Alahed
La coopération militaire entre Moscou et
Damas:
Une véritable guerre contre le
terrorisme
Akil Cheikh Hussein
Mercredi 30 septembre 2015
Pendant plusieurs années,
les gouvernements occidentaux ont œuvré
avec instance pour écarter le président
Assad. Pourtant, ils ont fini par le
considérer comme faisant partie de la
solution. Ce changement d'attitude est
une conséquence de l'impuissance de tous
les moyens utilisés pour mettre la Syrie
à genoux. La résistance sans
faille de l'armée syrienne et de ses
alliés sur le terrain, aussi bien que la
carte militaire jouée par le président
Poutine sur la table du conflit syrien
ont également joué un rôle décisif.
Qu'un analyste ou un
décideur puisse présager un évènement
futur ou pronostiquer une situation
donnée avec suffisamment de précision,
cela fait partie de faits singuliers ou
rares. Cependant, cela ne s'applique
point aux hommes politiques français du
parti socialiste et tout
particulièrement au ministre des
affaires étrangères, Laurent Fabius. Il
a en effet réalisé une percée historique
dans ce domaine en constatant que le
président syrien ne pourra continuer de
gouverner la Syrie pour l'éternité.
Par la volonté du peuple syrien
Le président syrien est
sans doute le premier à reconnaitre la
véracité de la prophétie de Fabius. Il
sait que gouverner ou rester en vie pour
l'éternité est chose impossible pour les
«mortels» de ce bas-monde. Il sait
également que s'il continue de gouverner
la Syrie, il ne le fera que par la
volonté du peuple syrien.
De toute façon, Fabius
était plus réaliste et plus équilibré en
rejoignant les autres responsables
européens qui, des années après avoir
exigé avec obstination le départ du
président Assad qu'ils considéraient
comme faisant partie du problème, ont
fini de reconnaitre qu'il fait partie de
la solution. Leur condition pour
laquelle sa participation à la solution
devrait se limiter à une phase de
transition ne change en rien le fond de
la question : Cette phase peut se
prolonger, pas pour l'éternité bien sûr,
mais suffisamment jusqu'à la retraite du
président Assad. Mais au cas où elle ne
se prolongera pas, elle ne sera
couronnée que par la réélection d'Assad.
En témoigne les sondages fréquemment
effectués par des institutions
occidentales et qui affirment qu'il est
soutenu par une écrasante majorité de
Syriens, résidents et migrants.
Il va de soi que ce soutien
au président Assad par les citoyens de
son pays est une conséquence des
politiques adoptées par la Syrie depuis
l'époque du président Hafez al-Assad au
niveau de l'engagement au service des
causes de libération nationales et
panarabes : L'unité arabe, la cause
palestinienne, le refus de l'endettement
et de l'ouverture du pays aux formes
d'exploitation qu'exercent les
puissances hégémoniques. A cela s'ajoute
l'action sérieuse et permanente pour le
développement du pays au niveau de
besoins élémentaires comme la gratuité
de l'enseignement et des services de
santé.
Ce sont justement ces
politiques qui expliquent la haine
dirigée contre la Syrie par les
puissances hégémoniques internationales
et régionales. Et c'est cette haine qui
s'est incarnée dans la guerre qui fait
rage depuis 55 mois et à laquelle
participent, d'une manière ou d'une
autre, des dizaines de pays occidentaux
et régionaux ainsi que des centaines de
groupes terroristes et takfiri soutenus
par les pays en question.
Pourtant, les forces
d'agression n'ont pas pu en finir avec
la Syrie. Lorsque, l'année dernière, le
président américain Barak Obama a pris
la décision de bombarder la Syrie dans
l'espoir de renverser le régime, les
deux flottes russes et chinoises étaient
sur le point d'entrer en action dans les
eaux de la Méditerranée de la manière
qui a pu convaincre Obama de reculer.
Conspiration au visage nouveau
Il parait qu'une décision
européenne d'intervenir directement, ait
été prise sous la pression ou avec
l'aval de Washington, en vue d'installer
une zone tampon ou d'interdiction de vol
en Syrie, non loin de Lattaquié et, par
conséquent de la base navale russe dans
le port de Tartous.
Le succès d'un tel projet
pourrait raccourcir la durée de la
guerre du fait qu'il constitue une
dangereuse menace existentielle
pour le «régime syrien» aussi bien que
pour la présence militaire russe au
Moyen-Orient. Cette menace atteint même
le pouvoir du président Poutine en
Russie.
D'où l'annonce par la
Russie de nouvelles mesures militaires
qui pourraient être couronnées par le
déploiement de militaires russes en
Syrie si cela est demandé par cette
dernière… intervient (l'annonce) pour
affirmer l'alliance stratégique entre la
Russie et l'axe de la Résistance. C'est
dans le cadre de cette alliance, qu'on a
annoncé à Bagdad la conclusion d'un
accord de coopération sur le plan des
renseignements contre Daech incluant,
jusqu'à présent, la Russie, la Syrie,
l'Iran et l'Irak.
Il est clair que c'est
cette évolution qui explique le
renoncement précipité à l'installation
de la zone tampon ainsi que la
concurrence entre les Occidentaux à
considérer Assad comme faisant partie de
la solution.
Cela ne signifie aucunement
que les occidentaux arrêteront leurs
tentatives de déstabiliser la Syrie, du
moins par l'intermédiaire des groupes
terroristes et takfiri. D'où
l'importance, du point de vue russe, de
combattre ces groupes à côté de l'armée
arabe syrienne puisqu'il s'est avéré que
l'alliance internationale dirigée par
les Etats-Unis contre Daech ne fait que
soutenir ce groupe au lieu de le
combattre.
Nul doute qu'après la
formation d'une alliance comprenant la
Russie, la Syrie, l'Irak et l'Iran dans
le but de combattre Daech et les autres
groupes terroristes, la mission sera
rapidement accomplie. Rien que pour son
sérieux qui fait défaut chez les
Occidentaux qui leur arrivent parfois
d'envoyer des troupes vers les zones de
combats en Syrie et en Irak tout en les
habillant à la manière de «Daech» !
Il est certain que,
rejoignant l'axe de la Résistance, un
allié puissant comme la Russie ouvrira
de larges perspectives devant la
faillite des projets hégémonique
en Syrie, dans la région et le
reste du monde.
Source : Al-Ahednews
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