des prix exorbitants pour quelques
heures passées en Algérie avec l'argent
du contribuable; non seulement ils
n'apportent rien en termes de valeur
ajoutée si ce n'est un coup de pub
discutable à l'entreprise, mais ils
enfoncent durablement les vertus du
travail, de l'effort, en étant des
contre-exemples de ce qu'il ne faut pas
faire, tout ceci sous les yeux complices
de leurs responsables.
Ce que nous
attendons des TIC
Avons-nous l'Internet dans les
écoles, dans les lycées? Utilise-t-on
les technologies du Web pour faire des
téléconférences et éviter les réunions
qui sont dans les faits des
consommations évitables d'énergie de
carburants, de nuitées d'hôtels, de
journées de travail. et aussi d'un gain
d'énergie synonyme. Quand des
responsables se réunissent c'est toute
une logistique qui demande des moyens
que l'on peut économiser. C'est tout
cela et encore que l'on attend d'un
ministère censé nous propulser dans le
troisième millénaire avec les cours en
ligne (comme aux Etats-Unis, les MOOC)
comme le cartable électronique, que l'on
nous avait promis depuis quelques
années. C'est la e-poste avec les
paiements en ligne. C'est dire s'il faut
raison garder et se mettre en toute
humilité au travail avec l'engagement de
tout le monde vers les choses utiles qui
ne font pas dans l'éphémère.
La
conférence climat COP 21: le programme
de la «zerda»
Deux ans de préparation, deux mois de
chantier, 40.000 participants attendus:
la COP21, prévue du 30 novembre au 11
décembre au Bourget, sera «l'une des
plus grandes conférences sur le climat
jamais organisée «, soulignent les
organisateurs. Le centre de conférence
officiel comprendra notamment deux
salles plénières, 32 salles de
négociation et un centre de presse (pour
3000 journalistes). Quelque 2000 ONG,
dont plusieurs ont statut
d'observatrices aux négociations
climatiques, sont attendues.
L'organisation annonce ainsi une offre
quotidienne de 70.000 places
supplémentaires chaque jour en bus et
trains. Le budget est fixé à 170
millions d'euros, avec un objectif de 15
à 20% de mécénat
d'entreprises).L'événement devrait
rapporter environ 100 millions d'euros à
la région Île-de-France du fait des
dépenses diverses des participants
(hébergement, restauration etc.), selon
l'Office de tourisme de la Ville de
Paris. Quelque 51.000 nuitées d'hôtel
ont été réservées. (1)
Voilà pour la grande bouffe et comme
on le dit en Algérie, une zerda
pour signifier une boustifaille sans
lendemain! La réalité est toute autre!
En fait chaque pays essaie de se
débrouiller par lui-même. On pourrait y
ajouter la débauche d'énergie et de CO2
qui sera émis. Chaque participant
dépensant l'équivalent d'une tonne de
CO2 c'est au total près de 10.000 tonnes
de CO2 qui vont être émises dans une
conférence censée parler de la
diminution de la consommation d'énergie
!! Il y a donc urgence à ne pas polluer
plus. A ce jour, 60 pays seulement ont
remis leurs engagements de réduction
d'émissions de gaz à effet de serre.
Mais comme le dit si bien l’ancien
président français Jacques Chirac, « les
promesses n’engagent que ceux qui y
croient » Depuis Copenhague, certains
paramètres fondamentaux ont changé. Ce
n’est pas pour autant que la pollution a
diminué. Pour maintenir le seuil des 2°C
il faut absolument que le dégagement de
CO2 soit supérieur à 3,5 %. On n’en est
loin. ( 1,3 % ?) Pourtant, l'urgence est
là. Plus personne, ou presque, ne
conteste que le dérèglement est
d’origine principalement anthropique.
Mais personne ne se sent concerné en
dehors des vœux pieux et des effets
d’annonce. Notons que le but est de
limiter la température à 2°C est un coup
parti car il faudrait pour cela ne pas
dépasser les 5 tonnes de carbones par
habitant et par an, nous en sommes plus
loin que jamais.
Pourtant, à quelque chose malheur est
bon, l'AIE annonce que le nucléaire
repart. Selon les dernières prévisions
faites par l'Agence internationale de
l'énergie atomique (Aiea), L'énergie
nucléaire – fait son miel des
changements climatiques . Elle devrait
continuer à bénéficier de la volatilité
des prix des combustibles fossiles, La
capacité nucléaire mondiale pourrait
passer de l'actuelle 376 niveau GW
(2014) à 380 GW (hypothèse basse) - 441
GW (scénario haut) en 2020 et de 385 à
632 GW en 2030. Dans la région de l'Asie
du Sud, la Chine et la Corée du Sud
contribueront à la croissance rapide des
capacités (ils construisent 24 et 4
réacteurs, respectivement), qui
devraient atteindre 132 à 219 GW d'ici
2030.
La
transition énergétique vers le
développement durable
La transition est définie comme le
passage d'une civilisation humaine
construite sur une énergie
essentiellement fossile, polluante,
abondante, et peu chère, à une
civilisation où l'énergie est
renouvelable. L'Algérie doit sans tarder
quitter ce modèle de consommation basé
sur le gaspillage et la paresse, fruit
d'une rente mal utilisée pour aller vers
la rationalité.
On annonce que l'Algérie s'engage
officiellement à réduire ses émissions
de gaz à effet de serre de 7 à 22% en
2030, par rapport à un scénario
business as usual. Nous devons
exploiter rationnellement ce qui nous
reste d'énergie fossile. Même le gaz de
schiste pourrait faire partie du bouquet
énergétique si la technologie actuelle
est abandonnée au profit d'une
technologie respectueuse de
l'environnement, on oublie que le
Sahara; est un écosystème qui vit, où
existent une faune, une flore et il y a
des citoyens qui y vivent. De plus, pour
un pays en stress hydrique, notamment
avec les changements climatiques de plus
en plus récurrents, chaque goutte d'eau
compte, la gaspiller ou pire, risquer de
polluer la nappe phréatique est
irréversible surtout pour le Grand Sud
où un grand nombre de puits seront
forés.
Pour y arriver il nous faut changer
de paradigme. La transition énergétique
reposera sur les piliers suivants: faire
la chasse au gaspillage sous toutes ses
formes, recycler et donner une seconde
vie aux choses, n'extraire du sous-sol
que ce qui est nécessaire «notre
meilleure banque est notre sous-sol»,
mettre sans tarder en place un plan
Marshall pour les énergies, arrêter par
une série de normes et de mesures
administratives l'importation
d'équipements énergivores. Agir
graduellement sur les coûts de l'énergie
pour inverser la tendance, paramètre
important qui peut contribuer à la
sobriété énergétique. Valoriser le gaz
propane butane (sirghaz) pour diminuer
la pression sur l'essence et le gaz oil.
La stratégie énergétique n'est pas de la
seule responsabilité du ministère de
l'Énergie. Chaque département
ministériel a une responsabilité
particulière, notamment le ministère du
Commerce car de lui dépendent les achats
qui peuvent être normalisés ou non
Le trésor
des décharges
« La grandeur d’un pays disait le
grand Bismarck, se mesure à l’ épaisseur
des épluchures des pommes de terre ».
Voulant signifier par là qu’il faut
économiser la pomme de terre en enlevant
que la peau qui doit être aussi fine que
possible. La politique du laissez aller
et de l’économie de bazar due à une
manne insolente qui est repartie pour de
bon afin que l’Algérie gaspille sans
retenue,. C’est d’ailleurs, le plus sûr
marqueur d’un pays sous développé. Quand
on ne sue pas pour mériter, et qu’on
dépense d’une façon frénétique dans le
cadre de l’assistanat et de la perfusion
de l’Etat, on ne connait pas la valeur
du travail et du mérite. Il vient que
les Algériens gaspillent d’une façon
scandaleuse comptant sur l’Etat pour
alimenter leur gabegie ! Cela ne va pas
durer ! Il sera nécessaire de revenir
aux fondamentaux pendant que nous avons
encore un peu de marge
De ce fait , récupérer, recycler,
donner une seconde vie aux choses
devrait être la vertu cardinale de toute
démarche éco-citoyenne. A titre
d’exemple, sur les 13,5 millions de
tonnes de déchets produits annuellement
en Algérie, 60% sont récupérables. Seuls
5% sont récupérés. Aux Etats-Unis, c'est
40% que l'on recycle, en Europe de
l'Ouest 50%, et en Asie de l'Est c'est
plus de 60%... Les décharges algériennes
contiennent en moyenne 62% de matière
organique qui peut fournir du gaz
combustible et le reste pouvant servir
de composte, 12% de plastique, (1,5
million de tonnes), 9% de papier et
carton (1,1 million de tonnes), 2% de
métal, (270.000 tonnes), 1% de verre
(135 000tonnes). Chacun de ces produits
importé (plastique, et papiers) dépasse
les 1000 dollars la tonne.
Chaque fois qu'une tonne de papier
est recyclée, 1,41 tonne de bois est
économisée, ainsi que 48,2 m3 d'eau et
10,25 MWh d'énergie. Une tonne de verre
recyclée représente 0,66 tonne de sable
et 0,1 tonne de calcaire et 1,46 MWh
conservés soit 0,46 tonne d'équivalent
CO2 évitée. Une tonne de PET recyclé
représente 0,61 tonne de pétrole brut et
0,2 tonne de gaz naturel et 10,96 MWh
soit 2,29 tonnes d'équivalent CO2
évitées. S'agissant des sacs plastiques
près de 5 millions/an, il n'y a aucune
stratégie à part celle de lui changer de
couleur! En France d'après la ministre,
l'interdiction des sacs à usage unique
«va permettre de développer des
industries de fabrication de sacs
bio-dégradables et créer des emplois «au
lieu d'importer, comme le sont 80% des
sacs plastiques consommés en France,
intégralement en provenance d'Asie. Le
principe de base: donner une seconde vie
aux choses. Nous voyons donc comment on
peut faire à la fois des gains
financiers, mais aussi en termes
d'énergie. Nous gagnons sur tous les
plans, même celui de la non-émission de
CO2.
Les énergies
renouvelables: pour un plan Marshall
Dans le cadre justement, d’une
stratégie énergétique pour aller vers le
développement durable, stratégie
énergétique Il nous faut mettre en
place, sans tarder, un modèle
énergétique flexible . Dans ce cadre,
au-delà du gisement des économies
d’énergie qui est au moins de 20 %, nous
devrions penser à développer un plan
Marshall pour les énergies renouvelables
S'entendre avec les compagnies qui
veulent le gaz et le pétrole pour que
chaque calorie fossile exportée soit
adossée à une calorie renouvelable dans
le pays d'une façon pérenne avec un réel
transfert de savoir-faire où on mobilise
tous les Algériens publics et privés
l'université pour prendre en charge
cette utopie qui est à notre portée
Est-il normal par exemple que
l’Algérie soit l'un des derniers dans le
développement de l'éolien. Dans le même
ordre, la France qui pourtant traîne les
pieds justement en raison de l'avance
que lui donne le nucléaire, vient de
dépasser les 10.000 MW en éolien. Le
Maroc à installé 15 fermes pour 885MW la
Tunisie (neuf fermes 242.36 MW)
L'Algérie (une ferme 10MW) l'Egypte
(neuf fermes 744.82 MW), la Libye (une
ferme, 20.00 MW) la Jordanie (trois
fermes 115 MW), la France (999 fermes
10.565 MW), l'Allemagne (7397 fermes
41.482 MW)Les Etats-Unis (1236 fermes
71.735. MW) la Chine (1083 fermes 56.535
MW). Même dans le solaire nous
n'avançons pas! A peine 450 MW qui vont
être installés alors que l'on promet
23000MW d'ici 15ans
Pour rappel le mégaprojet Desertec
qui consistait à approvisionner toute
l'Europe en électricité produite par des
centrales solaires au Sahara a fait long
feu lit-on sur une publication:
«L'énergie solaire produite sur cette
surface du Sahara fournirait assez
d'énergie pour couvrir les besoins du
monde entier.» Le Sahara est dépeint
comme une vaste surface vide, faiblement
peuplée, Le projet Desertec a été
présenté comme une solution aux
problèmes du changement climatique, aux
conflits liés au gaz entre la Russie et
l'Ukraine en 2006 et 2009, aux craintes
d'un pic pétrolier et à la crise
alimentaire mondiale de 2009. (...) la
vision portée par le concept Desertec
reste d'actualité avec des projets en
Tunisie, au Maroc et en Algérie. En
dépit des idéaux déclarés
d'approvisionner l'Afrique en
électricité, la fondation Desertec
soutient le projet Tunur en Tunisie.
(...) Le gouvernement marocain, assisté
de certains membres du consortium Dii, a
obtenu des financements de bailleurs
internationaux pour développer la plus
grande centrale solaire à concentration
du monde à Ouarzazate.» (2)
Il n'y aura pas de réussite de cette
stratégie énergétique si on n'explique
pas les enjeux aux citoyens par une
pédagogie qui devrait être faite à
travers les médias lourds. Il n'y a pas
de petites économies et il n'y a pas de
sots métiers! Enfin, on ne peut pas ne
pas parler de la vérité des prix qui
donne une fausse idée de la consommation
réelle en Algérie. Il faut aller
graduellement vers les prix réels ne
reportant les subventions non pas sur
les prix mais sur les utilisateurs
vulnérables. Il faut savoir que sur 10
dollars de subvention, 8 vont aux
classes aisées qui consomment ou
gaspillent plus à moindres frais. Sinon
on continuera à entretenir l'hémorragie
par les frontières, notamment en gasoil.
L'alternative pour le pays est dans la
sobriété, le changement de rythme, la
décroissance qui suggère un changement
de valeur:
Tournons le dos à l'ébriété
énergétique, allons vers la sobriété
énergétique, consommons vert. Pour
consommer «éco-citoyen», et non
«égo-citoyen» il faut retrouver le temps
des saisons, le goût de la consommation
des productions de sa région de son
pays. C'est cela le développement
durable voire le patriotisme économique,
dans les faits. La formation des hommes
est de ce fait, déterminante dans la
prise de conscience que le futur se
forge ici et maintenant. C'est là tout
le défi que nous avons à relever.
Changer maintenant, c'est éviter de
subir demain, enfants. Antoine de
Saint-Exupéry écrivait: «Nous n'héritons
pas de la terre de nos ancêtres, nous
l'empruntons à nos enfants.»
1.http://www.goodplanet.info/actualite/2015/09/11/la-conference-climat-chiffres-infrastructures-et-evenements/#sthash.
6pUSuRIz.dpuf
2.
http://www.bastamag.net/Desertec-vers-un-accaparement-des-sources-d-energie-renouvelable-en-Afrique-du-Sud
Article de référence
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour
/225451-comment-s-en-sortir-en-dehors-des-voeux-pieux.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié le 19 septembre 2015 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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