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Opinion

8 mai 1945 :
Un témoin raconte ses atroces souvenirs d'enfant
APS

Mercredi 8 mai 2013

Le moudjahid Mohamed Azzouz, alors étudiant à la zaouïa Hamlaouia de Teleghma, avait 13 ans pendant les massacres du 8 mai 1945 qu’il a vécus auprès des siens à Beni Aziz, au nord-est de Sétif, où 373 personnes périrent ce jour-là, des hommes valides, mais aussi des vieillards, des femmes et des enfants.

"Notre engagement effectif date de ces terribles évènements qui furent insoutenables pour un témoin encore enfant", raconte Mohamed Azzouz que tout le monde, à Béni Aziz, considère comme la mémoire vivante du mouvement national et de la lutte de libération nationale dans cette région.

Ils seront neuf années plus tard quatre de la famille Azzouz à prendre les armes dès le déclenchement de la Révolution. Le père de Mohamed Azzouz et ses deux frères sont tombés au champ d’honneur.

La population, exsangue par l’effort de guerre qui lui a été imposée, était en proie à la famine et au désespoir.

Les cheptels et les réserves de grains ont été réquisitionnés pour l’armée coloniale, alors que les "indigènes" à qui l’on demandait tout, sans rien avoir en contrepartie, sinon des promesses mensongères, vivaient pour la plupart "hors de l’économie monétaire", affirme le vieux moudjahid comme pour couper court aux multiples supputations sur "les causes de ce drame".

"Nous ne voulions pas nous laisser faire"

Mohamed Azzouz se souvient aussi que beaucoup parmi ceux que les colons appelaient les "bicots", soumis en mai 1945 à un véritable génocide après avoir été spoliés de leurs terres durant plus d’un siècle, n’entendaient pas se laisser faire.

C’est ainsi que des Algériens, excédés par tant de souffrance, de privations et d’exactions, décidèrent de faire payer aux garde-forestiers européens l’atrocité des forces coloniales.

Si Mohamed raconte que Cheikh Tayeb Belhadj avait refusé qu’on éliminât ces garde-forestiers devant chez lui, son fils Abdelhamid exerçant lui-même ce métier.

"C’était un nommé Meroudj, de Fedj M’zala (Ferdjioua, à Mila, ndlr), qui les a amenés du côté de Arb el Oued, avec mon cousin Cheikh Larbi Azzouz qui, condamné à perpétuité, ne sera libéré qu’à l’indépendance", se rappelle ce témoin.

Lorsque l’administrateur d’Ain El Kebira fut tué, Bougdoura, son chauffeur, avait ouvert les portes de son bureau et les gens se sont saisis des fusils qui s’y trouvaient, se remémore ce moudjahid. Amar Bensettar avait pris un mousqueton. Il tire sur les soldats de l’armée coloniale qui arrivent du côté de Benzeghrir. Ces derniers ripostent en bombardant les mechtas et les douars.

La maison de Hadda Azzouz est sur le point d’être brûlée. Elle proteste parce que son fils est militaire, mais finit par être fusillée au pied d’un arbre, tandis que Mabrouk est égorgé et jeté sous le pont.

"J’ai vu ces scènes avec mes yeux d’enfant", dit-il, les yeux dans le vague, avant d’ajouter, après un long silence : "je comprenais néanmoins, malgré mes 13 ans, que beaucoup parmi les gens de Beni Aziz et des régions environnantes voulaient, par ces actions de Fida, exprimer leur révolte devant l’injustice et les massacres perpétrés par l’armée française et ses sbires".

Massacres, famine, dysenterie et des dizaines d’orphelins

Les massacres, mais aussi les privations et la famine étaient légion comme le prouve le cas de H’mama Sbaiaâ qui vient de s’éteindre à Beni Aziz à l’âge de 86 ans, et dont le mari, militant, a été tué le 8 mai 1945. Elle perdra deux garçons, Tahar et Fodil, morts de faim et de dysenterie, relate Mohamed Azzouz.

Ce sont en tout 38 orphelins de Beni Aziz qui seront adoptés par des familles algériennes, en Oranie notamment, et parmi eux, le troisième enfant de H’mama, Ammar Sbaiaâ, rencontré à Béni Aziz où il est venu enterrer sa maman.

Mohamed Azzouz avait assisté, au début du mois de juillet 1945, au simulacre de la "reddition de la population musulmane", organisée de force à Tachouda, non loin de Beni Aziz où les habitants d’Arbaoun, de Serdj El Ghoul et d’Ain Sebt avaient été rassemblés.

"J’étais venu avec mon père", raconte Si Mohamed. Les soldats français étaient alignés le long de la route, menaçants. Une Traction était venue de Constantine, peut-être un général, il portait une rosette sur le revers de sa vareuse. Il y avait aussi le Caïd Mokhtar Benhabylès qui criait : +Je vous ai dit ne pas ramener les enfants !+".

Les gens alignés en rang ont été obligés de prier en direction de l’ouest avant d’être contraints d’insulter les dirigeants des AML (Amis du manifeste et de la liberté). Le Caïd lui-même y fut obligé par un européen, selon M. Azzouz.

Une fois libérés, raconte encore ce témoin dont les souvenirs n’ont pas pris une ride depuis 68 ans, "nous sommes descendus vers l’oued. Il y avait 14 corps jetés là, entamés par les chacals. Arrivées devant la ferme du Caïd, ces malheureuses personnes étaient tellement assoiffées que pas une seule goutte d’eau n’est restée au fond du bassin qui servait d’abreuvoir".

"Une soif sans commune mesure, toutefois, avec la soif de liberté qui donnera naissance, neuf années plus tard, à la Révolution", conclut Mohamed Azzouz.

 

 

   

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Source : Setif Info
http://www.setif.info/...

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