Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Assoiffer les populations innocentes :
La guerre par d'autres moyens
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Lundi 9 janvier 2017
«Contre la religion du profit, nous
devons opposer la religion de la beauté,
son pain vivant, son eau vive.»
Théodore Monod, anthropologue
Mon attention a été attirée par un fait
bizarre en ce sens qu'il n'obéit pas aux
paramètres des guerres classiques, à
savoir la destruction immédiate par le
fer et par le feu. Cela s'apparente à
une guerre qui tue en différé. Il s'agit
d'assoiffer les peuples. Il est vrai que
l'eau est devenue un enjeu géopolitique
majeur. Dans le monde, l'eau est parfois
considérée comme une véritable arme de
guerre. La guerre de l'eau fait rage
dans le monde. Alors que les réserves
s'épuisent, que le stress hydrique est
prévu par les convulsions climatiques
les États espèrent améliorer leur
gestion de l'or bleu. D'une valeur
inestimable, l'eau est devenue un bien
extrêmement précieux à préserver pour
les générations présentes et futures,
notamment dans un contexte de
réchauffement climatique. De plus en
plus rare dans certaines parties du
globe, elle est aussi une arme sur le
plan géopolitique.
Les guerres de
l'eau dans l'histoire
«L'histoire de
l'humanité écrit l'universitaire Claire
Koenig, est émaillée d'exemples, de
toutes les régions du monde, illustrant
l'utilisation de l'eau comme instrument
ou cible lors de conflits. Nous n'en
citerons que quelques-uns: en 596 av.
J.-C., pour mettre fin à un siège
interminable, Nabuchodonosor détruit une
partie de l'aqueduc qui approvisionne la
cité de Tyr. En 1503, lors de la lutte
que mène Florence contre Pise, Léonard
de Vinci et Machiavel ambitionnent de
détourner le cours de l'Arno, pour
couper Pise de son accès à la mer. En
1938, afin d'inonder les zones menacées
par l'armée japonaise, Tchang Kaï-chek
ordonne la destruction des digues sur
une partie du fleuve Jaune, en Chine. En
1939-1945, les barrages de centrales
électriques, considérés comme des cibles
stratégiques, sont bombardés. (1)
Au Vietnam (années 1960), de nombreuses
digues sont détruites par les
bombardements. Entre 2 et 3 millions de
personnes seraient mortes noyées ou de
faim par suite de ces attaques. En 1999,
au Kosovo, les points d'eau et les puits
sont contaminés par les Serbes. La même
année, l'explosion d'une bombe détruit
la principale conduite de Lusaka, en
Zambie, et prive d'eau ses 3 millions
d'habitants. Depuis la fin du XXe
siècle, les ressources et les
équipements subissent des menaces de
plus en plus lourdes, notamment en
Afrique, dans les Balkans et au
Moyen-Orient. Depuis novembre 2002,
l'eau est reconnue comme l'un des droits
de l'homme fondamentaux. Cela est
inscrit dans l'Observation générale sur
le droit à l'eau, adoptée par le Pacte
relatif aux droits économiques et
culturels (Cescr), lui-même ratifié par
145 pays». (1)
Les guerres de l'eau actuelles
Plusieurs exemples
vont nous permettre de comprendre
comment on peut tuer en assoiffant des
individus. Le premier exemple nous est
donné par l'information récente: «Les
Casques blancs» participent au blocus de
l'eau qui assoiffe 5 millions de
Syriens. Le deuxième est celui de la
mort lente des Palestiniens, notamment
les Ghazaouis par une rétention calculée
de l'eau et une interdiction de tout
forage: «Le 22 décembre,
l'approvisionnement en eau de Damas a
été soudainement contaminé par du diesel
et n'est plus consommable. Le blocus de
l'eau de Wadi Barada qui assoiffe 5
millions de personnes à Damas prend une
tournure intéressante. L'organisation
des Casques blancs financée par les
États-Unis et le Royaume-Uni semble y
être directement impliquée. Cela
augmente le soupçon que le blocage
illégal de l'eau que subissent les
civils de Damas fait partie d'une
campagne organisée par les États-Unis »
(2)
« La campagne a
pour but de saboter le fonctionnement
des services publics dans les zones
tenues par le gouvernement en
représailles pour la libération
d'Alep-Est. (...) «Les forces
gouvernementales syriennes ont lancé une
opération pour reprendre la zone et
reconstituer les réserves d'eau. Mais
l'accès au site leur est refusé et
l'armée arabe syrienne tente maintenant
de chasser Al-Qaïda et ses alliés de la
zone. Curieusement, certains groupes
«civils» ont offert au gouvernement
syrien de le laisser accéder au site
aujourd'hui à plusieurs conditions.
L'opposition offre de marchander l'accès
à la source d'eau pour Damas contre
l'arrêt des opérations militaires de
l'armée. Lu sur la Déclaration de Wadi
Barada: «Nous laisserons des équipes
réparer la source d'eau si l'Armée arabe
syrienne et le Hezbollah cessent
d'attaquer, si le siège est levé et si
le cessez-le-feu est surveillé par des
observateurs internationaux (...). Même
après 14 jours de crise de l'eau à
Damas, aucun média 'occidental'' ne
souffle mot du blocus imposé par
al-Qaïda à 5 millions de Syriens.» (2)
L'ONU t a réagi e
a qualifié de «crime de guerre» la
privation d'eau potable à Damas qui
touche 5,5 millions de personnes, en
raison des combats qui opposent le
régime syrien et les rebelles. Lors
d'une conférence de presse à Genève, Jan
Egeland, chef du groupe de travail de
l'ONU sur l'aide humanitaire en Syrie, a
toutefois souligné qu'il était difficile
de savoir quel camp était responsable de
cette situation. (3)
Assoiffer les
Palestiniens: la guerre systémique de
l'eau d'Israël
La politique
israélienne est connue. En un mot mener
une guerre insidieuse pour aboutir à un
dépérissement lent et inexorable de la
Palestine et des Palestiniens. Dans une
contribution remarquable parue sur le
journal L’Humanité citant un
rapport parlementaire en 2012 le
député Jean Glavany déclare : « En
privant les Palestiniens du minimum
vital en eau potable,
Israël utilise
une ressource inaliénable comme arme de
guerre » « Il avait utilisé le terme
« apartheid » pour caractériser la façon
dont sont gérées les ressources dont
disposent les deux populations d’Israël
et de la Palestine. L’expression avait
provoqué les foudres d’Israël. Elle
décrit pourtant bien une situation qui
n’a fait que s’aggraver depuis,
notamment à Gaza avec les destructions
de l’été 2014 et le renforcement du
blocus. Les chiffres cités par ce
rapport sont implacables : 2,3 millions
de Palestiniens n’ont droit qu’à
70 millions de m3 par an, contre
222 millions de m3 pour les colons
israéliens, qui sont moins d’un
demi-million en Cisjordanie. Autrement
dit, l’eau des nappes phréatiques de la
Cisjordanie est littéralement volée au
profit des colons, mais aussi des autres
citoyens israéliens dont la consommation
quotidienne se situe entre 270 et 400
litres par jour, contre 50 à 70 litres
pour les Palestiniens, alors que l’OMS
estime à 100 litres par jour le minimum
vital. L’expert israélien des Amis de la
Terre Moyen-Orient, Gidon Bromberg, le
reconnaît : « Israël ne partage pas
l’eau de façon équitable avec les
Palestiniens. » Il donne cette
explication : « Les Israéliens vivent à
l’occidentale alors que les conditions
climatiques devraient leur faire adopter
des comportements plus adaptés à
l’aridité du climat. » Il souligne aussi
que les accords signés en 1995 (Oslo 2)
sur le partage de l’eau étaient
provisoires et n’ont pas été actualisés
du fait de l’échec du processus de paix
».(4)
« Une explication
un peu courte quand on sait que, depuis
sa création, Israël a tout fait, et
surtout des guerres, pour s’accaparer
les ressources aquifères de la région :
en Syrie, avec l’occupation du Golan et
de ses sources ; au Liban, où les
incursions multiples visaient le fleuve
Litani ; en Cisjordanie, où se trouve la
principale nappe aquifère, le Jourdain
et la mer Morte,
surexploités et dont
les rives ouest ont été accaparées, les
Palestiniens n’y ayant même plus accès.
Yasser Arafat nous disait, à propos des
négociations avec les dirigeants
israéliens, du temps où les accords
d’Oslo étaient encore de ce monde : « Ce
qui est extraordinaire avec eux, c’est
qu’ils vous volent votre voiture et
après ils vous proposent de discuter
pour vous vendre une roue. » C’était
l’époque où Ariel Sharon disait aux
jeunes aspirants colons : « Prenez les
collines et contrôlez les sources. » »
(4)
« À lire
l’interview du ministre palestinien de
l’Eau, Mazen Ghoneim, on voit qu’Israël
applique toujours la même stratégie :
après avoir accaparé la quasi-totalité
dit on en conclusion les ressources en
eau de la Palestine occupée, l’Autorité
israélienne de l’eau vend le précieux
liquide aux Palestiniens qui sans cela
mourraient de soif. Notamment à Gaza où
les bombardements de l’an dernier ont
détruit les réseaux de distribution, la
station d’épuration et les réservoirs
installés sur les toits des immeubles .
Depuis 1967 d’ailleurs, la question de
l’eau est une affaire militaire en
Israël. Et il est vrai qu’elle revêt un
aspect stratégique dans tous les pays
qui souffrent de pénurie chronique, ce
qui est le cas général au Moyen-Orient –
à l’exception de la Turquie qui,
maîtrisant les deux principaux fleuves,
le Tigre et l’Euphrate, n’hésite pas à
jouer de ce moyen de pression » (4).
«Israël lit-on sur
une contribution plus récente de Mouna
Dajani chercheuse palestinienne en
environnement, pratique une politique
systémique de destruction des ressources
palestiniennes en eau et montre qu'il
est prêt à contrevenir aux Conventions
de Genève en se servant de l'eau comme
outil de coercition e et de contrôle. Au
cours des opérations militaires, Israël
a ciblé l'infrastructure de l'eau en
Cisjordanie comme à Gaza, perpétuant les
crises humanitaires. La guerre de l'eau
paralyse le développement en Cisjordanie
et à Gaza, et provoque des pertes
économiques dans l'agriculture et
l'industrie, ainsi que des risques
sanitaires à long terme. La restriction
de l'accès palestinien à l'eau
transforme ce qui fut la ressource gérée
par la communauté en une marchandise et
menace de modifier la relation entre les
Palestiniens et leur terre. Israël a
pratiqué une politique systémique de
destruction des ressources
palestiniennes en eau et a maintes fois
prouvé qu'il était disposé à contrevenir
aux Conventions de Genève dans son
exploitation de l'eau comme outil de
coercition et de contrôle.» (4)
«L'une des causes
de la dernière attaque d'Israël sur la
bande de Gaza est l'infrastructure de
l'eau de l'enclave côtière, qui n'a pas
été épargnée par les tirs délibérés des
missiles israéliens(...) Au cours de la
décennie passée, lors de chaque attaque
israélienne sur Gaza, les bombardements
ont visé l'infrastructure de l'eau, des
principales centrales électriques aux
usines d'épuration des eaux résiduaires
et aux réseaux d'eau. Les actions
militaires ont ravagé les canalisations
d'eau, les égouts et autres systèmes de
gestion des eaux usées. Les rapports
consécutifs à l' «opération Plomb durci»
ont montré que les dégâts ont privé
d'accès à l'eau un tiers de la
population de Gaza. Les dommages
environnementaux ont été estimés à 44
millions de dollars. Sans réparation, la
terre de Gaza subit des dégâts durables.
Il y a eu une rapide infiltration d'eau
de mer et une surexploitation de
l'aquifère pendant des années. Même les
sources d'eau disponibles ne sont pas
toujours potables: 95% de l'eau que les
Palestiniens de Gaza consomment depuis
des décennies se sont révélés impropres
à la consommation humaine.» (5)
Encore plus
insidieux poursuit l'auteure a été la
lente, mais délibérée destruction de
l'infrastructure de l'eau en
Cisjordanie.(...) La destruction de
l'infrastructure de l'eau est un coup
direct aux programmes palestiniens de
développement qui ont été soutenus par
les donateurs internationaux au cours
des deux dernières décennies. Les
donateurs versent des milliards de
dollars (...) Les gouvernements et les
principales organisations
intergouvernementales comme l'ONU
doivent: tenir Israël responsable de
toutes ses violations des droits de
l'homme, inclure le droit à l'eau dans
cette problématique. Muna Dajani est une
chercheuse palestinienne en
environnement à Jérusalem. (5)
Le Nil objet de litige entre le Soudan et
l’Egypte
On sait que le Nil
descendant des montagnes traverse 10
pays qui sont le Rwanda, le Burundi, la
Tanzanie, l'Ouganda, l'Éthiopie, le
Kenya, la république démocratique du
Congo, le Soudan du Sud, le Soudan et
l'Égypte du Nil qui ont fait la richesse
et la perrenité des dynasties
pharaoniques. C’était il y a plus
de deux mille ans . Ces pays
furencolonisés par l’Angleterre qui
avait donné la priorité à l’Egypte et
le percement du Canal de Suez e n fut le
couronnement. Nasser construisit avec
l’aide de l’URSS le barrage d’Assouan.
Avec l’indépendance des pays
riverains, des tensions ont apparu
De la Tanzanie à
l'Égypte, au moins 200 millions
d'habitants vivent aujourd'hui sur le
bassin du Nil. Jamais un fleuve n'aura
suscité autant de tensions d'autant
qu'Israël a tenté de semer la zizanie
entre les différents pays riverains du
Nil L'entreprise de séduction des pays
africains engagée par Tel-Aviv inquiète
Le Caire, qui ne veut pas voir remis en
cause le partage des eaux du fleuve. La
tournée africaine effectuée par Avigdor
Lieberman en septembre 2009 n'est pas
passée inaperçue au Caire, qui a vu dans
cette montée en puissance de l'État
hébreu une «atteinte à la stabilité de
l'Égypte». On sait que L'Egypte sous
domination anglaise a bénéficié de
l'essentiel de l'exploitation des eaux
et seule une petite partie à été
octroyée au Soudan. Ce que par la suite
les différents pays riverains en amont
ont contesté et ont élaboré des plans
de construction de barrage.
«Le partage des
eaux du Nil écrit Martin Mateso est au
centre d'une vive controverse qui oppose
les dix pays riverains depuis de
nombreuses années. Mais «la guerre de
l'eau» tant redoutée n'aura pas lieu
après «l'accord historique» signé le 25
mars 2015 à Khartoum par les trois
principaux bénéficiaires du fleuve:
l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie.» (5)
L'eau sale dans les «guerres propres»
occidentales
Une contribution
remarquable de Maxime Chaix fait le
procès des guerres de l'Empire et de ses
vassaux. Il cite plusieurs pays qui
eurent à en pâtir. L'Irak, la Syrie, la
Yougoslavie la Libye et le Yemen. Nous
lisons: «De l'Irak à la Yougoslavie, de
l'Afghanistan à la Libye, du Yémen à la
Syrie, les guerres ouvertes ou secrètes
de l'Occident ont impliqué le ciblage
militaire systématique des
infrastructures fournissant l'eau
potable aux populations. Des millions de
personnes en ont été durement affectées.
Une plongée dérangeante dans les
méandres des «guerres propres» des
puissances occidentales.
L'instrumentalisation de l'eau dans les
conflits armés est une tactique
plurimillénaire. Selon le géographe
Philippe Boulanger, dès l'Antiquité, «le
détournement des eaux [est] recommandé
par le stratège chinois Sun Tse dans
L'Art de la guerre (Ve siècle av.
J.-C.), ou par le stratège romain
Frontin dans Les stratagèmes (Ier siècle
apr. J.-C.)». D'après l'historien
Jean-Nicolas Corvisier, il existe dans
la Grèce antique «une certaine
conscience de ce qui se fait et de ce
qui ne se fait pas durant les conflits
(...): ne pas utiliser des armes
interdites; ne pas empoisonner les eaux;
ne pas priver d'eau une Cité (...)
Toutefois, si ces pratiques sont
réprouvées, elles sont loin d'être
inconnues. Certaines ont même fini par
se banaliser avec le temps. (...) En
revanche, l'interdit sur
l'empoisonnement des eaux est beaucoup
plus respecté». 2500 ans plus tard, et
malgré le développement du droit
international humanitaire depuis un
siècle et demi, le recours à des
tactiques illégales qui transforment
l'eau en arme est une constante dans les
guerres occidentales, qu'elles soient
ouvertes (Irak, Kosovo, Libye...) ou
clandestines (Yémen, Syrie...). (7)
En Irak, l'eau
est une «arme de destruction massive»
depuis 1991
« Au début de
l'année 1991, ajoute l'auteur, les
États-Unis, la France et leurs alliés
lancèrent en Irak ce qui était présenté
par CNN et d'autres médias occidentaux
comme une «guerre propre», mais qui
s'est avérée bien plus sale qu'on ne la
décrivait (...)En effet, selon l'expert
britannique Nafeez Ahmed, «des chiffres
de l'ONU jamais remis en question
démontrent qu'environ 1,7 million de
civils irakiens sont morts à cause [du]
régime de sanctions (...) imposé par
l'Occident [à la fin de la guerre du
Golfe], dont près de la moitié étaient
des enfants. Il semblerait que cette
abondance de morts ait été
intentionnelle. (...) Un document secret
de l'Agence de renseignement militaire
du Pentagone (DIA) (...) a été découvert
par le professeur Thomas Nagy, de
l'université George Washington. Selon
lui, ce document constitue ´´un plan de
génocide contre le peuple irakien´´.»
(...) Quatre ans plus tôt, en mai 1996,
une journaliste de l'émission télévisée
60 Minutes rappela à la secrétaire
d'État Madeleine Albright que cette
politique de sanctions imposée par les
puissances occidentales avait tué «un
demi-million» d'enfants irakiens en 5
ans, selon des estimations de l'Unicef.
Visiblement choquée par ces chiffres,
elle lui demanda si cela «en valait la
peine». Sans hésiter, la secrétaire
d'État lui répondit par l'affirmative.
(.. «)» (7)
En Libye, quand la «guerre
humanitaire» assoiffe la population
« En 2011, poursuit
l’auteur, l'Otan est intervenue en Libye
au nom de la «Responsabilité de
protéger». Quatre ans plus tard, pour
citer à nouveau Nafeez Ahmed, «de
nombreux commentateurs parlent de la
crise de l'eau qui s'aggrave à travers
[ce pays], sachant que les besoins
dépassent la production. Certains ont
souligné le contexte environnemental de
raréfaction de l'eau due aux changements
climatiques. Or, ils ont ignoré le fait
que [la Grande rivière artificielle
(GRA),] le complexe système national
d'irrigation patiemment construit et
développé depuis des décennies afin de
régler ce problème, fut délibérément
ciblé et dégradé par l'Otan. (...) En
septembre [2011], (...) l'Unicef
rapporta que la destruction partielle de
la GRA avait laissé 4 millions de
Libyens sans eau potable. [En 2016,] la
GRA est toujours en mauvais état, et la
crise de l'eau en Libye continue de
s'aggraver.» (7)
Au Yémen, un
désastre humanitaire aggravé par les
puissances de l'Otan
Terminant cette
analyse sans concession mais objective
Maxime Chaix écrit «Avant le conflit
actuel poursuit Maxime Chaix, le Yémen
était déjà répertorié parmi les nations
devant affronter les pénuries d'eau les
plus graves. Dans un tel contexte, la
guerre de la «coalition arabe» contre
les Houthis a exacerbé une crise
humanitaire qui préexistait, avec
l'appui décisif, mais confidentiel d'au
moins trois États occidentaux. (...) En
janvier 2016, l'Unicef expliquait que
«les enfants représentent au moins la
moitié des 2,3 millions de personnes
déplacées de leur foyer, et au moins la
moitié des 19 millions de personnes qui
s'efforcent chaque jour de trouver de
l'eau potable; (...) Les services
publics de santé, d'eau et
d'assainissement ont été décimés et ne
peuvent pas répondre aux besoins
toujours croissants d'une population
désespérée». (7)
Conclusion
Il faut
s'interroger sur la notion de Droits de
l'eau comme bien commun et sur la
pertinence des résolutions des Nations
unies interdisant de prendre en otage
des populations en leur imposant une
guerre de l'eau engendrant des crises
humanitaires. Les Palestiniens des
territoires occupés sont cinq fois plus
nombreux que les colons qui eux
consomment six fois plus d’eau. En clair
un Israélien consomme 30 fois plus d’eau
qu’un Palestinien ! Dit autrement cela
veut dire que l’Israélien consomme en
douze jours ce que consomme le
Palestinien en une année !Une eau qu’il
paye cher et qu’il n’est jamais sûr d’en
disposer !
Que veulent dire
en définitive, les guerres propres
menées par l'Occident en Irak, en
Afghanistan et en Libye si
intentionnellement on pollue l'eau?
N’est ce pas une mort lente qui est
programmée par la malnutrition et le
manque d’hygiène. Il est vrai que ce
n'est pas cher payé pour Madeleine
Albright que de faire mourir de
malnutrition et d’hygiène 500 .000
enfant qui sont morts avant d’avoir
connu la vie ! Est-ce ainsi que les
hommes vivent?...
1.Claire König
http://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/developpement-durable-geopolitique-guerre-eau-622/page/12/
2.
http://www.moonofalabama.org/2017/01/usuk-paid-white-helmets-help-blocking-water-to-5-million-thirsty-syrians.html#more
3.
http://www.alterinfo.net/notes/Syrie-l-Onu-voit-dans-la-privation-d-eau-potable-un-crime-de-guerre_b10901361.html#q3jvOVMQ8p7H0hOC.99
4. http://www.humanite.fr/israel-palestine-lapartheid-de-leau-582975
5.
https://al-shabaka.org/briefs/drying-palestine-israels-systemic-water-war/
6.
http://geopolis.francetvinfo.fr/le-nil-fleuve-nourricier-et-facteur-de-tensions-58269
7.
http://reseauinternational.net/leau-sale-dans-les-guerres-propres-occidentales/#7qX0uK8Rw2gpG24I.99
Article de
référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/257912-la-guerre-par-d-autres-moyens.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié le 10 janvier 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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