Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Les élites arabes occidentalisées :
Le logiciel de la soumission
intellectuelle en action
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Vendredi 12 août 2016
«L'Europe ne dit
pas ce qu'elle fait; elle ne fait pas ce
qu'elle dit. Elle dit ce qu'elle ne fait
pas; elle fait ce qu'elle ne dit pas.
Cette Europe qu'on nous construit, c'est
une Europe en trompe-l'oeil.»
Pierre
Bourdieu.
Cette
citation de Bourdieu à propos de
l’errance de l’Union Européenne et de la
cacophonie a une étrange similitude avec
le pensé et l’impensé des élites arabes
occidentalisées obligées chaque fois de
voir d’où vient le vent et s’adapter
pour rester en surface et ne pas
déplaire à la main qui les nourrit. Si
cette allégeance imposée mais non écrite
est devenue un automatisme, elle ne leur
apporte pas pour autant la
reconnaissance et surtout le respect. En
Occident, ils n’acceptent l’allogène,
tout au plus ils le tolèrent tant qu’il
ne sort pas des clous et malheureusement
ils n’ont pour ces élites qu’un solide
mépris .
La
meilleure preuve est qu’on ne leur
demande pas leur avis sur la
politique interne de la France qui
devrait les intéresser , telle que par
exemple, la manif pour tous, la
Loi El Khomri, Les lois qui restreignent
les libertés individuelles, leurs avis
sur les bienfaits de la Gauche sur les
promesses de la Droite et de ses
extrêmes. A l’évidence ces débats ne
sont pas pour eux, d’autant que ces
messieurs se tiennent sagement en
périphérie tentant de passer à travers
les gouttes de pluie. Un parcours du
combattant fait de compromission qui
font qu’à la fin ils ne savent plus ce
qu’ils sont d’autant que se prévalant
d’une certaine aura importée et
légitimée par les biens pensants en
France, ils n’apportent pas de valeur
ajoutée , et pour la grande majorité
d’entre eux ils vont plus loin ils
dénigrent leur pays d’origine d’une
façon courageuse embusquée derrière un
verre au quartier latin. Triste sort que
le leur.
A leur
décharges es élites souffrent dans leurs
grandes majorités du impensé du
complexe du colonisé dont a si bien
parlé Albert Memmi. Le logiciel
implicite de la soumission
intellectuelle est toujours intact il
est là pour leur indiquer les lignes
rouges à ne pas dépasser, les sujets qui
fâchent à éviter... De ce fait, la haine
de soi c'est ainsi que l'on peut
qualifier les positions à géométrie
variable des élites arabes installées en
Occident et sommées de réagir selon un
deal invisible, non écrit pour gloser et
pis encore pour porter atteinte d'une
façon ou d'une autre à leur
paléo-identité arabe, voire religieuse.
Régulièrement, ils écrivent sur commande
pour faire allégeance et d'une certaine
façon faire partie de ce qu'on appelle
les bons Arabes éclairés par les
«Lumières» comme au bon vieux temps des
colonies.
Ce qui
me fait réagir est l'hallali entretenue
à cause de tueurs qui ont endeuillé la
France en 2015-2016, notamment
l'attentat abject de Nice. Si nous
devons avoir une réelle empathie devant
toutes ces vies fauchées sans
distinction -il y avait une trentaine de
confession musulmane- C’est un fait que
le courage voire l’honnêteté
intellectuelle de ces bons Arabes ne va
pas jusqu'à - au-delà de la compassion
tout à fait naturelle- tenter de décrire
les prémices de ces attentats et dire à
la face du monde et en pleine conscience
qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Rien
de tout cela. Au contraire ces
brillants intellectuels
autoproclamés font assaut d'allégeance
usent et abusent pour les besoins de la
cause de tout ce qui peut les valoriser
quitte à renier leur identité originelle
, à insulter une espérance d’un milliard
et demi de personnes, sans discernement
en les mettant tous dans la même
charrette.
Ainsi,
il y a ceux qui comparent les
terroristes aux icônes de la révolution
algérienne, rien que cela! Il y a ceux
qui font dans la haine de soi en
chargeant les Arabes et les musulmans -
ils s'oublient au passage- de
psychopathes par qui Cologne est arrivé.
Il y a
aussi ceux qui intiment aux Arabes à
bien se tenir - comme l'avait fait Roger
Cukierman président du Crif suite aux
élections gagnées par Jean-Marie Le Pen-
sinon ils auraient vocation à quitter ce
beau pays qu'est la France, mettant dans
le même sac pour les besoins de la cause
son propre vécu d'émigré et la situation
de Français musulmans nés sur le sol
français et pour qui la France est leur
patrie.
Il y a
encore ceux qui s'attaquent d'une façon
violente aux fondements de l'islam
traitant cette religion de fascisme vert
comme le proclame le prophète
paléo-égyptien installé confortablement
et courageusement en Allemagne avec une
panzer division pour le protéger.
Il y a
enfin l'intellectuel lisse sans
aspérités qui prône un Islam de salon
laïco-compatible qui veut gagner sur
tous les fronts, qui dans la plus pure
tradition du y a-qu'à, à distance,
naturellement fait injonction pour
sortir de la glaciation actuelle.
Qu’on
se le dise « on » n’a jamais interviewé
le regretté Mohamed Arkoun qui nous a
quitté il y a six ans de cela,
professeur émérite à Paris III Sorbonne
, islamologue connue et reconnue par ses
pairs qui dans ses écrits de haute
facture intellectuelle avait décortiqué
le malaise de l’Islam en face de la
modernité en parlant de « clôture
dogmatique. « Aux bâtisseurs de clôtures
dogmatiques, comme il les nommait, il
reprochait cette mission presque sacrée
qu’ils se donnent en se contentant de
mémoriser et de reproduire à l’infini et
à tous les siècles, sans exigences
intellectuelles rigoureuses et
minutieuses, des textes anciens. En
somme, se contentant de produire du «taqlid»,
sans innovation aucune, faute de
compétences, et de surcroît, se
proclamer «chaykh» lettré parmi une
population analphabète »(1)
Justement et à contrario des
intellectuels précédents et dans la
droite ligne des Mohamed Arkoun, Kateb
Yacine Moulond Feraoun, Mouloud Mammeri,
Mohamed Dib. je rapporterai aussi la
position scientifiquement honnête d'un
intellectuel de notre point de vue
autrement plus lucide. Cet intellectuel
Rachid Boudjedra, n’est pas pas en odeur
de sainteté par les biens-pensants en
France, ce qui lui ferme toutes les
portes des Goncourt et autres hochets
inventés par la doxa occidentale
pour dociliser ses élites, mais qui lui
ouvre plus que jamais droit à la
reconnaissance des sans-voix
Dans
ce maelstrom où les citoyen Français
lambda nés musulmans pratiquants ou non,
sont assignés à constamment expier la
faute commise par d’autres français pour
des causes multiples dont on veut pas en
parler au premier rang desquelles on
trouve l’ostracisme, le chômage,
l’exclusion de l’école, la ghettoïsation
dans des territoires que la République
qui a perdu sa mission d’intégration, a
abandonnés les laissant aux vents
mauvais de la tentation extrême.
Naturellement rien n’excuse une attaque
terroriste mais les faits sont là. Car
ces Français musulmans sont tous mis
dans le même sac par un martelage des
médias à qui on dit qu'on est en guerre
sous-entendu contre vous? A qui on dit
implicitement que vous n'en faites
pas assez pour mériter d'être
français. Ils ont beau faire assaut de
bonne volonté et aller prier d'une façon
naturelle dans les églises par
compassion, il n'empêche qu'ils sont
marqués au rouge et leur avenir est
sombre. Ils ne peuvent éviter qu'à leur
encontre les amalgames seront légion.
Religions et «idéologies meurtrières»
Dans
un écrit objectif et cohérent, Henri
Tinq explique que les religions du
«Livre ont le même soubassement.
L'extrémisme musulman, n'est donc pas
une singularité». Nous l'écoutons: «Dans
les pays arabes, les rêves de liberté et
de démocratie ont sombré dans le
terrorisme islamiste le plus barbare. En
réseau ou isolés, de jeunes djihadistes
puisent dans la lettre du Coran une
irrépressible haine de soi et des
Autres. Le plus souvent réduites -très
injustement- à leurs expressions
fanatiques, les religions
«monothéistes», improprement appelées
«religions du Livre», à distinguer de
l'hindouisme et du bouddhisme qui ont
aussi leurs extrémistes, sont réunies
sur le même banc d'infamie. On verra que
si le «sacré» a toujours produit de la
violence, de tout temps aussi, l'homme a
instrumentalisé le «sacré» pour
justifier et légitimer sa propre
violence. Les «guerres saintes» n'ont
jamais eu d'autre but que de mobiliser
les ressources spirituelles pour une
prétendue noble cause...» (2)
La
responsabilité des Occidentaux
Le
soir même de l'attaque terroriste de
Nice par un psychopathe qui n’a de
rapport avec l’Islam que son nom. Car ce
n’est ni son comportement ni sa
connaissance de l’Islam qui l’aurait
amené à commettre un acte aussi abject,
on apprend qu’en signe de représailles
les avions français bombardaient Daesh
en Syrie. Résultat: plus de 150 morts
civils; la Syrie a protesté en vain au
Conseil de sécurité. Les médias français
ont naturellement zappé cela, les
enfants les femmes syriens ne méritent
pas de compassion. Mieux que cela, on
déclare que Djebhet Nosra qui «faisait
du bon bouleau» est terroriste mais les
Occidentaux continuent à soutenir les
mouvements terroristes à Alep. «
l'Occident lit-on dans une contribution
fait sa guerre dans le silence, presque
honteusement. Les grands médias tentent
bien d'applaudir les petits exploits des
terroristes, mais seulement du bout des
lèvres. Ils ne peuvent pas s'en
empêcher, mais ne peuvent pas non plus
encenser trop ouvertement ceux que leurs
gouvernements ont condamnés
officiellement comme responsables des
attentats de Nice, (...) Les deux
programmes, L'islamophobie dans le monde
occidental d'un côté, et la conquête du
Levant de l'autre, ne semblent plus
vouloir fonctionner sans couacs.» (3)
Les
allégeances coupables
Naturellement tous les biens pensants je
veux parler des élites dites arabes
occidentalisées se sont fendus
d’interventions laudatives où on sent le
mea culpa et la tentative vaine
disculpation et au passage prendre leur
distance avec ces Arabes –comme eux- et
ses musulmans – en tout cas classés
comme eux- par les pouvoirs et les
opinions françaises. Ces démarches
vaines nous rappellent la citation de
Sartre à propos du mensonge qui ne
tiendrait qu’à toute vitesse, obligeant
comme il le dit en prenant l’exemple de
la bicyclette, le concerné à constamment
pédaler pour ne pas tomber. Mutatis
mutandis ces élites qui ont rompu
les amarres avec leurs racines pour une
poignée de dollars ou d’euros, sont en
fait en apesanteur identitaire. Ils ne
seront jamais accepté par le pays
d’accueil du fait qu’ils on trahi leur
identité originelle et par le pays d’où
ils viennent qui à leur égard un solide
mépris ,car si l’ambition de la réussite
et la recherche d’un mieux être est tout
à fait légitime, il est scandaleux de le
faire en « vendant » son identité
originelle. Dire, comme l’a fait
maladroitement Boualem Sansal que les
terroristes en France utilisent les
mêmes techniques que les dirigeants de
la bataille d’Alger, c’est tenter de
démonétiser des icones
Dans
le même ordre de la disculpation Tahar
Ben Djelloun s'est fendu d'un texte dans
Le Monde du 30 juillet. Il
demande en gros aux musulmans de se
tenir à carreau ou de faire leurs
valises. Dans une réponse percutante,
l'écrivain Mabrouck Rachedi répond à la
lettre de Tahar ben Jelloun qui fait
injonction aux musulmans de rentrer dans
le moule ou de rentrer chez eux même
s'ils sont nés en France.
Il
écrit: «Dans Le Monde daté du samedi 30
juillet, Tahar Ben Jelloun écrit une
lettre aux musulmans. M.Ben Jelloun
souhaite dégager L'islam des griffes de
Daesh. Le véritable échec serait dans
une absence de réaction des citoyens
français, en particulier musulmans: la
mobilisation, des musulmans et autres,
je la vois tous les jours autour de moi.
Certains sont plus visibles que
d'autres: tout le monde n'a pas la
chance d'avoir accès à des tribunes
médiatiques comme M.Ben Jelloun, M.Ben
Jelloun énumère la liste des devoirs des
musulmans dont le premier: «Nous devons
renoncer à tous les signes provocants
d'appartenance à la religion de Mahomet.
Nous n'avons pas besoin de couvrir nos
femmes comme des fantômes noirs qui font
peur aux enfants dans la rue.» » (4)
« M.
Ben Jelloun va plus loin: «Nous n'avons
pas le droit de laisser faire des
criminels qui ont décidé que leur vie
n'a plus d'importance et qu'ils
l'offrent à Daesh.» Est-ce à dire que
«nous» laissons faire des criminels?
L'accusation de passivité est non
seulement injuste, mais aussi
dangereuse, parce qu'elle rend les
musulmans responsables d'actes dont
M.Ben Jelloun reconnaît qu'ils sont
aussi parmi les victimes. Si «nous»
regardions passivement ce qui se trame
devant nous, «nous» serions déjà
complices de ces assassins. M.Ben
Jelloun finit sa lettre par «sinon il ne
nous restera plus qu'à faire nos valises
et retourner dans le pays natal». J'ai
peur que M. Ben Jelloun emprunte aux
discours de certains partis politiques
peu fréquentables. Faut-il lui rappeler
que des millions de musulmans sont nés
en France? Mon pays natal, c'est la
France. Je réponds à M. Ben Jelloun en
tant que Français (...)» (4)
Le
texte de Ben Jelloun me rappelle les
contorsions d'un autre intellectuel
maghrébin Abdelwahab Meddeb qui a été
décoré par Ben Ali et qui devint
révolutionnaire en 2011 quand le vent a
tourné. Alain Gresh nous en parle:
«(;..) Ce qui est frappant dans
l'ouvrage, c'est sa «pudeur» concernant
ses positions sur le régime de Ben Ali.
Dans son ouvrage Contre-prêches (2006),
il consacre une chronique à la Tunisie:
«Lorsqu'on se promène à Tunis dans cette
atmosphère d'amitié entre les sexes, on
se dit que la solution est simple, que
le remède à la maladie [de L'islam] est
à portée de main, (...) Mais on se
demande aussi pourquoi l'exemple
tunisien n'est pas davantage connu,
pourquoi il ne constitue pas une
référence (sic), pourquoi il ne s'érige
pas lui-même en modèle (re-sic). Dans
son best-seller, La Maladie de l'islam,
Abdelwahab Meddeb se livre ainsi à un
véritable hymne à la Tunisie sous le
Protectorat français, «Il faut le
reconnaître, le modèle européen dans
lequel j'ai grandi, celui qui émane des
Lumières françaises et qui m'a formé, à
travers un enseignement franco-arabe,
n'est plus attractif. [...] J'ai assisté
dans mon enfance (dans les années 1950),
dans cette citadelle de l'islam qu'est
la médina de Tunis, au dévoilement des
femmes au nom de l'occidentalisation et
de la modernité; cela a concerné les
femmes, les filles et les soeurs des
docteurs de la Loi qui tenaient chaire
dans la millénaire université
théologique de la Zitouna» Cette
célébration de ´´l'islam des Lumières´´
pense Geisser, (cité par Alain Gresh)
évoque parfois les accents fortement
assimilationnistes de certaines élites
indigènes profrançaises pendant la
période coloniale. Abdelwahab Meddeb
n'hésite pas à se réclamer ouvertement
du penseur nationaliste Ernest
Renan:«C'est ce désir qui m'a fait
choisir la communauté française, où je
continue d'entretenir ma généalogie
islamique et de la croiser avec mon
autre généalogie européenne. Ainsi
l'hérité et le choisi se combinent à
l'intérieur d'un seul et même être.» (5)
Kamel
Daoud que nous avons connu plus inspiré
dans ces billets au Journal « Le
Quotidien d’Oran lui aussi s’est adonné
à un filon porteur en terme de
visibilité en France : Taper sur les
Arabes et sur les Musulmans. Il dit en
gros que les Arabes sont des
psychopathes des malades et que c’est
dans leur nature. En clair il les
désigne à la vindicte occidentale et au
passage, il faut rendre hommage à la
chancelière Merkel de ne pas hurler avec
les loups et d’être pragmatique bien que
tout sera fait, notamment par les médias
pour l’entrainer dans un unanimisme
justicier contre les Musulmans et les
Arabes.
Pourtant ces attaques ad hominem contre
les Arabes sont injustes . Dans tout
peuple il y a des extrêmes et des
extrêmistes. les peuples que l'on dit
civilisé ont aussi des cadavres dans le
placard. Comment peut on qualifier le
psychopathe danois- d’un pays réputé
pour l’éducation de sa population- de
l'extrême droite qui s'assume nazi et
qui a fauché la vie de plusieurs
dizaines de jeunes ? la bestialité a
accompagné la nature humaine et les
référents à titre d'exemple sur la
civilisation grecque mère de l'Europe a
elle aussi ses zones d'ombre; Ainsi si
cela se confirmait une étude récente de
juillet 2016 nous apprend que les Grecs
pratiquaient le cannibalisme et le
sacrifice des enfants deux prouesses que
l'on pensait consubstantielles de
sauvages et des barbares..suivez mon
regard !
Jacques Marie -Bourget analysant
justement le texte injuste de Kamel
Daoud sur la propension des Arabes, dont
il fait partie, à être des psychopathes
s'oubliant au passage et que c'est la
nature humaine qu'il devrait insulter en
général écrit: «Toute la France qui
pense bien est tombée amoureuse de Kamel
Daoud, un Algérien qui a le courage
d'écrire la vérité sur les Arabes et
autres musulmans. C'est-à-dire que ces
êtres humains sont à vomir, la lie de la
terre. Ahmed Bensaâda, dans son livre
«Cologne contre-enquête» nous montre le
visage du vrai Daoud, ennemi des
Palestiniens et lui-même ancien barbu.
Cet essai est remarquable. (...), un
nommé Kamel Daoud va être recyclé par
les élites de Paris qui en fait une tête
de gondole. Voilà un nouveau héros,
martyr d'une fatwa en peau de lapin.
Après avoir été lui-même, jusqu'au
moment de la fondation du Front
islamique du salut, un barbu affirmé, il
dit qu'il n'y pouvait rien, qu'à
l'époque il n'a pas vu s'organiser les
«fascistes» verts, (...) Voilà le livre
d'Ahmed Bensaâda. Il nous dit que, même
pour l'incurable athée que je suis,
insulter des peuples au nom de leur
religion supposée est un crime ». (6)
Un
autre intellectuel dont la fetwa laique
tourne en boucle est Hamed Abdel-Samad
qui trouve intéressant
2084 : la fin du monde de Boualem
Sansal Pour lui l’islamisme est
présent dans la naissance même de
l'islam" son essai polémique "Le
Fascisme islamique" est naturellement
comme du pain béni en Allemagne et en
France Hamed Abdel-Samad montre que la
violence est consubstantielle à l'islam,
même s'il reconnaît que le Coran peut
aussi être lu dans sa dimension
"éthique" et "spirituelle Fils d'imam et
ancien membre des Frères musulmans dans
sa jeunesse, figure médiatique de la
critique de l'islam en Allemagne , ce
qui lui a valu d’avoir des gardes
corps.. Il déclare je ne me considère ni
comme musulman ni comme ancien musulman.
Je suis convaincu qu'un être humain ne
devrait pas se définir, positivement ou
négativement, à travers une religion. Je
suis critique envers l'islam, comme
envers toutes les religions en général.
Ce qui m'a fait prendre conscience de
ça, c'est que j'ai grandi dans une
société où on ne pouvait pas exprimer
ses pensées clairement. (…). Vous pouvez
lire ça dans le Coran, où les musulmans
sont considérés comme la meilleure
communauté n'ayant jamais existé. Allah
leur donne une responsabilité
particulière d'être ses représentants
sur terre. Vous avez ça aussi dans le
fascisme : « Nous sommes la race
supérieure. » Deuxième point commun : la
culture de la mort. Dans les deux
idéologies, la mort est glorifiée, car
la vie et l'individu ne comptent pas. Ce
qui est important, c'est la nation ou la
religion. Troisième parallèle : l'idée
de combat, le Kampf en allemand
et le djihad en arabe. Vous ne
vous battez pas pour vivre, mais vous
vivez pour vous battre. Le combat, en
lui-même est une fin en soi, et pas
seulement un moyen pour atteindre des
buts politiques. Quatrième point commun
: l'idée d'ennemis intérieurs et
extérieurs. Pour les nazis, l'ennemi à
l'extérieur, c'est l'Ouest, et à
l'intérieur, les juifs et l'extrême
gauche. Pour les islamistes, c'est les
autres. Il y a d'abord eu les juifs, les
chrétiens ou les non-croyants dans le
Coran, puis ont suivi les croisés, les
colonialistes et aujourd'hui l'Occident
dans son ensemble. communauté religieuse
où vous ne pouvez pas exprimer vos
doutes ». (7)
La réalité des
choses Pour un débat serein
On le
voit, les auteurs cités - il y en a
d'autres!- n'essaient pas de comprendre
les raisons premières. A la place de ce
syndrome auto-culpabilisant, je préfère
les mots de Rachid Boudjedra sur les
prémices de cette anomie mondiale. Nous
l'écoutons: «Après la défaite de l'armée
nationale afghane, soutenue par l'armée
soviétique appelée en renfort par le
président Najibullah au milieu des
années 1980, l'armée américaine va
s'installer en Afghanistan pour chasser
les taliban. Rambo est arrivé! Mais,
après trente ans de guerre, le résultat
américain est égal à zéro. Et c'est de
l'Afghanistan des taliban et avec les
dollars saoudiens que les terroristes
algériens, formés à tuer à Kaboul et à
Peshawar, ont déferlé sur l'Algérie dès
le début des années 1990. L'Algérie a
été ainsi le premier pays à être le
laboratoire de la CIA et du roi d'Arabie
pour mettre à l'épreuve cette arme
nouvelle, le terrorisme islamiste.
L'Algérie, durant dix ans, a été le
premier pays à être dévasté par le
terrorisme, dans l'indifférence des
puissances occidentales, la France à
leur tête ».(8)
«
C'était poursuit Rachid Boudjedra
l'époque de Mitterrand qui a cru prendre
sa revanche sur l'Algérie qui a défait
la France en 1962. Ce sont ses services
qui ont créé la fable du «Qui-tue-qui?»,
qui ont innocenté les islamistes pour
affirmer et aboyer pendant une dizaine
d'années que les coupables des crimes
atroces commis par les terroristes
algériens étaient l'oeuvre de l'armée
algérienne. Aujourd'hui, Mitterrand est
mort, le terrorisme islamiste aussi (en
Algérie), mais il s'est propagé en
Europe et aux États-Unis. Et nous ne
disons pas: «Qui tue qui?» Et nous ne
nous réjouissons pas de ces massacres
odieux parce que nous disons que
l'Occident avec son Otan, sa CIA et ses
États-Unis, a semé et sème les guerres
partout (la haine d'un Hollande contre
Bachar Al Assad est de l'ordre
pathologique!) et depuis toujours. Et il
ne fait que récolter une énorme tempête.
Ce sont les pouvoirs politiques
occidentaux qui sont - d'abord -
responsables des massacres odieux que
vivent leurs citoyens. Eux, ces
responsables, qui ont pendu Najibullah à
un arbre dans une ruelle de Kaboul. Eux
qui ont pendu Saddam. Eux qui ont
massacré à mort Kadhafi à coups de
pierres. Eux qui n'ont pas compris que
l'Histoire n'oublie jamais. Ce que nous
voulons, nous, pacifistes et
progressistes du monde, c'est que la
notion même de guerre soit à jamais
abolie.»(8)
Ce que
je crois
Les
constructions intellectuelles fictives
de ces planqués qui vivent dans des
bulles bien au chaud ne savent pas ce
que c'est que la terreur. A la première
alerte, pour la plupart, ils sont allés
rejoindre la mère-patrie des droits de
l'homme à géométrie variable. Certains
autres ont pris sur le tard le train de
la reddition intellectuelle et de la
défaite de la vraie pensée, leur islam
soft, docile, sans aspérités en France
comme un fonds de commerce, ne sert à
rien. Ils n'ont pas de mon point de vue
l'honnêteté intellectuelle, à l'instar
d'un Rachid Boudjedra de dire les quatre
vérités et expliquer qu'au lieu de
traiter les effets il faut remonter aux
causes. Les quartiers sensibles, devenus
par la grâce des boutefeux des zones de
non-droit, puis des territoires perdus
de la République, qu'un ancien ministre
de l'Intérieur promettait d'aseptiser au
Karcher.
Ce
sont pourtant des enfants de la
République victimes de tous les maux de
la société, la mal-vie, les perditions
scolaires, le chômage et l'horrible
plafond de verre qui fait que même si
vous christianisez votre nom cela ne
passe pas, vous êtes rendus à votre
condition de bougnoule au premier
contrôle récurrent de délit de faciès.
L'islam est devenu un thème vendeur.
Très vendeur même. L'islam a bon dos.
L'islamisme est une construction
idéologique occidentale dont les buts
sont connus. Instaurer partout un
néolibéralisme sans état d'âme,
s'emparer du pétrole, pour cela
reformater le Moyen-Orient, cent ans
après Sykes-Picot.
S’agissant de ces élites expatriées qui
pensent qu’il faut se démonétiser pour
avoir l’agrément des pays d’accueil
heureusement qu’ils ne sont pas légion.
L’immense majorité de la diaspora si
elle indignée par le retard scientifique
de l’Algérie. Le fait d’avoir une
seconde nationalité d’un pays dans
lequel ils essaient d’être des citoyens
modèles ne les empêchent pas d’avoir
l’Algérie dans leur cœur Je peux
témoigner que des centaines d’Algériens
ne demandent qu’à aider de là où ils
sont à donner aux pays qui les a vu
naitre leur savoir leur savoir faire et
toute l’expérience qu’ils ont acquises.
Pour
combattre l'islamisme il faut commencer
par s'attaquer à l'ignorance là ou elle
est sans relâche. Certes , malgré le
fait que l’on puisse paraitre, en
Algérie blasé 200.000 morts plus tard,
on ne s’habituera jamais à ces morts
atroces, surtout celle des innocents. On
ne peut que désapprouver les attaques
terroristes comme également les
manipulations, les auto flagellations
«payantes» démonétisent les peuples et
s'attaquent à L'islam pour quelques
euros de plus. Dans le Coran, c'est la
tolérance qui est recommandée ce verset
«lakoum dinakoum oua lia dini»,
«vous avez votre religion, j'ai la
mienne».
Seule
l'éducation à marche forcée et les
sciences pourront permettre à L'islam de
donner la pleine mesure de son talent.
Il faut pour cela que les musulmans
soient gouvernés par des élites
légitimement élues qui n'instrumentent
pas la religion. Il faut que ces élites
contribuent par le savoir à un
nécessaire aggiornamento in situ
par les élites.
L'islam devrait tenir compte des autres
spiritualités de 5,5 milliards
d'individus et trouver un vivre ensemble
où chacune des religions apporte une
part d'espérance car les vraies causes
pour lesquelles il faut se mobiliser
c'est comment donner un fondement
éthique aux conquêtes de la science et
trouver par exemple une réponse
cohérente à ceux tentés de créer les
premières cellules de vie prélude à la
création humaine ou encore l'immortalité
telle que nous la promet la science pour
2045.
1.http://mohammed-arkoun.over-blog.com/article-mohamed-arkoun-libre-penseur-85206193.html
2.
http://www.slate.fr/story/106487/comment-les-religions-sont-redevenues-des-ideologies-meurtrieres
3.http://reseauinternational.net/quest-ce-qui-se-passe-a-alep/
4.http://www.huffingtonpost.fr/mabrouck-rachedi/lutte-daech-tahar-ben-jelloun_b_11294166.html
5.http://blog.mondediplo.net/2011-07-27-La-maladie-d-Abdelwahab-Meddeb-et-la-revolution
6.. .
http://www.legrandsoir.info/le-vrai-visage-de-kamel-daoud-le-nouveau-technicien-de-surface-de-bhl.html
7.http://www.lepoint.fr/societe/hamed-abdel-samad-l-islamisme-est-present-dans-la-naissance-meme-de-l-islam-page-2-04-08-2016-2059021_23.php#xtatc=INT-500
7.
http://www.humanite.fr/alger-nice-alep-munich-souffrent-dun-cancer-effrayant
613160?ref=yfp
Article de référence:
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/247536-le-logiciel-de-la-soumission-intellectuelle-en-action.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole
Polutechnique enp-edu.dz
Publié le 13 août
2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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