Palestine
L’alimentation forcée des prisonniers :
un crime organisé
Centre d’Etudes Atlas
Mohammad
Allan
Mercredi 19 août 2015
Le martyr dirigeant Abdel Qader Abul
Fahm fut le premier martyr de
l’alimentation forcée dans les prisons
de l’occupation sioniste. Il est décédé
en juillet 1970, lorsque les prisonniers
avaient décidé d’entamer la grève
illimitée de la faim, dans la prison de
Ascalan. C’est alors que la direction
des prisons a décidé d’ôter l’arme de la
grève des mains des prisonniers, en
utilisant l’alimentation forcée à leur
encontre. Le but était de torturer et de
démolir le dirigeant fondateur des
Forces Populaires de la libération, dix
jours seulement après le début de la
grève de la faim. Il ne s’agissait pas,
en alimentant de force le prisonnier, de
protéger sa vie, car il n’était qu’à son
dixième jour de la grève, et cela ne
représente pas un danger pour sa vie,
mais le but état de casser la grève et
de détruire la volonté du prisonnier.
Abul Fahm est décédé immédiatement, au
moment de l’introduction du tuyau
d’alimentation dans son corps, ayant été
introduit dans les bronches au lieu de
l’estomac. Ce fut un acte barbare ayant
pour objectif de dissuader les
prisonniers. C’est pourquoi le
prisonnier Abul Fahm fut attaché et
alimenté de force devant les
prisonniers, qui ont assisté à la scène
et à son martyre, comme en témoigne le
prisonnier libéré Moussa Sheikh Bakr.
Le crime israélien
fut répété en 1980, lorsque la direction
des prisons a isolé les deux
prisonniers, Rassim Halaweh, un des
dirigeants du FPLP, et Ali Jaafari, qui
décédèrent de la même manière, après la
grève de la faim menée par les
prisonniers, en protestation à
l’ouverture de la prison de Nafha et
l’isolement des dirigeants des
formations de la résistance
palestinienne (ceux que la direction des
prisons a dénommés « les têtes
brûlées ») dans le désert du Naqab pour
leur donner une leçon. Le prisonnier Ali
Jaafari, dirigeant au mouvement Fateh,
est décédé à l’âge de 34 ans. Il était
condamné à 13 ans de prison. Les
informations recueillies signalent que
sa dépouille n’a toujours pas été rendue
à sa famille, et qu’elle se trouve dans
le cimetière « des nombres » (cimetière
où sont enfouies les dépouilles de
centaines de Palestiniens et autres
Arabes, tués par les sionistes).
Le quatrième martyr
fut le prisonnier Mohammad Bretij,
décédé suite à l’alimentation forcée au
cours de la grève de la faim menée par
les prisonniers en 1984 dans la prison
de Junayd, à Nablus.
Le cinquième martyr
fut Hussayn Nimr Ubaydat, décédé en 1992
au cours de la grève de la faim menée
par les prisonniers dans toutes les
prisons « israéliennes ». La direction
des prisons n’a toujours pas reconnu que
son martyre est dû à son alimentation
forcée, mais a prétendu qu’il était
décédé à l’hôpital par suite d’un arrêt
cardiaque.
Dans tous les cas,
les prisonniers grévistes de la faim ne
couraient aucun danger lorsqu’ils ont
subi ces tentatives d’alimentation
forcée, qui se sont toutes soldées par
le martyre des prisonniers, ce qui
prouve que l’alimentation forcée avait
pour but de torturer, de briser la
volonté et de dissuader les prisonniers
de poursuivre la grève de la faim. Par
conséquent, l’ordre est une décision
sécuritaire et politique. C’est ce qui a
amené le Knesset extrémiste à modifier
la loi le 9 juin 2014, et à l’adopter en
première lecture, autorisant le juge du
tribunal central de prendre la décision
concernant l’alimentation forcée. La loi
a été adoptée dans sa forme définitive
en juillet 2015 à une majorité de 46
voix contre 40.
Le syndicat des
médecins (« israélien ») a publié un
communiqué refusant l’utilisation de
l’alimentation forcée, même en cas de
danger sur la vie du prisonnier,
considérant que le préjudice d’un tel
acte sur le prisonnier n’est pas
seulement corporel, mais que la
contrainte représente également un
préjudice, l’intérêt du malade n’étant
pas nécessairement de le maintenir en
vie. Il a réclamé qu’aucune partie non
médicale n’intervienne dans les mesures
prises à l’encontre du gréviste de la
faim, et a accusé Netanyahu de porter
atteinte aux valeurs morales de la
profession médicale. Il a réclamé aux
médecins d’être fidèles à leur serment
en faveur du malade et non en faveur de
leurs dirigeants.
Le prisonnier
Mohammad Allan n’est certainement pas un
danger pour la sécurité « d’Israël », en
considération des intentions qu’il
pourrait mettre à exécution s’il était
libéré, mais il est devenu un symbole de
la destruction de la volonté du Shabak.
Ce dernier est dans l’impasse depuis
l’arrestation du prisonnier Allan,
n’ayant pas réalisé que sa libération
incitera les autres prisonniers à faire
de leurs corps un pont, les uns à la
suite des autres, pour également briser
la volonté du Shabak.
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