Algérie
L’opposition piégée; ou quand le destin
a battu «les cartes» de la fin d’un
«système» !
Amar Djerrad
Mercredi 21 août 2019
Des opposants présumés du «système» qui
se lamentent de sa proche disparition ?
En ayant joué
hypocritement le rôle, depuis des
années, d’opposants parfois farouches au
«système» politique, économique, social,
ils n’avaient jamais cru à son possible
effondrement !
Ils jouaient ce
rôle, faisaient de la figuration, pour
des citoyens qui les croyaient en
militants, en engagés, en relayant leurs
discours ; armés de leur bonne foi !
Ils jouaient ce
rôle en profitant de ses bienfaits en
argent et privilèges qu’il octroi, en
passe-droit qu’il permet, en pouvoir
qu’il procure et en stabilité qu’il
assure !
Quand le destin a
battu «les cartes» de la fin de ce
«système», par d’impressionnantes
contestations populaires fermes et
irréversibles, approuvées par l’Armée
avec la stupéfaction de beaucoup, ces
opposants, qui ne s’y attendaient pas,
se retrouvent déroutés, ne sachant plus
comment s’y prendre face à de
contraignants dilemmes risquant de les
anéantir.
Par un tour de
passe-passe et afin de garder leur
crédibilité, ils trouvent le stratagème
«destruction/conservation du système» en
tentant de chevaucher les «hirak» des
débuts pour espérer les orienter vers
des revendications qui ne mettraient pas
en danger leur existence. Échec face à
la détermination des centaines de
milliers de manifestants qui tiennent au
rejet du 5ème mandat, la déchéance et la
poursuite judiciaire des pontes
compromis du système, le changement
radical du système de gouvernance, mais
aussi l’exclusion des manifestations de
tous les responsables de parti politique
ou de figures jugées du «régime» !
La multiplication
des poursuites judiciaires et des
arrestations de hauts responsables
civils et militaires, dans ce contexte
des revendications, avec le concours des
services de l’Armée, a fait que
l’objectif de ces «opposants» reste
inaccessible ; ils innovent alors, la
controversée «période de transition»
qu’ils s’emploient à imposer dans le but
de la «gérer» eux-mêmes sans élection,
en objection à la Constitution qui,
pourtant, prévoit précisément la
solution à cette crise ! Il suffisait
d’y exiger des conditions réalistes
comme le changement de la loi
électorale, l’organisation et la
supervision des élections !
Le refus du
«pouvoir» de s’aventurer dans cette voie
a fait que ces «opposants», dont les
tenants du pouvoir honni, répondent
encore par une autre tactique :
organiser des pseudo-hirak déviants,
regroupés autour de ce qu'ils nomment
«l'Alternance démocratique», portants
des slogans antinomiques à ceux du
véritable «hirak» ; s’attaquant
sottement à l’Armée en visant son chef
d’Etat-Major et/ou exigeant des choses
incongrues ou inappropriées. S’ils le
présentent comme étant aussi «l’homme du
système», il leur sera difficile de nous
expliquer pourquoi il n’intervient pas
pour protéger ces mêmes «hommes du
système» !
Le véritable «hirak»,
après avoir obtenu l’essentiel, arrête
son mouvement pour ne pas servir de
faire-valoir. S’attaquer à l’Instance
qui a aidé à arrêter ou à présenter
devant la justice ceux du système
corrompu, que le véritable «hirak»
réclamait était bien une
grossière manœuvre ! Trop absurde pour
l'accepter ! Quelle est cette «force»
qui peut aider à poursuivre en justice
ces «intouchables», qui peut aider à
«nettoyer ces écuries d’Augias» (en
paraphrasant un chef de parti), si ce
n’est que la Force Armée ! Le duel n’a
jamais été entre l'Armée avec son
Etat-major et les véritables «hirakistes» !
Il y a donc bien un
objectif visant à dévier les
revendications populaires pour conserver
du système son âme utile en y adjoignant
la leur !
A notre sens, il
est vain d’emprunter cette voie
trompeuse, anti-constitutionnelle en
plus d’être hostile à l’Armée. Le
processus de changement des hommes et du
système étant irréversiblement engagé !
Il nous semble que
si échec il y aurait à s'entendre pour
une solution légale même avec la
promesse du pouvoir légal actuel et de
l'Armée de ne pas participer (s'ingérer)
aux solutions qui pourraient être
dégagées et proposées, il ne restera,
constitutionnellement, pour des raisons
de sécurité et de stabilité, comme
arbitre, que l’Armée !
Devant cette
limite, l'Armée peut légalement prendre
en charge d'autorité la transition
démocratique avec la volonté d'assainir
le paysage politique actuel très
compromis, par la dissolution tous les
partis politiques pour leur permettre de
réapparaître suivant de nouvelles règles
tout en assainissant bien d'autres
choses !
A. Djerrad
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