Opinion
Les socialistes français :
un siècle d'erreurs
Bruno Guigue
Photo:
D.R.
Vendredi 25 avril 2014
En ce lendemain de Pâques, voici
quelques réflexions historiques sur ceux
qui nous gouvernent.
En politique internationale, dès qu’il
s’agit de l’essentiel, les socialistes
ont toujours fait le choix des
puissances dominantes. Serviteurs zélés,
ils ont l’art de se placer du côté du
manche. Mais à quoi bon, si c’est pour
finir dans les poubelles de l’histoire ?
Voici l’exposé des neuf erreurs
historiques du "parti socialiste".
A l’aube de la Première Guerre mondiale,
Jean Jaurès appelle les nations à
refuser la boucherie qui se prépare. Son
assassinat lève le dernier obstacle qui
interdisait le ralliement de ses
camarades socialistes à cette « Union
sacrée » au nom de laquelle la jeunesse
française sera massacrée entre 1914 et
1918.
Dans les années 1930, le parti
socialiste SFIO est l’ardent partisan
d’une « politique d’apaisement » face à
la montée des périls nazi et fasciste.
Lorsque le gouvernement Daladier signe
les accords de Munich qui cautionnent
l’expansionnisme allemand en Europe
centrale, les socialistes l’approuvent
majoritairement.
En 1936, le nouveau président du conseil
issu de la majorité de Front Populaire,
Léon Blum, livre l’Espagne républicaine
aux franquistes massivement soutenus par
Hitler et Mussolini : contre les
communistes français, il opte pour la
"non-intervention" dans la guerre
civile, offrant aux nazis un formidable
terrain d’expérimentation.
En 1940, le maréchal Pétain est investi
des pleins pouvoirs par l’Assemblée
nationale pour signer l’armistice et
instaurer un nouveau régime. La majorité
des députés socialistes votent pour.
Grâce à cette investiture, le chef de
l’Etat français peut engager le pays
dans la voie de la collaboration avec
l’occupant.
De 1946 à 1958, les socialistes sont les
principaux responsables des guerres
coloniales qui, de Madagascar à
l’Algérie, font des centaines de
milliers de morts. Président du conseil
en 1956, le secrétaire général du parti
socialiste SFIO, Guy Mollet, envoie le
contingent en Algérie et couvre l’usage
de la torture.
En 1949, avec la signature du traité
atlantique, les socialistes sont les
artisans de l’alignement de la France
sur les USA. En 1966, François
Mitterrand reproche au général de Gaulle
la sortie des forces françaises du
commandement intégré de l’OTAN. Nicolas
Sarkozy y met fin en 2007. François
Hollande, aujourd’hui, s’en félicite.
Après François Mitterrand, François
Hollande est le deuxième président
français à effectuer une visite d’Etat
en Israël, seul Etat de la planète qui
colonise en toute impunité une terre
qu’il veut vider de ses habitants. Il y
proclame son « amitié éternelle » avec
l’occupant-colonisateur.
En 1991, François Mitterrand engage la
France au côté des USA dans une guerre
contre l’Irak. En 2013, François
Hollande soutient la rébellion islamiste
en Syrie et prône une intervention
militaire contre Damas. Alliés des
pétromonarchies obscurantistes, les
socialistes combattent le nationalisme
arabe laïc, comme en 1956 ils
combattaient le président égyptien
Nasser.
Depuis la signature de l’Acte unique en
1986, de traité en traité, les
socialistes sont les partisans
enthousiastes d’une « union économique
et monétaire » européenne. Cette entité
supranationale prive les Etats européens
de leur souveraineté et impose le dogme
libéral de la libre concurrence. Au nom
du « grand marché », la construction
européenne conduit à la récession
économique et conforte la dictature de
la finance mondialisée.
Bruno Guigue
22 avril 2014
Bruno Guigue est un haut fonctionnaire,
essayiste et politologue français.
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