Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Malgré le terrorisme et ses alliés :
Alep martyrisée,
Alep outragée, mais Alep libérée
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Lundi 12 décembre 2016
« (…) Il y a là
des minutes, nous le sentons tous, qui
dépassent chacune de nos pauvres vies.
Alep, Alep outragée, Alep brisée, Alep
martyrisée, mais Alep libérée! Libérée
par son peuple c'est-à-dire la Syrie qui
se bat. La Syrie éternelle.»
Paraphrase de de Gaulle lors de la
libération de Paris
Cette
citation adaptée de celle du général de
Gaulle est là pour nous rappeler que
quand les peuples ne veulent pas mourir,
ils s'affirment à la face du monde. Le
peuple syrien martyrisé par des
terroristes soutenus par l'Empire et ses
vassaux a décidé de vivre. Bachar Al
Assad n'aurait jamais pu tenir si la
majorité de son peuple était contre lui.
De plus, tous ceux qui claironnaient ne
méritaient pas de vivre, voire voulaient
le punir sans savoir qu'ils étaient sur
le point d'être balayés par l'Histoire
qu'ils auront traversée d'une façon
honteuse.
Que
l'on se souvienne de la mécanique
diabolique pour arriver à la partition
de la Syrie voulue par l'Empire et le
sionisme et suivie d'une façon servile
par les vassaux, d'abord créer un
gouvernement off shore, la France avec
Sarkozy puis avec Hollande proposa un
universitaire paléo-syrien et la fille
d'un diplomate syrien qui après avoir
servi le président Assad père se
découvre sur le tard une âme de
dissident qu'il transmettra à sa fille
devenue française et n'arrête pas de
déverser son fiel bien au chaud du côté
de la rive gauche. Avec cela on crée un
Osdh de toutes pièces qui comptabilise
les morts et les blessés à partir de
Londres. On serait à 300.000 morts en
2000 jours de combat, soit une moyenne
de 150 morts par jour! Qui dit mieux?
L'unanimité de la presse française se
brise devant l’évidence
Curieusement, on constate une prise de
conscience de certains médias- mieux
vaut tard que jamais- à savoir que ce
que racontent les médias stream ce ne
sont pas des paroles d'Evangile. Sur le
site Avic nous lisons: «Avec la
libération d'Alep-Est par l'armée arabe
syrienne et ses alliés, une partie de la
presse française montre des signes de
rédemption en donnant la parole à de
vrais analystes, tandis qu'une autre
partie reste campée sur les positions
officielles de propagande de guerre en
dépit des nombreux témoignages qui
arrivent d'Alep. Dans le premier cas,
c'est le Figaro qui nous fait l'immense
et agréable surprise de publier un
entretien avec le colonel Caroline
Galactéros qui nous livre une analyse
dont le sérieux, l'honnêteté et la
rigueur sont à l'opposé de ce que nous
lisons habituellement dans les colonnes
des journaux subsidiés. Il est évident
que les petits soldats de Libération,
les Apathie, BHL et consorts n'auront
jamais d'autres discours que celui
qu'ils tiennent depuis plus de cinq ans.
Cependant, il existe des journalistes
honnêtes dont la parole pourra bientôt
être libérée par l'évidence de la
vérité.» (1)
Une
dernière menace du Prix Nobel de
la Paix
L'Administration Obama passera la main
dans moins de quarante jours, nous
aurions cru naïvement que le prix Nobel
de la paix transmettra une situation
moins dangereuse. Que nenni: si les
terroristes au Moyen-Orient se procurent
des missiles surface-air, ce sera le
pire résultat de la décision des
États-Unis de lever les restrictions sur
la livraison d'armes en Syrie, prévient
le Kremlin. Dmitri Peskov, le
porte-parole du président russe Vladimir
Poutine, a commenté ce vendredi 9
décembre la décision du président
américain Barack Obama de lever les
restrictions formelles sur la livraison
d'armes, de munitions et de matériel
militaire aux alliés des États-Unis dans
la lutte antiterroriste en Syrie ». (2)
« Le
président Barack Obama a levé les
restrictions concernant les livraisons
d'armes en Syrie, un pays que Washington
considère comme sponsorisant le
terrorisme. Un mémorandum a été envoyé à
cet égard aux responsables du Pentagone
et du département d'État. Les États-Unis
frappent les positions de Daesh en Syrie
depuis 2014 sans autorisation des
autorités de ce pays. Des entités des
forces spéciales américaines soutiennent
également des groupes locaux opposés au
président syrien Bachar el-Assad dans
leur lutte contre les terroristes.» (2)
En
fait, «l'Occident et ses alliés n'ont
jamais» arrêté d'alimenter les
terroristes en armements, en argent et
en hommes. Rappelons-nous, c'est lors de
l'offensive de la coalition
internationale des USA et de leurs
vassaux que le terrorisme a conquis de
vastes territoires en Syrie et en Irak.
Au lieu de combattre le terrorisme, ils
ont voulu le canaliser pour atteindre
des objectifs stratégiques (...) Les
terroristes étant le bras armé de
l'Occident contre ceux qui lui tiennent
tête, renforcer leur arsenal s'inscrit
dans l'objectif final: la guerre
multiforme contre la Russie.» (3)
Alep ou la déroute de la diplomatie
occidentale
On dit
souvent que l’armée « la grande
muette » ne parle pas , l’analyse
suivante de Caroline Galactéros, colonel
de réserve est pour nous une agréable
surprise . Dans une analyse lucide elle
situe les enjeux dans une
interview qu'elle a donnée au Figaro.
Nous l'écoutons: «L'Armée syrienne a
repris plus de 70% d'Alep-Est aux
rebelles. d'autres pays pourraient se
rapprocher de la Russie qui, en Syrie, a
su protéger les structures étatiques
malgré la curée internationale contre
elle. Cette avancée des forces du régime
est importante.(...) Surtout,
l'exfiltration réussie de plusieurs
dizaines de milliers de civils vers
l'ouest de la ville prive les
djihadistes de leurs «boucliers
humains»... et les adversaires
occidentaux du régime d'un argument
médiatique lourd contre l'implication
militaire de Moscou à ses côtés... La
prise d'Alep, si elle devait se réaliser
rapidement, constituerait un cap au plan
des forces morales qui s'opposent dans
cet interminable pugilat, mais surtout
une victoire politique symbolique de
prix qui conforterait un rapport de
force de plus en plus favorable à la
restauration de l'Etat syrien. (...)
Même John Kerry dans sa déclaration à
Bruxelles du 6 décembre semble jeter
l'éponge, apparemment convaincu que la
partie (i.e le renversement du régime
syrien et l'éclatement du pays) est
perdue.» (4)
Parlant de l'entêtement de
l'administration actuelle, elle déclare
qu'«elle poursuivra sans doute son
soutien au moins indirect aux groupes
radicaux pour pourrir au maximum le jeu
russe et plus encore celui du nouveau
Président, qui a déjà entrepris un
dialogue avec Moscou pour sortir
l'Amérique de ce bourbier. La guerre ne
va donc pas s'arrêter avec l'éventuelle
reprise d'Alep. Elle cessera lorsque les
puissances sunnites, les Etats-Unis,
mais aussi la France accepteront leur
'échec'' et chercheront sérieusement un
compromis politique soutenable pour la
Russie et l'Iran. (...) Le retour de la
Russie est à mon sens plus qu'une
évidence. C'est une nécessité, n'en
déplaise aux nombreux «experts» et
commentateurs qui veulent contre toute
évidence persister à voir le monde avec
un regard de cyclope myope,. Il est
pourtant urgentissime de reconnaître
enfin que le modèle implicite des
relations internationales qui a eu cours
depuis 20 ans s'est définitivement
fracassé contre ses propres excès.
L'idéalisme moralisateur comme masque
d'un interventionnisme rapace a fait des
ravages qu'on ne peut plus ignorer.» (4)
«Que
propose la Russie? Profitant de cet
échec patent écrit Caroline Galactéros,
la Russie propose de rééquilibrer le jeu
international, d'admettre sa
multipolarité de fait et de se
rapprocher de l'Occident dont elle
s'estime encore pleinement partie.
Surtout, elle offre un modèle alternatif
de référence et surtout de protection
plutôt convaincant: fiable, cohérent,
pragmatique, résilient. ''Ne pas lâcher
Assad'' en dépit de la curée
internationale contre lui, et surtout
protéger l'Etat syrien du démembrement a
un impact non seulement à Damas et
Téhéran, mais aussi au Caire, à Alger, à
Delhi, en Afrique, aux EAU, à Ankara et
même d'une certaine façon, à
Ryad...(...) Pour l'heure, les Russes
ont marginalisé les Américains - qui ont
déjà fort à faire pour 'soutenir sans
soutenir'' les djihadistes et essayer de
maitriser leur allié turc indocile.
(;..) Mais à Paris, au lieu de s'insérer
dans cette approche pragmatique, on
persiste à criminaliser Vladimir
Poutine, à parler d'Assad comme du
bourreau unique de son peuple, à minorer
le soutien populaire au régime de Damas
pour accréditer l'idée qu'on pourrait,
de l'extérieur, imposer un casting
représentatif (...) Assad n'est ni le
(seul) problème, ni la solution. (...)
C'est un atout dans une négociation
globale que chaque puissance
intervenante essaie de valoriser au
mieux. Si la reconquête militaire se
poursuit à son avantage, il pourra sans
doute négocier des conditions de sortie
honorables pour lui et ses proches au
terme d'un processus politique
institutionnel et électoral auquel lui -
ou d'autres de ses proches, membres
éminents du régime -devront d'une façon
ou d'une autre participer.» (4)
L'auteure conclut d’une façon lucide en
donnant à la fois ce qu’elle croit être
la réalpolitik et dans le même
mouvement ce que devrait être la
diplomatie française qui est encore à la
traine de l’injonction américaine :
«Pour moi, notre monde a un très urgent
besoin de réalisme politique et
stratégique. Il faut ouvrir, au nom même
de l'apaisement de sa violence
structurelle, une ère de coopération
hyperpragmatique et à visée éthique (ce
n'est pas contradictoire!) en
abandonnant les utopies mortifères de
l'idéalisme moralisateur qui ont pavé le
monde de cadavres civils sacrifiés sur
l'autel de notre ubris. Il faut
revivifier les Nations unies et revenir
au respect de leur Charte fondatrice
(...) Donald Trump est en train de
s'entourer d'une équipe en matière
internationale et de défense que je
trouve de très bon niveau. (...) Encore
une fois, nous donnons des leçons,
refusons la réalité d'un nouveau
président qui nous déplaît car il voit
le monde sans lunettes roses et noires.
Et nous nous enfonçons un peu plus dans
la relégation diplomatique et
stratégique. Sauf à mettre en oeuvre
très vite une complète refondation de
notre politique étrangère sur une base
souveraine, indépendante, réaliste,
audacieuse et généreuse. Ce n'est pas un
choix. C'est impératif.» (4)
Poutine donne sa vision du règlement
Ce
qu’a dit Caroline Glactéros est à peu
près ce que nous lisons sur le site
spoutink Les pays occidentaux
n'arrêtent pas de demander par
résolutions la mise en place de trêves
pour évacuer les civils et les blessés.
Curieusement, quand le gouvernement
syrien propose des trêves qu'il contrôle
lui-même et ceci pour évacuer les civils
utilisés comme boucliers humains et
éviter les fuites des combattants
l'Occident et l'opposition «modérée»,
dénoncent ces évacuations forcées comme
du «nettoyage ethnique». C'est une prise
d'otage des civils par les combattants
(islamistes). Même la Russie a proposé
des couloirs d'évacuation des civils-
proposition refusée par «des ONG»!...et
naturellement l' «Occident»! Les agences
humanitaires refusent car la crainte est
que Assad et ses alliés pourraient
utiliser le vol des civils pour
justifier une campagne encore plus
aveugle contre l'est d'Alep, avec
l'argument que ceux qui restent ont
choisi de l'aide «terroriste».(5).
Souvenons-nous, il y eut une trêve
humanitaire en octobre à Alep décidée
par l'Etat syrien et la Russie. Vladimir
Poutine avait évoqué la position de
Moscou sur ce dossier avec Angela Merkel
et François Hollande. Justement le 18
octobre, les forces aériennes russes et
syriennes ont suspendu leurs frappes à
Alep, en Syrie. Le président a
particulièrement souligné l'importance
du volet politique du processus. A
savoir l'élaboration et l'adoption d'une
Constitution sur la base de laquelle il
serait possible d'organiser des
élections préliminaires et de parvenir à
harmoniser préalablement les positions
entre toutes les parties au conflit.
Prenant leurs désirs pour des réalités
les Occidentaux pensent toujours à punir
comme au bon vieux temps du
colonialisme: «A Washington, mais aussi
à Paris et à Berlin, on évoque aussi de
possibles sanctions visant les
responsables syriens, voire russes, des
«crimes de guerre» commis à Alep. La
question sera aussi à l'ordre du jour du
Conseil européen des 20 et 21 octobre.
La majorité des Vingt-Huit est réticente
à prendre sur la Syrie des sanctions
économiques contre Moscou dans l'esprit
de celles qui furent adoptées - avec une
réelle efficacité - pour faire pression
sur Moscou dans la crise.» (6)
Le «plan de paix» de l'Union européenne
pour la Syrie
Une
fois de plus la vieille Europebdixit
Donald Rumsfeld a perdu une occasion
de s'en sortir par le haut. Campant sur
une position belliciste au nom du droit
du plus fort, ne pouvant pas démolir
Assad, elle se propose de l'acheter !
«Considérant que les États-Unis
n'interviendront plus en Syrie après
l'accession au pouvoir de Donald Trump,
l'Union européenne tente de sauver ses
jihadistes en Syrie. Fin novembre, la
Haute-Représentante Federica Mogherini a
proposé à ses interlocuteurs du Golfe de
pousser un plan de décentralisation de
la Syrie. Puisque le président el-Assad
reste au pouvoir, l'Union imagine une
Syrie dans laquelle le gouvernement de
Damas conserverait la politique
extérieure, mais où chaque gouvernorat
serait autonome. De la sorte, les
jihadistes pourraient continuer à
occuper une partie du pays. Reste à
convaincre les millions d'électeurs
syriens qui ont porté el-Assad au
pouvoir et s'apprêtent à goûter à la
victoire d'accepter ce ' compromis''.
L'Union européenne envisage de proposer
une aide financière considérable au
gouvernement syrien en vue de maintenir
au pouvoir les terroristes syriens.
Selon le journal britannique Times,
l'Union européenne aurait l'intention de
proposer des aides financières à Damas
en échange du maintien au pouvoir des '
opposants ' armés syriens dans certaines
régions du pays. En d'autres termes,
elle veut soudoyer Assad pour qu'il
concède le démembrement de la Syrie.
(...)» (7)
Assad
qui se bat depuis bientôt 6 ans pour que
son pays reste uni et que les
terroristes soient jetés hors des
frontières n'a aucune raison de céder au
chant des sirènes surtout que ceux qui
l'entonnent l'ont traîné, lui et son
peuple, dans la boue. Cette proposition
financière abjecte est tellement fidèle
à la politique de Bruxelles, mais nous
ne sommes pas amnésiques, ce sont eux
qui ont aidé à la propagation de la
guerre et la mort de milliers. Après la
proposition antérieure de Stéphane de
Mistura d'organiser Alep Est sous une
administration de « l'opposition »,
c'est au tour de l'UE de jouer les bons
offices pour faire gagner les perdants
plus qu'annoncés sous une autre forme '
négociée ' à coups de milliards!!! Après
l'échec de l'instrumentalisation et du
chantage à l'humanitaire et à la ' trêve
des combats'', l'UE en porteuse de
valise (de billets de banque!) - de la
dernière chance?- pour la coalition et
les terroristes!? Il n'a pas accepté les
milliards des monarchies du Golfe, ce
n'est donc pas quelques millions qui le
feront flancher.
Après
Alep, Moscou et Damas concentreront
leurs efforts sur la province d'Idleb
encore contrôlée par la rébellion, Plus
de 10 000 civils ont fui les quartiers
rebelles d'Alep depuis minuit en raison
des violents bombardements.
Incorrigibles les médias occidentaux ne
boudent pas leur plaisir en annonçant
que les terroristes ont réussi à rentrer
dans Palmyre. Un contre/feu: les
djihadistes occupent depuis samedi le
nord-ouest de la ville dont ils avaient
été chassés en mars dernier par les
forces syriennes, appuyées par la
Russie. C'est dire si la haine est
consubstantielle du logiciel du magister
dixit des dirigeants occidentaux bercés
encore par l'illusion d'appartenir à la
race supérieure qui ne souffre d'aucune
contradiction !
1.
http://reseauinternational.net/la-belle-unanimite-de-la-presse-francaise-a-propos-de-la-syrie-se-brise/#A5eREVpH5CKqvOpZ.992.
2.
https://fr.sputniknews.com/international/201612091029083550-armes-usa-syrie/
3. http://reseauinternational.net/kremlin-la-decision-des-usa-denvoyer-des-armes-en-syrie-est-une-menace-globale/#zRp7fBbercuFQzRh.994
4.
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/12/08/31002-20161208ARTFIG00295-caroline-galacteros-la-bataille-d-alep-ou-la-deroute-de-la-diplomatie-occidentale-en-syrie.php
5.
http://www.theguardian.com/world/2016/aug/05/syria-un-considers-role-in-russias-deeply-flawed-humanitarian-corridors-plan
6.
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/10/19/poutine-se-rend-a-berlin-pour-une-reunion-de-travail-sur-la-syrie-avec-merkel-et-hollande_5016465_3210.html#Zl4BoLdf37lb0Sly.99
7 .
http://www.voltairenet.org/article194359.html
Article de référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/256019-alep-martyrisee-alep-outragee-mais-alep-liberee.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole
Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 13 décembre
2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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