Accueil Luc Michel Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour Les rapports du CPI Le Hamas Les vidéos BDS Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité

 

 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





BDS



Solidarité



Produits palestiniens



Eurasie-Afrique


 
En direct d'Iran



Agence syrienne



Agence Russe


 
Radio Chine

Internationale
 
Palestine Solidarité
sur Facebook



 


   


Monde

Ombres chinoises sur l'investiture de Donald Trump

Bruno Guigue

Mercredi 18 janvier 2017

Le nouveau président n'aura pas attendu son investiture officielle pour projeter la rivalité sino-américaine sur le devant de la scène planétaire. Certains observateurs attribuent les diatribes anti-chinoises de Donald Trump à son amateurisme supposé, mais c'est une lourde erreur d'analyse. Elles relèvent en réalité d'une stratégie délibérée, que préfiguraient largement les critiques incessantes adressées à la mondialisation et au libre-échange, durant sa campagne, par le candidat républicain.

Habilement, mais en surestimant sans doute la capacité américaine à peser sur Pékin, M.Trump utilise la pomme de discorde taïwanaise pour faire monter les enchères de l'empoignade future sur les relations commerciales. En prenant au téléphone la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, il a allumé dès le mois de décembre un incendie diplomatique dont il alimente soigneusement le brasier. Pour ceux qui n'auraient pas compris, il a déclaré qu’il n'appartenait pas à Pékin de lui dicter sa conduite, et qu'il ne voyait pas pourquoi il devrait respecter le principe de la « Chine unique ».

Cette mise en cause d'un principe intangible de la diplomatie américaine depuis 1979 n'est pas anodine. La République populaire de Chine avait exigé la reconnaissance de ce principe par tout Etat désireux d'entretenir avec elle des relations diplomatiques. On ne saurait reprocher à la position chinoise son manque de clarté. Elle consiste à dire : vous êtes libres d'avoir ou non des relations avec nous, mais si c'est le cas, vous ne pouvez pas simultanément en avoir avec un Etat que nous ne reconnaissons pas, car cette île appartient à notre nation et y reviendra un jour.

Politiquement séparée du continent depuis 1949, cette « République de Chine » fut fondée par Tchang-Kaï-Chek, en désespoir de cause, suite à la déroute et à l'exil des troupes nationalistes face aux forces communistes. Allié de Washington, l'Etat insulaire a longtemps bénéficié d'un statut exorbitant en faisant partie, jusqu'en 1971, des membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU. Puis il fut poliment éconduit lorsque la République populaire de Chine, enfin reconnue à sa juste valeur, l'a remplacé dans les instances internationales, la visite de Richard Nixon à Pékin en 1972 ayant sanctionné cette nouvelle donne géopolitique.

Comme un éléphant républicain dans un magasin de porcelaine chinoise, Donald Trump pulvérise le credo fondateur de la normalisation sino-américaine. Ce n'est pas rien. Les Chinois, manifestement, prennent l'affaire au sérieux. « Qui que ce soit et quels que soient les objectifs recherchés, si quelqu'un tente de violer le principe de la Chine unique, ou a l'illusion de pouvoir s'en servir comme levier commercial, il fera face à l'opposition générale du gouvernement et du peuple chinois », a déclaré, le 16 janvier, le ministère chinois des Affaires étrangères.

Taïwan contre le libre-échange, le détroit de Formose contre les barrières douanières, les grandes manœuvres commencent ! C'est cocasse. Au moment où la surenchère pro-taïwanaise de Donald Trump exaspère Pékin, le président chinois, au sommet de Davos, bat en brèche les imprécations du futur locataire de la Maison-Blanche contre la mondialisation. « Nous devons dire non au protectionnisme, car il est impossible de stopper les échanges de capitaux, de technologies et de produits », a martelé Xi Jinping, visant implicitement le futur président américain et ses menaces de barrières douanières (AFP, 18/01).

Que le président chinois se fasse le chantre du libre-échange alors même que son pays multiplie les entraves à l'ouverture de ses propres marchés, évidemment, n'échappe à personne. Libre-échangiste côté cour et protectionniste côté jardin, Pékin joue sur tous les tableaux. Dans le monde impitoyable du capitalisme mondialisé, il faut croire que c'est la recette du succès. Mais les USA et la Chine ne sont pas exactement logés à la même enseigne. Les USA sont le premier importateur mondial, tandis que la Chine est le premier exportateur mondial.

Le « rêve américain » a désormais des allures de cauchemar. Sur trois ouvriers des années 70, le premier a été remplacé par un robot, le second par un ouvrier chinois, et le troisième redoute de finir comme les deux précédents. La part des USA dans le PIB mondial régresse. En 2025, la Chine pèsera 21%, les USA 16%. En 2050, la Chine pèsera 33% et les USA .. 9%. La roue tourne, inexorablement. Les ombres chinoises obscurcissent l'horizon. Elles planent déjà sur l'investiture du futur président, elles modèlent sa politique étrangère. Pour tenter de conjurer ce déclin annoncé, la nouvelle administration devra probablement engager un bras de fer dont l'issue est incertaine.

Bruno Guigue (18/01/2017)

 

 

   

Le sommaire de Bruno Guigue
Dossier Monde
Les dernières mises à jour



Source : La page FB de l'auteur

Abonnement newsletter: Quotidienne - Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Toumi Djaidja

Analyses

René Naba

Analyses
 
Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Bruno Guigue

Analyses

Chems Eddine Chitour

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Manlio Dinucci

Analyses
 
Mohsen Abdelmoumen

Analyses