Politique
M. Hamon, le candidat qui prend les
terroristes
pour des démocrates
Bruno Guigue
Mardi 31 janvier 2017
En décembre 2016, Benoît Hamon voulait
voler au secours des populations d'Alep
bombardées par le méchant Poutine. Il a
même déclaré que s'il était président de
la République, il y serait allé, comme
Mitterrand à Sarajevo. Lors des
primaires qui l'ont désigné comme
candidat du PS, il s'est opposé à toute
aide financière destinée au peuple
syrien. « Arroser les zones contrôlées
par Bachar al-Assad, je ne vois pas bien
en quoi cela doit être une priorité de
l’Union européenne quand il existe tout
une autre Syrie avec d’autres
partenaires possibles, comme les villes
quasi autonomes autogérées ».
Les
zones tenues par les groupes takfiristes,
pour M. Hamon, c'est un territoire
indépendant, une commune libre où l’on
applique gentiment les recettes de
l'autogestion, comme dans le programme
du PSU des années 70. C'est là, dans ces
lieux idylliques où règne la démocratie,
que se trouvent les « partenaires
possibles » de la France. On les aime
tant, chez les socialistes, ces bandes
armées qui s'estiment dépositaires du
destin de la Syrie ! Elles s'emploient à
la détruire, elles ne vivent que de
rapines, elles coupent les têtes et
imposent la charia wahhabite. Mais peu
importe. La bouche en cœur, M. Hamon
veut y voir les amis de la France.
Assassinats de fonctionnaires et de
leurs familles, attentats à la voiture
piégée qui fauchent les passants,
false-flags meurtriers à l'arme
chimique, tirs de mortiers qui tuent les
écoliers, exécutions de conscrits
capturés lors des combats, pollution des
sources d'eau potable, destruction des
infrastructures et saccage du patrimoine
historique, les partenaires de M. Hamon
n'ont pas fait dans la dentelle. Le
peuple syrien a payé cher son refus de
prendre les armes contre le
gouvernement. Mais quelle importance !
Rue de Solferino, on l'aime tant, cette
bacchanale qui se prend pour une
révolution.
Le
candidat socialiste feint de l'ignorer,
mais les takfiristes ne sont pas tombés
du ciel. Ce sont des mercenaires
rémunérés par des dynasties corrompues
et des puissances occidentales qui ont
juré la perte du seul Etat séculier de
la région. S'ils se multiplient, c'est
parce qu'il y a de puissantes
organisations internationales pour les
recruter, les encadrer et les armer
jusqu’aux dents. Ces organisations,
elles, ont de puissants alliés sans
lesquels elles n’auraient jamais eu des
milliards de dollars, des 4X4 et des
missiles TOW. Parmi ces alliés, la
France d'un certain Hollande, qui a
livré des armes aux terroristes, est
mouillée jusqu'au cou.
Al-Qaida, ses clones et ses avatars ne
sont ni l’expression d’un élan mystique,
ni la nouvelle version du romantisme
révolutionnaire. Ce sont des entreprises
nihilistes qui doivent leur nocivité
exponentielle, depuis vingt ans, aux
manœuvres impérialistes dont le
Moyen-Orient est la victime. Elles ne
sont pas nées par génération spontanée.
Elles sont le fruit des accouplements
entre les apprentis-sorciers de
Washington et les monarchies
réactionnaires du Golfe. C'est un secret
de polichinelle. Mais M. Hamon préfère
délirer sur l'autogestion à la sauce
takfirie et enfumer l'opinion en
accréditant la fable ridicule d'une
révolution démocratique.
Les
exactions de ces bandes mafieuses sont
des crimes répondant à la définition
précise du terrorisme, c'est-à-dire
l’exercice d’une violence aveugle contre
des civils en vue d’obtenir un résultat
politique. Ce terrorisme est perpétré
par une soldatesque recrutée dans 110
pays pour accomplir les basses besognes
exigées par ses donneurs d'ordres.
Supplétifs de cette OTAN à laquelle les
socialistes français tiennent comme à la
prunelle de leurs yeux, ces petites
frappes ont pour seule fonction de
fournir sa piétaille au « regime change
» fomenté par Washington, Paris et
Londres.
Voir
dans ces mercenaires des
révolutionnaires épris de justice est
une imposture colossale. S’acharnant sur
le moindre vestige d’une culture qui la
dépasse, cette lie de l’humanité
accomplit le sale boulot pour lequel on
la paie. Elle ressemble à la pègre
utilisée lors du coup d’Etat
bonapartiste de 1852 : « Rebuts et
laissés-pour-compte de toutes les
classes sociales, vagabonds, soldats
renvoyés de l'armée, échappés des
casernes et des bagnes, escrocs, voleurs
à la roulotte, saltimbanques,
escamoteurs et pickpockets, joueurs,
maquereaux, patrons de bordels,
soûlographes sordides .. » (Karl Marx, «
Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte ») .
Chouchous de la Hollandie, les
mercenaires qui dévastent la Syrie
ressemblent à ces voyous à la solde du
capital, à cette meute sans foi ni loi,
à ces exécutants des basses besognes
dont les puissants louent les services
pour commettre des massacres analogues à
ceux qu'un ministre socialiste,
l'ignoble M. Fabius, osa qualifier de «
bon boulot ». On aura beau tenter de
nous en persuader ad nauseam, non, les
pseudo-rebelles démocrates et coupeurs
de tête ne sont pas des
révolutionnaires. Ils sont la chair à
canon de l'impérialisme dont M. Hamon
est le laquais solférinien.
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