Actualité
Sur la Syrie,
la France est en état d'extinction
cérébrale
Bruno Guigue
Jeudi 15 décembre 2016
Provoquée par la cupidité des puissances
occidentales et des pétromonarchies
corrompues, la guerre en Syrie connaît
avec la libération d'Alep un tournant
majeur. Le dernier carré des terroristes
d'Al-Qaida et consorts, cerné dans les
décombres, est sur le point de céder
devant la progression fulgurante de
l'armée arabe syrienne. Les civils
s'enfuient en masse vers le reste de la
ville, tenu par les troupes
gouvernementales.
Que
fait la France ? Elle éteint la Tour
Eiffel par solidarité avec Alep. Avec
les habitants d'Alep, avec tous ses
habitants ? Non. Le million d'Alépins
réfugié dans les quartiers Ouest, pour
le gouvernement français et pour les
médias qui le servent, ce sont des gens
qui n'existent pas. Et même s'ils
existaient, ils ne mériteraient pas de
vivre. Lorsqu'ils subissaient les tirs
de mortier des courageux rebelles en
lutte pour la démocratie, leurs morts
demeuraient invisibles, effacés des
écran-radar.
Car
ils ont commis une faute impardonnable,
ces Syriens qui ne demandaient qu'à
vivre en paix, un crime qu'on ose à
peine nommer. Ils n'ont pas pris les
armes contre le gouvernement de leur
pays. Ils n'ont pas obéi aux
gouvernements occidentaux qui leur
demandaient de renverser le pouvoir
baassiste. Sourds aux appels des
prédicateurs saoudiens, ils n'ont pas
réclamé l'instauration de la charia
wahhabite. Alors on n'en parle pas,
c'est plus simple.
On
fait l'impossible, en revanche pour
sauver la peau des mercenaires recrutés
en masse pour détruire l'Etat syrien,
laïque et souverain, et le remplacer par
un Etat-croupion d'obédience wahhabite.
Encerclés dans ce qui reste de la «
capitale » d'une révolution-bidon, ces
mercenaires sont les mêmes que ceux qui
ont tué nos compatriotes au Bataclan. Ce
sont les charognards du takfir, les
seconds couteaux des Saoud, les petites
frappes du gangstérisme sponsorisé par
l'OTAN.
La
cuisante défaite de ces desperados de la
terreur leur arrache des larmes, à nos
faiseurs d'opinion, elle les met en
transe compassionnelle comme si ces
coupeurs de tête étaient nos frères
d'armes, ou de pauvres victimes sur le
sort desquelles il faudrait s'apitoyer.
Avec un art consommé du mensonge et de
la manipulation, ces affabulateurs
professionnels font comme si le sort des
terroristes était lié aux populations
civiles qui leur servent de boucliers
humains, comme si les souffrances des
innocents causées par la guerre
justifiaient notre soutien aux
terroristes qui en sont responsables.
Pourtant on les voit, ces civils, qui
fuient les quartiers rebelles dès qu'ils
le peuvent, essuyant les tirs de leurs
soit-disant protecteurs. Les médias
parlent de 100 000 personnes qui
seraient recluses dans le dernier réduit
« rebelle », mais sans nous expliquer
comment elles peuvent contenir dans
trois kilomètres carrés ! Plus les
heures passent, en réalité, et plus ce
dernier bastion de fanatiques se vide de
ses civils, et plus les gouvernements
occidentaux, relayés par leurs
perroquets médiatiques, s'en affligent.
Avec
un cynisme sans limite, nos dirigeants
voudraient que ces civils restent bien
sagement avec les terroristes dans leur
trou à rats, pour servir d'alibi à la
poursuite de la guerre par procuration
contre la souveraineté syrienne.
Complices des allumés du takfir
maquillés en rebelles démocrates, nos
dirigeants aimeraient les prendre en
otages, ces civils, les avoir sous la
main comme des preuves vivantes de cette
révolution-bidon, en nous faisant croire
que lorsque l'armée syrienne frappe
Al-Qaida, elle s'acharne en fait contre
des innocents.
Mensonge pour mensonge, on nous dit
aussi que des dizaines de civils ont été
froidement abattus par des milices
chiites. Mais ceux qui rapportent cette
accusation oublient de dire que selon
l'ONU il n'y a pas de preuve de ces
massacres et que ces allégations sont «
invérifiables ». Peu importe, c'est un
détail ! Les mêmes accusateurs diront
alors que des massacres auront lieu, que
c'est inévitable, qu'il y aura un «
génocide » ! Impuissante à produire la
moindre preuve sur des faits passés,
l'accusation se conjugue au futur, elle
se fait prophétique, elle vaticine en
prenant ses désirs pour des réalités.
La
désinformation bat son plein, l'esprit
collabo se déchaîne et l'hexagone, comme
d'habitude, bat tous les records. Quel
pays de masochistes ! On éteint la Tour
Eiffel pour pleurer la défaite de ceux
qui mitraillent les terrasses de nos
cafés, mais on impose un embargo sur les
médicaments à un peuple qui ne nous a
rien fait en croyant punir un
gouvernement qui combat ces assassins
sans frontières. Alors, oui, éteignons
la Tour Eiffel et tout le reste. De
toutes façons, la France est un pays en
état d'extinction cérébrale, une colonie
de l'Empire dirigée par des imposteurs
qui, en faisant le malheur des autres,
fabriquent aussi le nôtre.
Bruno
Guigue (15/12/2016)
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