Alahed
Al-Ahednews révèle des informations sur
des mafias turques qui manipulent les
Syriens, à l’ombre d’une connivence
officielle
Al-Ahednews
Photo:
D.R.
Mardi 15 septembre 2015
Les
Syriens qui ont souffert tout au long
des années de la guerre injuste menée
contre leur pays, ont été aussi
contraints de monter à bord des bateaux
pour fuir, menacés par la mort qui
n’épargne ni enfants, ni femme enceinte
et ce au profit des réseaux des passeurs
turcs, qui exploitent les rêves des
migrants pour remporter les gains, aux
dépens des souffrances des Syriens.
En effet, la guerre injuste
menée contre la Syrie, ainsi que le
terrorisme, ont fait des Syriens des
proies faciles pour les trafiquants et
les passeurs. Peu importe pour ces
derniers la position politique du
Syrien, si c’était un terroriste ou un
citoyen opprimé ayant souffert des
meurtres des organisations terroristes.
L’important pour eux consiste à ce que
le migrant paye la somme demandée avant
de prendre le large à partir des côtes
d’Izmir, de Bodrum vers les deux iles
grecques de Kos ou de Maltini. Peu
importe aussi si le migrant arrive sain
et sauf à ces destinations ou s’il meurt
dans un naufrage.
Les courtiers et la mafia turque
Un des migrants syriens qui
sont rentrés dans leur pays a raconté
son périple à notre site. «L’important
est d’arriver à la ville turque d’Izmir,
bastion des courtiers et des passeurs.
Ces derniers réclament la somme de 1200
dollars pour chaque syrien afin de
l’aider à traverser une distance de 9
Km, à partir d’Izmir arrivant à l’ile
Kos de Grèce, dans un bateau en
caoutchouc de six m de longueur, pouvant
contenir 40 migrants au maximum.
Et le Syrien d’ajouter que
le migrant ne rencontre le passeur qu’au
moment de sa montée dans le bateau. Sa
relation ainsi que l’accord est conclu
avec les courtiers, dont notamment Abou
Yaarob al-Chami et Abou Akram Halabi. La
place Basmana d’Izmir est le lieu des
accords. Là se trouvent deux bureaux
d’assurance, Al-Rachid et Al-Saha, où
les sommes sont payées par les migrants.
Les passeurs obtiennent la somme
complète après avoir payé 50 L turques à
la compagnie pour chaque migrant.
La
mort par balles ou dans les bateaux de
la mort
Le migrant interviewé par
notre site est originaire d’Alep et
réside à Damas. Il a expliqué que le
passeur turc ne prend pas le
risque de monter à bord du bateau. Il
charge plutôt un des migrants pour
guider l’engin. Il rend à ce dernier la
somme déjà payée pour l’encourager à
assumer la tâche. C’est ce qui explique
les naufrages qui ont eu lieu en raison
du manque d’expérience du migrant qui
guide le bateau, lors de toute urgence
ou de problème technique qui survient
durant le trajet.
« Si un des migrants émet
des objections ou refuse de monter à
bord du bateau à cause du nombre des
passages, le passeur le menace par les
armes et le contraint à monter dans le
bateau. De ce fait, le migrant n’a que
le choix de faire le voyage ou de mourir
par les balles du passeur. A noter que
les gardes des côtes turques
n’interviennent jamais lors de ces
incidents, ce qui illustre la connivence
entre les autorités turques et les
réseaux des passeurs.
Connivence des autorités turques
Le prix du bateau en
caoutchouc est estimé à 4500$. On y
transporte 60 personnes dans chaque
opération. De ce fait le cout de chaque
opération atteint les 72000 $. Peu
importe pour les trafiquants si le
bateau coule avec les migrants
puisqu’ils ont assuré le gain au
préalable. On raconte qu’un groupe de
migrants syriens avaient acheté un
bateau pour l’utiliser sans prendre le
risque de la surcharge, ce qui a poussé
des passeurs à informer les gardes des
côtes turcs qui ont arrêté tous les
migrants ayant contribué à l’achat du
bateau.
La prise du large est donc
monopolisée. Nul ne peut passer outre
les mafias turques.
Autres choix
D’autres moyens sont
disponibles pour les migrants comme le
voyage à bord de Jet-pot, qui sont des
moyens de transport plus sécurisés mais
qui coutent 1800 $ par migrant, ou comme
les Yachts touristiques qui coutent
2200$ par personne. Mais le voyage sur
ces bateaux pourrait durer plusieurs
jours, dans la mesure où les
propriétaires guettent l’opportunité
garantie pour se rapprocher des côtes
grecques, sans être interceptés par les
gardes.
La promotion auprès des
migrants syriens se fait via les medias
sociaux. Un de ces sites sur Facebook
constitue un guide pour les migrants, où
l’on publie des informations sur les
périples et le timing des départs.
Bref, le voyage vers le
rêve commence effectivement à Izmir ou
Bodrum en Turquie. La destination ? Les
deux iles de Kos ou de Matini en Grèce,
puis Athènes, puis Yoro et puis Polo
Castro près de la frontière de la
Macédoine puis vers la Serbie.
L’obstacle le plus difficile est en
Hongrie qui prend des mesures fermes
contre les migrants. Puis le voyage
continue vers l’Autriche et enfin vers
l’Allemagne.
Source : Al-Ahednews
Le sommaire de Samer R. Zoughaib
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|