BDS
Haidar Eid: « Ce que veut Gaza »
BDS 34
Photo by
Ashraf Amra (APA images)
Dimanche 11 novembre 2018 Quatre ans après
que les forces d’occupation israéliennes
aient massacré la population de Gaza,
pour la troisième fois en cinq ans,
l’apartheid d’Israël persiste à
commettre davantage de crimes en prenant
pour cibles des civils qui manifestent
pacifiquement chaque vendredi, réclamant
ainsi leur droit de retour reconnu par
la communauté internationale dans les
villes et les villages ethniquement
nettoyés en 1948.
La dernière série
de crimes de guerre israéliens résulte
en un nouveau massacre ; depuis le 30
mars, date à laquelle eut lieu la
première de la série des marches sur la
barrière Est de la bande de Gaza, plus
de 220 civils innocents, dont 34 enfants
et 5 femmes, ont été assassinés
brutalement alors qu’ils manifestaient
de manière non violente. Plus de 2000
personnes ont été blessées, certaines
très gravement. (Statistiques extraites
du ministère de la santé de Gaza)
Tandis que nous,
Palestiniens de Gaza, avons entrepris
notre longue marche vers la liberté,
nous sommes arrivés à la conclusion que
nous ne puissions plus compter sur les
gouvernements ; au lieu de cela, nous
demandons aux citoyens du monde de
s’opposer aux exactions criminelles en
cours. L’échec de l’ONU et de ses
nombreuses organisations à condamner de
tels crimes prouve leur complicité. Nous
sommes également parvenus à la
conclusion que seule la société civile
peut se mobiliser pour exiger la mise en
œuvre du droit international et mettre
un terme à l’impunité sans précédent
d’Israël. Notre inspiration est le
mouvement anti-apartheid. L’intervention
de la société civile a été efficace à la
fin des années 80 contre le régime
d’apartheid de l’Afrique du Sud blanche.
Nelson Mandela,
avant sa mort célèbre, et l’archevêque
Desmond Tutu, parmi d’autres militants
anti-apartheid, n’ont pas seulement
qualifié d’apartheid le contrôle
oppressif et violent exercé sur les
Palestiniens, ils ont également rejoint
cet appel à une nouvelle intervention de
la société civile.
En fait, nous
attendons des personnes de conscience et
des organisations de la société civile
qu’elles fassent pression sur leurs
gouvernements jusqu’à ce qu’Israël soit
contraint de se conformer au droit
international humanitaire et au droit
international. Cela a fonctionné au
siècle dernier ; sans l’intervention de
la communauté internationale, qui fut
efficace contre l’apartheid en Afrique
du Sud, Israël poursuivra ses crimes de
guerre et ses crimes contre l’humanité.
Nous devons être
plus précis sur nos demandes. Nous
voulons que les organisations de la
société civile dans le monde entier
intensifient la campagne de sanctions
l’apartheid pour contraindre Israël à
mettre fin à son agression.
Il est devenu
évident que la conspiration
internationale du silence laissant
s’accroître le génocide perpétré contre
les deux millions de civils de Gaza
dénote une complicité dans ces crimes de
guerre.
Il est grand temps
que la communauté internationale demande
à l’État dévoyé d’Israël, qui a violé
toutes les lois internationales
imaginables, de mettre fin à son siège
médiéval de Gaza et de compenser à
l’égard des Palestiniens la destruction
de la vie et des infrastructures
visitées. Mais cela devrait également
faire partie d’un ensemble de
revendications à adresser par tous les
groupes de solidarité avec la Palestine
et toutes les organisations
internationales de la société civile qui
croient toujours en l’état de droit et
les droits de l’homme fondamentaux :
— La fin du siège
imposé aux Palestiniens de la bande de
Gaza depuis 2006 pour avoir voté contre
la solution fictive à deux États et les
accords d’Oslo ;
— La protection des
vies et des biens des civils,
conformément aux dispositions du droit
international humanitaire et du droit
international des droits de l’homme,
dans le cadre de la quatrième convention
de Genève ;
— Que les réfugiés
palestiniens dans la bande de Gaza
reçoivent un soutien matériel pour faire
face aux immenses difficultés qu’ils
subissent des mains des forces
d’occupation israéliennes ;
— Réparations
immédiates et compensations pour toutes
les destructions effectuées par les
forces d’occupation « israéliennes »
dans la bande de Gaza ;
— Tenir les
Généraux et les dirigeants israéliens
responsables des crimes de guerre et des
crimes contre l’humanité commis contre
les civils de Gaza ;
Et
— La fin de
l’occupation, de l’apartheid et des
autres crimes de guerre commis par
Israël.
Pourquoi est-ce
trop demander ? Les mouvements
anti-apartheid et de défense des droits
civiques étaient-ils trop exigeants de
demander la fin de toutes les formes de
racisme, institutionnel ou autre ? Et la
communauté internationale a-t-elle eu
tort de répondre à leurs appels ?
Traduction :
Louise Desrenards
Source:
Mondoweiss
Le
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