La partie intitulée
“Israel,
the West Bank, Gaza and Jerusalem”
qui comporte sept pages est très
israélo-centrée. Elle est presque
entièrement écrite d’un point de vue
israélien et ses informations émanent
principalement d’Israël. Le terrorisme
militaire de cet Etat n’y est pas remis
en cause, pas plus que n’est évoquée
l’oppression systématique des
Palestiniens.
A titre d’exemple,
le mur israélien y est décrit comme une
« clôture » de séparation alors que de
nombreuses portions de cet édifice
consistent en un gigantesque mur de
béton érigé, en en terre palestinienne,
flanqué de tours de guet. Le rapport
omet également de mentionner que sa
construction a entraîné la destruction
de nombreuses maisons palestiniennes et
la confiscation de leurs terres
agricoles très fertiles.
Le rapport élude le
fait que l’occupation de la Palestine
par Israël et la construction des
colonies réservées aux seuls juifs est illégale
en droit international. Les mouvements
Palestiniens qui résistent à cette
occupation sont qualifiés par ce
rapports « d’organisations terroristes »
en dépit du fait que la résistance est
un droit
légalement reconnu. Le rapport
oublie aussi de préciser que les
Palestiniens ont tué beaucoup moins de
civils que ne l’a fait l’armée
israélienne. (En 2016, au moins 115
Palestiniens dont 36 enfants, et 12
Israéliens dont un enfant, ont été tués
par une personne du camp adverse – voir
des détails
ici.)
Ne sont pas non
plus évoquées les opérations régulières
de l’armée israélienne en Cisjordanie et
à Gaza, au cours desquelles ont lieu
toutes sortes d’exactions nocturnes :
populations terrorisées, battues,
emprisonnées – à hauteur d’une douzaine
de personnes par semaine – ainsi que des
vols et destruction de leurs biens
personnels.
Les partisans
d’Israël condamnent le rapport
Malgré ces
omissions et bien d’autres encore,
quelques groupes et individus ont
farouchement condamné ce rapport,
principalement à cause de deux phrases
qui se trouvent dans la dernière partie
du texte :
– « Parmi les
facteurs alimentant la violence, on peut
citer : l’absence d’espoir
que la Palestine puisse devenir un état
indépendant, l’implantation de colonies
israéliennes en Cirsjordanie, la
violence des colons dans cette région,
le sentiment que le gouvernement
israélien est en train de modifier le
statut quo sur le Haram Al Sharif (Mont
du Temple), les opérations de l’Armée de
défense Israélienne (IDF) ressenties
comme de graves agressions par les
Palestiniens. »
– « Sous le
mandat du président Abbas (de 2005 à
aujourd’hui), l’Autorité palestinienne a
pris des mesures significatives
pour que les administrations
cisjordaniennes sous sa tutelle ne
créent ni ne diffusent aucune propagande
incitant à la violence. »
Le B’nai B’rith
International a publié la
déclaration suivante : « Il est
étonnant que l’Etat américain reprenne à
son compte, tel un perroquet,
le récit mensonger des Palestiniens. Si
ce rapport n’émanait pas du Département
d’Etat, son langage incendiaire et
accusatoire pourrait facilement être
attribué à une source palestinienne. »
L’association Zionist
Organization of America a condamné
le rapport et demandé la démission du
Secrétaire d’Etat Rex Tillerson.
Morton A. Klein,
président de cette association, et
Elizabeth Berney, Esq, ont publié une
« monographie » qualifiant le rapport de
« sectaire, tendancieux, antisémite et
truffé d’imprécisions hostiles à
Israël. » Les auteurs de la monographie
fustigent ce qu’ils estiment être
selon eux « des plaintes
mensongères et exagérées contre la
violence de colons israéliens contre des
Arabes palestiniens, allégations
s’appuyant sur des affabulations émises
par les Nations Unies et par Yesh Din,
une ONG anti-israélienne qui reçoit des
subventions de George Soros ».
Selon ces sources,
des colons israéliens suspects auraient
incendié les demeures de personnes
proches de la famille Dawabsheh,
elle-même victime d’un incendie criminel
par des colons en 2015, qui « s’était
soldé par la mort de trois Palestiniens« .
Les
victimes étaient un enfant âgé de
dix-huit mois et ses parents. Des
médias israéliens avaient dit que les
participants à un mariage juif orthodoxe
avaient fêté cet acte funèbre, un
des danseurs poignardant plusieurs fois
la photo du
bébé.
Voir la vidéo
Dans sa
monographie, Klein priait le député
illinois Peter Roskam,
co-président du Republican Israel
Caucus (Assemblée républicaine
israélienne) et une personnalité
israélienne écoutée, d’écrire une
lettre au Secrétaire d’Etat, lui
demandant de corriger les soi-disant
« nombreux passages erronés » de son
rapport.
De nombreux
articles accusent Tillerson d’être plus
sévère envers Israël qu’Obama.
Adam Eliyahu
Berkowitz, qui a
immigré en Israël et vit sur le
plateau du Golan écrit dans Breaking
Israel News que le nouveau
rapport utilise un ”langage encore
plus hostile à Israël que celui du
précédent rapport. » Jordan
Scharchtel, qui travaillait auparavant
pour l’organisation
The Israel Project fait le
commentaire suivant dans la revue
Conservative Review: “Rex
Tillerson a adopté un ton cinglant à
l’égard d’Israël dans son rapport de
cette année sur le terrorisme, plus
cinglant encore que celui de l’époque
Obama, qui n’était déjà pas tendre« .
Toujours selon
Schachtel : « Dans le rapport
précédent, il était dit que selon les
Palestiniens, le terrorisme
résulte parfois de la frustration
générée par ‘l’occupation’. Mais ce
rapport était beaucoup moins accusateur,
il montrait bien que ce point de vue
était celui de responsables
palestiniens, et non pas celui du
gouvernement américain. »
Dans un précédent
article
article, Schachtel déplorait que
“Le secrétaire d’Etat soit
probablement le membre du cabinet Trumple plus hostileà l’Etat Juif
. »
Au cours d’une
couversation avec des journalistes,
précisait-il, Tillerson a refusé de
reconnaître que le lieu le plus sacré de
Jérusalem se trouve en Israël. Il a
soutenu que, géographiquement le Mur
Occidental se trouvait bien à Jérusalem,
mais a refusé de reconnaître la
souveraineté d’Israël sur ce mur. »
En fait, Jérusalem
ne fait pas partie
d’Israël. Le Département d’Etat a
publié à ce propos la déclaration
suivante :
« Depuis 1948,
la position officielle adoptée par
chaque gouvernement, est qu’aucun Etat
ne possède la souveraineté sur la
ville de Jérusalem. La question du
statut de cette ville sera résolue dans
des négociations statutaires ultérieures
entre les Israéliens et les
Palestiniens. » Ces propos tenus par
un fonctionnaire représentant le
Département d’Etat ont été rapportés la
semaine dernière dans la Conservative
Review.
« Tillerson fait
partie de l’ensemble de personnes qui
conseille au Président Trump de ne pas
déménager l’Ambassade américaine de Tel
Aviv à Jérusalem« , écrit encore
Schachtel. Le conseiller à la Sécurité
Nationale de Trump .R. McMaster a
également
refusé de répondre à des questions
concernant Jérusalem, en disant qu’il
s’agissait d’une décision politique.
Sean Spicer, l’attaché de presse
ministériel, se serait également
abstenu de dire que le Mur Occidental se
trouvait en Israël. (Depuis, Spicer a
démissionné et Mc Master pourrait bien le
suivre )
Dans une tribune
publiée dans Israël National News
intitulée “The
Jews did not start this, Mr. Tillerson«
(Ce n’est pas les Juifs qui ont
commencé, M. Tillerson) , le
romancier Jack Engelhard, qui vit
à New York, écrit : « Le
Président Trump doit avoir une
conversation avec Rex Tillerson. Ce
dernier a publié un rapport accusateur
contre Israël à propos de …TOUT.
Personne ne l’a vu venir. Moi en tout
cas, je ne l’ai pas vu. J’apprécie
Trump. Mais pas Tillerson, depuis le
début. »
Englehard déplore
que le problème ne se limite pas au
Département d’Etat. Même topo pour le
Conseil Œcuménique des Eglises, les
Nations Unies, l’Union Européenne, le
New York Times…. et l’ensemble de
l’appareil médiatique… ici là-bas,
partout. Ils disent que les émeutes au
Mont du Temple, c’est de notre faute.
Ils disent que tout est de notre faute. « Il
y a des jours où le monde entier ne se
préoccupe de rien d’autre que des Arabes
de Palestine. »
Cet auteur qui
s’est vu attribuer le prix de
littérature Ben Hecht Award for
Literary Excellence poursuit ainsi
: « Les Juifs sont-ils heureux
? Question absurde. Personnene
s’en soucie. Nous sommes seuls. » (Engelhard
est l’auteur de Indecent Proposal –
qui a été adapté cinématographiquement à
Hollywood).
Tillerson a
également été moins hostile envers
l’Iran que ne l’auraient souhaité les
partisans d’Israël, apportant sa
caution au respect, par ce pays, de
l’accord sur le nucléaire de 2015. L’AIPAC
(American Israel Public Affairs
Commitee) a endossé une attitude plus
intransigeante à l’égard de l’Iran qui
est vu depuis toujours comme une
menace pour Israël.
Certaines sources indiquent que c’est
pour ces positions, et parce qu’il a
gardé des fonctionnaires d’Obama au sein
du Département d’Etat, que des
initiés de la Maison Blanche et du
Congrès attaquent Tillerson.
Selon une source
anonyme
citée par Adam
Kredo sur le site pro-israélien
Washington Free Beacon : « Certaines
personnes de confiance ont essayé de
‘nettoyer’ la maison, mais à chaque
tentative, Tillerson est allé trouver
personnellement le Président pour garder
le personnel de l’ère Obama. »
Des informations
plus
récentes font état d’un départ
imminent de Tillerson pour l’ensemble de
ces raisons.
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