Alahed
Pour le Royaume saoudite et les Arabes
sionisants: La cohabitation avec
«Israël» en tant qu’option stratégique
Akil Cheikh Hussein
Samedi 31 octobre 2015
Le
Royaume saoudite et les autres
monarchies du Golfe espèrent cohabiter
avec l'entité sioniste et ils sont prêts
à en payer le prix: Renier la cause
palestinienne et s'engager à fond au
service du projet hégémonique israélien
dans la région.
«Nous voulons la
cohabitation entre les Etats arabes et
Israël». Ces paroles largement diffusées
ces derniers jours ont été prononcées
par le Général saoudien en retraite,
Anouar 'Ishqi, qui fut également le
premier conseiller de l'ex-roi saoudien.
Elles ont été rapportées par le
quotidien israélien Yediot Aharonot qui
couvrait une rencontre qui a eu lieu
récemment entre le Général et
l'ambassadeur israélien à Washington.
Lorsqu'un haut responsable saoudien
parle de cette cohabitation, il le fait
au nom de responsables saoudiens et
arabes de rang plus éminent. Mais qu'il
en parle ou non, il est déjà établi que
des modalités de cohabitation entre le
Royaume saoudien et les monarchies du
Golfe, d'une part, et l'entité sioniste,
d'autre part, existent depuis très
longtemps. Dans le domaine des
déclarations comme dans celui des actes,
elles atteignent le niveau de l'alliance
stratégique, et plus d'un responsable
saoudien s'en félicite et s'en flatte.
Cohabitation ou soumission ?
Ce dont il s'agit
réellement n'est en rien coordination ou
alliance stratégique entre deux parties
égales. Cela exige une présence pesante
pour chacune d'elles ainsi qu'un pouvoir
de décider et de choisir. Mais tout cela
fait défaut chez les notables du Golfe
qui, comparés aux responsables
israéliens, sont connus par leurs
occupations politiques ou non politiques
tout à fait différentes.
C'est pour cela qu'il est
plus réaliste de parler, au lieu de la
cohabitation et de l'alliance, d'une
relation plus proche de celle du
serviteur et de l'esclave à leur maître
auquel ils doivent leur existence et
leur survie. Et qui font de leur
dévouement total à son service leur
raison de vivre.
En d'autres termes, la
cohabitation voulue par ces Arabes ne
peut être acceptée par l'entité sioniste
que sous la forme d'un dévouement total
de la part du Royaume saoudien et ses
associés arabes au service du projet
hégémonique israélien.
En fait l'acceptation par
les Saoudiens et leurs associés arabes
de la fonction de serviteur ou de
l'esclave qui reçoivent des ordres se
fait avec beaucoup de reconnaissance
envers le bienfaiteur israélien. Cela
n'est-il pas criant dans des faits comme
le soutien financier illimité qui
s'exprime par l'aptitude des monarchies
du Golfe à acheter un dôme de fer
israélien à plusieurs centaines de
milliards de dollars? ou par l'appui
multiforme fourni aux groupes takfiri
qui, d'une manière ou d'une autre, ne
sont que des armées israéliennes dont le
but est -depuis l'effondrement du mythe
de l'armée israélienne prétendument
invincible- d'accomplir ce que cette
armée n'est plus en mesure d'accomplir
dans la confrontation avec l'axe de la
Résistance?
Cet engagement saoudien au
service du projet sioniste n'est-il pas
une autre expression du dévouement au
service du projet sioniste et du
reniement de la cause palestinienne?
Sinon, comment expliquer le fait que les
Saoudiens n'ont émis ne serait-ce qu'une
déclaration qui condamnerait les crimes
perpétrés ces jours-ci par les sionistes
contre les Palestiniens? Même si une
telle déclaration n'allait pas au-delà
des paroles vides de sens?
La
fin qui s'approche
Il ne s'agit pas seulement
de garder le silence envers les crimes
des Sionistes: On nourrit des sentiments
de haine envers l'Intifada des
Palestiniens qui est devenue une source
d'embarras et un scandale pour le
Royaume saoudien et ses associés arabes.
Le régime jordanien qui est l'un des
frères cadets du régime saoudien et dont
le rôle historique à al-Qods est tant
respecté, selon les termes de John
Kerry, par les Israéliens s'est hâté de
«coopérer» avec les Israéliens dans la
répression de l'Intifada. Il a accepté,
probablement avec l'aval des Saoudiens,
l'installation de caméras de
surveillance à l'intérieur et dans
l'entourage de la Mosquée al-Aqsa dont
la véritable fonction est de faciliter
la reconnaissance des activistes de
l'Intifada dans le but de les poursuivre
et de les arrêter. Des rencontres ont
lieu actuellement entre les autorités
jordaniennes et israéliennes en vue de
renforcer les «mesures de sécurité» à
l'intérieur de l'Enceinte sacrée.
Ces mesures s'inscrivent
dans le cadre de l'intérêt commun qu'ont
les Israéliens et les Arabes sionisants
d'étouffer l'Intifada qui est une
condamnation à la fois de la politique
répressive israélienne et de la
complicité des monarchies du Golfe. Mais
qui est surtout annonciatrice d'une
révolution palestinienne et arabe qui
commence à secouer les assises du projet
israélo-américain et arabe sionisant
dans la région.
La question qui se pose à
ce stade concerne tout ce dévouement
saoudien au service du projet israélien?
C'est simplement un lourd sentiment de
la fin qui s'approche, auquel s'ajoute
la malheureuse croyance pour laquelle
les Sionistes seraient les premiers à
décider dans la région et ailleurs dans
le monde, ce qui fait de l'engagement
dans leur service le meilleur moyen pour
survivre.
Croyance malheureuse car
pouvoir analyser les événements et
prévoir l'évolution de telle ou de telle
situation ne sont pas aussi faciles que
l'enrôlement d'assassins et des
mercenaires ou l'achat de footballeurs.
A supposer que les
Sionistes sont les véritables décideurs
et qu'ils mèneront leur projet jusqu'au
succès total, tous les services qui leur
sont rendus par le Royaume saoudien et
ses associés arabes n'intercèderont pas
pour eux et n'empêcheront pas les
Israéliens de les traiter de la manière
avec laquelle on traite les lâches et
les traitres: mépris et exécution
sommaire.
Croyance malheureuse car
parier sur les Israéliens traduit une
ignorance totale du sens des événements
dans la région et ailleurs dans le
monde: L'empire américain, l'entité
sioniste en fait partie, est entré dans
un processus irrévocable d'effondrement
total. Ses tentatives de tirer quelques
éléments de force en comptant sur des
régimes aussi burlesques que les
monarchies du Golfe, ou sur des gangs de
tueurs comme Daech et ses semblables, ne
sont que l'expression criante de cet
effondrement.
Source:
french.alahednews
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