Alahed
La Chine ne tardera pas d’intégrer
l’Annonce de Bagdad
Akil Cheikh Hussein
Jeudi 15 octobre 2015
En
rejoignant la Russie dans la guerre
contre le terrorisme en Syrie, la Chine
participera -avec le reste des pays du
Brics et du traité de Shanghai- à la
formation d'une alliance internationale
nécessaire pour sauver le monde des
calamités issues de l'hégémonie du
colonialisme, de l'impérialisme et du
capitalisme sauvage.
En août 2014, les soldats
en mission à bord des navires chinois
déployés à l'est de la Méditerranée, ont
mis le doigt sur la gâchette pour que la
riposte soit russe et chinoise à la
première des frappes qu'Obama était
tenté d'adresser contre la Syrie.
Ce dernier fut le premier
auquel il a été signifié que frapper la
Syrie pouvait ne pas conduire seulement
à une confrontation qui pourrait
détruire les flottes et les bases
militaires des Etats-Unis et de leurs
alliés dans la région. Mais plutôt à une
guerre dont les feux ne seraient moins
ardents au Moyen-Orient qu'ils ne le
seraient en Floride, Virginie, Alaska et
le reste de l'Amérique du Nord et de
l'Europe occidentale.
Une dette non remboursée
Le résultat fut que les
armes chimiques syriennes ont permis à
Obama de ne pas atteindre le niveau
extrême de la situation critique dans
laquelle il s'était embourbé: L'occasion
lui a été donnée par les Russes de
descendre de l'arbre tout en sauvant une
partie de sa face. Il s'agit là d'une
dette qu'Obama n'a pas encore remboursée
aux Russes. Est-il possible que le
remboursement prenne la forme d'un
abandon par les Etats-Unis de ces
groupes terroristes sur lesquels les
ennemis de la Syrie ont tant nourri
d'espoirs et dépensé de sommes
faramineuses avant de se trouver obligés
de les laisser affronter leur triste
sort sous les coups russes qui, en
quelques jours, ont réalisé ce que les
promesses américaines comptaient
réaliser en trente ans susceptibles de
se prolonger pour une durée que B.
Henry-Lévy n'acceptait que si elle
serait d'au moins cinq siècles.
Les Chinois ont donc été
prêts ce jour-là de s'engager dans la
bataille de la Méditerranée et ce en
dépit des estimations des analystes
stratégiques qui juraient et jurent
toujours que les guerres futures des
Etats-Unis se dérouleront dans la région
du Pacifique et viseront la Chine
en premier lieu. La flotte chinoise ne
devrait-elle, s'il en est ainsi, se
retirer de la Méditerranée pour
participer à la défense de la Chine ?
Pas du tout. Car ce
qu'exige la logique peut ne pas être
conforme à ce qu'exige la conjoncture
réelle. La défense de la Chine
n'implique nécessairement pas le
déploiement de toutes les forces
chinoises sur le sol chinois.
Missiles
nucléaires chinois à Cuba ?
A signaler à ce propos que
Pékin n'a pris des mesures particulières
en réponse au porte-avion nucléaire
américain «USS Ronald Reagan» qui, le
premier octobre, a rejoint les forces
américaines déployées dans la région
Asie-Pacifique.
En dépit de la montée des
tensions en mer de Chine, méridionale et
orientale, aussi bien qu'en mer Jaune,
tensions qui risquent de générer suite
aux provocations de Washington et de ses
alliés japonais, australiens, et
sud-coréens, les Chinois ne paraissent
pas inquiets outre-mesure. Ils adoptent
envers les provocateurs une politique
tellement rigoureuse au point que nous
entendons parler de déploiement de
missiles chinois munis de charges
nucléaires, ou de sous-marins nucléaires
chinois qui sont prêts, d'après des
menaces émanant récemment de
responsables chinois, de rayer en
quelques instants les Etats-Unis de la
carte.
Pour plus de réalisme, il
parait que les chinois sont plutôt
intéressés par l'alliance qui commence à
se nouer entre la Russie, la Syrie,
l'Irak et l'Iran dans l'actuelle guerre
contre le terrorisme.
Tout comme les Russes qui
affirment que pourchasser des
terroristes venus en Syrie de la
Tchétchénie, du Daguestan et d'autres
pays membres de la Fédération russe,
compte parmi les raisons de leur
intervention dans ce pays, les Chinois
ne manquent pas de souligner, de leur
côté, qu'ils tiennent à pourchasser des
terroristes chinois qui arrivent en
Syrie à partir de Sin-Kiang habité par
une majorité musulmane dont certains
membres se laissent attirer par la
propagande wahhabite.
Les confrontations qui se
déroulent en Syrie sont certes
l'expression actuelle de conflits
régionaux et internationaux. Le théâtre
de ces conflits est susceptible de
passer dans d'autres pays dans la mesure
où le monde d'aujourd'hui vit dans une
situation qui ne peut pas tolérer le
contrôle du sort de l'humanité par les
Etats-Unis et leurs alliés.
C'est dans ce sens que
l'intervention russe en Syrie et
l'annonce par la Chine de l'imminence de
son intégration de la «coordination
régionale» qui se noue autour du centre
de renseignement pour la lutte contre le
terrorisme sont l'expression du besoin
qu'éprouve le monde d'aujourd'hui d'un
système multipolaire revendiqué aussi
par les autres pays du Brics et du
Traité de Shanghai. Plus de trois quart
de la population mondiale affiche ainsi
son mécontentement vis-à-vis des
politiques de Washington et de ses
alliés, ainsi que leur aptitude à
participer à la résistance contre ces
politiques.
Il est même nécessaire que
ce nouveau monde multipolaire se
transforme en unipolaire d'un genre
différent de celui que le monde a connu
depuis la fin de la seconde guerre
mondiale et le début de l'ère de
l'hégémonie américaine.
Le monopole avec lequel les
peuples se réconcilient et œuvrent sous
des nouvelles Nations Unies en vue de
sauver le monde des calamités qui le
frappent suite à l'histoire de
domination du colonialisme, de
l'impérialisme et du capitalisme
sauvage. Et en vue de se constituer un
plus large espace humain.
Source : Al-Ahednews
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