Comment je vois le
monde
BDS , apartheid, échec des
négociations :
La colonisation se porte bien
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Samedi 3 mai 2014
La
thèse d’un danger d’un génocide qui nous
menaçait en juin 67 et qu’Israêl se
battait pour son existence physique
était seulement du bluff, créé et
développé après la guerre ».
Général Matityaha Pelet, Ha’aretz, 19
mars 1972.
Nous y sommes ! Les négociations de la
dernière chance ont abouti à un fiasco
et chacun rejette la faute sur l’autre
Pour les Israéliens la faute incombe à
l’autorité palestinienne qui a conclus
un accord avec le Hamas formation honnie
par Israël et ceci à une semaine de la
fin des négociations de plusieurs sans u
début d’espoir. Ce temps passé ne fut
pas perdu pour Israël qui ne s’est pas
arrêté de rendre irréversible la
restitution des terres de Cis Jordanie
en colonisant et construisant à tour de
bras.
Dans une dépêche de l’AFP faisant le
bilan de ces –non négociations , nous
lisons : « Le président Barack Obama a
jugé vendredi nécessaire de faire une
"pause" dans les discussions, prenant
acte de l'impuissance de
l'administration américaine à combler le
fossé entre les deux camps sur les
questions cruciales: la sécurité, les
frontières, la colonisation et
Jérusalem. « Un haut responsable
israélien a réagi en exigeant de nouveau
que M. Abbas renonce à l'accord de
réconciliation conclu le 23 avril entre
son Organisation de libération de la
Palestine (OLP) et le Hamas, qui ne
reconnaît pas Israël. Le négociateur
palestinien Saëb Erakat a reproché à M.
Netanyahu d'avoir utilisé cet accord
comme "prétexte", exhortant la
communauté internationale à "montrer à
Israël que choisir les colonies et
l'apartheid au lieu de la paix a un prix
politique, juridique et économique". M.
Erakat a accusé Israël d'utiliser les
négociations comme "un écran de fumée
derrière lequel il peut continuer ses
violations des droits de l'Homme,
poursuivre son entreprise de
colonisation et rendre une solution à
deux Etats de plus en plus impossible".
L'organisation israélienne
anti-colonisation La Paix Maintenant a
révélé qu'Israël avait approuvé la
construction de 13.851 logements dans
les colonies de Cisjordanie et
Jérusalem-Est durant les neuf mois
impartis aux négociations, soit une
moyenne de 50 par jour, un rythme "sans
précédent". (AFP)
L’Occident et Israël avait pensé faire
une bonne affaire, en imposant Abbas à
Arafat comme premier ministre Depuis la
mort de Arafat, Abbas a accepté toutes
les conditions d’Israël en vain. Mieux
encore il accepte que Gaza soit une
prison à ciel ouvert sans broncher Lors
de sa première mission à Gaza, le
nouveau Commissaire général de l’Office
de secours et de travaux des Nations
Unies pour les réfugiés de Palestine
(UNRWA), Pierre Krähenbühl, a souligné «
la nécessité de lever le blocus
israélien et de mettre fin à la «
punition collective illégale » de la
population de cette région de la
Palestine. « Rien ne peut vous préparer
à voir la réalité à Gaza, ni rapports
humanitaires, ni articles de presse, ni
enquêtes des droits de l’homme. a
expliqué M. Krähenbühl dans un
communiqué de presse, en affirmant qu’il
s’engage à travailler pour mettre fin au
blocus en place depuis 2007. « La
première chose que l’on remarque en
allant à Gaza est la clôture, qui est un
rappel du blocus. Le blocus est une
punition collective illégale et je me
joins au dirigeants du monde en appelant
à sa fin », a indiqué »
Les rares inquiétudes d’Israël :
La compagne BDS
On dit qu’Israël s’inquiète en revanche
de l’essor que prend le mouvement
international de boycott et de
désinvestissement qui frappe son
économie. « Pour bien des Palestiniens
lit-on sur Médiapart, ce boycott
constitue l'ultime carte, quand toutes
les autres options ont échoué. Un accord
est intervenu dans la nuit du mardi 22
au mercredi 23 avril lors d'une réunion
à Gaza entre une délégation de
l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP) et des dirigeants du
Hamas « pour former un gouvernement
d'union nationale d'ici cinq semaines »,
a déclaré un membre de la mission de
l'OLP. (…) Sur le dossier
israélo-palestinien en revanche, aucun
progrès en vue. Dernier épisode de ce
tragique feuilleton : mardi 22 avril,
Israël a rejeté les demandes du
président palestinien Mahmoud Abbas pour
une prolongation des négociations de
paix, à une semaine de la fin programmée
des pourparlers « Processus de paix », «
gel partiel », « menaces de représailles
»... Rien de neuf dans ce vocabulaire.
(…) Ce qui a changé en ce début d’année
2014, c’est la nature et la portée de la
menace à laquelle Israël doit désormais
faire face. Début janvier, alors
qu'entrent en vigueur les nouvelles
directives de l'Union européenne
interdisant toute subvention de l'UE à
une entreprise ou association
israélienne implantée dans les
Territoires palestiniens occupés,
plusieurs responsables politiques
israéliens le clament haut et fort : le
boycott constitue désormais une menace à
prendre très au sérieux ». (2)
« À l’initiative de ce mouvement
international de boycott des produits
israéliens, « BDS » est désormais sous
les feux de la rampe Signé par 170
associations et organisations de Gaza,
de Cisjordanie, d’Israël, et des camps
de réfugiés, cet appel est lancé un an
jour pour jour après l’avis de la Cour
internationale de justice (CIJ)
demandant la destruction du mur
construit par Israël le long de la ligne
verte pour séparer la Cisjordanie de son
territoire. L’appel BDS affirme ainsi en
substance : « Nous avons la légalité
internationale avec nous, comme le
stipule l’avis de la CIJ. Mais les
institutions internationales ne prennent
pas leurs responsabilités, nous appelons
donc les populations et les mouvements
de solidarité à prendre les leurs, et à
sanctionner Israël en boycottant ses
produits. » (2)
« En Israël, aucun parti politique ne
soutient BDS. Les partis de gauche
Meretz et Khadash soutiennent cependant
le boycott des produits des colonies.
(…) En attendant, une loi votée à la
Knesset condamne tout Israélien qui
soutiendrait le boycott, (…) Assimilé à
de l'incitation à la haine raciale et à
la discrimination, l’appel au boycott
est alors considéré en France comme une
infraction pénale, avec des amendes
pouvant aller jusqu’à 45 000 euros et un
an d’emprisonnement, conformément à
l'article 24 de la loi de 1881 sur la
liberté de la presse. À l’origine de la
plupart des poursuites contre les
militants BDS, la « circulaire
Alliot-Marie » (du nom de la ministre de
la justice alors en poste) diffusée le
12 février 2010, et par laquelle le
ministère demande aux procureurs de la
République d’assurer une répression «
ferme et cohérente » des actions de
boycott, la chancellerie considérant
tout appel au boycott des produits d’un
pays comme une « provocation publique à
la discrimination envers une nation ».
(…) Quel type d’isolement pourrait, au
bout du compte, pousser les Israéliens
eux-mêmes à faire pression sur leur
gouvernement pour un changement de
politique à l’égard des Palestiniens ?
(2)
La France contre les défenseurs
du droit international ?
Justement cette loi Alliot Marie a été
dénoncée par Rony Brauman (Médecin,
ancien Président de Médecins Sans
Frontière) , François Dubuisson
Professeur de droit International à
l’université libre de Bruxelles (Ulb) ,
Ghislain Poissonnier Magistrat et Pierre
Osseland Avocat. Dans une lettre
ouverte, ils écrivent : « Depuis
l’adoption de la circulaire, des
poursuites pénales ont été engagées
contre plus d’une quarantaine de
militants de la campagne BDS La
situation est d’autant plus choquante
que les militants de la campagne
alertent le public et l’administration
sur une violation du droit français et
européen par les autorités israéliennes.
En effet, il est de notoriété publique
qu’Israël délivre des certificats de
manière indifférenciée à des produits
fabriqués dans les colonies israéliennes
de Cisjordanie ou sur le territoire
israélien, tant et si bien que le
consommateur n’est pas informé de
l’origine des produits qu’il achète ».
(3)
« La circulaire Alliot-Marie est
profondément choquante pour au moins
trois raisons. Tout d’abord, l’appel au
boycott fait partie du débat politique
républicain. (…)Ensuite, l’appel au
boycott n’est pas interdit en droit
français, tant qu’il ne tombe pas dans
le champ d’application des deux textes
du code pénal qui interdisent la
discrimination (article 225-1) et
l’entrave à l’exercice d’une activité
économique (article 225-2). La
circulaire Alliot-Marie affirme, sans le
démontrer, que l’article 24 alinéa 8 de
la loi de 1881 sur la presse permettrait
de réprimer les appels lancés par des
citoyens au boycott de produits issus
d’un Etat dont la politique est
contestée. En réalité, cet article est
destiné uniquement à réprimer les appels
discriminatoires contre des personnes
physiques. Or, la circulaire
l’interprète de manière extensive, en
contradiction avec la règle de
l’interprétation stricte des lois
pénales. Cette interprétation est
d’autant plus malvenue que la campagne
BDS condamne toute forme de racisme et
d’antisémitisme et n’utilise que des
moyens pacifiques pour convaincre les
consommateurs. Enfin, le droit européen
interdit une telle pénalisation. (…) Une
abrogation immédiate de la circulaire
Alliot-Marie s’impose. Il est
indispensable de lutter contre les
discriminations, le racisme et
l’antisémitisme ». (3)
La réalité du « miracle » de
l’eau basé sur le pillage et le mensonge
Nous apprenons que la propagande d’un
Israël qui fait refleurir le désert est
un mythe que déconstruit dans la
contribution suivante par la journaliste
Charlotte Silver . Nous lisons : «
Israël écrit aurait fait fleurir le
désert grâce à ces usines de dessalement
et système d’irrigation goutte-à-goutte
– image iconique sur l’image d’une
Palestine aride (…) En décembre 2011,
Ben Ehrenreich a rapporté le coût d’une
telle opulence dans le domaine agricole
: il a fallu la moitié de l’eau d’Israël
tout en augmentant seulement de 3% le
PIB du pays. (…) En fait, les
Palestiniens n’ont dans leur histoire
jamais manqué d’eau. Mais caractériser
la Palestine comme une terre
désespérément aride, comme l’a écrit
Clemens Messerschmidt en 2011, «
attribue des causes naturelles » à la
crise de l’eau que les Palestiniens
endurent tous les jours. Gaza, qui
subsiste aujourd’hui avec une eau à 95%
non-potable, a longtemps rempli la
fonction d’oasis pour les voyageurs qui
circulaient entre Le Caire et Damas .
(…) »(4)
« Charlotte Silver poursuit : « L’armée
israélienne régit toutes les ressources
d’eau en Cisjordanie et à Gaza depuis
1967 et 1974. Un bref examen de la
domination de l’État sioniste sur les
ressources en eau montre que Israël
détourne le Jourdain vers le lac de
Tibériade, comme le font la Jordanie, la
Syrie et le Liban vers leurs territoires
respectifs, laissant la mer Morte avec
un niveau en baisse constante. Bafouant
les lois internationales contre le
pillage des territoires occupés, Israël
contrôle et exploite toutes les
ressources aquifères de montagne – dont
80 % se trouvent sous la Cisjordanie –
pour l’agriculture et les piscines et
prairies verdoyantes des colons. En
2009, les ressources aquifères de
montagne fournissaient 40 % des besoins
agricoles d’Israël et 50 p% de l’eau
potable de sa population. (…) Avec
toutes ces ressources en eau, ce n’est
vraiment pas miraculeux que les
Israéliens puissent confortablement
consommer environ cinq fois plus d’eau
que les Palestiniens ».(4)
La pompe à finance en action
Qui peut alors, faire entendre raison à
Israël au sujet de la quarantaine de
résolutions qui ont toutes finis par un
veto américain ? Par contre, Les lobbys
israélien après avoir traqué des
individus , traquent maintenant des
Etats qui d’une façon ou d’une autre
passent à la caisse. Impuissants
,tétanisés il acceptent de payer pour
des actions d’il y a 72 ans . Ainsi on
apprend que : « Deux élus new-yorkais
ont annoncé à New York leur intention de
déposer mardi 29 avril devant le conseil
municipal une résolution demandant
réparation aux entreprises ayant
profité, selon eux, de la Shoah, parmi
lesquelles la SNCF. Leur résolution, qui
a reçu le soutien de la représentante de
New York Carolyn Maloney, demande à la
ville d'interdire les contrats publics
avec les entreprises et filiales qui ont
profité de l'Holocauste et n'ont pas
versé de compensations aux survivants et
à leurs familles vivant dans la région
de New York ».(5)
« Mark Levine, 44 ans, conseiller
municipal démocrate, a également
expliqué vouloir obtenir « justice »
pour ces survivants et proches, estimés,
selon lui, à environ 50 000 dans la
région de New York, « en obtenant, pour
partie, des réparations de la part de
leurs bourreaux – qu'il s'agisse de
gouvernements étrangers ou d'individus –
et des entreprises ». Ben Kallos,
conseiller municipal démocrate âgé de 33
ans, a cité notamment la SNCF, qui avait
transporté plus de 75 000 personnes dans
les camps de concentration durant la
deuxième guerre mondiale. « J'appelle
mes collègues au gouvernement à dire à
ces sociétés que nous n'oublierons
jamais, et à arrêter de faire des
affaires avec ces corporations jusqu'à
ce qu'elles se souviennent », a-t-il
déclaré, selon un communiqué où sont
également cités IBM, Bayer et Siemens.
(…) Paris et Washington ont entamé en
février des négociations sur
d'éventuelles indemnisations des
familles des victimes américaines de
l'Holocauste transportées par la SNCF
entre 1942 et 1944 ». (5)
Ce rackett immoral, l’immense majorité
des détenus est décédée concerne même
les grandes banques et il serait bon de
faire un inventaire des compensations et
de la marchandisation de la douleur.
Plus tragique encore, les argents
extorqués ne sont pas remis aux
survivants de la shoah et qui souffrent
encore de leur condition sociale
déplorable en Israël !
Les réactions suite à la phrase
Israël risque d’être un Etat d’apartheid
Fin avril , il fallait faire un bilan
après les neuf mois impartis aux
négociations qui ont échoué
lamentablement. Dans une dépêche de
l’AFP, le secrétaire d’état John Kerry,
sans doute excédé par toutes les
manœuvres des dirigeants israéliens, a
prononcé des mots durs. Nous lisons : «
Le secrétaire d'Etat américain John
Kerry a averti qu'Israël courait le
risque de devenir un Etat d'"apartheid"
s'il ne faisait pas la paix rapidement
avec les Palestiniens, a rapporté dans
la nuit de dimanche à lundi un média
américain. D'après ce site The Daily
Beast, qui dit détenir un enregistrement
de ces propos, John Kerry a fait cette
remarque lors d'une réunion à huis clos
d'un centre de réflexion à Washington.
Parrain des négociations de paix qu'il a
relancées le 29 juillet 2013 pour neuf
mois, John Kerry a par ailleurs
réaffirmé que le processus de paix
israélo-palestinien n'était pas mort. "A
long terme, un état binational unique ne
peut pas être l'état juif démocratique
qu'Israël mérite ou l'état prospère de
plein droit que le peuple palestinien
mérite. C'est ce que j'ai dit, et c'est
aussi ce que le premier ministre
Netanyahou a dit," a-t-il ajouté ».(6)
Toutes les foudres du ciel se sont
abattues sur John Kerry !. A-t-il tort ?
Selon le dirigeant de la Paix
Maintenant, Yariv Oppenheimer, "Les
chiffres de la colonisation montrent
mieux que tout que le gouvernement
Netanyahu n'a pas été sérieux durant ces
négociations et a tout fait sur le
terrain pour rendre impossible une
solution de deux Etats". Les
négociations ont échoué mais la
colonisation continue à tour de bras et
ceci dans l’attente d’un nouveau Oslo,
d’un autre Whye River, un autre
Annapolis, bref des mises en scène pour
perpétuer en définitif une injustice ,
celle de reconnaitre qu’il y a un peuple
qui aspire à vivre coincé entre des
dirigeants incompétents et une puissance
colonisatrice sûre d’elle, dominatrice
qui ne veut rien entendre et qui
s’accroche d’une façon compulsive à un
mythe : Celui d’un Etat des Juifs au
XXIe siècle au lieu et place d’un Etat
israélien de tous ses citoyens quelques
soient leurs confessions, à côté d’un
autre Etat Palestinien lui aussi de tous
les citoyens quelques soient leurs
confessions. Le chemin est long pour y
parvenir. Pendant ce temps la
colonisation accélère à marche forcée
pour rendre irréversible l’accaparement
de ce qui reste des terres des
palestiniens qui n’en finissent pas
d’accepter ce qui va bientôt devenir un
ensemble vide. Ainsi va le Monde
1.Agence média Palestine : Le nouveau
chef de l’UNRWA appelle Israël à lever
le blocus illégal de Gaza 22 avril 2014
2. «
http://www.mediapart.fr/article/offert/9e2b931c42d8edd8bdd94c39bc6a69a1?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=Palestine_:
_le_nouveau_chef_de_l%E2%80%99UNRWA_appelle_Isra%C3%ABl_%C3%A0_lever_le_blocus_ill%C3%A9gal_de_Gaza
3R. Brauman :La France contre les
défenseurs du droit international
liberation.fr/ 2014-04-17
4.Charlotte Silver
http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2014/03/israel-water-miracle-palestine-20143247252981587.html
5.http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/04/29/shoah-deux-
elus-new-yorkais-veulent-des-compensations_4408774_3222.html
6.Israël risque de devenir un Etat
d'"apartheid", selon Kerry AFP 28 avril
2014
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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